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Par sa prise en compte des effets concomitants des catégories sociales de race, de classe et de genre, l’intersectionnalité s’est vue hissée au rang de plus importante contribution théorique du féminisme à ce jour. Si les premiers travaux intersectionnels (états-uniens et britanniques) ont fait sortir de l’invisibilité le locus social des femmes s’auto-identifiant comme black ou de couleur, les travaux contemporains dépassent les confins de l’aire anglophone et visent de plus en plus l’élaboration d’un instrument intersectionnel en vue de transformer les politiques de justice sociale et les dispositifs de lutte contre les discriminations. Ce projet suscite deux types de débats : l’un portant sur la production des savoirs intersectionnels et la manière de mener une recherche dans ce domaine, l’autre sur l’utilisation de ces savoirs dans les combats politiques pour l’égalité. Se limitant au premier débat, le présent article s’efforce de dégager les principaux points de tension dans les théorisations actuelles de l’intersectionnalité. Son objectif est double : montrer certaines limites du pouvoir explicatif de l’intersectionnalité, et proposer des pistes à la lumière des discussions déjà engagées. Pour ce faire, quatre points y sont abordés : l’intersectionnalité comme paradigme de recherche, la question des niveaux d’analyse, le différend théorique sur le statut ontologique des catégories de différence, et la question de l’élargissement de la portée théorique de l’intersectionnalité.
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L’écoféminisme, terme issu de la contraction des mots « écologie » et « féminisme », a été introduit par Françoise d’Eaubonne en 1972. Selon la thèse essentielle de l’écoféminisme, les femmes comme la nature sont victimes de la domination masculine. Ainsi, aucune révolution écologique ne saurait faire l’économie d’une révolution féministe qui, elle seule, peut apporter un remède au système de domination des hommes sur la nature et les femmes.
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Le titre de cet article est tiré de la réplique de Christine Delphy à ses critiques marxistes, formulée à une époque où les inégalités sociales étaient la préoccupation centrale de la théorie féministe. Depuis, nous avons été témoins de ce qu’on appelle le « tournant culturel », qui a eu pour effet la marginalisation des perspectives centrées sur les structures sociales ainsi que sur les relations et les pratiques sociales. Cependant, toutes les féministes n’ont pas emboîté le pas, et récemment, des indices sont apparus d’une reviviscence du féminisme matérialiste. En évaluant les effets de ces changements théoriques et en affirmant la persistante pertinence du féminisme matérialiste, je me concentre ici sur l’analyse du genre et de la sexualité. À ce propos, je soutiens qu’une approche matérialiste sociologiquement informée offre davantage de ressources au féminisme que les perspectives postmodernes et queer plus orientées vers le point de vue culturel.
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Depuis quelques années, aux États-Unis, émerge ce qu’on appelle l’éthique du care,(1) qui désigne notamment une réflexion s’intéressant aux pratiques professionnelles liées à la prise en charge des personnes vulnérables ou dépendantes. Cette éthique enrichirait une philosophie morale traditionnellement conçue comme une éthique de la justice. En France, cette pensée du care, à la fois difficile à cerner de façon précise et définitive, mais cependant féconde dans de nombreux domaines, commence à connaître une certaine fortune. Nous avons demandé à Patricia Paperman, maître de conférences en sociologie à l’université de Paris-8, de nous éclairer sur cette éthique du care qui constitue une grille de lecture intéressante pour comprendre les enjeux du traitement judiciaire et éducatif de la délinquance des mineurs.
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Research on lesbian and bisexual women has documented various biological and behavioral differences between butch and femme women. However, little research has examined whether differences exist in sexual identity development (i.e., the coming-out process). The present study examined longitudinally potential butch/femme differences in sexual identity formation and integration among an ethnically diverse sample of 76 self-identified lesbian and bisexual young women (ages 14–21 years). A composite measure of butch/femme identity classified 43% as butch and 51% as femme. Initial comparisons found butch/femme differences in sexual identity (i.e., nearly all butches identified as lesbian, but about half of femmes identified as bisexual), suggesting the need to examine this confound. Comparisons of lesbian butches, lesbian femmes, and bisexual femmes found that lesbian butches and femmes generally did not differ on sexual identity formation, but they differed from bisexual femmes. Lesbian butches and femmes had sexual behaviors and a cognitive sexual orientation that were more centered on women than those of bisexual femmes. With respect to sexual identity integration, lesbian butches were involved in more gay social activities, were more comfortable with others knowing about their homosexuality, and were more certain, comfortable, and accepting of their sexual identity than were bisexual femmes. Fewer differences were found between lesbian femmes and bisexual femmes or between lesbian butches and lesbian femmes. The findings suggest that sexual identity formation does not differ between butch or femme women, but differences are linked to sexual identity as lesbian or bisexual. Further, the findings that lesbian femmes sometimes differed from lesbian butches and at other times from bisexual femmes on sexual identity integration suggest that neither sexual identity nor butch/femme alone may explain sexual identity integration. Research examining the intersection between sexual identity and butch/ femme is needed.
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One of the hallmarks of sex education traditionally has been its Cartesian endorsement of mind/body dualism; we have preferred to equate ‘self’ as synonymous with ‘mind’, and have invested heavily in believing in the valence of rationality‐based sexualities education. We generally do not consider the way ‘self’ negotiates, interprets and relates to sexual knowledge in all of our complexity, including our messy, embodied and emotional lives. In this paper I address what I think are several much‐needed conversations for a holistic pedagogy of sexualities to incorporate, including the falseness of the mind/body split, reconsidering what counts as sexual knowledge, the role of the performative in communicating our sexual knowing, and the importance of considering affect in learning about sexualities. The second part of the paper examines pedagogical considerations currently absent in dialogues of sexualities education, such as incorporating transformational learning strategies in teaching sexualities, and what it means to educate toward being a sexual citizen. Finally, I will outline how discussions of epistephenomenology (our relationship to and how we experience knowledge) can contribute to moving toward a vision of a critical, cultural sexualities education.