Votre recherche
Résultats 62 ressources
-
"Comment expliquer qu’Israël, malgré ses attaques meurtrières à Gaza et sa violation du droit international, reste à l’abri de toute véritable critique? Pourquoi de nombreuses féministes du Nord global, si promptes à dénoncer l’impact du «fondamentalisme islamique» sur les femmes palestiniennes, restent-elles silencieuses quand il s’agit de décrier l’occupation et le génocide que perpétue l’État israélien en Palestine? En déconstruisant les associations fallacieuses entre antisionisme et antisémitisme, la professeure et militante palestinienne Nada Elia, qui vit aujourd’hui aux États-Unis, rappelle la place des femmes et des personnes queers dans la lutte pour la libération de la Palestine, et revendique le démantèlement des structures coloniales qui écrasent la population à Gaza et en Cisjordanie."-- Site de l'éditeur.
-
Ce mémoire s’intéresse au développement d’une conscience internationaliste au sein des mouvements féministes canadiens durant la décennie 1960, ainsi qu’aux différents réseaux de solidarité construits dans l’espoir de mettre en pratique ces idéaux. À travers l’étude des principales conférences féminines internationales organisées au Canada durant la période, nous cherchons à comprendre comment et pourquoi les féministes canadiennes ont construit des coalitions féministes par-delà les frontières culturelles, politiques ou géographiques. Cette démarche permet d’identifier trois grandes phases du développement de l’internationalisme féministe. Au début des années 1960, l’idéal internationaliste se construit autour de la thématique de l’amitié. Cette politique s’incarne dans le déploiement d’un contingent international de femmes chargées de faire la promotion d’un « esprit de paix » auprès des États masculins et belliqueux ; on espère que les femmes puissent oeuvrer à titre de médiatrices pour éviter l’éclatement d’un conflit nucléaire. Au milieu de la décennie, le projet est reformulé dans les termes de la solidarité. L’internationalisme féministe se donne pour mission de soutenir les luttes pour la libération des peuples colonisés et prend la forme d’un mouvement social de femmes anti-impérialistes. Finalement, au tournant des années 1970, de nouveaux projets internationalistes sont formulés autour du thème de la sororité. Évoquant la recherche d’un lien qui permettrait d’unir les femmes dans un mouvement de résistance et d’émancipation efficace, les discours sur la sororité globale reflètent les tiraillements d’un mouvement mué par l’urgence d’articuler les différentes subjectivités des femmes pour organiser une opposition massive à l’impérialisme américain. L’étude de ces trois phases permet de dresser le portrait d’un mouvement féministe hautement préoccupé par les enjeux géopolitiques propres à la décennie 1960 : ses structures et ses discours s’adaptent, tout au long de la période, pour faire face aux problèmes urgents que posent la Guerre froide, la décolonisation et la guerre du Vietnam. Notre démarche propose également de repenser le rôle des conflits dans la construction des solidarités féministes : l’enjeu des nombreux axes de divisions entre femmes est au coeur des préoccupations du mouvement. Nous soutenons que c’est justement pour répondre aux défis d’un monde profondément divisé que l’idée d’une solidarité féministe émerge comme moyen de construire des coalitions efficaces à même la différence. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : féminisme, pacifisme, histoire transnationale, amitiés internationales, solidarité, sororité, Guerre froide, décolonisation, Guerre du Vietnam, Voix des femmes (VDF), Voice of Women (VOW), Mouvement de libération des femmes, Women’s Liberation Movement
-
La petite histoire du travail invisible Voici notre vidéo sur les luttes féministes pour la reconnaissance du travail invisible! Elle est inaugurée en cette Journée nationale des centres de femmes du Québec #JNCF2019. Allez dans un centre près de vous pour continuer la lutte avec nous!Avec la participation L'R des centres de femmes du
-
Les stades dits de Tanner sont une série de photographies permettant d’évaluer le développement pubertaire des filles et des garçons. Utilisés dans la clinique et la recherche médicales contemporaines, leur histoire remonte aux années 1950. Cet article propose de revenir sur le contexte de production de cet artefact et d’interroger la façon dont il est partie prenante de la construction socio-historique de la binarité du sexe dit biologique. La puberté comme objet scientifique et médical est en effet un lieu crucial de production, de reproduction et de reconfiguration du genre.
-
Les femmes sont le pivot des solidarités familiales, c’est un fait solidement documenté. Malgré cette évidence empirique, les solidarités familiales n’occupent qu’une place fort discrète dans l’univers théorique des rapports sociaux de sexe, contrairement par exemple au travail domestique ou, plus récemment, au travail du care. Les auteures s’interrogent ici sur cet état de fait. Elles proposent ensuite une lecture des solidarités familiales avec, pour ancrage, le paradigme fondateur que constitua la refonte du concept de travail par les courants féministes matérialistes. Adoptant une perspective historique et macrosociologique, cet article est l’occasion de prendre du recul face à un certain nombre de résultats issus d’une vaste enquête que les auteures avaient menée en 2004 sur les transformations des solidarités familiales au Québec au long du XXe siècle. La profondeur historique de cette enquête fait en sorte que ces données, bien que recueillies en 2004, restent pertinentes pour leur propos, à savoir jeter un éclairage sur les logiques reliant les évolutions concomitantes des solidarités familiales, du travail des femmes et des politiques publiques au Québec durant ce siècle crucial de son histoire.
-
La “crise de la pilule” de 2012-2013 a contribué à remettre en cause la prédominance de la pilule contraceptive en France, sans pour autant que l’imputation aux femmes de leur responsabilité en matière de contrôle des naissances ne soit remise en cause. Cet article s’intéresse aux mécanismes de domination, en particulier médicaux et de genre, qui fondent et maintiennent les différentes dimensions ordinaires et invisibilisées du travail qui découle de cette responsabilité. Il s’agit d’abord de montrer comment, du fait de la médicalisation de la contraception, la responsabilité du contrôle des naissances est progressivement devenue féminine et comment, dans le même temps, le travail lié à cette responsabilité est demeuré caché. Cette invisibilisation du travail féminin passe par la naturalisation de la contrainte que représente l’observance contraceptive, et en particulier de la charge mentale afférente. C’est aussi de la contradiction entre une injonction au choix et un panel limité de méthodes effectivement disponibles pour les femmes que naît la nécessité d’une autre forme de travail contraceptif : un travail cognitif. Enfin, l’utilisation d’une méthode de contrôle de la fécondité implique, en particulier s’il s’agit d’une méthode hormonale, de faire face à des effets secondaires minorés voire niés. Là encore, c’est une forme de travail invisible – un travail sur soi – que cet article vise à dévoiler.
-
À l'heure où se développent en France les premiers cursus d'études culturelles inspirés des cultural studies anglophones et où les politiques de l'identité et des représentations suscitent un intérêt croissant, la publication de ce recueil de quatorze essais classiques du sociologue britannique Stuart Hall constitue un détour nécessaire par les origines multiples et complexes de ce champ de réflexion. Intellectuel de renom international, Stuart Hall nous livre ici une généalogie critique des cultural studies, de leurs fondements théoriques marxistes et gramsciens à leur redéfinition des notions de "culture" et de "populaire", en passant par leur résistance aux disciplines classiques. Mettant en relief les préoccupations théoriques et politiques majeures des études culturelles, il interroge le concept d'" identité " et ses déclinaisons (ethnicité, race, classe, genre, sexualité) et développe une théorie qui situe la culture au cœur même du processus de construction identitaire. Qu'il analyse la formation des cultures diasporiques, les politiques noires britanniques, les situations postcoloniales ou le concept de " multiculturalisme ", Hall éclaire d'une lumière singulière nombre d'enjeux centraux de la scène politique internationale contemporaine.
-
Ce texte désire mesurer la place du féminisme dans l’expérience missionnaire des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie au Pérou et au Brésil entre 1960 et 1985. Pour plusieurs religieuses, l’idée de ministères traditionnels ou inédits dans de nouveaux champs apostoliques leur a permis d’élargir le sens de leur vocation. La question des femmes prendra, avec l’aggiornamento conciliaire, un nouvel élan. À travers un patient travail de fond, les SNJM se sont inculturées dans leurs différents milieux d’insertion en intégrant une vision d’avenir des femmes. Cette étude permet donc de revoir la nature même des fonctions missionnaires des religieuses et bouscule la vision genrée de l’apostolat. This text wishes to measure the role of feminism in the missionary experience of the Sisters of the Holy Names of Jesus and Mary in Peru and Brazil between 1960 and 1985. For several nuns, the idea of traditional or new apostolic works in the South American Field allowed them to expand the meaning of their vocation. The issue of women will take, with the Conciliar aggiornamento, a new impetus. Through a patient groundwork, SNJM are inculturated in their different backgrounds of insertion by integrating a vision of the future of women. This study makes it possible to review the nature of the missionary religious functions and hustles the vision of gender of the apostolate and empowerment of religious women.
-
En 1940, deux femmes élégantes prennent le thé dans le lobby du Ritz-Carlton. Ne vous fiez pas aux apparences: leur rencontre annonce un grand chambardement dans l’univers de la musique classique. La mécène Madge Bowen et la violoniste Ethel Stark fondent à Montréal ce qui deviendra le premier orchestre symphonique canadien composé uniquement de femmes. Bafouant les conventions, elles rassemblent des musiciennes de tous les horizons: Noires, Blanches, francophones, anglophones, juives, catholiques, protestantes, bourgeoises ou ménagères. Elles se procurent des instruments, organisent des répétitions dans des sous-sols non chauffés et apprennent à jouer d’instruments auparavant réservés aux hommes. Sept mois plus tard, avec Maestra Stark à la barre, la Symphonie féminine de Montréal donne son premier concert public sur le mont Royal. En 1947, elles se produiront même au Carnegie Hall de New York. De sa création jusqu’à sa dissolution en 1965, Ethel Stark et cet orchestre inclusif ont non seulement formé plusieurs générations de musiciennes, mais ont révolutionné le monde de la musique classique. Au terme d’une impressionnante recherche d’archives et d’entretiens avec les musiciennes, Maria Noriega Rachwal reconstitue ici cette aventure dans un style vivant et sensible, faisant enfin honneur à ces pionnières oubliées.
-
"Dès les années 1970, le mouvement féministe québécois s'est largement mobilisé pour obtenir la reconnaissance sociale et économique du travail ménager. Toutefois, à partir des années 1980, cette lutte a été écartée du mouvement des femmes. Combat abandonné, mais non gagné, son fardeau continue de peser aujourd'hui sur les femmes. Si la conciliation travail-famille, la charge mentale ou la répartition des tâches dans le couple sont des thématiques présentes dans l'espace public, ce sont encore largement les femmes qui en assument la responsabilité. Ce livre propose une analyse historique des discours féministes sur le travail ménager et des débats entourant sa reconnaissance, à travers trois avenues : la socialisation, le salaire au travail ménager et les réformes gouvernementales. Rendre visible un travail qui ne l'est pas et réinscrire au sein des luttes féministes les enjeux liés à la reproduction sociale, tel est le but de cet ouvrage documenté et rigoureux."
-
Cette contribution propose une réflexion sur la construction d’une épistémologie trans et féministe au sein de l’université quand on se pense comme membre d’un groupe subalterne. L’articulation des statuts d’insider et d’outsider (les limites et les avantages à être « du dedans » et « du dehors ») montre la construction de savoirs situés dans une dynamique constructiviste de l’espace public et de l’espace académique. Le métarécit de la recherche sur laquelle nous nous appuyons (une thèse de doctorat sur la construction médiatique des transidentités) donne les exemples d’une inscription dans les épistémologies féministes et des ouvertures inspirées par les Trans Studies anglo-saxonnes. Nous étudions et analysons les termes d’un discours sur soi comme étape nécessaire vers un au-delà de l’appartenance morale, de l’intimité et de la familiarité avec le terrain étudié. Pour ce faire, nous revenons plus précisément sur la notion d’épistémologie du point de vue (standpoint epistemology) proposée par Donna Haraway et ses développements. Avec les savoirs situés nous déplaçons le sujet dans le champ de la philosophie et reconnaissons le sujet trans comme sujet de savoirs grâce aux outils de la pensée féministe.
-
Les diagnostics cliniques et les différentes nosographies psychiatriques qui ont été établies dans la deuxième moitié du XXe siècle, notamment dans les différentes éditions du manuel américain de diagnostic et statistique des troubles mentaux (DSM), montrent qu'un nombre très significatif de troubles sont envisagés comme étant genrés. Plusieurs controverses ont marqué l'histoire de ces diagnostics depuis les années 1950 : d'abord celui des sexualités et de leurs frontières floues, ensuite la notion controversée d'identité de genre, enfin la problématique des troubles périnataux. Si le principe de différentiation constitue un élément incontournable de la pensée psychiatrique, le façonnage et l'usage du concept de « genre » révèlent des tensions entre la psychiatrie et la société (notamment les mouvements gay, féministes et trans) mais aussi au sein de la psychiatrie elle-même. Il apparaît évidant que, dans les classifications psychiatriques, les normes sociales de genre sont intégrées de manière passive et acritique, au point que l'usage du concept de genre peut amener à l'inverse à renforcer la naturalisation des comportements alors même que, dans les sciences sociales, il est utilisée pour interroger et déconstruire la prétendue naturalité de la différence des sexes.
-
Si vous avez vu le jour dans les années 1970, il y a de fortes chances que votre mère ait été attachée à son lit d'hôpital et qu'elle ait subi une épisiotomie à votre naissance. Si vous êtes un enfant des années 1950, elle a probablement été endormie et vous a cherché à son réveil, inquiète, tandis q'une infirmière vous examinait dans une autre pièce. Loin de n'avoir que des retombées favorables, la médicalisation de la naissance est un phénomène très controversé. Remédiant à l'absence d'ouvrages sur l'histoire récente de la naissance au Québec, ce livre propose une analyse critique de ses transformations durant la seconde moitié du 20e siècle, à partir de l'expérience des mères. Andrée Rivard s'intéresse d'une part au rôle prépondérant qu'ont joué les élites médicales et l'État dans l'élaboration du modèle moderne de l'accouchement. D'autre part, elle documente la lutte des femmes qui résistent depuis le début à cette tendance lourde. Il est également question des politiques en périnatalité et de l'influence des sages-femmes sur les pratiques en obstétrique. Entre changement social et biopolitique, Histoire de l'accouchement dans un Québec moderne cherche à réfuter le déterminisme historique rendant inéluctable l'accouchement médicalisé, tout en démystifiant sa construction sociale.
-
Le cancer est perçu aujourd’hui comme une maladie qui affecte à peu près autant d’hommes que de femmes. C’est cependant une conception relativement récente. Jusqu’au milieu du xxe siècle, le cancer était considéré comme une pathologie principalement féminine, les tumeurs malignes produisant des symptômes typiques faciles à détecter. Au xxe siècle, les cancers féminins – du sein et de l’utérus – sont les principales cibles des campagnes publiques pour la détection précoce des tumeurs malignes. Depuis les années 1950, le développement de méthodes efficaces de diagnostic et l’augmentation des cancers du poumon, plus fréquents chez les hommes, met fin à l’image du cancer comme une pathologie féminine. Dans les discours publics et les medias, les cancers des organes reproducteurs féminins continuent cependant d’être plus visibles que ceux des organes reproducteurs masculins, et les femmes à risques sont plus souvent sujettes à une chirurgie de prévention mutilante.
-
Les recherches en neurosciences utilisant des sets de photographies d’expression faciale afin de tester, à l’aide des techniques d’imageries, les réactions émotionnelles des adolescent-e-s ont participé à établir un modèle neurobiologique de l’adolescence. Ce modèle, qui postule que la configuration cérébrale particulière à cette période de la vie soumet les jeunes personnes à un déficit de contrôle émotionnel, tend à s’imposer dans le domaine des sciences de l’adolescence, particulièrement en lien avec la question des prises de risque. Cet article propose d’investiguer le processus par lequel les neurosciences cognitives ont produit, à partir de portraits photographiques d’acteurs mimant des émotions, des stimuli valides qui permettent de rendre visible par le biais de l’IRMf une différence cérébrale discriminant d’une part 590 les adolescent-e-s et les adultes et d’autre part les jeunes filles et les jeunes garçons dans la gestion de l’information émotionnelle. En effet, le cerveau émotionnel adolescent est construit selon deux hiérarchies enchâssées : si la différence d’âge fait figure de hiérarchie fondatrice, celle de sexe constitue un élément tantôt moteur tantôt modérateur à l’intérieur de celle-ci.
-
Ce texte décrit les avancées théoriques réalisées depuis les travaux de Margaret Mead (1930), dans la conceptualisation des catégories sociales de sexe. Il montre comment, à partir des années 1970, le féminisme en a fait un objet de recherche scientifique et d’action sociale débouchant, principalement dans les pays anglo-saxons, sur les études du genre. Il s’appuie enfin sur les recherches ethnographiques de l’auteur chez les Inuit canadiens, depuis 1960. Ces recherches l’ont conduit à s’associer avec ceux qui préconisent de sortir du binarisme pour étudier le sexe social. Il faudrait adopter une approche ternaire afin d’y intégrer les trop nombreuses exceptions très souvent laissées pour compte dans les ethnographies classiques. L’auteur propose de construire un modèle cosmologique à trois niveaux : celui, infrahumain du fœtus, susceptible selon les Inuit de changer de sexe ; - le niveau humain, avec le travestissement de l’enfant quand son sexe diffère de celui de l’ancêtre qu’il réincarne, ou quand le sex-ratio familial est déficitaire ; - le niveau supra-humain, avec le travestissement du ou de la chamane, quand leur esprit auxiliaire appartient à l’autre genre. Le troisième genre exprime donc le chevauchement de la frontière des genres à chaque niveau. L’auteur suggère de prendre en compte les conceptions tierces du genre, reconnues dans plusieurs sociétés traditionnelles, afin de reconsidérer les catégories sociales de sexe dans nos sociétés historiques et contemporaines, à l’aide aussi du concept d’« atome familial » et des pratiques sociales, plutôt que des normes religieuses, juridiques ou économiques. Il s’étonne enfin du silence apparent de l’anthropologie sociale et de la sociologie face au détournement de sens donné au concept de genre par le mouvement Queer californien qui le vide de son contenu social, pour en faire une expression du désir individuel et de l’orientation sexuelle, inspiré, selon Butler, par les « French philosophers ».
-
This article reflects on the intellectual and political circumstances of the publication of Gayle Rubin's 1984 essay “Thinking Sex: Notes for a Radical Theory of the Politics of Sexuality.” In particular, the article considers the context of the feminist “sex wars” of the late 1970s and early 1980s, offering a detailed account of several of the period's key events, publications, and debates. The article also reflects on the relation between this moment in the history of feminism and the history of GLBT and queer scholarship over the past several decades.