Votre recherche
Résultats 2 ressources
-
Le présent article trace d’abord un bref portrait de trois conceptions dominantes de l’identité sexuelle : le modèle patriarcal, le modèle féministe et le modèle postmoderne. Puis, après avoir présenté plus longuement le dernier, il analyse deux romans relayant cette conception postmoderne de l’identité de sexe/genre, l’un écrit par un homme (Self, de Yann Martel, paru en 1996), et l’autre par une femme (Ce qu’il en reste, de Julie Hivon, paru en 1999). Dans ces deux romans, qui revêtent de ce fait une importante dimension politique, les identités figées sont mises à mal tant discursivement que formellement - par la déconstruction des signes du passé et la mise en place de dispositifs énonciatifs confondant hommes et femmes, par exemple. Ils participent ainsi à une conception culturaliste de l’identité sexuelle, selon laquelle le genre est une performance.,This article begins by briefly introducing three major frameworks for conceptualizing gender identity : a patriarchal model, a feminist model and a postmodern model. After exploring the third in greater depth, it offers a reading of two novels of postmodern gender identity, one by a male author (Self by Yann Martel, 1996), one by a female author (Ce qu’il en reste by Julie Hivon, 1999). Both novels, which are therefore strongly political, challenge the concept of predetermined gender identity on the levels both of discourse and of form, by deconstructing older concepts and by blurring gender lines. They are therefore grounded in a view of gender identity as cultural construction and performance.
-
Dans les sociétés occidentales, malgré le progrès significatif des droits des femmes, les représentations culturelles demeurent, encore aujourd'hui, très souvent misogynes. Cette phallocratie symbolique est particulièrement apparente dans la pornographie et dans la littérature érotique, mais elle se manifeste également dans les médias de masse, où son danger potentiel est décuplé par la multiplication exponentielle des moyens de diffusion, caractéristique de l'époque postmoderne. Nancy Huston fait partie de ces auteures féministes qui, tant par la théorie que par la fiction, cherchent à mettre en évidence la violence de ces images ainsi que leurs conséquences dans la vie des femmes. Par le biais d'une parodie du roman pornographique Histoire d'O, de Pauline Réage, elle s'en prend à la soumission sexuelle des femmes et surtout, à la prégnance de cette représentation dans l'imaginaire collectif. Notre mémoire aborde la manifestation de cette critique dans son roman Histoire d'Omaya, qui, contrairement au roman de Réage, dépeint une femme qui refuse la violence qui lui est imposée. Une étude de l'image traditionnelle de la femme dans la pornographie et la littérature érotique est proposée et, à l'aide de théories féministes postmodernes sur la parodie, les différentes marques de la critique d'Histore d'O sont analysées. Parmi ces marques, l'omniprésence du regard masculin est davantage développée, puisque celui-ci représente un élément central du roman de Huston. Ce regard participe non seulement à la réification de la protagoniste mais constitue également un prélude au viol. Enfin, une analyse de la polyphonie constituante du roman est présentée, de manière à mieux comprendre l'aspect contestataire que revêt cette forme narrative erratique et hérétique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : littérature érotique, pornographie, Pauline Réage, Nancy Huston, parodie, regard, réification, polyphonie, hystérie, postmodernisme, féminisme, genre.