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Aujourd'hui encore, on pense que des contraintes naturelles liées aux capacités reproductives des femmes déterminent leur place dans la société et contribuent à justifier la division du travail entre les sexes. A partir de données sociologiques, ethnologiques et historiques Paola Tabet s'attache à décrire la construction sociale des contraintes dites naturelles qui assignent leur place aux femmes.
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Le combat pour l’égalité des sexes est le plus radical qui puisse être. Masculin/Féminin nous montre en effet comment la différence des sexes structure la pensée humaine puisqu’elle en commande les deux concepts primordiaux : l’identique et le différent. La manière dont chaque culture construit cette différence met en branle toute sa conception du monde, sa sociologie et sa biologie comme sa cosmologie. Changer le rapport du masculin et du féminin, c’est bouleverser nos ressorts intellectuels les plus profonds, élaborés au fil des millénaires. En démontant les mécanismes de la différence, ce livre offre des solutions pour parvenir à l’égalité.
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A partir d'exemples culturels et de cas empruntés à la clinique quotidienne, cet ouvrage montre les effets psychologiques d'une réduction de la personnalité féminine à sa seule fonction de reproduction : en particulier les comportements d'agression de la mère vis-à-vis de sa ou de ses filles.
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Dans toutes les sociétés, et que les acteurs sociaux en soient conscients ou non, la conception du sexe anatomique comporte toujours un aspect stratégique, c'est-à-dire politique, dans l'organisation des relations entre les sexes. Deux questions se posent et se croisent : la conceptualisation du sexe (quel rapport établit-on entre le biologique et le social ?) et la catégorisation des sexes (qu'est-ce qu'un homme, qu'est-ce qu'une femme, qu'est-ce que du masculin, du féminin, de l'unisexe ou du troisième genre... ?). Si l'oppression des femmes est générale, les idéologies du sexe sont diverses. L'autrice s'est intéressée à ceux et celles qui parlent et à celles qui se taisent, aux métamorphoses subtiles du discours savant, aux interprétations et aux déterminants de la conscience des femmes, aux normes des sociétés et des individus sur le sexe et le genre, et aux tentatives de subversion. Que ce soit du côté des normes ou du côté des contestataires, et qu'elles disent que le genre traduit, ou symbolise, ou construit le sexe, les idéologies témoignent du sexe social : que l'anatomie est politique.
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Arraisonner quelqu'un, c’est en vieux français tenter de le persuader, argumenter pour lui faire entendre raison. En termes de marine et de police sanitaire, arraisonner un navire, c'est l'interpeller, interrompre sa route pour le contrôler. Ainsi, c'est de la double face, matérielle et mentale, du contrôle et de la manipulation des femmes que traite ce livre collectif. Par l'analyse de sociétés très diverses, anciennes et modernes, comme par la critique des discours scientifiques, les auteurs — ethnologues, sociologues, linguistes – éclairent avec rigueur et imagination théoriques deux domaines encore peu explorés de la problématique des sexes : 1) L’élaboration sociale (politique) de la sexualité et la manipulation des mécanismes de la reproduction — dont l'exposé dément les explications naturalistes ; 2) Les conditions socio-sexuées de la connaissance, les effets sur la conscience de l’oppression matérielle subie et exercée — dont l'analyse exclut toute explication idéaliste. Si les deux sexes sont socialement construits, ce n'est pas de façon symétrique. Objets de raisonnements réducteurs et réduites dans leur corps et dans leur raison, soumises à persuasion ou raisonnées de force, inspectées, contrôlées dans leur tête et dans leur ventre tel un navire sa cargaison, son état sanitaire, son port d'attache : ainsi sont-elles créées « femmes » dans de multiples sociétés. Ainsi s'exerce l'arraisonnement des femmes.