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Ce mémoire soutient une conception incarnée et dynamique de la connaissance, et ce, dans un cadre féministe afin d’analyser l’impact des structures sociales sur l’épistémologie. Nous chercherons à savoir si les corps peuvent être initiateurs de nouveaux paradigmes épistémiques pour les agent.e.s, grâce à des expériences uniques auxquelles ces corps nous donnent accès. Dû à un fort rationalisme en philosophie, le corps est souvent écarté de l’épistémologie ou réduit à un objet passif de connaissance. La dichotomie conceptuelle entre le corps et l’esprit, par exemple, sous-entend une représentation mécaniste et inerte des corps qui entraîne les agent.e.s à exclure leurs corps du processus de formation des connaissances, puisque la « matière » de manière considérée comme étant inerte. Notre hypothèse est que cette exclusion des corps renforce les injustices épistémiques que subissent certain.e.s agent.e.s. Nous tenterons de mettre en exergue au sein de la phénoménologie, des approches favorables à la cognition incarnée et propices à une compréhension améliorative des corps comme nous le retrouvons en études féministes. En nous inspirant de la méthode de Sally Haslanger et de certaines études sur la pratique de la danse, nous analyserons le concept de « corps » selon son utilité à la fois politique et épistémique, dans le but de clarifier et subvertir des mécanismes tacites d’oppression. À cet effet, nous proposerons un schéma en « V » du corps afin d’illustrer que les corps sont à la fois un engagement sensible et relationnel envers soi et le monde. Un engagement à partir duquel une perception, une compréhension et une action unique s’expérimentent. Ainsi, dans ce travail, nous proposons une épistémologie incarnée et dynamique, mais aussi une agentivité, elle-même incarnée à la fois au niveau épistémique que politique. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Corps, Épistémologie, Agentivité, Phénoménologie, Approches énactives, Études féministes, Injustice épistémique, Danse
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Je m’intéresse, dans cette thèse, à la manière dont la nudité féminine participe d'une expérience hégémonique de l'image. Mon postulat est que la nudité féminine occupe dans les productions culturelles contemporaines une place privilégiée, une fonction bien spécifique : elle se présente comme le support d’un désir épistémologique masculin, phallique, blanc, et assure la promotion et le maintien de relations de pouvoir sexistes et racistes. Figure d’aliénation, ruse de la sexualité, elle offre paradoxalement la promesse de la vérité, fait miroiter le fantasme, le secret de la libération par le sexe. La nudité féminine est une image cadrée de telle sorte qu'elle met en jeu le ≪ savoir du sexe ≫, plus précisément le désir de connaître la vérité du sexe de la femme. Admettant ainsi l’usage détourné de la nudité féminine, attendu qu'elle sert d'instrument à une pensée et des pratiques dominantes, cette thèse problématise sa fonction épistémologique et son rôle dans la construction identitaire et ontologique des femmes. En ce sens, cette thèse pose les questions suivantes : Comment opère la domination de l’image? À quel ordre de savoir la nudité féminine profite-t-elle? Quelle pensée cette image permet ou interdit-elle? De quels récits nous détourne-t-elle? Et en quoi concerne-t-elle les femmes? Envisageant la nudité féminine comme une ≪ mise en scène ≫, cette thèse avance en interrogeant, dans un premier temps, la récurrence de cette scène à travers une sélection d’œuvres littéraires et visuelles, et les paramètres qui font de la femme dénudée une image fascinante et une expérience esthétique hégémonique. En accord avec une méthodologie féministe, élaborée depuis les pensées de Catherine Malabou, Rosi Braidotti, Avital Ronell, Judith Butler, Francoise Collin, Anne Dufourmantelle, Zadie Smith et Martine Delvaux, je procède à une lecture critique des travaux de philosophie et de théorie esthétique qui se réclament d’une neutralité quant à la question sexuelle au nom d’un idéal universaliste ou humaniste. Je cherche, dans un second temps, à mettre de l'avant des mises en scène qui répondent d’une exigence à féminiser l’image, à faire entrer en compte la sexualité et le désir des femmes dans l’expérience esthétique. Ainsi, je repère à travers les analyses des œuvres de Marguerite Duras, David Lynch, Kathy Acker, Deana Lawson et Jamaica Kincaid diverses mises en scène et configurations de cadres donnant forme à un espace ou la matérialité de la sexualité féminine peut se penser. Car enfin, l'impératif de sexualiser la pensée et le désir, et d'envisager la pensée comme désir (du) féminin, détermine le trajet de cette thèse. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nudité, femmes, corps, désir, sexe, image, épistémologie, ontologie, littérature contemporaine des femmes, cinéma, philosophie, féminisme.
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Ce mémoire s'intéresse aux usages sociosexués des corps dans le cadre du Grand Prix de Formule 1 du Canada. Il se penche sur la manière dont les corps sont utilisés dans le travail et par le fait même sexués, par le biais des outils, des tâches et des espaces auxquels ils sont assignés. À la suite de Tabet (1998) et Guillaumin (2016), il s'agit de cerner les modalités du rapport d'appropriation propres au Grand Prix, qui produit les corps des femmes comme objets-outils au service des hommes. Ce mémoire questionne la pertinence d'une analyse des usages sociaux des corps lors du Grand Prix de Formule 1 du Canada pour mieux saisir la dynamique d'appropriation physique spécifique au rapport social de sexe. Que peut apporter une telle analyse à notre compréhension du rapport entre corps et travail? Afin de répondre à cette question., plusieurs matériaux de recherche seront analysés:- scènes d'observation, images, questionnaires, offres d'emploi. Le premier chapitre présente la problématique qui s'est élaborée dans un premier temps sur le constat d'une sexualisation des corps féminins dans le cadre du Grand Prix. Ce constat a par la suite donné lieu à des questionnements sur les conditions préalables de cette sexualisation, ce qui m'a porté à chercher du côté de la littérature sur les usages sociaux du corps et plus particulièrement sur les moyens par lesquels les corps sont sexués. Un détour par la sociologie féministe montre-à voir comment les corps sont construits corps sexués par le biais du marquage corporel, des pratiques physiques et sportives, du travail. Ce mémoire s'appuie entre autres sur les analyses développées par Tabet (1998) et Guillaumin (2016) qui rendent compte de la fonction de sexuation des outils de travail. L'hypothèse d'un contrôle exercé par la classe des hommes sur les armes et les outils oriente la recherche. Le deuxième chapitre présente les modalités sexuées de la mise au travail des corps dans le cadre du Grand Prix. Suivant une démarche réflexive qui part de la répartition des outils pour montrer à voir la division sexuelle du travail, je montre comment les corps sont mis au travail par les outils qu'ils manipulent (ou non), comment ils se différencient sexuellement par leur mise au travail et comment certains corps sont instrumentalisés, sexualisés. Le troisième chapitre présente les moyens par lesquels la classe des hommes maintient son contrôle sur les outils et les armes dans le cadre du Grand Prix. La construction sexuée des corps apparaît dans un premier temps comme l'une des conditions au monopole masculin des armes et des outils en ce qu'elle produit en apparence des corps plus qualifiés que d'autres pour en faire usage. L'exclusion des femmes du Grand Prix, le contrôle exercé par les hommes sur cet espace social, apparaît dans un deuxième temps comme un moyen de préserver un entre-soi masculin, favorisant la construction de corps masculins socialement reconnus, virils. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : usages sociosexués, division sexuelle du travail, sexuation, sexualisation, rapports sociaux de sexe, corps
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Ce mémoire a pour domaine de recherche le tatouage et porte spécifiquement sur les femmes hautement tatouées. J’y explore la dimension de la présentation de soi et de l’expérience sociale dans les lieux publics montréalais sous l’angle des interactions. Dans le cadre de celles-ci, les femmes hautement tatouées mettent en scène des stratégies d’évitement, de confrontation ou de légitimation, et ce de manière quotidienne. Malgré ces différentes stratégies utilisées, des situations de conflit peuvent se manifester lors d’interactions. À la lumière du corpus d’analyse qui provient d’entretiens semi-dirigés effectués avec huit participantes hautement tatouées et des thèmes qui y sont abordés, il a été possible de créer une typologie quant aux situations de conflit, ainsi qu’identifier différentes stratégies qui se situent dans un continuum, où le choix stratégique oscille entre un désir de conformité et un désir de résistance par rapport aux attentes normatives. De manière générale, ce mémoire a pour but de documenter l’expérience sociale des femmes hautement tatouées dans les lieux publics à Montréal, afin de démontrer selon une perspective féministe matérialiste l’influence des rapports sociaux de domination entre les sexes sur l’expérience des femmes des lieux publics, les perceptions sociales des femmes tatouées et les stéréotypes qui perdurent, malgré la popularisation de la pratique du tatouage. ___________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Tatouages, femmes, interactions, lieux publics, conflits
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Près du quart des femmes québécoises nées pendant le baby-boom (1947-1956) n'ont pas donné naissance ni adopté un enfant au cours de leur vie. Ceci fait figure d'exception en Occident. Malgré le fait que les pourcentages de femmes sans enfant aient augmenté dans presque tous les pays industrialisés depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la province du Québec présente en effet la croissance la plus accélérée parmi toutes ces nations. L'époque prospère de l'après-guerre a permis d'amorcer des transformations sociales considérables, symbolisées au Québec par la Révolution tranquille. La laïcisation de l'État et de ses services, la démocratisation de l'éducation ainsi que la valorisation par les institutions de l'égalité entre les individus ont été des facteurs centraux de changements pour les couples, les familles et surtout les femmes. Celles-ci ont vu leurs choix de vie potentiels se multiplier. Elles ont massivement investi les universités et le marché du travail. Elles ont légalement eu accès à des moyens contraceptifs efficaces. Elles ont accédé à leur autonomie légale et financière et revendiqué leur égalité à travers le mouvement de luttes féministes. De nouvelles contraintes ont toutefois accompagné cette multiplication de possibilités dans leurs vies. La maternité est devenue un projet à concilier avec d'autres sphères très prenantes de la vie comme la conjugalité, les études, le travail ou les loisirs. Cette thèse comporte trois articles qui explorent l'influence des contextes socioculturels et politiques de l'après-Révolution tranquille au Québec sur l'expérience subjective et les parcours de vie des femmes sans enfant. Elle emploie un devis de recherche mixte séquentiel de type quantitatif-qualitatif qui exploite l'analyse des séquences des données du cycle 25 de l'Enquête sociale générale de Statistique Canada, ainsi que l'analyse d'entretiens semi-directifs auprès de dix-neuf non-mères québécoises nées entre 1947 et 1956. Le premier article, intitulé « Mobiliser les méthodes mixtes pour mieux comprendre les parcours de vie des femmes sans enfant », démontre l'apport d'une méthodologie mixte pour explorer la multidimensionnalité des parcours de vie des femmes sans enfant. L'analyse intégrée des résultats quantitatifs et qualitatifs élabore une typologie compréhensive de quatre différents parcours de vie (les « libertaires », la « vie de couple sans enfant », le « marathon de vie » et les « parcours vulnérables »), représentant chacun une imbrication particulière des trajectoires scolaires, conjugales et professionnelles. Le deuxième article, intitulé « Comprendre la non-maternité à travers le désir d'enfant : une cartographie des possibles », exploite les données qualitatives issues des entretiens pour comprendre les processus réflexifs et la complexité des contingences interrelationnelles qui sont à l'origine du désir ou non d'enfant. Les récits dégagent une diversité d'expressions et d'expériences du désir d'enfant à travers le temps. Certaines répondantes n'ont jamais ressenti de désir d'enfant et cette absence de désir a pu être vécue sans véritable contrainte dans un contexte social favorisant l'autodétermination des femmes. Le désir plus ou moins intense d'enfant chez d'autres n'a pas pris la forme d'un projet concret de grossesse en raison d'une variété de facteurs individuels, conjugaux ou professionnels. Le contexte social et culturel pendant la vie féconde des baby-boomers québécoises (1970-90) a pu garantir une marge importante d'autodétermination chez elles en leur donnant accès à de multiples options sur les plans scolaire, professionnel, conjugal et contraceptif. Ce même contexte d'ouverture a toutefois contribué en partie à limiter les possibilités de celles qui ont ressenti un désir d'enfant à un moment de leur parcours. À partir de l'analyse qualitative des entretiens, le troisième article, intitulé « La non-maternité des baby-boomers québécoises sous le prisme de l'autonomie », élargit la compréhension de la non-maternité en tenant compte de la complexité de l'autonomie reproductive des femmes. Les trois dimensions identifiées par la philosophe Catriona Mackenzie (autodétermination, capacité réflexive et auto-autorisation) servent à mettre en relief la diversité des enjeux déterminant les marges d'autonomie des femmes en matière de reproduction, plus spécifiquement pour celles qui n'ont pas eu d'enfant. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Non-maternité ; sans enfant ; femmes ; désir d'enfant ; baby-boom ; Québec ; choix ; autonomie reproductive ; approche qualitative ; approche quantitative ; méthodes mixtes ; parcours de vie.
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Ce mémoire de maitrise porte sur l'évolution et les transformations, de même que sur les tensions qui animent la réflexion critique sur le handicap, depuis l'introduction du modèle social, inspiré du matérialisme historique, durant les années 80 jusqu'aux théories « post-modernes » contemporaines. Pour identifier les différentes conceptualisations existantes, ce mémoire prend appui sur une analyse de contenu comme cadre méthodologique et sur les travaux féministes matérialistes comme cadre théorique. En tout treize (13) articles et chapitres de livre, écrits par neuf (9) auteurs centraux des études du handicap, ont été analysés et mis en tension. Plus précisément, trois (3) enjeux sont étudiés : 1) la conceptualisation de la « face idéelle » et ses rapports avec la « face matérielle »; 2) le rôle de la « face matérielle » et ses liens avec le capitalisme; et 3) la compréhension du corps, de sa construction et de son rôle. Si ce travail de recherche ne puisse être généralisé à l'ensemble de la théorie critique du handicap, il expose une tension entre les approches néo-marxistes du modèle social et leur critique post-moderne au niveau de l'explication du handicap comme phénomène oppressif, tension similaire à celle qui se trouve dans les études féministes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : théorie critique, handicap, épistémologie, corps, critical disability theory
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This dissertation examines African and African Diaspora concert dance in Montreal in relation to Canadian multicultural policies and Québec nationalism. The multiple layers of colonization and various waves of immigration to Québec have made the province a unique nation with its own complex history of racial construction, quite unlike the racial histories of the U.S. or the rest of Canada (though still greatly informed by these racial paradigms). In the debates that arise in Québec over multiculturalism, language is often seen as the main cultural component in need of preservation. However, this focus on language often masks other elements at play in these cultural debates, in particular, how "race" informs notions of cultural belonging in Québec. A focus on African Diaspora dance in Montreal (Québec's largest and most demographically varied city) helps bring racial construction to the fore for two reasons. First, language differences do not distinguish Québec's Black community from the white French-Canadian majority as Québec's Black population is comprised mainly of French-speakers, and accordingly, studying Montreal's African Diaspora reduces the significance of linguistic difference. Second, concentrating on dance practices helps identify how the Montreal public interprets bodies and their cultural meanings. By analyzing the public support and critical reception of African Diaspora dance practices in Montreal, this dissertation examines how racial difference is constructed through multicultural rhetoric, policies, and debates about dance; it also suggests that dance practitioners have the ability to change and inform these constructed identities and the social landscape that frames them. To conduct this research, I use archival material along with personal interviews and participant-observer ethnography to examine: the early visits of Les Ballets Africains to North America (with a particular focus on Montreal); the Montreal-based company Les Ballets Jazz; the 1999 Montreal festival Afrique: Aller/Retour; and the work of Contemporary African dance choreographer Zab Maboungou. With these subjects, my projects contributes a partial history of African Diaspora dance in Montreal and analyzes the effectiveness and the shortcomings of Canadian Multiculturalism on this community.