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Le lesbianisme est traité selon une dimension poétique : le corps féminin est énuméré selon ses différentes parties, et se présente comme un manifeste de la révolte féminine, écrit par une femme, pour les femmes.
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Analyse de l'idéologie hétérosexuelle entreprise d'un point de vue lesbien et centrée sur les constructions intellectuelles des sciences humaines. An analysis of heterosexual ideology from a lesbian point of view, focusing upon the intellectual constructs of the social sciences.
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Imaginez l'espace d'un film de Cocteau quand les personnages remontent le temps et se déplacent au ralenti, à cause de la force du vent. C'est dans un tel univers visuel que l'auteure de ce livre, devenue personnage à son tour, va et vient. Le lieu imaginé cependant n'a pas pour référence l'antiquité et les vieux murs mais le San Francisco moderne. C'est un San Francisco rendu utopique par la projection systématique d'un nulle part qui est soit l'enfer, soit les limbes, soit le paradis. Dans l'enfer souffle le vent et il est difficile d'avancer. Dans le paradis on tombe sans crier gare. Quant aux limbes c'est là où on va boire un coup. On, c'est-à-dire Wittig et Manastabal, un guide qui est loin d'avoir la douceur du Virgile de Dante, protagonistes d'un opéra des gueuses à la fois féroce et gai et qui comme la comédie de Dante finit bien. Il y a une providence, il y a des anges en chair et en os, il y a des monstres, il y a l'Achéron, il y a les horreurs de l'enfer et les délices du paradis. Ce texte est paru en 1985.
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Depuis qu'il y a des hommes et qu'ils pensent, ils ont chacun écrit l'histoire dans leur langage : au masculin. « Si les mots qualifiés sont de genres différents, l'adjectif se met au masculin pluriel » (Grévisse). Les Guérillères s'écrivent comme sujet collectif à la troisième personne du féminin pluriel. Dans les lacunes des textes magistraux qu'on nous a donnés à lire jusqu'ici, les bribes d'un autre texte apparaissent, le négatif ou plutôt l'envers des premiers, dévoilant soudain une force et une violence que de longs siècles d'oppression ont rendu explosives.
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''Mon Opoponax, c'est peut-être, c'est même à peu près sûrement le premier livre moderne qui ait été fait sur l'enfance. Mon Opoponax, c'est l'exécution capitale de quatre-vingt-dix pour cent des livres qui ont été faits sur l'enfance. C'est la fin d'une certaine littérature et j'en remercie le ciel. C'est un livre à la fois admirable et très important parce qu'il est régi par une règle de fer, jamais enfreinte ou presque jamais, celle de n'utiliser qu'un matériau descriptif pur, et qu'un outil, le langage objectif pur. Ce dernier prend ici tout son sens. Il est celui-là même - mais porté au plain-chant par l'auteur - dont l'enfance se sert pour déblayer et dénombrer son univers. Ce qui revient à dire que mon Opoponax est un chef-d'oeuvre d'écriture parce qu'il est écrit dans la langue exacte de l'Opoponax. Marguerite Duras (extrait de la postface).''-
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"Si vous manque l'imagination de ce que peuvent être les amantes dont parle ce Dictionnaire, il vous suffit d'y rechercher le terme. N'hésitez pas en recopier la définition comme je le fais ici : Les amantes sont celles qui, éprouvant un violent désir les unes pour les autres, vivent/aiment dans des peuples, suivant les vers de Sappho, "en beauté je chanterai mes amantes". Il serait difficile de faire plus clair, plus concis et plus élégant. Quelque chose pourtant vous chiffonne (vous constatez d'ailleurs que le mot "chiffon" est absent de ce dictionnaire) : la définition que vous venez de lire est subtilement circulaire et pleinement plurielle. Littré, Larousse, Robert ne procèdent pas ainsi : lexicographes positifs, ils nous enseignent entre autres choses positives, qu'une amante est une femme attachée à un homme par des sentiments tendres ; qu'au pluriel, le terme, dès lors nécessairement masculin (les amants) désigne un couple s'aimant d'amour réciproque. Or, les amantes de Wittig et Zeig vivent non en couples, mais en formation immédiatement politique (des peuples) et plurielle. Enfin, les amantes ne sont pas des femmes, et encore moins des femmes qui aiment des femmes. — Comment ça !? les amantes ne sont pas des femmes ?!