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Les sociétés interprètent diversement la différence sexuelle. Partout, on cultive cette différence et on établit une hiérarchie entre les sexes : le masculin domine le féminin et même l'efface pour figurer à lui seul le genre humain. Contre cet effacement, y compris dans sa forme moderne " universaliste ", Sylviane Agacinski propose une philosophie de la mixité qui rompt avec les modèles masculins et avec cette honte du féminin qui a caractérisé pendant un temps le féminisme. S'écartant de Simone de Beauvoir, l'autrice soutient qu'il n'y a plus de contradiction entre la liberté des femmes et leur fécondité, qui n'est pas seulement un " destin biologique ". La relation entre les hommes et les femmes ne dépend d'aucune vérité éternelle : elle résulte d'une longue histoire dont les débats sur la parité révèlent un nouvel enjeu.
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Par sa prise en compte des effets concomitants des catégories sociales de race, de classe et de genre, l’intersectionnalité s’est vue hissée au rang de plus importante contribution théorique du féminisme à ce jour. Si les premiers travaux intersectionnels (états-uniens et britanniques) ont fait sortir de l’invisibilité le locus social des femmes s’auto-identifiant comme black ou de couleur, les travaux contemporains dépassent les confins de l’aire anglophone et visent de plus en plus l’élaboration d’un instrument intersectionnel en vue de transformer les politiques de justice sociale et les dispositifs de lutte contre les discriminations. Ce projet suscite deux types de débats : l’un portant sur la production des savoirs intersectionnels et la manière de mener une recherche dans ce domaine, l’autre sur l’utilisation de ces savoirs dans les combats politiques pour l’égalité. Se limitant au premier débat, le présent article s’efforce de dégager les principaux points de tension dans les théorisations actuelles de l’intersectionnalité. Son objectif est double : montrer certaines limites du pouvoir explicatif de l’intersectionnalité, et proposer des pistes à la lumière des discussions déjà engagées. Pour ce faire, quatre points y sont abordés : l’intersectionnalité comme paradigme de recherche, la question des niveaux d’analyse, le différend théorique sur le statut ontologique des catégories de différence, et la question de l’élargissement de la portée théorique de l’intersectionnalité.
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Ce mémoire porte sur le rapport au savoir des femmes vieillissantes (65 ans et +) dans la société québécoise contemporaine. Le but poursuivi était d'explorer le phénomène de la diplômation des femmes vieillissantes inscrite à l'Institut Universitaire du Troisième Âge de Montréal. Il s'agissait de questionner les différents sens, formes et pratiques des étudiantes de l'IUTAM et de dégager les variables intervenant dans la construction de leur rapport au savoir. Un double constat orientait principalement notre questionnement de départ: le savoir est de plus en plus valorisé dans la société contemporaine et une grande majorité des étudiants et étudiantes de l'IUTAM sont des femmes. À la lumière de ces constats et par l'entremise de la perspective théorique de l'interactionnisme et du constructivisme du rapport au savoir, nous avons identifié trois variables particulièrement influentes auxquelles nous avons porté une plus grande attention: la variable socio-économique, la variable genre et la variable vieillissement. Cinq entrevues qualitatives semi-dirigées ont été réalisées auprès des étudiantes de l'IUTAM, constituant ainsi la population totale des étudiantes étant inscrites à l'automne 2006 moins une. En nous basant sur la théorisation ancrée, nous avons analysé différentes dimensions du rapport au savoir des répondantes. Nous avons démontré que le rapport au savoir des répondantes est un concept multidimensionnel s'ancrant dans un milieu socioéconomique qui participe à construire un habitus de classe influençant les perceptions et désirs des répondantes par rapport au savoir. Il prend également place dans une construction genrée, les répondantes ayant intériorisés les rôles sociaux traditionnels des femmes tout en expérimentant une modernisation des rôles sociaux. De plus, leur rapport au savoir est influencé par leur condition de femmes vieillissantes. Pour ces femmes, cela signifie une exacerbation des tensions déjà présentes dans la société moderne et elles doivent créer des «amortisseurs sociaux» (Caradec) pour conserver un espace de familiarité avec le monde. Comme cette multidimensionnalité du rapport au savoir s'inscrit dans un récit autobiographique hétérogène chez nos répondantes, nous avons tenté de créer une typologie de leur rapport au savoir en s'intéressant à leur récit de soi, c'est-à-dire à leur façon de créer une cohérence entre leur récit biographique et leur désir d'obtenir un BAC. Nous avons finalement compris que le rapport au savoir des femmes vieillissantes de notre étude ne s'inscrit pas dans un désir d'émancipation, ni dans des revendications féministes. Il souligne la prépondérance de l'expert dans le quotidien de la «modernisation réflexive» et l'importance de se questionner sur la façon dont est produit le savoir et surtout, par qui. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Rapport au savoir, Femme, Vieillissement, Institut Universitaire du Troisième Âge, Amortisseurs sociaux, Projet de soi.
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L’idéologie dominante nous enjoint de tolérer l’Autre. Les textes de Christine Delphy nous montrent que celui qui n’est pas un Autre, c’est l’homme, et l’homme blanc. C’est sur la base du sexe, de l'orientation sexuelle, de la religion, de la couleur de peau et de la classe que se fait la construction sociale de l’altérité. L’Autre c’est la femme, le pédé, l’Arabe, l’indigène, le pauvre. La république libérale tolère, c’est-à-dire qu’elle tend la main, prenant bien garde à laisser le toléré-dominé suspendu au vide. L’homo est toléré s’il sait rester discret, le musulman est toléré s’il se cache pour prier, la femme est tolérée si ses revendications égalitaires n’empiètent pas sur le salaire et le pouvoir de l’homme, l’oriental est toléré s’il laisse les armées américaines tuer sa famille pour le libérer de la dictature – et libérer sa femme de lui-même par la même occasion. L’injonction à s’intégrer est surtout une sommation à être semblable, à suivre les règles officieuses mais bien réelles de "l’Occident". Parité, combats féministes et homosexuels, Afghanistan, Guantanamo, indigènes et société postcoloniale, loi sur le voile : autant de prismes pour analyser les dominations, tant hétérosexistes, racistes, que capitalistes. Ceux et celles qui refusent ces règles, ceux et celles qui se montrent pour ce qu’ils et elles sont, le paient le prix fort, combattant-e-s d’une guerre qui sera longue. Écrits dans un style offensif, incisif et souvent drôle, ces textes nous forcent à déplacer notre regard, à mettre en lien des événements toujours cloisonnés, et nous apportent ce supplément d’intelligence qui seul permet de comprendre le monde tel qu’il va.
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On dénombre au Burkina Faso environ 2,1 millions d'OEV dû à l'épidémie du sida (PNUD et al., 2003). Dans plus de 62% des cas, ils seront pris en charge par leurs grand-mères (ONUSIDA, 2004), considérées comme les mieux placées pour prendre soin de ces enfants. Elles vivent de grandes difficultés économiques, psychologiques et physiques (OMS, 2002). Peu d'information existe concernant ces femmes burkinabè et les interventions dans le domaine des OEV sont centrées sur les enfants et non sur les femmes qui les prennent en charge. À partir d'un cadre théorique féministe radical matérialiste (Guillaumin, 1978 ; Delphy, 2001), l'étude vise à comprendre la place et l'expérience des grands-mères qui prennent en charge des OEV dans un contexte de rapports de pouvoir multiples: entre les hommes et les femmes (sexe/genre), selon le niveau socioéconomique (classe sociale) et l'appartenance ethnique ou culturelle (ethnicité, colonialisme) pour voir les possibilités d'orienter les pratiques d'intervention pour les appuyer. Les concepts d'intersectionalité des systèmes d'oppression (Crenshaw, 1991) et de sollicitude (Gubennan, 1993; Graham, 1991) ajoutent à l'analyse des conditions matérielles étudiées. Une méthodologie qualitative et féministe a été utilisée afin de cerner la place et l'expérience des grand-mères. Des observations ont été faites dans des familles burkinabè (n=3) avec l'aide d'interprète et les organismes (n=12) de lutte au VIH/sida. Huit entrevues semi-directives ont été réalisées auprès d'individus travaillant avec les OEV au Burkina Faso pour connaître leur point de vue. A partir des données, nous observons que les grand-mères vivent de multiples difficultés. Les associations ne tiennent pas compte d'elles dans leurs interventions. Les intervenants qualifient l'identité des grand-mères en termes essentialistes de la «nature de la femme» basé sur l'amour inconditionnel, les soins et la survie des petits-enfants, tous des éléments rattachés à la sollicitude. Nous notons que le concept de sollicitude est un outil d'exploitation de la classe des femmes par la classe des hommes. Cet outil passe au travers les catégories identitaires conjuguées au service de plusieurs systèmes d'oppression que sont: le patriarcat, le capitaliste et les systèmes ethniques basés sur la tradition. En conclusion, les grand-mères sont des actrices importantes à prendre en compte dans la lutte au VIH/sida et nous devons intégrer une analyse féministe dans l'intervention. La sollicitude intégrée à l'identité rend le travail des grand-mères invisibles parce que trop naturel. Les organismes d'appui aux OEV, devraient axer des interventions vers elles en reconnaissant leur existence et leur travail pour ensuite leur offrir des soutiens à la prise en charge des OEV. Il faudrait favoriser la mise en place de groupes par et pour les grand-mères afin de briser leur isolement et créer des projets qui collera à leur vécu spécifique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Grand-mère, OEV, Sollicitude, VIH/sida, Féminisme, Burkina Faso.
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Inspiré d'une recherche portant sur l'engagement social des femmes aînées menée par Michèle Charpentier en collaboration avec Anne Quéniart et Nancy Guberman (2004-2007), et à laquelle nous avons contribué à titre d'assistante de recherche, ce mémoire étudie plus particulièrement la perception de ces militantes à propos de la place et du rôle des femmes dans la société. Nous avons favorisé une méthodologie qualitative inspirée de la théorisation ancrée. Ainsi, parmi les 20 militantes interrogées dans la recherche initiale au moyen d'entrevues individuelles semi-structurées, nous en avons retenu neuf pour développer ce sujet encore peu documenté. Elles sont âgées entre 65 et 77 ans et sont respectivement engagées dans le mouvement des femmes, dans la défense des droits sociaux ainsi que dans le mouvement des aînés (trois militantes dans chacune des catégories), dont les statuts socio-économiques et les niveaux de scolarité sont variés et parmi lesquelles certaines vivent en couple alors que d'autres sont veuves ou célibataires. Ce mémoire dont le cadre d'analyse est féministe présente un portrait général des Québécoises de 65 ans et plus et évoque l'évolution des femmes quant à l'espace qu'elles occupent dans notre société. Cette progression est illustrée par les grands courants que le féminisme a connu depuis le début du 20ième siècle. Témoins et actrices de cette histoire, les femmes avec qui nous nous sommes entretenue nous ont fait part de leurs préoccupations et de leurs souhaits au sujet de la place des femmes et ce, tant au Québec qu'ailleurs dans le monde. C'est à travers les thèmes de l'éducation, du travail, de la famille, du pouvoir et de l'avancement en âge que nous avons recueilli l'essentiel de leurs réflexions qui se sont avérées riches, diversifiées et parfois fort étonnantes. En effet, ces femmes pour qui le rôle de mère et de grand-mère est fondamental, ont pour la plupart soin de leurs proches de manière régulière ou quotidienne. Elles ont été des pionnières dans plusieurs domaines et sont encore aujourd'hui avant-gardistes et audacieuses tant dans leur parcours de vie que dans celui de leur engagement social. Par leurs réflexions et par les actions qu'elles mènent chacune à leur manière, nous avons pu constater qu'elles sont en plusieurs points semblables à leurs cadettes, surtout les plus jeunes, avec qui elles ont beaucoup en commun. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes, Féminisme, Aînées, Militantisme, Engagement social.
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Dans cette étude, l'auteure explore l'expérience d'hébergement de femmes violentées ayant séjourné en maison d'hébergement. Après plus de trente ans d'existence du réseau des maisons d'hébergement au Québec, l'auteure constate que peu d'études apportent un éclairage significatif sur l'expérience des femmes violentées séjournant en maison d'hébergement. L'objectif de cette étude consiste à connaître et à comprendre l'expérience d'hébergement dans les ressources pour femmes violentées en contexte conjugal, du point de vue des femmes violentées. Dans cette étude qualitative et féministe, des entrevues individuelles non directives ont été menées auprès de cinq femmes (adultes et francophones) ayant été hébergées dans des maisons d'hébergement membres du Regroupement provincial des maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale, situées à Montréal, dans les six mois précédant l'entrevue. Dans le cadre des entrevues de recherche, les participantes se sont exprimées sur des thèmes tels que: leur relation avec les intervenantes et avec les autres résidentes, leur expérience d'arrivée à la maison d'hébergement, les règles de vie, les questions d'intimité, le roulement des résidentes, etc. L'auteure y analyse également des aspects de l'expérience d'hébergement des femmes violentées tels: les représentations qu'ont les femmes des maisons d'hébergement avant d'y séjourner, les facteurs de réussite du séjour en maison d'hébergement, l'impact de l'intervention féministe sur l'expérience d'hébergement des femmes violentées, l'implication des femmes à la vie démocratique des maisons d'hébergement, etc. En guise de conclusion, l'auteure propose quelques pistes de réflexion sur l'expérience d'hébergement des femmes violentées en contexte conjugal en termes de renouvellement des pratiques d'intervention féministe en maison d'hébergement. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Violence conjugale, Maison d'hébergement, Femmes violentées, Expérience, Féminisme, Féministe, Intervention féministe, Analyse féministe.
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Ce livre est le récit d'une expérience politique. Celui de l'administration quotidienne, pendant 236 jours, de testostérone synthétique. Une expérience vécue comme un acte de résistance face à l'assignation à la naissance d'une identité sociale et sexuelle considérée immuable. A travers le récit de sa transformation corporelle, Paul B. Preciado dessine la mutation politique contemporaine des technologies de pouvoir. Entre chronique autobiographique et essai philosophique, Testo Junkie est pour la génération queer, trans et non-binaire ce que L'Anti-OEdipe de Deleuze et Guattari était pour la génération 68. Un livre incontournable, une lecture urgente, qui bouleverse nos certitudes et invite à transgresser les normes de genre et de sexualité.
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La philosophe Judith Butler est aujourd’hui reconnue comme une figure marquante du féminisme postmoderne. L’originalité de sa pensée a fortement influencé le champ des études féministes, gaies et lesbiennes et queers. Dans ses théorisations, Butler procède à la déconstruction du naturalisme et du fondationnalisme sous-tendant les catégories de sexe et de genre. Cette prise de position constructiviste l’amène à réfléchir et à militer pour la reconnaissance sociale et politique des différents genres et des multiples sexualités. Bien que Butler soit devenue une référence incontournable à l’échelle internationale, ses travaux ont fait l’objet de peu d’analyses au Québec. Cet article veut favoriser une meilleure compréhension des postulats philosophiques et épistémologiques de son oeuvre. Pour ce faire, une analyse des concepts clés de la pensée de Butler, notamment celui de performativité du genre, est d’abord effectuée. Puis les principales critiques à l’égard de ses thèses sont examinées et, finalement, les réponses de Butler à ces critiques sont présentées.
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Cet ouvrage renouvelle de manière fondamentale la pratique éthique, en affirmant avec vigueur que la réflexion morale ne saurait être considérée en dehors du contexte social et politique dans lequel elle est formulée. Si la philosophie morale a par nature tendance à idéaliser le sujet moral en lui conférant une autonomie trop vite considérée comme allant de soi, il importe de contrer cette tendance en prenant comme point de départ l'expérience indépassable du caractère relationnel de chaque vie. Aucune vie ne saurait se dire à soi, parvenant à construire le récit adéquat de son déroulement, ni revenir sur son émergence dans le monde. Ce qui se soustrait à elle, ce sont non seulement les conditions de sa naissance et de son développement, mais aussi les formes sociales qui la rendent lisible. La reconnaissance de soi par soi est incomplète, lacunaire. Située dans le récit des autres, elle est hantée par les formes de justification qui en découlent et achèvent de rendre toute procédure de reconnaissance impossible. Le rapport à l'autre devient constitutif de l'impossible rapport à soi. C'est dans ce contexte de dépossession qu'il devient urgent, selon Judith Butler, de procéder à une enquête sur les conditions de possibilité d'une relation morale à soi et aux autres qui ne fasse pas violence à un tel contexte mais le prenne au contraire en considération. Car l'éthique est violente dès lors qu'elle s'arroge le droit de dépasser les contextes singuliers dans lesquels se trouvent placées les vies pour formuler des prescriptions universelles.
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Ce mémoire porte sur la participation sociale des femmes piqueteras en Argentine, membres du mouvement des piqueteros qui voit à la défense des droits des personnes sans emploi. Les femmes ont été les pionnières du mouvement, alors que les mesures néo libérales appliquées pendant la décennie des années 1990, appauvrissaient continuellement la population. Rapidement, elles se sont réunies afin d'élaborer des stratégies de survie, telles que les cantines populaires, les potagers communautaires et les marchés de « troc » afin d'amortir les effets d'une crise économique. Aujourd'hui, alors que les hommes se sont incorporés au mouvement, elles luttent pour la création de sources d'emploi et pour faciliter l'accès à la nourriture. Maternité socialisée, maternité politisée, certainement maternité engagée, caractérise ces femmes qui en bloquant les routes et en tapant sur des casseroles vides ont su donner un visage à une réalité sociale inexistante pour plusieurs personnes. Par leur combat, les piqueteras visent à faire resurgir le projet national élaboré par Juan D. Peron entre les années 1945 et 1955, qui devait mener le pays vers le progrès économique et la stabilité sociale. Au sein de ce projet, l'État jouait un rôle très actif dans la société et les piqueteras souhaitent une restructuration du système politique et économique, qui serait inspirée par ce projet. Les résultats de notre recherche démontrent que le mode de fonctionnement du mouvement des piqueteros est basé sur l'idéologie sociale péroniste et inclut la responsabilisation et l'implication communautaire de tous, et une forte valorisation de l'activité salariale et de l'unité familiale. Dans ce contexte, les femmes piqueteras ce sont transformées, car si la pauvreté peut entraîner l'exclusion sociale et la privatisation de la vie quotidienne, elles luttent dans un mouvement inclusif qui ne peut se reproduire que si chaque membre participe à son entretien. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Argentine, Femmes, Maternité, Organisation sociale, Féminisme, Mouvement des piqueteros.
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Lexique écrit par une historienne de la biologie et de la médecine et par une sociologue du travail et du genre qui cherche à démontrer la vitalité de la domination masculine. Offre un outil permettant de mieux en comprendre la construction et les mécanismes.
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Le débat sur la suppression des menstruations, présent dans les années 1950, reprend aujourd’hui de la vigueur, en raison de la mise en marché récente de contraceptifs visant l’espacement ou l’interruption des règles. La présente recherche poursuit trois objectifs : dresser le portrait des positions adoptées par les professionnels de la santé au Québec à l’égard de la suppression des menstruations, analyser les discours sur cette pratique à l’aide des perspectives féministes radicale, individualiste et essentialiste, et évaluer dans quelle mesure cette pratique s’inscrit dans le concept de médicalisation du corps des femmes.
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In this groundbreaking work, Sara Ahmed demonstrates how queer studies can put phenomenology to productive use. Focusing on the “orientation” aspect of “sexual orientation” and the “orient” in “orientalism,” Ahmed examines what it means for bodies to be situated in space and time. Bodies take shape as they move through the world directing themselves toward or away from objects and others. Being “orientated” means feeling at home, knowing where one stands, or having certain objects within reach. Orientations affect what is proximate to the body or what can be reached. A queer phenomenology, Ahmed contends, reveals how social relations are arranged spatially, how queerness disrupts and reorders these relations by not following the accepted paths, and how a politics of disorientation puts other objects within reach, those that might, at first glance, seem awry. Ahmed proposes that a queer phenomenology might investigate not only how the concept of orientation is informed by phenomenology but also the orientation of phenomenology itself. Thus she reflects on the significance of the objects that appear—and those that do not—as signs of orientation in classic phenomenological texts such as Husserl’s Ideas. In developing a queer model of orientations, she combines readings of phenomenological texts—by Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty, and Fanon—with insights drawn from queer studies, feminist theory, critical race theory, Marxism, and psychoanalysis. Queer Phenomenology points queer theory in bold new directions. https://www.saranahmed.com/
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Un modèle d'identité butch contemporaine a été construit à partir de l'analyse d'une série d'entretiens semi-structurés avec des femmes identifiées comme butch qui ont décrit leur genre en relation avec leurs propres expériences et croyances. Le processus analytique impliquait une approche théorique fondée (Glaser & Strauss, 1967). Les résultats de l'étude décrivent comment les femmes identifiées comme butch conceptualisent leur identité de genre et comment cela affecte leurs relations sociales au sein des communautés lesbiennes et hétérosexuelles. La catégorie centrale de ce modèle (c.-à-d. Une quête d'authenticité) définit l'identité butch comme impliquant un processus continu de négociation entre un sens essentiel du genre lesbien et des exigences de présentation du genre qui sont comprises en relation avec la signification et la signification des genres à travers les contextes sociaux. . (Enregistrement de la base de données PsycINFO (c) 2019 APA, tous droits réservés)
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Susan Bordo untangles the myths, ideologies, and pathologies of the modern female body. Bordo explores our tortured fascination with food, hunger, desire, and control, and its effects on women's lives
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Cet article traite de la formation des mouvements et des théories queer, de la relation qu’ils entretiennent avec les féminismes et de l’utilisation politique qu’ils font de Foucault et de Deleuze. Il explore aussi les avantages théoriques et politiques que procure la notion de "multitudes" par rapport à celle de "différence sexuelle" pour la théorie et le mouvement queer. À la différence de ce qui se passe aux Etats-Unis, les mouvements queer en Europe, s’inspirent des cultures anarchistes et de l’émergence des cultures transgenres pour contrer l’"Empire Sexuel" notamment en proposant une dés-ontologisation des politiques des identités. Plus de base naturelle ("femme", "gay", etc.) qui puisse légitimer l’action politique. Importance non de "la différence sexuelle" ou de "la différence des homosexuels (le) s", mais des multitudes queer. Une multitude des corps : corps transgenres, hommes sans pénis, gouines garous, cyborgs, femmes butchs, pédés lesbiennes... La "multitude sexuelle" apparaît ainsi comme le sujet possible de la politique queer.