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Cette dissertation se penche sur les interactions entre le jazz, l'identité, la nation et la modernité durant le soi-disant âge d'or du jazz à Montréal (1925-1955). À la croisée de la musicologie, des études de la condition féminine (études féministes noires et méthodes de recherche féministes en particulier), des études des médias et des études culturelles, je propose une réécriture critique de l'histoire du jazz montréalais, attentive au rôle que les femmes racisées et ethnicisées ont joué dans le développement de la scène jazz, et plus largement dans la formation des identités, des plaisirs, et des sons de la modernité québécoise. Le statut particulier de Montréal comme ville-spectacle en fait un riche laboratoire pour étudier les relations de collaboration créative entre les artistes (musiciens.ennes, chanteurs.euses, danseurs.euses) actifs sur le circuit du spectacle de variété noir du début du XXe siècle. Cette recherche met également en lumière la relation discursive qu'entretiennent le jazz et le vice dans l'entre-deux-guerres québécois, en particulier quant à l'incarnation sexuée et racisée de la moralité. Finalement, cette dissertation présente la première écoute critique ainsi que les premières notes biographiques détaillées d'artistes féminines de jazz montréalaises telles que les pianistes Vera Guilaroff et Ilene Bourne, des ensembles féminins comme les Sœurs Spencer et le Montreal Melody Girls Orchestra, des danseuses et chanteuses de variété noires telles que Tina Baines Brereton, Bernice Jordan Whims, Mary Brown, Natalie Ramirez, et Marie-Claire Germain, ainsi que l'enseignante de piano Daisy Peterson Sweeney et les enseignantes de danse Ethel Bruneau et Olga Spencer Foderingham.
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Belles résidences, domestiques, voyages… la vie des dames de la bourgeoisie, au début du 20e siècle, n'avait rien à voir avec le quotidien des ménagères de milieu populaire. Ces femmes n'étaient pas totalement à l'abri, néanmoins. Dans Genre, patrimoine et droit civil, Thierry Nootens examine les épreuves traversées par plusieurs dizaines d'entre elles. Faillites, malversations du mari ou ruptures pouvaient menacer leur aisance. Quelle a été la réponse des tribunaux de la province de Québec aux difficultés financières et aux disputes domestiques auxquelles elles durent faire face? De quels savoirs juridiques et pratiques disposaient-elles au moment de se défendre, de faire valoir leurs droits, leurs besoins et ceux de leurs enfants? L'analyse combinée de rapports de jurisprudence et de dossiers judiciaires originaux met en lumière la profonde vulnérabilité de ces épouses pourtant protégées, en théorie, par un contrat de mariage avantageux et par leur appartenance aux classes possédantes. Cette forme particulière de fragilité - fragilité sociale et genrée - n'avait pas encore été explorée systématiquement en histoire canadienne, tout comme la manière dont les juges régulaient les obligations, émotions et rapports de domination au cœur de l'existence des ménages bourgeois. Pour l'appareil judiciaire, il ne s'agissait pas seulement d'affaires privées. La morale du mariage, socle de l'ordre social dans la province de Québec, était en jeu. Épouses oublieuses de leurs devoirs, maris escrocs ou indignes ont donc vu s'abattre sur eux le courroux de la magistrature.Belles résidences, domestiques, voyages… la vie des dames de la bourgeoisie, au début du 20e siècle, n'avait rien à voir avec le quotidien des ménagères de milieu populaire. Ces femmes n'étaient pas totalement à l'abri, néanmoins. Dans Genre, patrimoine et droit civil, Thierry Nootens examine les épreuves traversées par plusieurs dizaines d'entre elles. Faillites, malversations du mari ou ruptures pouvaient menacer leur aisance. Quelle a été la réponse des tribunaux de la province de Québec aux difficultés financières et aux disputes domestiques auxquelles elles durent faire face? De quels savoirs juridiques et pratiques disposaient-elles au moment de se défendre, de faire valoir leurs droits, leurs besoins et ceux de leurs enfants? L'analyse combinée de rapports de jurisprudence et de dossiers judiciaires originaux met en lumière la profonde vulnérabilité de ces épouses pourtant protégées, en théorie, par un contrat de mariage avantageux et par leur appartenance aux classes possédantes. Cette forme particulière de fragilité - fragilité sociale et genrée - n'avait pas encore été explorée systématiquement en histoire canadienne, tout comme la manière dont les juges régulaient les obligations, émotions et rapports de domination au cœur de l'existence des ménages bourgeois. Pour l'appareil judiciaire, il ne s'agissait pas seulement d'affaires privées. La morale du mariage, socle de l'ordre social dans la province de Québec, était en jeu. Épouses oublieuses de leurs devoirs, maris escrocs ou indignes ont donc vu s'abattre sur eux le courroux de la magistrature.
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Cet article porte sur les rôles que les femmes ont joué dans le développement d’une scène jazz à Montréal. Les archives témoignent de l’importance des pianistes Vera Guilaroff et Ilene Bourne, de l’enseignante de piano Daisy Peterson Sweeney, des enseignantes de danse Olga Spencer Foderingham et Ethel Bruneau, ainsi que des danseuses de variétés dans le développement de la plus grande scène jazz du Canada au cours de la première moitié du xxe siècle. Cet article contextualise la présence des femmes dans ces espaces performantiels précis (le piano, l’enseignement, la danse) et explore les processus historiographiques liés à leur exclusion des récits historiques.
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Blues et féminisme noir explore l’œuvre de deux blueswomen quelque peu oubliées : Gertrude « Ma » Rainey (1886-1939) et Bessie Smith (1894-1937). La première incarne le blues traditionnel, la seconde, le blues classique. Dévalorisée par les spécialistes du blues et du jazz – qui sont en général des hommes blancs –, l’œuvre de ces chanteuses porte un message spécifique : elle affirme la place et les revendications d’autonomie des femmes noires américaines. En analysant et en contextualisant les paroles de leurs chansons, Davis met en évidence les prémices du féminisme noir et les signes avant-coureurs des grandes luttes émancipatrices à venir. Elle montre que Ma Rainey et Bessie Smith furent les premières rock stars de l’histoire de la musique : or elles étaient noires, bisexuelles, fêtardes, indépendantes et bagarreuses. Elles posèrent les bases d’une culture musicale qui prône une sexualité féminine libre et assumée, qui appelle à l’indépendance et à l’autonomie des femmes aux lendemains de la période esclavagiste, en revendiquant avec détermination l’égalité de « race » et de genre. Cette réflexion s’étire aux années 1940 en évoquant l’œuvre de Billie Holiday (1915-1959). Angela Davis réhabilite la conscience sociale de cette chanteuse d’envergure, trop souvent présentée sous le simple prisme des turpitudes de sa biographie. Blues et féminisme noir propose une histoire féministe et politique de la musique noire des années 1920 aux années 1940.
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La vie de nombreuses lesbiennes ayant grandi avant 1965 reste entourée de mystère. Les historien.nes ont éclairé le monde des « amies romantiques » de la classe moyenne supérieure et des femmes butch et femmes de la classe ouvrière qui fréquentaient les bars lesbiens dans les années 50 et 60. Cependant, la majorité des lesbiennes étaient des femmes de classe moyenne inférieure qui cachaient leur identité sexuelle en s'engageant dans des relations sociales et sexuelles discrètes. S'appuyant sur de la correspondance, des entrevues, des revues et des articles de journaux, Awfully Devoted Women offre un portrait nuancé de la vie des lesbiennes de la classe moyenne dans les décennies précédant le mouvement pour les droits des homosexuel.les au Canada anglais. Les récits et explorations des pratiques sexuelles de ces femmes, les réflexions sur le désir homosexuel et les relations avec les ami.e.s et la famille dévoilent un monde de relations privées, de fêtes à la maison et de réseaux sociaux discrets. Cette étude intime de la vie de femmes forcées d'aimer en secret remet non seulement en question l'idée selon laquelle les relations lesbiennes dans le passé étaient asexuées, mais révèle également le courage qu'il fallait aux femmes pour explorer le désir à une époque où elles étaient censées en savoir peu sur le désir. sexualité. Awfully Devoted Women est le premier livre d'étude sur la sexualité, les relations et la communauté lesbiennes au Canada avant 1965. Il intéressera les étudiant.e.s et les praticien.nes de l'histoire canadienne et des études féminines ainsi que toute personne intéressée par l'histoire de la sexualité.
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L'ouvrage présente l'histoire interne du Conseil international des femmes, principalement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette recherche originale, effectuée à partir des archives inédites du CIF conservées au Centre pour l'Histoire des Femmes à Bruxelles, a été menée par quatre jeunes historiennes, Catherine Jacques, Els Flour, Sylvie Lefevbre et Leen Beyens, sous la direction d'Éliane Gubin (ULB) et de Leen Van Molle (KUL). Le Conseil international des femmes, l'une des plus anciennes organisations féministes dont la création remonte à 1888, a réussi la gageure de se maintenir pendant plus d'un siècle, en dépit des aléas de la politique internationale, mais encore de s'adapter avec une étonnante souplesse aux bouleversements des deux guerres mondiales. Il a réussi à exercer un lobbying fructueux auprès de la Société des Nations d'abord et de l'ONU ensuite. Il a ainsi collaboré à l'élaboration d'une série de conventions en faveur des femmes, dont le point d'orgue est l'adoption par les Nations Unies de la Convention sur l'élimination de toutes les discriminations à l'égard des femmes en 1979 (CEDAW). Le CIF a également tiré parti au mieux de la décolonisation pour étendre considérablement sa zone géographique d'influence, tout en faisant face aux défis que lui posait le multiculturalisme. Si le bilan est globalement positif, il n'occulte pas les difficultés actuelles, provoquées par la multiplication des tensions et des conflits dans le monde, la concurrence des autres ONG de plus en plus nombreuses et spécialisées. Dans cette large fresque des activités du CIF, l'ouvrage aborde l'essentiel des grandes questions qui ont concerné les femmes au cours de ces cinquante dernières années.
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Comment les médecins sont-ils parvenus à convaincre les femmes de la nécessité de les consulter, non seulement au moment de l’accouchement mais aussi durant la grossesse et, par la suite, durant la première année de leur enfant? Pourquoi et à quelles conditions celles-ci ont-elles choisi de suivre leurs prescriptions? Denyse Baillargeon répond à ces questions en s’attardant aux différents aspects du processus de médicalisation de la maternité entre les années 1910 et 1970. Son analyse s’intéresse au discours des médecins canadiens-français à l’égard de la mortalité infantile et de la maternité et au développement des services médicaux mis gratuitement à la disposition des mères durant cette période. Fondé sur une vaste recherche documentaire, et sur une soixantaine d’entrevues avec des femmes, cet ouvrage fait ressortir la multiplicité des acteurs sociaux qui ont pris part à ce processus et souligne les alliances, les conflits et les jeux de pouvoir qui les ont rassemblés ou opposés, pour révéler toute la complexité d’un phénomène qui a profondément transformé la maternité et la société québécoise.
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Un éclairage inédit sur une population urbaine à un moment charnière de son évolution: celle des Montréalais francophones des décennies 1920 et 1930. Une période où la population d'ascendance française devient majoritaire à Montréal
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La croyance populaire ainsi qu'une certaine théologie accordent souvent au discours religieux sur l'homosexualité une permanence doctrinale qu'il n'a pas. Les mythes populaires ont longtemps attribué la stigmatisation sociale de l'homosexualité au récit de Sodome. La critique historique du rapport entre religion et homosexualité permet cependant de mettre en évidence le caractère construit de ce discours et ses rapports avec le juridique et le médical. Le présent article veut établir de quelle manière ces discours ont pu s'élaborer au Québec, et particulièrement dans la région montréalaise, entre la fin du XIXe siècle et la Révolution tranquille. L'approche historique suggère une nouvelle herméneutique qui met en lumière les véritables impulsions qui sous-tendent le discours religieux sur l'homosexualité. Popular belief and certain types of theology often ascribe a continuity of doctrine to the religious discourse on homosexuality which, in fact, this discourse does not have. Popular myths have long attributed the social stigma of homosexuality to the story of Sodom. Historical criticism of the relationship between religion and homosexuality will bring to the fore the social construction of the religious discourse and its historical connections with the secular discourses of law and medicine. The following article will try to demonstrate how these discourses developed in Quebec, and particularly in the Montreal region, from the end of the nineteenth century to the Quiet Revolution. The historical approach taken here puts forward a new interpretation that brings to the light the real motivations that underlie the religious discourse on homosexuality.
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PENDANT LONGTEMPS, des milliers de femmes gagnèrent leur vie dans des bordels à Montréal. L'étude de leur milieu de travail pendant les années vingt et trente révèle une organisation hiérarchique et des conditions dont le contrôle échappait aux principales intéressées. L'appareil judiciaire et policier, les organisations de réformes sociales, le clergé et les médecins hygiénistes affectaient, par la tolérance ou la répression, le cadre dans lequel s'exerçait la prostitution. Plus directement, les souteneurs, les tenancières et leurs gérantes déterminaient les conditions quotidiennes de travail. Les changements observés pendant toute cette période sont plus imputables à la vigilance policière qu'aux fluctuations économiques ou aux efforts des travailleuses elles-mêmes.