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Le discours du mouvement des femmes québécois lie depuis plus de quarante ans émancipation des femmes et travail rémunéré. Malgré une présence accrue sur le marché du travail des femmes ayant de jeunes enfants et une implication plus grande des pères, les femmes demeurent les premières responsables du travail de reproduction sociale, travail dit « invisible » : soins aux enfants et aux proches dépendants, tâches domestiques et organisation familiale. Le mémoire explore la vision qu'ont les jeunes féministes du travail de reproduction sociale et du travail rémunéré au Québec dans les années 201 O. Reconnaissent-elles leur vision dans le discours dominant du mouvement des femmes au Québec? Si les perceptions des jeunes féministes sont différentes de celles de leurs aînées, comment expliquer cette divergence? Des entrevues semi-dirigées réalisées avec 29 femmes âgées de 23 à 36 ans, se considérant féministes et ayant un lien avec un lieu de militance féministe au Québec, révèlent que les perceptions en lien avec le travail de reproduction sociale et le travail rémunéré different significativement des idées véhiculées par le discours dominant du mouvement des femmes au Québec. Elles constatent qu'être mère aujourd'hui implique une course à la performance et que le partage des tâches n' est pas égalitaire au sein des couples. Elles remarquent qu'aucun débat n' a eu lieu depuis le début des années 1980 sur la question du travail de reproduction sociale dans le mouvement des femmes québécois et croient qu' il est temps de développer une nouvelle réflexion sur le sujet. Les féministes rencontrées remettent aussi en question la centralité du travail rémunéré constatant qu'il n'a pas apporté que du positif dans la vie des femmes. Le travail à temps partiel est alors vu comme un idéal, en autant qu'il soit associé à un salaire intéressant. Le désir d' équilibre et de cohérence entre les différentes sphères de la vie des femmes rencontrées pourrait ainsi se matérialiser. Les entrevues montrent que le contexte social différent dans lequel évoluent les jeunes féministes, de même que le type d'engagement et de participation spécifique aux jeunes expliquent en bonne partie les divergences entre le discours des jeunes féministes et celui du mouvement des femmes. Mots-clés : jeunes féministes, mouvement des femmes au Québec, travail de reproduction sociale, travail rémunéré, différences générationnelles, contexte social, engagement.
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Ce rapport brosse un portrait descriptif des premiers résultats qui se dégagent du volet « patrimonial » du projet de recherche intitulé : Unions et désunions conjugales au Québec : regards croisés sur les pratiques et les représentations sociales et juridiques de la vie à deux. L’enquête réalisée auprès de 3250 répondants âgés de 25 à 50 ans et vivant en couple visait à cerner, pour la première fois au Québec, les arrangements financiers et juridiques des conjoints mariés ou en union libre concernant les modes de gestion de l’argent, les dynamiques conjugales autour de l’épargne, des dettes, les types de contrat entre partenaires de vie, etc. Même si le Québec est la province ayant la plus forte proportion de couples en union libre au Canada, elle est la province qui accorde la protection la plus minimaliste aux conjoints de fait. Dans ce contexte, nous avons cherché à savoir si les conjoints de fait comprennent les distinctions faites par l’État québécois dans le traitement qui leur est réservé dans les lois sociales et fiscales d’une part, et en droit privé (Code civil), d’autre part. Prévoient-ils l’éventualité d’une rupture par la rédaction de contrats de vie commune ou par des arrangements financiers différents de ceux des couples mariés? Notre enquête permet de constater que près de 50 % des conjoints en union libre ne connaissent pas les règles de droit qui les concernent. Elle montre aussi clairement que le mariage n’est pas synonyme de fusion des avoirs pas plus que l’union libre ne peut être associée à une indépendance complète des conjoints sur le plan financier. Si des différences existent entre les deux types d’unions, elles apparaissent très modestes et ne permettent pas, à notre avis, de justifier le traitement juridique distinct qui prévaut en droit de la famille au Québec.