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Analyse d'un autre paradoxe à la française : le modèle républicain fondé sur l'égalité et la liberté de la personne, mise au service de l'exclusion politique des femmes, qui n'ont obtenu le droit de vote qu'en 1944. Ce livre traite de la protestation féministe contre cette prétendue universalité des droits, qui excluait les femmes de la citoyenneté.
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Alors que le débat sur la parité divise les milieux politiques, le féminisme, au-delà de la revendication égalitaire, devrait contribuer à une réévaluation de l'histoire des doctrines et des institutions de la République. Joan W. Scott, personnalité marquante de l'historiographie américaine et professeur à l'Institute for Advanced Study de Princeton, entend montrer comment l'histoire du féminisme, qui fait partie intégrante de l'histoire politique, sert de révélateur aux fondements réels du républicanisme. Les combats d'Olympe de Gouges, Jeanne Deroin, Hubertine Auclert et Madeleine Pelletier, par l'écart de leurs critiques, font apparaître les contradictions d'une théorie universelle des droits de l'homme mise au service de l'exclusion politique des femmes, Joan W. Scott, recourant au concept de gender, trop souvent incompris et caricaturé en France, analyse les différents contextes de ces luttes féministes prises dans les limites de l'héritage politique de la Révolution. Elles n'ont pu réussir, même aujourd'hui, à couper tout à fait le lien identifiant l'individu au masculin. Pour abolir les effets politiques de la différence. D'où le dilemme : soit revendiquer l'égalité au nom de l'individu (neutre et abstrait), soit définir une pertinence politique de la différence sexuelle sans briser l'universalité des droits. Ainsi, ce livre, repérant ce paradoxe au cœur de l'histoire du féminisme, devient une invitation à repenser les principes mêmes du modèle républicain.
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Il arrive fréquemment que les débats sur l’action positive aux États-Unis traitent séparément les questions relatives à l’égalité et à la différence, aux droits individuels et aux identités de groupe. Pourtant, ce sont là des couples de concepts interdépendants, chacun étant lié à l’autre dans une tension nécessaire. Les tensions se manifestent de façon spécifique selon la période historique et doivent être analysées en fonction du contexte politique qui les porte et non comme des choix moraux ou éthiques a-historiques. Cet essai explore trois paradoxes — qui sont des tensions insolubles — propres aux débats sur l’action positive : 1) l’égalité est un principe absolu et une pratique historique contingente ; 2) les identités de groupe définissent des individus et leur refusent la pleine expression ou réalisation de leur individualité ; 3) les revendications de l’égalité impliquent l’acceptation et le rejet de l’identité de groupe produit par la discrimination. Autrement dit, les termes de l’exclusion, qui fondent la discrimination, sont à la fois refusés et reproduits dans la demande d’inclusion.