Votre recherche
Résultats 85 ressources
-
À mon sens, il est tout particulièrement perturbant de parler d’histoire hétérosexuelle, car cette histoire met en péril l’hypothèse habituelle, implicite et déterministe selon laquelle l’hétérosexualité serait une catégorie fixe, hors du temps, biologique, et synonyme de la conjonction des organes et des actes mâles et femelles. Au contraire, comme je le soutiens, l’hétérosexualité (tout comme l’homosexualité) a un passé méconnu mais varié, et un futur ouvert et encore à déterminer. Pour paraphraser Marx, les femmes et les hommes font leur propre histoire sexuelle et affective. Mais illes ne la font pas comme bon leur semble. Illes la font dans des conditions héritées du passé, qu’illes modifient par leur activité et leur organisation politique autant que par leur vision d’un futur auquel illes donnent toute sa valeur.
-
L'histoire de l'IREF, racontée par les professeures de l'UQAM, Francine Descarries, Louise Cossette et Julie Lavigne.
-
"Arts visuel" est l'un des soixante-six textes thématiques de cette encyclopédie explorent les reconfigurations en cours des études de genre. Trois axes transversaux organisent cette enquête collective: le corps, la sexualité, les rapports sociaux. Les inégalités liées au genre sont de plus en plus envisagées en relation avec celles liées à la classe sociale, la couleur de peau, l'apparence physique, la santé ou encore l'âge. Cette approche multidimensionnelle des rapports sociaux a transformé radicalement les manières de penser la domination au sein des recherches sur le genre. En analysant les concepts, les enquêtes empiriques et les débats caractéristiques de ces transformations saillantes, les contributrices et contributeurs de cet ouvrage dessinent une cartographie critique des études de genre en ce début de XXIe siècle.
-
Quel féminisme pourrait aujourd'hui réunir les Nords et les Suds? Sans nul doute un féminisme non hégémonique, qui prenne en compte les spécificités des unes et des autres mais qui, ce faisant, ne cherche pas à opposer centre et périphérie. Ces caractéristiques, qui représentent autant d'exigences, sont précisément celles d'un « féminisme de la frontière », capable de se projeter, qui croise sans recouper, et qui rejette aussi bien la fusion que l'hybridation: un féminisme « transversal », foncièrement décolonisé. Cet ouvrage se propose de déconstruire des catégories classiques assimilées ou appliquées au féminisme, comme le care ou l'empowerment, dans une approche qui emprunte tout à la fois à la philosophie sociale et à la pensée décoloniale, pensée qui se définit à la fois contre la postmodernité et la postcolonialité. Féminismes du Nord et du Sud d'hier et d'aujourd'hui sont ainsi soumis a une critique à la fois historique et épistémologique, s'agissant aussi bien de décoloniser la Shéhérazade médiévale que la Fat(i)ma adepte du féminisme dit musulman, et les femmes du Kazanistan rawlsien autant que celles de la Tunisie post-révolutionnaire.
-
Engagées dans le Mouvement pour la santé des femmes dans les années 1970, Barbara Ehrenreich et Deirdre English enquêtent sur les racines historiques de la professionnalisation du corps médical. Portant un regard féministe sur les chasses aux sorcières en Europe et la suppression de la profession de sage-femme aux Etats-Unis, elles s'interrogent : et si, derrière ces événements, se cachait une véritable monopolisation politique et économique de la médecine par les hommes de la classe dominante, reléguant peu à peu les femmes à la fonction subalterne d'infirmière docile et maternelle ? Depuis sa parution aux Etats-Unis en 1973, cet essai concis et incisif a ouvert la voie à de nombreux travaux de recherche et prises de conscience. Cette traduction s'ouvre sur une préface inédite des deux auteures.
-
Ce mémoire aborde la place occupée par les catégories de sexe dans les interventions gouvernementales québécoises concernant la pratique sportive de 1979 à 2013. Au début des années 1960, le gouvernement du Québec, qui s'inspire d'une philosophie occidentale favorisant un « droit au loisir », se pose comme un acteur de premier plan dans le développement des sports dans la province. Notre démarche vise donc à analyser les préoccupations concernant l'égalité dans la participation sportive entre les femmes et les hommes dans les politiques québécoises en matière de sport publiées de 1979 à 2013. De 1979 à 1989, l'influence d'un courant de pensée à la fois libéral et féministe est certainement un facteur important pour expliquer que l'égalité entre les femmes et les hommes dans les sports occupe une place significative dans les politiques en matière de sport du gouvernement provincial. De 1989 à 2013, les préoccupations entourant l'égalité entre les sexes dans les politiques en matière de sport au Québec diminuent considérablement. Pourtant, des organismes publics et issus de la société civile dénoncent toujours des inégalités importantes pour les femmes évoluant dans les milieux sportifs. Une étude approfondie des politiques institutionnelles et du contexte sociopolitique permet de constater que la conception de l'égalité épousée par ces gouvernements ainsi que la montée du néolibéralisme sont au cœur des transformations qui font en sorte que l'État soit moins préoccupé par le rôle joué par les rapports sociaux de sexe dans les sports. Notre mémoire montre une transformation du rôle du gouvernement du Québec à l'égard de l'égalité entre les femmes et les hommes dans les sports. Globalement, cette évolution se traduit par une compréhension limitée de l'impact des rapports sociaux de sexe sur la présence des femmes dans les sports et par une remise en question des moyens mis de l'avant pour favoriser un « droit au loisir » pour tous et pour toutes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : 1979-2013, sport, loisir, féminisme, gouvernement, Québec, idéologie, égalité, équité, politiques gouvernementales, femmes, rapports sociaux de sexe.
-
Silvia Federici revisite ce moment particulier de l’histoire qu’est la transition entre le féodalisme et le capitalisme, en y introduisant la perspective particulière de l’histoire des femmes. Elle nous invite à réfléchir aux rapports d’exploitation et de domination, à la lumière des bouleversements introduits à l’issue du Moyen Âge. Un monde nouveau naissait, privatisant les biens autrefois collectifs, transformant les rapports de travail et les relations de genre. Ce nouveau monde, où des millions d’esclaves ont posé les fondations du capitalisme moderne, est aussi le résultat d’un asservissement systématique des femmes. Par la chasse aux sorcières et l’esclavage, la transition vers le capitalisme faisait de la modernité une affaire de discipline. Discipline des corps féminins dévolus à la reproduction, consumés sur les bûchers comme autant de signaux terrifiants, torturés pour laisser voir leur mécanique intime, anéantis socialement. Discipline des corps d’esclaves, servis à la machine sociale dans un formidable mouvement d’accaparement des ressources du Nouveau Monde pour la fortune de l’ancien. Le capitalisme contemporain présente des similitudes avec son passé le plus violent. Ce qu’on a décrit comme barbarie et dont aurait su triompher le siècle de la raison est constitutif de ce mode de production : l’esclavage et l’anéantissement des femmes n’étaient pas des processus fortuits, mais des nécessités de l’accumulation de richesse. L’auteur nous invite à partager son son regard d’historienne et de féministe sur la situation actuelle et sur ses mécanismes.
-
Boots of Leather, Slippers of Gold traces the evolution of the lesbian community in Buffalo, New York from the mid-1930s up to the early 1960s. Drawing upon the oral histories of 45 women, it is the first comprehensive history of a working-class lesbian community. These poignant and complex stories show how black and white working-class lesbians, although living under oppressive circumstances, nevertheless became powerful agents of historical change. Kennedy and Davis provide a unique insider's perspective on butch-fem culture and argue that the roots of gay and lesbian liberation are found specifically in the determined resistance of working-class lesbians. This 20th anniversary edition republishes the book for a new generation of readers. It includes a new preface in which the authors reflect on where the last 20 years have taken them, and reminisce about the process of creating Boots of Leather, Slippers of Gold. For anyone interested in lesbian life during the 1950s, or in the dynamics of butch-fem culture, this study remains the one that set the highest standard for all oral histories and ethnographies of lesbian communities anywhere."-- Provided by publisher"Boots of Leather, Slippers of Gold traces the evolution of the lesbian community in Buffalo, New York from the mid-1930s up to the early 1960s. Drawing upon the oral histories of 45 women, it is the first comprehensive history of a working-class lesbian community. Kennedy and Davis provide a unique insider's perspective on butch-fem culture and argue that the roots of gay and lesbian liberation are found specifically in the determined resistance of working-class lesbians. This 20th anniversary edition includes a new preface by the authors
-
Révéler l’étoffe est un travail né en réaction à la photographie orientaliste du xixe siècle. Les cartes postales des femmes des régions du MOAN notamment les réduisaient à un simple objet de curiosité. Réalisée à Alger, à Oran, à Constantine, ...
-
Se rebeller contre la condition faite aux femmes, voilà qui pourrait servir de définition au féminisme. D'Olympe de Gouges à Chahla Chafiq, d'Hubertine Auclert à Virginie Despentes en passant par Louise Michel, Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, le féminisme délivre un message universel et continue de nous interpeller, parce qu'il porte la voix d'insoumises, de femmes qui veulent choisir leur vie, pour qui la biologie ou les rôles sexués ne doivent pas être un destin. Il dénonce les inégalités entre les sexes dans la sphère publique - répartition du pouvoir et des richesses matérielles et symboliques - et prend la défense de la liberté des femmes : respect de l'intégrité physique, maîtrise de la fécondité, droit de choisir sa sexualité. Articles de presse, manifestes, romans, poésie, Mémoires : les insoumises d'hier et d'aujourd'hui (r)éveillent les consciences endormies.
-
Pas d’histoire, les femmes? L’historienne Micheline Dumont constate que, si les recherches en histoire des femmes menées au cours des dernières décennies ont contribué à faire émerger un nouveau champ de connaissance, celui-ci n’a toujours pas été intégré dans l’histoire officielle. La tradition d’une histoire univoque, qui confine les femmes à la marge, se perpétue. Notre rapport à l’histoire est toujours «hémiplégique», amputé de toutes celles à qui l’on nie la reconnaissance comme sujet historique et politique. «La colère, dit-on, est mauvaise conseillère. Mais elle se trouve presque toujours à l’origine des textes réunis dans ce recueil. J’assume ma colère, je la crois légitime. Je voudrais offrir mes pensées indignées comme témoins de ce travail qui est le mien, l’histoire des femmes comme combat non gagné. “Être désappropriée de l’histoire, c’est le destin des femmes”, disait l’historienne Arlette Farge il y a plus de trente ans. Je ne veux pas être désappropriée de l’histoire. En définitive, l’histoire des femmes pose toujours des questions politiques.»
-
Conférence de Joan W. Scott présentée en anglais le 18 octobre 2012 par l’Institut de recherches et d'études féministes. Joan W. Scott est titulaire de la Chaire de recherche Harold F. Linder en sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton au New Jersey. Autrice de nombreux articles et ouvrages traduits dans plusieurs langues, elle est bien connue pour son élaboration théorique du concept de genre comme catégorie d’analyse.
-
À l'image de ce qui s'est produit dans les autres sociétés occidentales, l'histoire desfemmes au Le Québec a été marquée par le développement du capitalisme marchand, puis industriel, comme elle a aussi été modelée par le patriarcat qui s'est appliqué à restreindre les droits desfemmes et leurs champs d'activités. Contrairement à ce que voudrait un mythe tenace, le Québec n'a jamais été une société matriarcale où lesles femmes dominaient les hommes et exerçaient le pouvoir dans la société. Par ailleurs, l'histoire des Québécoises comporte aussi des particularités, que cette brève synthèse faite en privilégiant six thèmes : les questions démographiques ; l'éducation ; le travail salarié et domestique ; la religion ; le droit et les rapports entre les femmes et l'État ; et l'action sociale et politique desfemmes , y compris le féminisme
-
S'il est un terreau fertile pour les idées reçues, c'est bien le féminisme et son histoire. Préjugés innocents ou délibérément antiféministes, ces idées reçues ont la vie dure et nourrissent les malentendus et les attaques qui impactent les luttes et les disqualifient.
-
Depuis la loi dite « sur le voile à l’école » de réelles fractures sont apparues entre les différentes composantes du mouvement féministe pour aboutir à des clivages profonds en termes de mots d’ordre, d’actions et de mobilisations. Dans le même temps, l’offensive raciste s’est affermie, greffant à sa rhétorique la question des « droits des femmes ». Il est de plus en plus courant d’analyser ce virage en terme d’« instrumentalisation du féminisme à des fins racistes ». Ce livre entend précisément interroger et discuter cet énoncé. L’idée qu’un mouvement social, une politique d’émancipation, puissent être simplement utilisés, ou récupérés par l’ordre existant pour renforcer son discours rencontre bien des limites. Comment expliquer que la réaction ait pu soudainement se parer de vertus « féministes », elle qui a toujours été si hostile aux mouvements féministes, elle qui est si prompte à défendre le patriarcat ? Pour comprendre ce tournant, il faut envisager la chose non comme une simple « récupération » ou « instrumentalisation » mais plutôt comme une convergence d’intérêt, comme une affinité entre les objectifs, à court ou moyen terme, de larges franges du féminisme et du pouvoir raciste et impérialiste, à des moments historiques précis. C’est dans cette perspective que les auteur-e-s de ce court essai entreprennent une généalogie des stratégies féministes : non pas une histoire détaillée, mais plutôt un coup de projecteur sur des situations historiques où la question raciale et/ou coloniale s’est trouvée au cœur du discours des féministes. Les suffragettes et « la mission civilisatrice », le féminisme de la deuxième vague et, plus près de nous, l’épisode de la loi sur le voile à l’école ou encore celui de la solidarité internationale, constituent ces « moments » dont l’étude met à jour les logiques qui ont conduit certaines féministes à promouvoir leurs objectifs aux dépens des colonisé-e-s et descendant-e-s de colonisé-e-s. Le livre propose une discussion stratégique sur le féminisme et le racisme, un récit des occasions perdues et de certaines faiblesses héritées que les mouvements progressistes doivent comprendre et dépasser pour inventer des futurs émancipateurs.
-
Qu’est-ce que le genre ? Comment les identités sexuelles et les rapports entre hommes et femmes sont-ils construits, et comment se transforment-ils ? Quel rôle jouent, dans ces processus, la politique et les mobilisations collectives, l’économique et le social, mais aussi le langage et l’inconscient ? Historienne mondialement reconnue, Joan W. Scott a imposé l’idée selon laquelle le genre ne constitue pas seulement un domaine d’investigation : c’est un instrument critique destiné à transformer la réflexion dans tous les secteurs. Pour elle, il se situe au cœur de toute relation de pouvoir et traverse l’ensemble des dynamiques à l’œuvre dans la société. Ce volume réunit les grands essais de Joan W. Scott sur le genre publiés entre 1986 et 2011. Des textes qui renouvellent l’analyse de questions aussi diverses que la laïcité, la démocratie, la représentation de l’État et de l’identité nationale, ou encore celle du marxisme et des classes sociales. À l’heure où les études sur le genre se multiplient, Joan W. Scott s’interroge sur l’avenir du féminisme. Elle s’inquiète de la manière dont cette catégorie est si souvent vidée de ses implications radicales. Et montre comment elle peut continuer à nous inciter à penser autrement.