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Donner naissance . Doulas, sages-femmes & justice reproductive . Alana Apfel nous propose un recueil vivant de treize récits écrits par des doutas, des sages-femmes et des activistes féministes aux États-Unis qui racontent la naissance autrement. Au modèle de la toute-puissance médicale qui saurait mieux que les femmes elles-mêmes ce qu'est un « bon » accouchement est opposé ici un tout autre professionnalisme, à la fois discret et attentif, qui permet de faire une juste place à des femmes indignement traitées. Militer pour la « justice reproductive », c'est créer des « communs » de la naissance, selon la formule de Silvia Federici dans son introduction.. La postface de Geneviève Pruvost nous rappelle que l'obstétrique française est la plus médicalisée d'Europe. À l'heure où, en France, les sages-femmes à domicile font l'objet d'une tentative d'éradication professionnelle, Donner naissance nous propose une nouvelle manière de penser les trajectoires reproductives et nous fournit les outils théoriques et pratiques nécessaires
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En procédant à l’invalidation de l’arrêt Roe v. Wade, qui légalisait l’avortement aux États-Unis depuis 1973, la Cour suprême a fait un saut en arrière. Ce recul est symptomatique d’une polarisation déroutante. Dérangée par cette situation, la réalisatrice et féministe Léa Clermont-Dion s’interroge : comment ce précédent juridique aura de l’impact chez nous, au Canada ? Elle offre une exploration de la montée des groupes antiavortement au Québec, et partout au pays, mais présente aussi une plongée rare dans la riposte féministe et pro-choix qui s’organise. Après son film coup de poing Je vous salue salope : la misogynie au temps du numérique (2022), la cinéaste poursuit sa quête de justice et de vérité.
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La littérature scientifique a exploré de nombreux aspects relatifs à la notion de « violence », mais elle n’a jamais cherché à l’appréhender, à notre connaissance, en termes de généalogie vis-à-vis des mouvements féministes. Il s’avère par ailleurs que la formulation du concept de « violence obstétricale » est récente alors que l’expérience est ancienne. C’est ce paradoxe que cet article interroge. Plus précisément, cette contribution vise à élucider comment les mouvements féministes ont pu jouer un rôle facilitateur dans l’émergence de ce concept dont la généalogie s’ancre dans la réflexivité hospitalière et les mouvements féministes. En se saisissant de l’observation d’une association féministe engagée dans la pratique des accouchements alternatifs, cette étude vise à appréhender comment les dynamiques militantes ont ouvert la voie à ce nouveau concept. La recherche de terrain a permis d’identifier deux postures à partir d’entretiens mené auprès des usagères du système hospitalier. L’analyse de l’histoire de cette association montre que c’est un compromis interne à la rencontre entre ces deux postures qui a favorisé un espace de parole pour les parturientes et des négociations avec l’hôpital local pour des réalisations concrètes. La discussion analyse ces deux postures au prisme des points de vue féministes universaliste et différencialiste, ainsi que de la sociologie du corps. La conclusion interroge cette dynamique des mouvements sociaux, se demandant si on peut y observer un processus analogue.
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Le 13 mars 2020, le gouvernement du Québec annonce l’urgence sanitaire dans la province afin de contrer la pandémie du coronavirus. Une panoplie de mesures sanitaires est instaurée : le confinement de la population, la fermeture des commerces et services jugés non essentiels et l’implantation de gestes barrières. Les proches aidantes ont dû composer du jour au lendemain avec ces nouvelles restrictions. Leur travail de care est loin d’avoir cessé malgré la distance imposée et une perspective féministe sur les enjeux et conséquences des mesures sanitaires nous semble d’actualité. L’objectif de cette recherche est d’explorer l’expérience des proches aidantes confrontées aux mesures sanitaires de la COVID-19 déployées au Québec entre les mois de mars et mai 2020. Pour y arriver, nous avons réalisé une trentaine d’entrevues semi-dirigées auprès de dix proches aidantes s’occupant d’un.e proche adulte. Nous avons ensuite procédé à une analyse thématique afin de comprendre de quelle façon les mesures sanitaires ont interagi avec leurs tâches concrètes, ainsi que les aspects cognitifs et émotionnels de leur travail de care. Il en ressort que le travail des proches aidantes n’a pas été pris en compte lors de la gestion de la crise sanitaire, ce qui a exacerbé la lourdeur du travail réalisé. Les conséquences sont présentes pour les proches aidantes et pour leur proche. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Travail de care, travail cognitif, travail émotionnel, pandémie, COVID-19, dépendance, féminisme
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Climate change has elucidated already existing gender inequalities associated with unequal access to resources, decision-making processes, and higher exposure to environmental shocks and stressors. Growing acknowledgment of the gender-differentiated implications of climate change in recent years has placed gender equality as a focal point in international discourses on climate change adaptation. The policy perspective of gender equality is universalized, but how it transcribes in local climate change adaptation projects remains elusive. Using the relocation of Vunidogoloa, Fiji, this article explores the tension and compatibility between the way gender equality is discussed and how it is implemented in climate change adaptation projects. © 2022 Informa UK Limited, trading as Taylor & Francis Group.
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Depuis de nombreuses années, les chercheurs attirent notre attention sur l’écart entre les sexes dans le travail domestique. Même lorsque les femmes occupent un emploi rémunéré, elles effectuent néanmoins la majorité des tâches ménagères dans la plupart des pays riches. En même temps, les catastrophes et les crises révèlent et exacerbent les inégalités sociales existantes. Dans cet article, nous nous demandons : de quelle manière la pandémie de COVID-19 a-t-elle contribué à l’écart entre les sexes dans le travail domestique, y compris la garde des enfants ? Que pensent les femmes et les hommes de cet écart ? En utilisant les données de la série d’enquêtes Perspectives canadiennes (vague 3), menée par Statistique Canada trois mois après le début de la pandémie, nos analyses examinent la répartition des tâches qui a rendu le travail domestique extrêmement inégal pendant la COVID-19, les femmes étant dix fois plus susceptibles que les hommes de dire que la garde des enfants leur incombait principalement, par exemple. Pourtant, dans presque tous nos modèles, les femmes n’ont pas systématiquement déclaré être plus insatisfaites de la répartition des tâches domestiques au sein du foyer, ni n’ont été plus susceptibles que les hommes de dire que la division du travail domestique « s’est détériorée » pendant la COVID ; cependant, les parents ont eu l’impression qu’elle s’était détériorée. Nous examinons les conséquences de ces résultats sur la santé mentale des femmes, le travail rémunéré à long terme et le pouvoir interpersonnel, et nous nous demandons pourquoi nous ne constatons pas de baisse de la satisfaction des femmes à l'égard de cette division du travail. Ces résultats mettent en lumière l'inégalité des sexes et la famille comme piliers permanents du capitalisme, et la façon dont la résistance structurelle et interpersonnelle à la pandémie se fait particulièrement sentir aux dépens des femmes.
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La cryopréservation consiste à préserver les propriétés biologiques des cellules par le froid : appliquée aux gamètes, elle permet de pouvoir les utiliser après décongélation pour faire des enfants plus tard. Cet article se penche sur les biais de genre à l’œuvre dans les savoirs experts de la cryopréservation du sperme et des ovocytes. Ce ne sont donc pas les questions que cette technique pose à la société qui sont examinées, mais, à l’inverse, comment le sens commun s’invite dans la production scientifique par l’intermédiaire de métaphores genrées. L’auteure analyse, dans la littérature médicale, l’attribution de traits genrés aux gamètes mâles et femelles, de même que les effets délétères de ces métaphores sur les raisonnements scientifiques.
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Dans le débat public sur la gestation pour autrui (GPA), parler de « travail » pour qualifier ce que font les femmes porteuses est largement perçu comme une façon de cautionner les formes de marchandisation et d’exploitation du corps des femmes à l’œuvre dans les circuits mondialisés de la bioéconomie. Contre cette interprétation qui accompagne la condamnation morale de cette pratique reproductive, en particulier dans sa version « commerciale », l’article développe une défense féministe de la conceptualisation de la GPA comme travail, appuyée sur les études ethnographiques menées auprès des femmes porteuses indiennes et nourrie théoriquement à la fois par le marxisme, par l’éthique du care et par la notion d’intersectionnalité. In fine, l’objectif est de mettre en lumière la fécondité de cette conceptualisation non seulement pour la pleine reconnaissance des femmes porteuses, mais aussi pour le diagnostic critique des divisions du travail qui structurent la société capitaliste.
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Dans le cadre de cet article, l’auteure soutient que la prolifération actuelle des techniques de procréation médicalement assistée nous oblige à dépasser l’opposition permissif/restrictif censée différencier les législations des pays dans ce domaine et à inscrire le don et l’échange de matériaux génétiques et d’embryons dans leurs contextes culturels spécifiques, prenant en compte les conceptualisations locales de la parenté, du genre et de la sexualité. À partir du cas de la Grèce, l’auteure montre comment le discours néolibéral sur le libre choix des individus en matière de procréation se croise avec leurs représentations plus « traditionnelles » de ce que doit être la parenté, rendant ainsi possible l’émergence d’une bioéconomie de la procréation tout en renforçant les conceptualisations normatives du genre, de l’âge, de la sexualité, de la santé et de l’ethnicité. L’article avance que les interrelations complexes entre le néolibéralisme, la parenté et le genre produisent des constellations spécifiques de droits reproductifs et de citoyenneté.
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La comparaison du droit français et suisse concernant le don et l’autoconservation d’ovocytes met en lumière des enjeux en termes de protection de l’intégrité physique, de parenté et de liberté reproductive. Au contraire de la Suisse, la France encadre le don d’ovocytes, mais n’autorise pas l’autoconservation ovocytaire. Pourtant, ces techniques ne remettent pas en cause les normes procréatives et familiales quant au bon âge de la maternité et à la conjugalité hétérosexuelle : les ovocytes - donnés ou conservés - ne peuvent être utilisés que dans le cadre légal d’une procréation médicalement assistée (PMA). L’article examine en détail le projet de loi de bioéthique qui, en France, prévoit d’ouvrir l’autoconservation ovocytaire, mais qui exclut, au sein des couples lesbiens nouvellement éligibles à la PMA, qu’une femme puisse recevoir les ovocytes de sa partenaire. L’auteure met ainsi en avant le fait que le contrôle des corps et de la sexualité des femmes perdure sous des formes renouvelées.
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Au travers de sa conception du biopolitique, Michel Foucault a démontré que la (re)production est un élément central des politiques eugénistes postcoloniales visant à contrôler racialement le corps de la future nation. Selon Nikolas Rose (2006), cette biopolitique étatique traditionnelle a été remplacée par une nouvelle forme d’eugénisme libéral. Dans la bioéconomie actuelle, ce n’est plus l’État, mais les consommateurs et consommatrices qui font des choix en matière de procréation. Le marché de la procréation médicalement assistée (PMA) au Mexique sert de cas empirique dans cet article pour montrer que l’eugénisme libéral qui y est pratiqué ne remplace pas la biopolitique étatique traditionnelle, mais la transforme. Cette reconfiguration s’impose quand l’auteure examine (1) l’accès racialisé aux programmes mexicains de gestation pour autrui (GPA) ; (2) la survalorisation des gamètes de personnes blanches et ; (3) la dévaluation des traits génétiques des femmes non-blanches durant les processus de sélection et de classification des travailleuses de la procréation. En analysant les géographies transnationales du marché mexicain de GPA, cet article montre comment les futurs corps sont blanchis par les pratiques biomédicales et les choix des consommateurs·trices qui sont eux-mêmes influencés et renforcés par les imaginaires esthétiques et (post)coloniaux de la blanchité
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This study examines the emotion work of non-migrant women as they seek to sustain family life across borders. We draw on in-depth interviews with 59 non-migrant women in Guanajuato, Mexico who had immigrant spouses in the USA to assess emotion work dynamics between partners. Our analysis reveals that non-migrant women do emotion work that entails imagining lives abroad and then tailoring emotional support that addresses the needs of spouses. We also discuss how the difficulties associated with prolonged separation leads women to suppress their own needs and feelings, which can lead to emotional burnout and marital conflict. Putting non-migrant women and their activities at the center of our analysis highlights the emotional costs of migration for those who remain behind and the ways in which emotion work is a highly gendered activity that reinforces inequality through communication. We highlight how women’s subordinated status in transnational Mexican families and the need to keep the remittances flowing help explain why emotion work falls largely on women. © The Author(s) 2021.
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In this paper, we propose a conceptual framework for understanding the impact of the policy responses to COVID-19 on disabled people. These responses have overwhelmingly focused on individual vulnerability, which has been used as a justification for removing or restricting rights. This suggests the need to shift the attention towards the social determinants of disabled people's vulnerability. We do this by bringing literature on social vulnerability in disaster risk management or 'disaster studies' in contact with key concepts in disability studies such as the social model of disability, independent living, intersectionality, and biopower. Empirically, we draw on the findings of the global COVID-19 Disability Rights Monitor (www.covid-drm.org), as well as on reports from academic journals, civil society publications, and internet blogs. We put the proposed conceptual framework to work by developing a critical analysis of COVID-19 policies in three interrelated areas-institutional treatment and confinement of disabled people, intersectional harms, and access to health care. Our conclusion links this analysis with strategies to address disabled people's social vulnerability in post-pandemic reconstruction efforts. We make a case for policies that address the social, economic, and environmental conditions that disproportionately expose disabled people to natural disasters and hazards.
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Salut à toutes et tous, en ces temps confinés j’ai pensé vous mettre à disposition cette histoire inédite de mon tome 3 « La charge émotionnelle ». Je souhaite plein de …
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The Covid-19 pandemic turned daily lives upside down. Lockdowns and physical distancing meant hundreds of thousands of people switched to working from home, significantly blurring the temporal and spatial boundaries between paid work, domestic labour and caring for others. This article explores gender relations, and the division of employment, domestic labour and care, drawing on early results from an online survey, Work and Care in the Time of Covid-19, carried out between 7 May and 4 June 2020.
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An inclusive and accessible resource on the interdisciplinary study of gender and sexuality Companion to Sexuality Studies explores the significant theories, concepts, themes, events, and debates of the interdisciplinary study of sexuality in a broad range of cultural, social, and political contexts. Bringing together essays by an international team of experts from diverse academic backgrounds, this comprehensive volume provides original insights and fresh perspectives on the history and institutional regulatory processes that socially construct sex and sexuality and examines the movements for social justice that advance sexual citizenship and reproductive rights. Detailed yet accessible chapters explore the intersection of sexuality studies and fields such as science, health, psychology, economics, environmental studies, and social movements over different periods of time and in different social and national contexts. Divided into five parts, the Companion first discusses the theoretical and methodological diversity of sexuality studies.Subsequent chapters address the fields of health, science and psychology, religion, education and the economy. They also include attention to sexuality as constructed in popular culture, as well as global activism, sexual citizenship, policy, and law. An essential overview and an important addition to scholarship in the field, this book: Draws on international, postcolonial, intersectional, and interdisciplinary insights from scholars working on sexuality studies around the world Provides a comprehensive overview of the field of sexuality studies Offers a diverse range of topics, themes, and perspectives from leading authorities Focuses on the study of sexuality from the late nineteenth century to the present Includes an overview of the history and academic institutionalization of sexuality studies The Companion to Sexuality Studies is an indispensable resource for scholars, researchers, instructors, and students in gender, sexuality, and feminist studies, interdisciplinary programs in cultural studies, international studies, and human rights, as well as disciplines such as anthropology, psychology, history, education, human geography, political science, and sociology.
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Among the critical challenges around the COVID-19 pandemic is dealing with the potentially detrimental effects on people’s mental health. Designing appropriate interventions and identifying the concerns of those most at risk requires methods that can extract worries, concerns and emotional responses from text data. We examine gender differences and the effect of document length on worries about the ongoing COVID-19 situation. Our findings suggest that i) short texts do not offer as adequate insights into psychological processes as longer texts. We further find ii) marked gender differences in topics concerning emotional responses. Women worried more about their loved ones and severe health concerns while men were more occupied with effects on the economy and society. This paper adds to the understanding of general gender differences in language found elsewhere, and shows that the current unique circumstances likely amplified these effects. We close this paper with a call for more high-quality datasets due to the limitations of Tweet-sized data.
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Shows how reproductive justice organizations' collaborative work across racial lines provides a compelling model for other groups to successfully influence change Patricia Zavella experienced firsthand the trials and judgments imposed on a working professional mother of color: her own commitment to academia was questioned during her pregnancy, as she was shamed for having children "too young." And when she finally achieved her professorship, she felt out of place as one of the few female faculty members with children. These experiences sparked Zavella's interest in the movement for reproductive justice. In this book, she draws on five years of ethnographic research to explore collaborations among women of color engaged in reproductive justice activism. While there are numerous organizations focused on reproductive justice, most are racially specific, such as the National Asian Pacific American Women's Forum and Black Women for Wellness. Yet Zavella reveals that many of these organizations have built coalitions among themselves, sharing resources and supporting each other through different campaigns and struggles. While the coalitions are often regional-or even national-the organizations themselves remain racially or ethnically specific, presenting unique challenges and opportunities for the women involved. Zavella argues that these organizations provide a compelling model for negotiating across differences within constituencies. In the context of the war on women's reproductive rights and its disproportionate effect on women of color, and increased legal violence toward immigrants, The Movement for Reproductive Justice demonstrates that a truly intersectional movement built on grassroots organizing, culture shift work, and policy advocating can offer visions of strength, resiliency, and dignity for all.