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Cet article porte sur les rôles que les femmes ont joué dans le développement d’une scène jazz à Montréal. Les archives témoignent de l’importance des pianistes Vera Guilaroff et Ilene Bourne, de l’enseignante de piano Daisy Peterson Sweeney, des enseignantes de danse Olga Spencer Foderingham et Ethel Bruneau, ainsi que des danseuses de variétés dans le développement de la plus grande scène jazz du Canada au cours de la première moitié du xxe siècle. Cet article contextualise la présence des femmes dans ces espaces performantiels précis (le piano, l’enseignement, la danse) et explore les processus historiographiques liés à leur exclusion des récits historiques.
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Ce texte désire mesurer la place du féminisme dans l’expérience missionnaire des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie au Pérou et au Brésil entre 1960 et 1985. Pour plusieurs religieuses, l’idée de ministères traditionnels ou inédits dans de nouveaux champs apostoliques leur a permis d’élargir le sens de leur vocation. La question des femmes prendra, avec l’aggiornamento conciliaire, un nouvel élan. À travers un patient travail de fond, les SNJM se sont inculturées dans leurs différents milieux d’insertion en intégrant une vision d’avenir des femmes. Cette étude permet donc de revoir la nature même des fonctions missionnaires des religieuses et bouscule la vision genrée de l’apostolat. This text wishes to measure the role of feminism in the missionary experience of the Sisters of the Holy Names of Jesus and Mary in Peru and Brazil between 1960 and 1985. For several nuns, the idea of traditional or new apostolic works in the South American Field allowed them to expand the meaning of their vocation. The issue of women will take, with the Conciliar aggiornamento, a new impetus. Through a patient groundwork, SNJM are inculturated in their different backgrounds of insertion by integrating a vision of the future of women. This study makes it possible to review the nature of the missionary religious functions and hustles the vision of gender of the apostolate and empowerment of religious women.
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À mon sens, il est tout particulièrement perturbant de parler d’histoire hétérosexuelle, car cette histoire met en péril l’hypothèse habituelle, implicite et déterministe selon laquelle l’hétérosexualité serait une catégorie fixe, hors du temps, biologique, et synonyme de la conjonction des organes et des actes mâles et femelles. Au contraire, comme je le soutiens, l’hétérosexualité (tout comme l’homosexualité) a un passé méconnu mais varié, et un futur ouvert et encore à déterminer. Pour paraphraser Marx, les femmes et les hommes font leur propre histoire sexuelle et affective. Mais illes ne la font pas comme bon leur semble. Illes la font dans des conditions héritées du passé, qu’illes modifient par leur activité et leur organisation politique autant que par leur vision d’un futur auquel illes donnent toute sa valeur.
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En 1980, lors de la conférence de la National Women’s Studies Association qui s’est tenue à Bloomington, Indiana, j’ai assisté à une présentation sur « Les femmes dans l’islam » au cours de laquelle je suis intervenue vivement, depuis ma place dans le public, car les intervenantes invitées, trois femmes arabes, présentaient, selon moi un tableau idéalisé de la situation des femmes dans l’islam. Les sociétés islamiques se distinguaient peut-être même plutôt – c’est en tout cas ce que je pensais à l’époque – par le fait qu’elles plaçaient sans équivoque les femmes sous le contrôle des hommes et par le fait qu’elles accordaient aux hommes, de façon tout aussi explicite, le droit à une sexualité et le droit d’exploiter les femmes. Comme le soutenaient les intervenantes, à son avènement l’islam avait apporté un certain nombre de progrès positifs pour les femmes en Arabie. Il avait également accordé certains droits aux femmes tels que le droit à la propriété (qui, en Occident, ne fut accordé aux femmes qu’au dix-neuvième siècle et qui n’est d’ailleurs toujours pas accordé aux femmes selon, parexemple, la loi rabbinique, tout comme le droit de témoigner). Et on ne pouvait certainement pas dire que l’islam était plus malveillant à l’égard des femmes que les deux autres religions monothéistes. Cependant, il me semblait que cela ne justifiait en rien le fait de minimiser la position d’approbation flagrante qui est celle de l’islam en ce qui concerne la supériorité des hommes et le contrôle exercé par ces derniers sur les femmes. Ni d’ailleurs le fait d’occulter les difficultés rencontrées par les femmes, en particulier en ce qui concerne les lois sur le mariage, le divorce et la garde des enfants. Cet article est la traduction de : « Western Ethocentrism and Perceptions of the Harem », Feminist Studies, vol. 8, n°3, autumn 1985, p. 521-534. Cet article a été écrit en 1982 donc avant la disparition de l’Union Soviétique qui date de 1992.
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L‘antiféminisme se nourrit du ressentiment explicite à l’égard des femmes et de leurs avancées vers l’égalité. Pilier du sexisme qui perdure sur le plan des mentalités, des structures et des institutions, l’antiféminisme ordinaire s’appuie sur une représentation essentialisée des femmes pour soutirer leur conformité aux diktats de l’ordre patriarcal et récuser la conception égalitaire des rapports entre les femmes et les hommes. Le présent texte cherche à illustrer comment, encore aujourd’hui, les grands archétypes du féminin, qui constituent le « prêt à penser » de la tradition patriarcale, sont au coeur des représentations sociales, préjugés et stéréotypes véhiculés par l’antiféminisme et tissent la trame de fond de sa contre-offensive actuelle.
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L’empreinte du féminisme sur le XXe siècle québécois est indélébile. De l’aube au crépuscule du siècle, la « question des femmes » a coloré les grands débats, imprégné les luttes socio-politiques et laissé sa marque sur les systèmes de lois, les institutions, l’organisation du travail et les modes de vie. Cet article veut montrer comment, dans une perspective historique, la « question des femmes » — ainsi posée par les élites masculines — fut pressentie comme l’une des grandes interrogations de ce siècle et comment les changements survenus dans la reconfiguration des rapports entre hommes et femmes — des identités sexuelles aux modèles qui les supportent — restent au coeur des enjeux d’une société.
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Cette publication de 1999 porte sur l’histoire des féminismes. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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En déclarant qu' "on ne naît pas femme, on le devient", Simone de Beauvoir a posé les fondements d'une conception féministe du genre. L'analyse développée dans Le Deuxième sexe a anticipé la distinction ultérieure entre sexe et genre, et a également soulevé certains problèmes liés à cette distinction. Plutôt que l'oeuvre même de Beauvoir, ce sont les discussions récentes autour de la distinction sexe/genre qui font l'objet de cet article. Plus particulièrement, j'examine la manière dont les féministes matérialistes françaises, avec qui Beauvoir elle-même a travaillé, ont fait fructifier son héritage. En affirmant que le "sexe" est un phénomène tout aussi social que le "genre", ces féministes ont maintenu une tradition anti-essentialiste fondamentalement opposée aux perspectives "différentialistes" si souvent associées à la construction anglophone du "French feminism". Je confronte la contribution de ces féministes, notamment Christine Delphy et Monique Wittig, aux conceptions féministes du genre, avec l'approche plus déconstructive associée à des théoriciennes comme Judith Butler. Ce faisant, je plaide pour une analyse matérialiste du genre et pour une vision d'un monde sans genre plutôt que d'un monde avec de multiples genres. In claiming that 'one is not born, but rather becomes, a woman', Simone de Beauvoir laid the foundations for a feminist understanding of gender. The analysis developed in The Second Sex anticipated the later distinction between sex and gender, and also evinced some of the problems associated with that distinction. It is these more recent discussions of the sex/gender distinction which are the focus of this paper, rather than Beauvoir's work itself. More specifically, I consider the ways in which French materialist feminists, with whom Beauvoir herself worked, carry forward her legacy. In arguing that ' sex' is as much a social phenomenon as 'gender', these feminists have kept alive an anti-essentialist tradition which is fundamentally opposed to the 'difference' perspectives so often associated with the anglophone construction of ' French Feminism'. I compare the contribution that these feminists, especially Christine Delphy and Monique Wittig, have made to feminist understandings of gender with the more deconstructive approach associated with thinkers such as Judith Butler. In so doing I argue the case for a materialist analysis of gender and for a vision of a world without gender rather than a world with many genders.
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Cet article analyse le rapport entre la mémoire sociale des femmes et l'histoire féministe qui a vu le jour au cours des trente dernières années. L'hypothèse défendue ici est que mémoire et histoire s'alimentent réciproquement et qu'elles sont toutes deux le fruit d'un construit social. Toutes deux opèrent un tri dans le passé et l'ordonnent selon une perspective particulière. Toutes deux s'inscrivent dans des rapports de pouvoir, rapports qu'elles reflètent en partie, mais qu'elles contribuent également à interroger et à remettre en cause. C'est ainsi que la mémoire des femmes et l'histoire féministe se sont avérées des éléments importants de conscientisation et de changement social.
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Lesbians played a role in all phases of Grove development, albeit that of a minority in number and, usually, in terms of power and recognition. Newton devotes two chapters (of eleven) exclusively to lesbians, and this seems adequately proportional to the lesbian presence in the decades she covers. Importantly, the differences for women between the two eras -- 1930s to 1960 and 1960 to 1980 -- appear to be determined by class and ethnicity rather than by gender. In the earlier period, says Newton, the gay "girls" or "ladies" (Grovers' terms) "were an elite, privileged group who faced relatively little cultural exclusion or discrimination from their male peers" (204); and, she reminds us, in both eras "whatever problems 'girls' had with 'boys,' physical safety was not one of them" (204). Although they never completely shared in the camp sensibility, and not at all in the public sex of the "Meat Rack," then, Grove lesbians were on an even footing (except in numbers) as long as they were white, Protestant, moneyed, artistic/theatrical, and devoted to the "fun" ethos of the settlement (indeed, "party" meant costumes and drinking, never politics). At the opposite end of New York State from Buffalo is Cherry Grove, a gay community as different from that treated in Boots of Leather as the geography symbolizes. As Esther Newton describes it in Cherry Grove, Fire Island, it could be a typical "all-American" postwar town -- dominated by the sensibilities of elite WASP males benefiting from the prosperity of the 1950s and 1960s, and hostile at times to those perceived as outsiders (by race, gender, ethnicity) or interlopers (day-trippers, pretentious Pines neighbors). The crucial exception, of course, is that the elitist WASP men (and some women) who built the town were gay. For these reasons, my reactions divided according to my dual identity. As a historian, I found this book superb in every way: it is an engaging narrative of six decades of the area's development textured with insightful commentary on the larger context of American life and questions regarding how and why Cherry Grove originated and endured. However, the lesbian reader in me, although agreeing that the presentation is wonderful (it is actually more fluid and readable than Boots of Leather), reacted to the sexism, racism, anti-Semitism, and classism that have characterized this community at various stages of its existence, and especially to the community's dismissal of women. As Newton herself summarizes in a passage concerning the "invasion" of the neighboring Pines community, "Whatever the Queen's function -- selling tickets to a play or blessing the bathers -- she also is the Grove, its key symbol and core representation" (269; italics in the original); and she adds in the accompanying endnote, "The normal processes of Grove action and narration tend to marginalize or even erase women" (345, n.7)