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C’est la fabrication du corps reproducteur dans le contexte actuel des techniques médicales de procréation qui est l’objet de cette contribution. Trois dimensions de cette production du corps, envisagée comme un processus à la fois biologique et social en constant réaménagement, sont abordées successivement ici : l’image dessinée par la recherche scientifique ; l’ancrage dans la standardisation hospitalière ; le montage social découlant des réglementations. L’observation de différents indicateurs du système de genre dans chacun de ces registres — les attributs masculins et féminins, le siège de la reproduction, le système de sexualité — incite à conclure à une reproduction des rapports de genre. Néanmoins, on assiste simultanément à une plasticité corporelle, à un brouillage des catégories impliquant de nouvelles tensions : rien ne paraît donc définitivement joué dans les combinaisons potentielles des rapports sociaux entre hommes, femmes, chercheurs et médecins.
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L’analyse des relations entre acteurs des nouvelles techniques de reproduction a souvent conduit à privilégier la description des stratégies de ceux qui sont désignés comme dominants : les inventeurs, les médecins, les hommes. A l’inverse, on s’intéressera ici à l’expérience des femmes en faisant l’hypothèse qu’il existe des différenciations dans la démarche de procréation médicalement assistée à l’image de la complexité des rapports sociaux de sexe. Effectivement, l’analyse des parcours de femmes, à partir des dossiers médicaux d’un service hospitalier spécialisé, révèle des lignes de conduite spécifiques : sont ainsi mises à jour des stratégies différentes selon la situation professionnelle, le niveau de qualification, la position vis-à-vis de l’hôpital. Avec la médicalisation croissante de notre société, le « devoir de procréation » se jouerait donc sur une scène où interviennent conjointement les rapports sociaux de sexe, la position vis-à-vis du travail, le lien avec l’institution médicale.