Votre recherche
Résultats 8 ressources
-
Si les écrits de Québécoises deboutte! (QD!) sont reconnus à juste titre pour la formulation d’un nouveau féminisme et donc d’un nouveau sujet politique, peu d’analyses portent sur la construction des solidarités et sur les processus d’altérisation mis en avant dans ces textes. Cet article propose un regard critique et nuancé sur le « nous » et le « elles » déployés dans les pages de QD! Comment les solidarités internationales et locales sont-elles pensées? Quelles femmes sont identifiées comme des alliées, des ennemies ou quelque chose entre les deux? Les réponses à ces questions permettent d’esquisser certaines des trames complexes de l’identité politique renouvelée par les écrits de QD! Utilisant les conceptualisations de bell hooks sur la sororité et la solidarité ainsi que la notion de colonisation discursive élaborée par Chandra T. Mohanty, l’article examine les manières dont les écrits militants de QD! ont habilement évité certains des écueils décriés par ces autrices. De concert avec elles, il trace les limites des solidarités locales énoncées à travers les écrits. Il met en valeur certains héritages décoloniaux précurseurs ainsi que leurs legs conflictuels
-
Cette recherche est une étude exploratoire sur les conditions de travail des femmes œuvrant dans les organismes communautaires Famille (OCF) au Québec. Basée sur neuf entrevues réalisées auprès de travailleuses de ce milieu, elle offre une analyse du sens que les femmes donnent à leur vécu et à leur expérience. Cette recherche a pour ambition de dresser un portrait des conditions de travail et des conditions de vie des femmes œuvrant dans ce milieu, en considérant la spécificité des OCF, ses rapports de pouvoir avec les bailleurs de fonds, ses dynamiques avec les acteurs sociaux et ses enjeux particuliers. À travers une lunette féministe matérialiste ancrée dans les théories du care, jumelées à une perspective critique du néolibéralisme, nous explicitons la façon dont les contraintes imposées au secteur communautaire Famille par l’État québécois et les bailleurs de fonds privés, affectent les conditions de travail et les conditions de vie des salariées évoluant dans ce milieu. Dans un premier temps, nous démontrons que les politiques néolibérales affaiblissent les OCF par la non-reconnaissance de leur spécificité, par leur sous-financement et par l’imposition de nombreux partenariats qui contribuent à limiter leur autonomie. Dans un deuxième temps, nous illustrons comment les politiques néolibérales, mais aussi le manque de reconnaissance et la dévalorisation de ce travail de care, précarisent les conditions de travail dans les OCF. Dans un troisième temps, nous explorons les situations de précarité et/ou de pauvreté découlant des conditions de travail. Au surplus, nous interrogeons le rapport potentiellement paradoxal qui peut émerger du fait d’intervenir auprès de familles qui ont des besoins socio-économiques similaires à ceux des travailleuses. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Organismes communautaires Famille, travailleuses, conditions de travail, féminisme matérialiste, care, néolibéralisme, précarité, pauvreté
-
Comment la participation active des femmes aux combats armés, leur connaissance de la guerre et leur transgression politique contribuent à la reconfiguration de leur militance dans le post-accord de paix en Colombie ? Qu’en est-il de la militance des femmes dans ce contexte ? Quelles questions politiques et épistémologiques la figure de la femme combattante pose-t-elle au féminisme ? De quelles manières les femmes ex-combattantes mobilisent-elles le corps et les émotions dans leur militance post-désarmement ? Quelles sont les pistes analytiques et pratiques pour penser une réincorporation à la vie civile qui prendrait en considération le corps et les émotions ? Cette thèse se plonge au coeur de ces questions. Elle prend ancrage dans le contexte de la signature de l’accord de paix entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée du peuple (Farc-ep) et le gouvernement de Juan Manuel Santos Calderón à La Havane en 2016. Son objet d’étude central est le corps, dans ses dimensions matérielles, symboliques et affectives dans le cadre de la réincorporation à la vie civile des femmes ex-combattantes des Farc-ep, les farianas. L’objectif principal est d’analyser les possibilités qu’offrent le corps et les émotions pour la militance post-accord de paix des farianas dans le contexte de leur retour à la vie civile, plus spécifiquement, dans trois départements du nord-est de la Colombie : Arauca, Santander et Norte de Santander. Partant de la prémisse selon laquelle la catégorie du corps permet de décloisonner les champs de recherche en science politique, la thèse mobilise un cadre théorique reposant sur les études féministes de sécurité qui analysent la place du corps dans les conflits armés ainsi que le rôle des femmes dans les groupes insurrectionnels et scénarios postaccord de paix. Précisément, la thèse étudie (1) les mémoires insurgentes des farianas du nord-est; (2) leur expérience corporelle et émotionnelle de la discipline militaire lors de leur militance en armes et clandestine; (3) les dynamiques corporelles et émotionnelles qui les affectent dans leur réincorporation à la vie civile; (4) leurs processus de reconfiguration de la militance dans deux espaces de réincorporation (Filipinas, Arauca et Caño Indio, Norte de Santander) et dans certaines villes du nordest, notamment à partir de leur proposition de féminisme insurgent et; finalement, (5) les pistes théoriques et empiriques pour une approche corpo-affective et militante de la réincorporation. Adoptant une méthodologie féministe incluant différentes méthodes de collecte des données, cette thèse est le fruit de 25 entretiens biographiques, d’ateliers collectifs de cartographie corporelle et d’observations participantes dans le nord-est de la Colombie durant l’année 2019. La thèse contribue aux études sur le corps et les émotions en relations internationales, un champ de recherche en pleine expansion. De plus, elle apporte une perspective féministe à l’étude des processus de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). Elle démontre que les programmes de réincorporation ont systématiquement échoué dans leur soutien aux femmes ex-guérilleras qui retournent à la vie civile puisqu’ils ont nié l’identité insurgente, les possibles processus positifs résultant de leur militance en armes et les complexes transitons corporelles et émotionnelles qu’elles vivent entre le scénario de guerre et de post-accord de paix. La thèse soutient que la militance des farianas est marquée par une position de liminalité, à la croisée entre « deux mondes » – le militaire et le civil – où leur corps est un espace de frontières; géographiques, émotionnelles, corporelles, militantes. Véritable rupture corporelle avec la discipline de l’ordre insurgent et les liens affectifs qui en découlent, la réincorporation des femmes ex-combattantes entraîne de nouvelles réalités matérielles pour les corps qui ont été sous-étudiées. À partir des résultats empiriques, la présente thèse appelle donc au dépassement de l’approche technique à la réincorporation pour une vision résolument politique. En revenant sur la centralité de la figure de la combattante, elle insiste sur la nécessité de voir la réincorporation comme un processus long, multidimensionnel et qui devrait mettre l’accent sur le vécu corporel et émotionnel ainsi que sur le continuum de la militance politique des femmes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : corps, émotions, femmes ex-combattantes, militance, luttes insurgentes, réincorporation, théories féministes des relations internationales, Colombie
-
Cette recherche vise à mettre en lumière une réalité sous étudiée, particulièrement en français, et ce autant dans les champs de la science politique, de la communication et des études féministes. Elle a pour but premier de rendre compte de l’expérience de l’activisme en ligne pour les femmes qui font la gestion de pages et groupes Facebook féministes. Pour se faire, elle s’appuie sur la réalisation d’entrevues avec des femmes activistes, et de manière non négligeable sur l’expérience de la chercheuse. Cette recherche a pour postulat de départ que l’activisme en ligne est de l’activisme en soi, et que ce qui se déroule sur les réseaux sociaux ou sur Internet plus largement n’est pas virtuel, séparé de la vie quotidienne, mais en est plutôt partie intégrante. Ainsi, nous analysons d’abord les activités réalisées en ligne comme un travail, sous la loupe des théories féministes matérialistes françaises. Nous examinons ensuite les émotions vécues par les participantes à cette recherche, en tirant des clés d’analyse du champ d’études des émotions dans les mouvements sociaux. Ce mémoire, interdisciplinaire et ancré dans les études féministes, vise à explorer plusieurs questions, à savoir comment est vécue l’expérience de l’activisme en ligne par les femmes rencontrées, à quel point et de quelles façons leurs activités sur Facebook ressemblent à du travail, et quelles émotions permettent, nourrissent ou freinent leurs activités militantes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Facebook, activisme en ligne, travail des femmes, émotions dans les mouvements sociaux
-
Ce mémoire de maitrise porte sur le phénomène de reproduction des oppressions que vivent les femmes autochtones lorsqu’elles dialoguent avec les parlementaires à l’Assemblée nationale.Partant du constat que plusieurs questions concernant le féminicide autochtone au Québec demeuraient sans réponses, nous proposons dans ce mémoire d’analyser comment le sexisme, le racisme et le colonialisme se manifestent chez les parlementaires qui siègent à l’Assemblée nationale. Plus précisément,nous observons comment, à la Commission des relations avec les citoyens les rapports de domination se déploient lors des consultations publiques entre les représentants.es de l’État et les femmes autochtones. L’analyse cible deux moments importants de prise de parole par les femmes autochtones : les consultations particulières et auditions publiques sur le Plan d’action gouvernemental 2008-2013 en matière d’agression sexuelle et le Mandat d’initiative - Les conditions de vie des femmes autochtones en lien avec les agressions sexuelles et la violence conjugale. Ces deux consultations se sont déroulées du 1er janvier 2012 au 1er janvier 2017 et représentent deux échanges où les sujets abordés s’ancrent dans le féminicide. Après avoir survolé les principaux outils colonialistes de l’État canadien qui ont ciblé les femmes autochtones (tels que la construction des stéréotypes tenaces, la Loi sur les Indiens, les pensionnats et la mise en réserve), nous utilisons des auteurs et des autrices comme Desbiens, Mbembe, Razack, Fairclough et Lagarde pour établir le contexte théorique de cette recherche. Les résultats permettent d’apporter un nouvel éclairage sur un phénomène qui prend l’apparence particulière d’un angle mort ou d’un manque de connaissances qui opère une distorsion devant les enjeux en lien avec le féminicide : le déni. Selon notre recherche, ces injonctions colonialistes soulignent des inégalités propres à l’existence de deux mondes distincts au Québec, celui des Autochtones qui (sur)vivent de « l’autre côté » et celui de la population allochtone. La recherche met en relief les recommandations des femmes autochtones, notamment, des investissements financiers significatifs et la notion de sécurisation culturelle. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminicide, impunité, Aphasie coloniale, postcolonialisme, femina sacra, Tir ami, Altérité, Manterrupting, Femmes autochtones, colonialisme, colonisation, Loi sur les Indiens, Assemblée nationale, racisme systémique
-
La capsule vidéo "Accueillir la diversité de genre en contextes pédagogique et professionnel" aborde les bonnes pratiques d'accueil (1:29), d'enseignement (6:18) et de recherche (10:42) qui favorisent le bien-être et la réussite des personnes trans, non binaires et queers à l'université.
-
Dévoilement des résultats de la recherche Justice pour les femmes marginalisées victimes de violences sexospécifiques : ce que la littérature et les intervenantes nous apprennent (2022).