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L’approche théorique en émergence d’Essed (1991; 2002) sur l’exclusion ethnoculturelle ouvre une voie prometteuse pour mieux comprendre l’actualisation de ce concept. Fondée sur la prémisse que le racisme est inhérent à l’ordre social et à la culture dominante, l’exclusion est expérimentée à travers des pratiques familières, systématiques et récurrentes, cumulées au fil du temps. Au cours de l’hiver 2006, le Conseil de planification sociale d’Ottawa (CSPO) a organisé douze groupes d’entretien regroupant 64 volontaires, et ce, dans le but de cerner les pratiques d’exclusion qui touchent des familles d’origine somalienne, chinoise et libanaise. L’échantillon typique respecte le scénario migratoire et la diversité de chacune des trois communautés. Il se divise en quatre groupes : un de jeunes femmes, un de jeunes hommes, un de mères et un de pères. Les jeunes femmes de notre échantillon affrontent des barrières à leur intégration à la société canadienne, barrières érigées autant par leur famille et leur communauté d’origine que par des membres de la culture dominante. Leurs communautés étant préoccupées par d’autres enjeux, souvent socio-économiques, les jeunes femmes expérimentent donc une invalidation de leurs perceptions et un sentiment d’être différentes de leur culture d’origine. Les stratégies qu’elles adoptent pour s’y opposer reçoivent peu d’échos; ce silence augmente l’invalidation ressentie.