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Dans une analyse qui assoit ses bases sur un texte du XIXe siècle (Angélinede Montbrun de Laure Conan), Patricia Smart démontre que, parallèlement à son histoire à lui, il y a une autre histoire, modulée par une autre voix, qui donne à lire une autre perspective sur le pays et sur le réel. Dans cet essai capital, elle nous propose une lecture absolument nouvelle des textes majeurs de la littérature québécoise. Écrire dans la maison dupère fait la preuve qu'en repérant les marques de la différence sexuelle dans le texte québécois, on peut ouvrir de larges brèches dans la thématique nationale et laisser entrevoir une ouverture possible sur un avenir habitable...
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«Ce livre trouve son origine dans le désir d'explorer les expériences des femmes qui ont accompagné et rendu possibles les grands moments de l'histoire officielle du Québec, de l'arrivée des Français en Amérique du Nord jusqu'à l'accession à la liberté d'expression individuelle et collective apportée par la Révolution tranquille. Les historiennes féministes ont examiné la situation de ces femmes, mais il est rare que nous entendions la voix des protagonistes elles-mêmes ou que nous ayons accès à leur point de vue, que ce soit sur le monde qui les entoure ou sur leurs aventures intérieures. C'est cette voix que Patricia Smart donne à entendre ici. Tous ces textes parlent d'un moi brimé, inhibé, mais qui se refuse à démissionner. Pour ces femmes, la venue à l'écriture fait partie intégrante de la quête de soi et de la prise de possession du monde. Beaucoup plus que de simples révélateurs de réalités sociales, ces écrits intimes appartiennent à la littérature.» --Quatrième de couverture..
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Signe d’une inquiétude propre à notre époque, les recherches actuelles en littérature interrogent avec insistance la filiation et l’héritage. On commente à répétition les fractures et les rapports ambigus au passé qui caractérisent la production littéraire contemporaine: «il ne s’agit pas de s’inventer des parentés, de se forger victorieusement de toutes pièces une lignée, mais plutôt d’assumer un héritage fragilisé par les secousses, voire les ressacs, d’une modernité dont on accueille et réévalue à la fois le désir de rupture» (Lapointe et Demanze, 2009: 7). Combien plus précaires encore, l’héritage et la filiation au féminin. Disparues sous le nom du mari1 dans les arbres généalogiques, exclues traditionnellement de la transmission du patrimoine et, partant, des réélaborations littéraires de cette grande question2, tenues à distance des débats sociaux, marginalisées ou effacées de l’histoire littéraire, les femmes souffrent d’une filiation au pire absente, au mieux trouée. Si les créateurs ont cru, selon Harold Bloom (1973), avoir trop de pères littéraires, figures puissantes contre lesquelles il leur fallait s’insurger, les créatrices, elles, ont manqué cruellement de mères. Voilà pourquoi la filiation, si elle touche tous les êtres, est aussi une brûlante question féministe.