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Christine Delphy nous propose avec ce recueil des «interventions» qui s'inscrivent dans le déroulement de la politique du mouvement féministe en France. L'actualité des questions qui se posent au mouvement féministe et de celles que ce mouvement pose à la société, année après année, constitue la ligne de force des «interventions» publiées ici. Ces textes sont pour beaucoup des éditoriaux que l'auteure, rédactrice en chef de la revue Nouvelles Questions féministes, a rédigés au cours des mois et des années. D'autres sont des entretiens qu'elle a donnés à diverses revues; ou encore des chroniques proposées à l'hebdomadaire Politis. Constater, avec un recul de trente ans, la permanence de certaines questions, ou l'émergence de thèmes qui s'affirment de plus en plus au cours des années, comme celui de l'identité nationale, a donné à Christine Delphy l'idée de constituer ce recueil. En somme, il doit son unité à une permanence, la surdité entêtée de l'establishment aux revendications des femmes, et à une « nouveauté », le refus du même establishment d'entendre la revendication d'autres exclus, les «issus de l'immigration». Les interventions ont été regroupées en cinq chapitres: «Ponctuation historique», «L'exception française», «Violences», «Le post-colonial en France», «Un universalisme si particulier».
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« Quelles qualités rares a-t-il fallu aux quelques hommes qui ont voulu dépasser l’image traditionnelle de l’épouse dévouée, gardienne du foyer et mère admirable, pour penser à elle comme à une personne indépendante, un être humain à part entière ? » Pour beaucoup d’entre nous, le féminisme a toujours été une affaire de femmes. Mais on oublie qu’il s’est trouvé, à toutes les époques de l’Histoire, des hommes éclairés ayant profité de leur influence pour défendre le deuxième sexe. Y aurait-il une loi de la nature réservant spécifiquement la cuisine, le ménage ou l’éducation des enfants aux femmes ? Comment accepter ce « marché » qui fait des jeunes filles des objets exposés dans les bals jusqu’à leur acquisition par un mari ? Que faire pour que le mariage cesse d’être le tombeau de la femme, et le moyen légal de son asservissement ? Ces questions, de rares hommes les ont posées, et c’est à ces libres-penseurs courageux, écrivains ou hommes politiques des siècles passés, que Benoîte Groult rend hommage ici. Adoptant une perspective inédite, elle redonne voix aux premiers féministes, et met à l’honneur des hommes qui, comme Condorcet, Stuart Mill ou Fourier, ont eu la force de secouer les préjugés, de s’élever contre l’injustice et de dénoncer la prétendue infériorité de la femme comme le résultat d’un abus de pouvoir. Une manière éclatante de montrer qu’il ne faut plus confondre féminisme et haine des hommes.
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XX, XY, comment devient-on un homme ou une femme ? Qui gouverne la construction de notre identité sexuelle ? Nos gènes ? Nos hormones ? La société ? La famille ? Simone de Beauvoir avait-elle raison lorsqu'elle écrivait « on ne naît pas femme, on le devient » ? Sauf accident, les lois de la génétique et de la physiologie font de nous des mâles ou des femelles. Mais, au-delà de ce déterminisme génétique, nous sommes également façonnés dans notre intimité par le regard de nos parents, de nos proches et de la société tout entière. Si la différence des sexes structure la pensée humaine, peut-on changer les rapports entre hommes et femmes ? Qu'en disent les sciences sociales, les sciences humaines et les sciences du vivant ?
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L’argument central de cet article, c’est que la théorisation des rapports constitutifs des classes de sexe est essentielle à l’appréhension de la catégorie femmes, tant dans son hétérogénéité que dans son homogénéité. J’y montre comment et pourquoi cette approche, d’abord articulée par les féministes matérialistes en France, apporte une contribution capitale, voire indispensable. En cernant et en approfondissant le rapport constitutif de catégories, hommes et femmes, qui sont spécifiques et indissociables, le féminisme matérialiste échappe au substantialisme et au culturalisme, et parvient à surpasser l’apparente fragmentation des femmes. Aussi faut-il combiner, dans une analyse transversale enrichie, les apports des unes, les féministes postcoloniales, et des autres, les féministes matérialistes, pour saisir dans toute sa complexité une catégorie sociale aux articulations complexes et aux déterminations multiples.
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Ce volume reprend un ensemble de textes parus dans le no 30 de la revue Actuel Marx, Les Rapports sociaux de sexe, septembre 2001, épuisé en quelques mois et souvent redemandé par les lecteurs."--Avant propos.
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Les métiers du sexe sont faits de tâches, de techniques et de savoir-faire, comme tout travail. Or, la qualification de " travail " soulève des réticences et des oppositions qui empêchent d'approfondir l'analyse empirique, théorique et militante d'une question pourtant centrale pour les études genre et pour les mouvements féministes dans le monde entier. A la lumière de plusieurs études empiriques et ethnographiques, cet ouvrage a comme objectif de contribuer à ouvrir la boîte noire du " travail du sexe " et de rendre compte d'activités que, bien souvent, nous faisons mine de connaître sans pour autant comprendre ni les tâches qui les composent réellement, ni les rapports sociaux qui les structurent.