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Encore invisible, le travail des femmes? La question peut faire sourciller tant les féministes ont obtenu des gains sur ce front au cours des dernières décennies. Or, si les femmes ont massivement intégré le marché de l'emploi, le travail dit invisible, majoritairement effectué par celles-ci, n'a fait que croître et se complexifier. En plus du strict travail ménager, il se présente sous de multiples visages: la charge mentale de l'organisation familiale, le travail invisible d'intégration des femmes immigrantes, le travail des proches aidantes, celui des aides familiales venues d'ailleurs, des femmes autochtones et racisées, des étudiantes stagiaires, ou encore, des travailleuses du sexe. Comment se décline l'enjeu du travail invisible dans différents milieux, et où en sont les revendications pour faire reconnaître ce travail et le sortir de l'ombre? Rassemblant des militantes féministes et des intellectuelles engagées sur ces questions, cet ouvrage collectif entend remettre le sujet du travail invisible à l'ordre du jour politique tout en proposant des pistes de réflexion et de mobilisation concrètes.
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Depuis les révolutions de la fin du XVIIIe siècle se pose la question des droits, de la citoyenneté et de l'émancipation des femmes. Nés dans un contexte occidental, des féminismes se sont implantés peu à peu sur tous les continents pour libérer la parole et l'action de la moitié de l'humanité, selon des modalités spécifiques de luttes politiques, nationales et anticoloniales.Le point de vue global inédit de Florence Rochefort permet de saisir ces interactions transnationales et de retracer les grandes caractéristiques des modes de pensée et de mobilisation contre les inégalités entre les sexes, pour les droits et les libertés des femmes, mais aussi pour de nouvelles normes de genre.
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Social representations, which appear in a variety of media, can influence the way sexual experiences are perceived and understood. While pornography is not the only medium in which orgasm is portrayed, it is the most explicit, and it is widespread and easily accessible. As such, pornography is an ideal medium for examining representations of male and female orgasm. PornHub’s 50 most viewed videos of all time were viewed and coded for the frequency of male and female orgasm, orgasm-inducing sex acts (and whether activity inducing female orgasms included some form of clitoral stimulation), and auditory (verbal, vocal) and visual (bodily) indicators of orgasm. Content analysis was used to code and analyze the data. Results were analyzed in light of sexual script theory and previous orgasm research. Only 18.3% of women, compared to 78.0% of men, were shown reaching orgasm. Sex differences in depictions of orgasm, beyond the appearance of semen, were documented. Results support the male performance script as evident in pornographic depictions of orgasm, as well as coital and orgasm imperatives. As a result, representations of male and female orgasm in mainstream pornography may serve to perpetuate unrealistic beliefs and expectations in relation to female orgasm and male sexual performance.
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One of the recent attempts to explore epistemic dimensions of forced displacement focuses on the institution of gender-based asylum and hopes to detect forms of epistemic injustice within assessments of gender related asylum applications. Following this attempt, I aim in this paper to demonstrate how the institution of gender-based asylum is structured to produce epistemic injustice at least in the forms of testimonial injustice and contributory injustice. This structural limit becomes visible when we realize how the institution of asylum is formed to provide legitimacy to the institutional comfort the respective migration courts and boards enjoy. This institutional comfort afforded to migration boards and courts by the existing asylum regimes in the current order of nation-states leads to a systemic prioritization of state actors’ epistemic resources rather than that of applicants, which, in turn, results in epistemic injustice and impacts the determination of applicants’ refugee status.
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À la fois mémoire, théorie, prose poétique et fragment, No Archive Will Restore You est une méditation fiévreuse sur le corps. Partant de l'appel d'Antonio Gramsci à dresser un inventaire des traces historiques laissées en chacun de nous, Singh aborde à la fois l'impossibilité et l'urgente nécessité de constituer une archive du corps. À travers des rêveries sur les héritages durables de la douleur, du désir, de la sexualité, de la race et de l'identité, elle nous demande de sentir et de ressentir ce que nous avons été entraînés à désavouer, à nous rappeler que le corps est plus que lui-même. Pourquoi ce désir d'une archive corporelle, d'un assemblage de traces d'histoire déposées en moi ? (Je me demande comment le décrire, comment l'encadrer sans paraître banal ou déconcertant idiosyncrasique.) L'archive corporelle est une harmonisation, un rassemblement plein d'espoir, un acte d'amour contre les forclusions de la raison. C'est une manière de connaître le moi-corps comme devenir et inconvenance, de brouiller le temps et la matière, de se tourner vers plutôt que contre soi. Et surtout, c'est une façon de penser-sentir la relation illimitée du corps aux autres corps. Je commence alors à compiler une archive de mon corps, une activité qui, dès le départ, me semble inconfortablement intime. Une entreprise trop intime et trop déconcertante, car comme tous les autres corps, le mien est devenu tant de choses au fil du temps, a radicalement changé par des forces à la fois naturelles et sociales. Je suis aussi, il faut le noter, une personne dont le corps a été brisé et mutilé à plusieurs reprises - un fait dont je ne peux pas encore entièrement rendre compte. c'est une manière de penser-sentir la relation illimitée du corps aux autres corps. Je commence alors à compiler une archive de mon corps, une activité qui, dès le départ, me semble inconfortablement intime. Une entreprise trop intime et trop déconcertante, car comme tous les autres corps, le mien est devenu tant de choses au fil du temps, a radicalement changé par des forces à la fois naturelles et sociales. Je suis aussi, il faut le noter, une personne dont le corps a été brisé et mutilé à plusieurs reprises - un fait dont je ne peux pas encore entièrement rendre compte. c'est une manière de penser-sentir la relation illimitée du corps aux autres corps. Je commence alors à compiler une archive de mon corps, une activité qui, dès le départ, me semble inconfortablement intime. Une entreprise trop intime et trop déconcertante, car comme tous les autres corps, le mien est devenu tant de choses au fil du temps, a radicalement changé par des forces à la fois naturelles et sociales. Je suis aussi, il faut le noter, une personne dont le corps a été brisé et mutilé à plusieurs reprises - un fait dont je ne peux pas encore entièrement rendre compte.
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Although the relationship between job work hours and women’s physical health has been examined, limited empirical research examines the family demand conditions that explain this relationship. Given the challenge of integrating work and family demands, we examine the boundary conditions under which job hours relate to women’s physical health by integrating the influences of household work hours, perceived unfairness of division of household labor, and traditional gender ideology. Using a large, multi-national archival dataset, our results show that women working long job hours are more likely to report decreased physical health and that this relationship is moderated by the hours and fairness perceptions of household labor: The lowest physical health was observed at high job hours and high household hours and also when women felt that they did less than their fair share of household labor. However, looking at the slopes of these relationships, the negative relationship between job hours and physical health was stronger when women worked lower household hours or felt that they contributed less than their fair share of household labor—suggesting that maintaining a contribution to household labor might be important for working women. Furthermore, these results suggest that policy and organizational interventions aimed at supporting women’s physical health could take their household labor contributions and fairness perceptions into account when assessing the negative impact of high job work hours. © 2018, Springer Science+Business Media, LLC, part of Springer Nature.
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Près du quart des femmes québécoises nées pendant le baby-boom (1947-1956) n'ont pas donné naissance ni adopté un enfant au cours de leur vie. Ceci fait figure d'exception en Occident. Malgré le fait que les pourcentages de femmes sans enfant aient augmenté dans presque tous les pays industrialisés depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la province du Québec présente en effet la croissance la plus accélérée parmi toutes ces nations. L'époque prospère de l'après-guerre a permis d'amorcer des transformations sociales considérables, symbolisées au Québec par la Révolution tranquille. La laïcisation de l'État et de ses services, la démocratisation de l'éducation ainsi que la valorisation par les institutions de l'égalité entre les individus ont été des facteurs centraux de changements pour les couples, les familles et surtout les femmes. Celles-ci ont vu leurs choix de vie potentiels se multiplier. Elles ont massivement investi les universités et le marché du travail. Elles ont légalement eu accès à des moyens contraceptifs efficaces. Elles ont accédé à leur autonomie légale et financière et revendiqué leur égalité à travers le mouvement de luttes féministes. De nouvelles contraintes ont toutefois accompagné cette multiplication de possibilités dans leurs vies. La maternité est devenue un projet à concilier avec d'autres sphères très prenantes de la vie comme la conjugalité, les études, le travail ou les loisirs. Cette thèse comporte trois articles qui explorent l'influence des contextes socioculturels et politiques de l'après-Révolution tranquille au Québec sur l'expérience subjective et les parcours de vie des femmes sans enfant. Elle emploie un devis de recherche mixte séquentiel de type quantitatif-qualitatif qui exploite l'analyse des séquences des données du cycle 25 de l'Enquête sociale générale de Statistique Canada, ainsi que l'analyse d'entretiens semi-directifs auprès de dix-neuf non-mères québécoises nées entre 1947 et 1956. Le premier article, intitulé « Mobiliser les méthodes mixtes pour mieux comprendre les parcours de vie des femmes sans enfant », démontre l'apport d'une méthodologie mixte pour explorer la multidimensionnalité des parcours de vie des femmes sans enfant. L'analyse intégrée des résultats quantitatifs et qualitatifs élabore une typologie compréhensive de quatre différents parcours de vie (les « libertaires », la « vie de couple sans enfant », le « marathon de vie » et les « parcours vulnérables »), représentant chacun une imbrication particulière des trajectoires scolaires, conjugales et professionnelles. Le deuxième article, intitulé « Comprendre la non-maternité à travers le désir d'enfant : une cartographie des possibles », exploite les données qualitatives issues des entretiens pour comprendre les processus réflexifs et la complexité des contingences interrelationnelles qui sont à l'origine du désir ou non d'enfant. Les récits dégagent une diversité d'expressions et d'expériences du désir d'enfant à travers le temps. Certaines répondantes n'ont jamais ressenti de désir d'enfant et cette absence de désir a pu être vécue sans véritable contrainte dans un contexte social favorisant l'autodétermination des femmes. Le désir plus ou moins intense d'enfant chez d'autres n'a pas pris la forme d'un projet concret de grossesse en raison d'une variété de facteurs individuels, conjugaux ou professionnels. Le contexte social et culturel pendant la vie féconde des baby-boomers québécoises (1970-90) a pu garantir une marge importante d'autodétermination chez elles en leur donnant accès à de multiples options sur les plans scolaire, professionnel, conjugal et contraceptif. Ce même contexte d'ouverture a toutefois contribué en partie à limiter les possibilités de celles qui ont ressenti un désir d'enfant à un moment de leur parcours. À partir de l'analyse qualitative des entretiens, le troisième article, intitulé « La non-maternité des baby-boomers québécoises sous le prisme de l'autonomie », élargit la compréhension de la non-maternité en tenant compte de la complexité de l'autonomie reproductive des femmes. Les trois dimensions identifiées par la philosophe Catriona Mackenzie (autodétermination, capacité réflexive et auto-autorisation) servent à mettre en relief la diversité des enjeux déterminant les marges d'autonomie des femmes en matière de reproduction, plus spécifiquement pour celles qui n'ont pas eu d'enfant. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Non-maternité ; sans enfant ; femmes ; désir d'enfant ; baby-boom ; Québec ; choix ; autonomie reproductive ; approche qualitative ; approche quantitative ; méthodes mixtes ; parcours de vie.
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Cadre de la recherche : Le Togo, pays à forte tradition commerciale, présente un taux élevé d’activité des femmes. Celles-ci sont encouragées à entreprendre et disposent librement de leurs revenus. Parallèlement, elles ont la charge quasi intégrale du travail domestique. Si la plupart d’entre elles sont cantonnées aux activités informelles, certaines cheffes d’entreprise ont réussi à se faire une place dans la capitale dans des secteurs émergents de l’économie formelle. L’enquête porte sur ces archétypes de l’émancipation féminine par le travail, qui ont fait des études supérieures et qui sont dans des associations qui promeuvent l’entrepreneuriat des femmes et leur empowerment. Objectifs : Cet article explore la manière dont elles adhèrent à la division sexuelle du travail (DST) traditionnelle. Il questionne les ressources dont elles disposent pour gérer leur quotidien entre contraintes familiales et obligations professionnelles dans le but de discuter les reconfigurations dans les rôles genrés. Méthodologie : Pour ce faire, la réflexion s’appuie sur des terrains ethnographiques réalisés à Lomé au cours des cinq dernières années. Une micro-analyse des rapports de genre est privilégiée dans le souci d’appréhender les itinéraires de réussite des entrepreneures dans une approche relationnelle. Le matériel empirique se compose d’entretiens, d’observations en entreprises et en dehors de celles-ci, de discussions informelles et d’un questionnaire sur la répartition des dépenses et des tâches au quotidien. Résultats : Les résultats indiquent que la conciliation travail professionnel-travail domestique est considérée comme un devoir de femme mariée. La principale ressource dont disposent ces femmes pour s’organiser est le transfert des charges domestiques sur d’autres femmes autant au domicile que dans l’entreprise. Conclusions : L’adhésion à la DST est déterminée par la place occupée par le mariage dans la réussite et par des enjeux de reconnaissance sociale associés au rôle reproducteur des femmes. Les cheffes d’entreprise de Lomé ne pourraient pas être les superwomen qu’elles essayent d’être sans le recours à d’autres femmes. Contribution : L’accès des femmes à des postes à fortes responsabilités ne modifie pas complètement les rôles de genre si l’on se penche spécifiquement sur la division sexuelle du travail. La reconfiguration des rapports de genre est partiellement dépendante de l’empowerment économique des femmes. Toutefois, la négociation sociale du statut de cheffe d’entreprise se fait dans la transgression des normes de genre mais surtout dans la perpétuation d’un ordre inégalitaire de genre qui accompagne paradoxalement les changements. Cet article nous invite à reconsidérer l’empowerment comme un processus socio-politique à la fois individuel et collectif.
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My aim in this paper is to introduce a theory of affective labor as byproductive, a concept I develop through analysis of the phenomenology of various affective labor practices in dialog with feminist scholarship, both on gendered and racialized labor, and on affect and emotion. I motivate my theory in the context of literature on affective and emotional labor in philosophy and the social sciences, engaging the post-Marxist literature on affective and immaterial labor and emphasizing feminist critiques. I argue that affective labor is not only the work of producing affects for others to consume or the reproductive work that rejuvenates and sustains labor power and social life, but also the work of metabolizing waste affects and affective byproducts. Thus, byproductive labor is a neologism I develop to bring into view an affective economy and indeed a political economy of affects to the side of the distinction between productive and reproductive labor in its paid and unpaid variants. I make three central claims: (1) affective labor invariably creates byproducts in the embodied subjectivity of the worker; (2) the unique kind of affective expenditure I call “byproductive” (metabolizing affective surplus, containing affective waste, and producing depleted affective agency) is a defining feature of affective labor not circumscribed by the productive-reproductive distinction; and (3) the marginalized forms of subjectivity and depleted agency constituted through the intersections of this labor with hierarchies of gender, race, and migrant status or global class are themselves byproducts of affective labor. Thus, theorizing affective labor as byproductive captures the uniqueness of affective labor and the forms of exploitation unique to it, but also explains the interaction of affective labor with forms of power that operate through subjection and marginalization. © The Author(s) 2018.
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U.S. corporations have been slow to adopt family-friendly workplace accommodations, despite decades of research demonstrating their value. Some hope that the millennial generation will spur corporate change because, compared with older generations of workers, young people purportedly strive for more balanced lifestyles and gender equality in their relationships. This study examines the experiences of early career scientists and engineers employed by a major oil and gas corporation that has not implemented family-friendly accommodations, asking whether these highly trained workers seek work-family balance and whether they parlay these desires into requests for accommodation from their employer. Interviews reveal a gendered discourse of work-family balance at this firm: mothers and prospective mothers describe intense work-family conflict, but they blame themselves and not their employer. A number of men, in contrast, express satisfaction with their work-family balance, yet their narratives reveal that their achievement of balance depends on a traditional gender division of labor in the home. Some men and women seek alternative forms of balance that do not involve family; if thwarted from pursuing this goal, they are inclined to exit the company. These discourses of balance reflect neoliberal assumptions, reproduce gender inequality, and suggest the need for an alternative to the voluntary approach to promoting work-family policies. © 2017, © The Southern Sociological Society 2017.
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En 1978, Monique Wittig clôt sa conférence sur « La Pensée straight » par ces mots : « Les lesbiennes ne sont pas des femmes. » L'onde de choc provoquée par cet énoncé n'en finit pas de se faire ressentir, aujourd'hui encore, dans la théorie féministe et au-delà. En analysant l'aspect fondateur de la « naturalité » supposée de l'hétérosexualité au sein de nos structures de pensées, que ce soit par exemple dans l'anthropologie structurale ou la psychanalyse, Monique Wittig met au jour le fait que l'hétérosexualité n'est ni naturelle, ni un donné : l'hétérosexualité est un régime politique. Il importe donc, pour instaurer la lutte des « classes », de dépasser les catégories « hommes »/« femmes », catégories normatives et aliénantes. Dans ces conditions, le fait d'être lesbienne, c'est-à-dire hors-la-loi de la structure hétérosexuelle, aussi bien sociale que conceptuelle, est comme une brèche, une fissure permettant enfin de penser ce qui est "toujours déjà là"
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La “crise de la pilule” de 2012-2013 a contribué à remettre en cause la prédominance de la pilule contraceptive en France, sans pour autant que l’imputation aux femmes de leur responsabilité en matière de contrôle des naissances ne soit remise en cause. Cet article s’intéresse aux mécanismes de domination, en particulier médicaux et de genre, qui fondent et maintiennent les différentes dimensions ordinaires et invisibilisées du travail qui découle de cette responsabilité. Il s’agit d’abord de montrer comment, du fait de la médicalisation de la contraception, la responsabilité du contrôle des naissances est progressivement devenue féminine et comment, dans le même temps, le travail lié à cette responsabilité est demeuré caché. Cette invisibilisation du travail féminin passe par la naturalisation de la contrainte que représente l’observance contraceptive, et en particulier de la charge mentale afférente. C’est aussi de la contradiction entre une injonction au choix et un panel limité de méthodes effectivement disponibles pour les femmes que naît la nécessité d’une autre forme de travail contraceptif : un travail cognitif. Enfin, l’utilisation d’une méthode de contrôle de la fécondité implique, en particulier s’il s’agit d’une méthode hormonale, de faire face à des effets secondaires minorés voire niés. Là encore, c’est une forme de travail invisible – un travail sur soi – que cet article vise à dévoiler.
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Fallait demander est un bande dessinée portant sur la charge mentale
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In Living a Feminist Life Sara Ahmed shows how feminist theory is generated from everyday life and the ordinary experiences of being a feminist at home and at work. Building on legacies of feminist of color scholarship in particular, Ahmed offers a poetic and personal meditation on how feminists become estranged from worlds they critique-often by naming and calling attention to problems-and how feminists learn about worlds from their efforts to transform them. Ahmed also provides her most sustained commentary on the figure of the feminist killjoy introduced in her earlier work while showing how feminists create inventive solutions-such as forming support systems-to survive the shattering experiences of facing the walls of racism and sexism. The killjoy survival kit and killjoy manifesto, with which the book concludes, supply practical tools for how to live a feminist life, thereby strengthening the ties between the inventive creation of feminist theory and living a life that sustains it. https://www.saranahmed.com/
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Le 18 août dernier, nous avons soumis au Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) un projet en réponse à l’appel pour réaliser une Consultation sur le racisme systémique afin que la Commission tienne notamment compte de l’intersection entre le racisme et les LGBTphobies dans ses consultations. Notre proposition a été acceptée selon le premier mandat qui avait été choisi par le ministère. En dépit de l’évolution de ce dernier, le Conseil québécois LGBT a souhaité poursuivre la mission qu’il s’était donnée à savoir mener une consultation sur le racisme systémique en lien avec les communautés LGBTQ+. Ce document en est la synthèse. Ainsi, pour la réalisation du présent rapport, nous avons recueilli 25 témoignages individuels. Toutes les personnes interviewées ont été victimes de racisme, certaines après avoir été témoin et être intervenues. Les 25 personnes entendues font partie de la communauté LGBTQ+ et sont racisées. Autant que faire se peut, nous avons essayé de recevoir des personnes représentant une grande diversité d’identités de genres et des sexualités. Sur la totalité des témoignages, nous avons donc pu nous entretenir avec des personnes s'identifiant comme lesbiennes, trans, bisexuelles, queers, gaies, studs ou encore pansexuelles.
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Cet article a pour but de mieux comprendre le rôle des émotions dans le monde universitaire, et leur implication dans le fait de produire et de défier une université normalisée de plus en plus néolibérale. Il découle de deux discours qui mettent les émotions au premier plan dans et à travers les espaces et les pratiques universitaires, afin d’explorer de façon critique comment les connaissances et les positions sont construites et comment on les fait circuler. Il continue ensuite par prendre en compte ces questions sous l’angle de la sensibilité en tant que position politique pour être et devenir un universitaire en ces temps néolibéraux. Notre but est de contribuer à la recherche qui se développe dans le domaine des géographies émotionnelles, en amenant ce travail de manière explicite dans la conversation des débats renaissants au sujet d’une éthique de sensibilité, comme faisant partie d’une politique qui critique l’individualisme et le gestionnariat dans le monde universitaire (et au-delà). Nous examinons les façons dont les structures universitaires néolibérales font circuler certains affects particuliers, qui induisent des émotions telles que le désir et l’anxiété ainsi que l’internalisation de la compétition et de l’évaluation en tant qu’universitaires incarnés. Nos récits donnent en exemple comment les émotions et les affects qui y sont liés peuvent faire écho et se reproduire de plus en plus à travers les cultures de l’université et se propager dans les vies personnelles et professionnelles. Nous soutenons que les émotions à l’université sont importantes, coproduisant mutuellement des relations et pratiques sociales à tous les niveaux. Nous nous intéressons à leurs implications politiques et à la façon dont les normes néolibérales peuvent changer à travers des pratiques de sensibilité.