Votre recherche
Résultats 12 ressources
-
Maria Nengeh Mensah, professeure à l'École de travail social de l'UQAM et coauteure de l’ouvrage «Luttes XXX : Inspirations du mouvement des travailleuses du sexe», explique les revendications de ces travailleuses qui prolongent le sens des luttes pour les droits des femmes.
-
La violence familiale en milieu autochtone est maintenant reconnue comme un problème sérieux dont les causes remontent à l'histoire de la colonisation, qui a drastiquement changé le mode de vie des Autochtones pour imposer le mode de vie occidental et les dictats de la société patriarcale. Le travail social a également joué un rôle dans l'histoire de la colonisation, les travailleurs sociaux étant souvent ceux mandatés par l'État pour retirer les enfants des familles. Les institutions et le système de santé et services sociaux sont souvent mal adaptés aux réalités autochtones. Par conséquent, le niveau de confiance des Autochtones envers les services supposés leur venir en aide est très faible. Cette recherche qualitative a été réalisée avec l'aide de lignes directrices de recherche avec les femmes autochtones et selon une approche collaborative et féministe. Un comité collaborateur formé de femmes de Mashteuiatsh a eu l'occasion de se prononcer sur chaque étape de la recherche et co-construire certains de ses outils. Une séance de consultation initiale dans la communauté et des échanges avec le comité collaborateur nous ont permis d'identifier les objectifs de recherche suivants : 1) Décrire et analyser les perceptions qu'ont les femmes Ilnu de la violence familiale; 2) Dégager les principaux besoins en lien avec la violence familiale dans la communauté selon le point de vue des femmes Ilnu; 3) Dégager les principales pistes de solutions envisagées par et pour les femmes Ilnu. Six entretiens individuels semi-dirigés ont été réalisés avec des femmes Ilnu et un entretien de type groupe focus a réuni deux autres participantes. Les données recueillies ont été analysées à la lumière des théories du féminisme autochtone et de l'intersectionnalité. Nos conclusions font état de la place du silence, de l'intersection des oppressions et de l'internalisation de la violence coloniale dans la compréhension du phénomène de violence familiale. La recherche aura également permis de parler du rôle de la solidarité et de penser à des actions féministes autochtones comme pistes de solutions culturellement appropriées. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes autochtones, Ilnu, Mashteuiatsh, violence familiale, féminisme autochtone, intersectionnalité, recherche-action collaborative, travail social.
-
Dans le cadre de cette recherche, nous cherchons à comprendre la façon dont les FVVIH témoignent de leurs parcours et de leurs expériences vis-à-vis les services sociaux et de la santé leur venant en aide. Notre recherche a pour but de mieux saisir comment les femmes séropositives naviguent et gèrent la stigmatisation qui serait issue des institutions sociales en plus d'identifier des pistes d'action pour l'amélioration des services. Pour ce faire, nous proposons un cadre d'analyse composé des concepts de stigmatisation structurelle et du travail social féministe critique. Nous utilisons le concept de la stigmatisation structurelle comme concept clé pour orienter nos analyses des entretiens. Il nous permet de cerner l'expérience des FVVIH liée aux services sociaux auxquels les FVVIH ont recours. Le travail social féministe critique, quant à lui, oriente notre engagement dans la lutte contre toutes formes de discrimination et de stigmatisation vécues par les FVVIH. Nous avons privilégié une méthode qualitative, ethnobiographique et féministe. Cette recherche comprend un échantillon double : d'une part des FVVIH et d'autre part les professionnelles et professionnels des services sociaux. Nous avons réalisé sept entretiens individuels; cinq entretiens avec des FVVIH et deux entretiens avec des professionnelles et professionnels des services sociaux. Ce double échantillon nous a permis de confronter les témoignages des FVVIH à ceux des professionnelles et ainsi d'approfondir notre analyse. Ces entretiens nous ont également permis de recueillir plusieurs récits expérientiels de la stigmatisation et de la discrimination perçue et vécue par les FVVIH liés aux services sociaux communautaires et institutionnels. Ils nous ont en outre permis de dégager des recommandations et pistes d'action visant une amélioration des services sociaux. La présentation des résultats documentée permet de mieux connaître le point de vue des FVVIH, leurs savoirs et leurs expériences au regard de la stigmatisation perçue et vécue de la part des services sociaux leur venant en aide. La discussion des résultats permet finalement de confronter les témoignages des FVVIH et ceux des professionnelles des services sociaux, et dégage certaines pistes d'action pour l'élaboration de pratiques d'intervention plus démocratiques. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : VIH, stigmatisation structurelle, femmes, féminisme, travail social, services sociaux.
-
Dans des contextes sociaux souvent hostiles, les parents qui ont des enfants trans doivent prendre des décisions pour eux·elles concernant leur transition personnelle, sociale, légale et médicale. En plus d'être eux·elles aussi à risque de subir de la stigmatisation et de l'isolement, ces parents craignent que leurs enfants soient marginalisés·es ou qu'ils·elles subissent de la violence. Pourtant, peu de professionnels·les de la santé et des services sociaux du réseau public québécois sont formés·es ou sensibilisés·es aux besoins spécifiques des personnes trans et de leur entourage. À travers les récits de huit parents d'enfants trans, cette recherche vise donc à documenter le point de vue de ces parents en explorant leur trajectoire dans les services, en identifiant les ressources auxquelles ils·elles ont eu recours et en analysant les répercussions des services dans leur vie et dans l'accompagnement de leur enfant trans. L'analyse des récits repose sur des théories issues de la psychologie clinique, du féminisme et du travail social. Le concept de maltraitance théorique permet de questionner les discours tenus sur la transidentité au sein des services sociaux et de santé ainsi que les interventions qui en découlent. La perspective féministe favorise une analyse critique dans une perspective de construction des rapports sociaux de genre et l'approche narrative met de l'avant le sens que les parents attribuent à leur expérience dans les services en lien avec leur vie personnelle et familiale. Les données recueillies démontrent de grandes lacunes dans l'offre de services sociaux et de santé du réseau public : rareté des services, délais, outils conceptuels inadéquats et pratiques inappropriées. D'autre part, les services reçus ont des répercussions importantes sur la vie personnelle et familiale des parents, mais également sur l'accompagnement de leur enfant et de sa différence. À cet effet, il importe que tous·tes les professionnels·les adoptent des pratiques trans-affirmatives dans l'accompagnement de ces familles et prennent en compte le point de vue des parents dans l'élaboration des services et des politiques les concernant, eux·elles et leurs enfants trans. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : parents d'enfants trans, services d'aide et d'intervention, féminisme, transféminisme, récits d'expérience, carte narrative, maltraitance théorique, pratique transaffirmative.
-
Cette recherche s'intéresse à la transformation des normes de genre à travers l'expérience de la participation des femmes à la campagne de financement Défi Têtes Rasées. Dans le but d'amasser des fonds pour aider les enfants atteints de cancers pédiatriques, l'association Leucan invite la population à mettre sa tête à prix et à partager l'altération de son image corporelle à l'instar des enfants étant sous traitements de chimiothérapie. Cette invitation à transgresser les normes capillaires admises pour les femmes offre une occasion de se trouver en marge des modèles dominants de la féminité tout en bénéficiant de l'alibi de la cause sociale. L'originalité de cette recherche est de présenter les premières données concernant l'expérience et le point de vue des participantes au Défi Têtes Rasées. Une méthodologie féministe, de nature qualitative et exploratoire a été employée. Les points de vue de sept femmes, âgées de 22 à 33 ans, ayant participé à l'édition 2013 du Défi ont été recueillis par le biais d'entrevues semi-dirigées. Les théories du genre de Judith Butler, qui se situent dans la troisième vague du féminisme, ont servi de cadre théorique pour l'analyse de cette expérience. Le genre est appréhendé comme une construction sociale sur laquelle il nous est possible d'agir par l'utilisation que nous faisons des normes qui la produisent. Les résultats suggèrent tout d'abord que le Défi, met en lumière le caractère construit des normes de genre et la capacité d'agir des femmes. Ces dernières expérimentent une nouvelle façon de performer la féminité, qui diffère de celle qui est habituellement présentée par le modèle dominant. Le mémoire conclut sur une dimension centrale du travail social : la prise en compte de la capacité d'agir des personnes sur les normes qu'elles rencontrent au jour le jour. Bien que celles-ci au premier abord semblent immuables, les personnes font avec les normes, les déconstruisent et les reconstruisent. Ce pouvoir qu'exercent les personnes, en l'occurrence les femmes face à la féminité, serait à mettre de l'avant dans les interventions. La capacité d'agir se trouve dans l'ordinaire du quotidien. C'est de cette façon qu'un événement, qui au départ n'était qu'une campagne de financement, peut également devenir un espace de transformation sociale. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminité, Genre, Troisième vague du féminisme, Capacité d'agir, Normes, Judith Butler, Alopécie, Défi têtes rasées
-
Partant du point de vue trans de l'auteur, plusieurs constats s'imposent à l'égard des questions trans en travail social. Premièrement, la recherche et la pratique en travail social ont joué un rôle historique dans l'encadrement et le contrôle des parcours de transition. Deuxièmement, il y a une rareté de contenu sur les questions trans dans la formation en travail social. Conséquemment, les travailleur.se.s sociaux ne sont pas formé.e.s pour intervenir avec les personnes trans. La question ayant guidé cette recherche est la suivante : quelles sont les pratiques d'intervention sociale mises en œuvre auprès des personnes trans dans les milieux institutionnels, communautaires et privés à Montréal, et comment celles-ci répondent ou non aux besoins des personnes trans? Mes objectifs de recherche sont multiples : 1) recenser les lieux où les praticien.ne.s du travail social sont amené.e.s à travailler avec des personnes trans; 2) analyser les discours qui sous-tendent les pratiques d'intervention et les comparer selon les contextes organisationnels; 3) identifier les barrières et leviers pour l'intervention trans-affirmative. La méthodologie de recherche est féministe et qualitative. Neuf entrevues semi-dirigées ont été réalisées avec des intervenant.e.s sociaux travaillant avec des personnes trans. Cette recherche démontre qu'en dépit des différents contextes organisationnels, plusieurs barrières et leviers pour l'intervention avec les personnes trans sont similaires. L'analyse et la discussion ont été menées à l'aide d'un cadre conceptuel arrimant des concepts en études trans comme le cisgenrisme, la cisnormativité et la transmisogynie avec la conceptualisation de la pratique du travail social de Karen Healy sur les contextes organisationnels et les discours y circulant. L'analyse se concentre, premièrement, sur les discours en place dans les contextes organisationnels, soit la pathologisation de la transitude, la cisnormativité et les interventions trans-affirmatives. Deuxièmement, l'imprévisibilité des services octroyés aux personnes trans est discutée, notamment que cette imprévisibilité résulte des limites des connaissances et des compréhensions de la transitude chez les intervenant.e.s sociaux. Troisièmement, je présente des stratégies pour lutter contre la cisnormativité en intervention, soit la posture de l'intervenant.e, ses connaissances et son engagement social et politique. En conclusion, je résume les faits saillants de cette étude et évoque ses apports théoriques et pratiques. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : cisgenrisme, cisnormativité, contextes organisationnels, pratiques trans-affirmatives, théorie trans, transféminisme, travail social
-
Au Québec, il existe encore très peu de travaux sur les interventions féministes dansées. Pourtant, en intervenant directement sur le corps, la danse se présente comme une réponse d'intérêt aux préoccupations féministes. En effet, deux études québécoises indiquent que la danse peut servir à lutter contre les violences faites aux femmes et contribuer au développement, chez les participantes, d'un pouvoir d'agir qui passe par le corps. Bien que ces travaux développent des pistes intéressantes à l'égard de l'apport de la danse à l'intervention féministe, celles-ci demeurent cependant limitées (Frigon et Jenny, 2009, 2010, 2012 ; Mitta, 2008). Défrichant le terrain sur le sujet, la question de recherche suivante a été posée : Quelles sont les interventions féministes dansées au Québec et qu'en retirent les individus qui y participent? Les objectifs ont été de 1) documenter et dresser un portrait sommaire de l'intervention féministe dansée au Québec, 2) recueillir les points de vue de personnes qui y participent et 3) analyser et discuter les résultats en lien avec des théories féministes traitant du pouvoir et du corps. Ancrée dans une méthodologie féministe et qualitative, une recherche documentaire a permis de recenser quarante-cinq interventions féministes dansées au Québec entre les années 2000 et 2014. De plus, dix entretiens semi-dirigés avec des participantes ont été réalisés. L'analyse et la discussion des résultats ont contribué à offrir une vision complexifiée des résistances et du pouvoir d'agir développés par les participant-e-s dans le cadre des interventions féministes dansées. Il a été possible de constater que ces interventions sont des espaces où émergent des résistances de réappropriation du corps, de réappropriation de l'espace public et de re-signification culturelle en relation à la violence et aux oppressions vécues. En ce qui concerne le pouvoir d'agir, les ressources individuelles et collectives – dont la conscience critique corporelle – mises à l'œuvre par les participant-e-s ont été discutées. En conclusion, des pistes de réflexion sur les identités, la sexualité et l'image corporelle – telles qu'abordées par les interventions féministes dansées – permettent de faire des suggestions concernant le renouvellement de l'intervention féministe au Québec dans une perspective de troisième vague. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : danse, corps, intervention féministe au Québec, travail social féministe, troisième vague féministe, pouvoir d'agir, résistances, violence
-
Tout en étant précurseur d'un grand changement social, le mouvement des femmes aura permis de sortir la violence conjugale du domaine du privé et de la rendre visible dans la sphère publique. Au cours des années, les intérêts de recherche se sont peu à peu orientés vers le phénomène des enfants exposés à la violence conjugale (EEVC). À ce jour, l'ampleur et les conséquences de ce phénomène sont reconnues. Au Québec, plusieurs réponses tant politiques que sociales ont été mises en place afin de réduire l'incidence de l'exposition à la violence conjugale dans la vie des enfants. La reconnaissance de ce phénomène s'est faite à l'instar de deux discours majeurs, celui de la violence faite aux femmes et celui de la violence faite aux enfants. Or, nous constatons que le discours des EEVC est en émergence et que le point de vue des enfants sur les services reçus en raison de l'exposition à la violence conjugale est peu étudié. Par le biais d'une recherche qualitative et exploratoire, nous abordons le discours des EEVC à travers le récit de femmes qui ont reçu des services au cours de leur enfance en raison de l'exposition à la violence conjugale. Plus précisément, nous cherchons à explorer leur trajectoire dans les services et les répercussions qu'ont eues ces services dans leur vie. Sous le paradigme constructiviste, l'analyse des récits d'expérience repose sur les théories féministes et narratives. Les théories narratives nous permettent d'aborder l'expérience des EEVC à partir de la construction d'une histoire, de leur récit. Les théories féministes nous permettent d'analyser ces récits d'expérience selon une perspective de construction des rapports sociaux de genre. De même que l'influence des différents rapports d'oppression (genre, âge, famille) liés à « l'identité intersectionnelle » des EEVC. Nous avons recueilli cinq récits d'expérience. À la lumière des données étudiées, nous constatons d'une part que la trajectoire des participantes dans les services était fragmentée et qu'il y avait peu de mécanismes de collaboration entre les différentes sphères de services. D'autre part, nous observons que les services reçus ont eu des répercussions sur les relations familiales, amicales et amoureuses des EEVC, ainsi que sur la construction de leur identité. Nous concluons notre recherche avec des pistes de réflexions sur les pratiques à l'intention des EEVC. Nous pensons notamment qu'il est essentiel de travailler conjointement sur les différentes facettes de la violence conjugale. À cet effet, nous interpellons tous les acteurs-trices impliqués-es de près ou de loin auprès des EEVC à adopter une action concertée en matière de violence conjugale. En terminant, nous considérons que le discours des EEVC devrait être pris en compte dans l'élaboration des services et des politiques les concernant. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : enfants exposés à la violence conjugale, services d'aide et d'intervention, récits d'expérience, féminisme, cartes narratives
-
La présente recherche s'inscrit dans le cadre du projet de recherche-action VIHsibilité, dont le but est d'étudier l'environnement social et médiatique dans lequel les femmes et les hommes vivant avec le VIH témoignent publiquement de leur expérience de la séropositivité, afin de comprendre les retombées que ces représentations ont dans la vie des personnes séropositives et les façons dont ces récits transforment le discours social sur le VIH/sida. Nous avons circonscrit une partie du problème à l'étude afin d'explorer les enjeux individuels et collectifs qui sont spécifiques au témoignage public des femmes vivant avec le VIH (FVVIH). Au niveau individuel, le rejet social et la stigmatisation compliquent le dévoilement de la séropositivité. Le caractère déviant attribué à l'identité séropositive entraine souvent un sentiment de honte ainsi que la peur des préjugés et de la discrimination sociale chez les FVVIH. De plus, elles sont nombreuses à être préoccupées par les conséquences possibles de leur témoignage sur leurs proches et leurs enfants. Au plan collectif, on constate qu'une compréhension partielle et erronée du VIH/sida et de la réalité des FVVIH persiste encore aujourd'hui. La moins grande visibilité des femmes séropositives et la place occupée par les hommes gais dans la réponse communautaire au VIH/sida ont construit un portrait stéréotypé de l'épidémie. Ce mémoire vise à connaitre les conditions dans lesquelles les FVVIH témoignent, leurs motivations à témoigner ainsi que leurs perceptions des retombées possibles de cette révélation. Les dimensions théoriques qui sous-tendent notre analyse sont l'interactionnisme symbolique qui permet de comprendre le témoignage comme un processus dynamique et conjoint de construction de sens et d'action, et les analyses féministes qui permettent de cibler les spécificités genrées du témoignage. Pour procéder à la collecte et à l'analyse des résultats, nous avons privilégié une méthode qualitative de type exploratoire fondée sur une approche compréhensive. Nous avons procédé à la réalisation de sept (7) entretiens semi-dirigés auprès de femmes qui ont témoigné publiquement de leur séropositivité au Québec. Il ressort des résultats que le témoignage public apporte plusieurs bénéfices aux FVVIH, tels qu'un sentiment de libération, l'acceptation de la maladie et l'ouverture. Au niveau de la communauté des femmes séropositives, il permet la re-signification de l'identité souillée, l'élargissement de la participation citoyenne et l'empowerment des FVVIH. L'analyse démontre aussi que le témoignage révèle une expérience genrée de la maladie qui permet de transformer l'image de la population séropositive, de consolider la communauté des FVVIH, d'éduquer la population et de transformer le discours sur la maladie. Finalement, nous formulons des recommandations à l'intention des organismes communautaires et du travail social afin d'améliorer l'accompagnement des FVVIH qui témoignent publiquement. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : femmes, VIH/sida, témoignage, travail social, intervention sociale, VIHsibilité.
-
À la lumière des débats que le discours sur l'hyper/sexualisation a suscités à l'échelle locale et transnationale dans la dernière décennie, ce mémoire soulève un questionnement quant à la rareté des ouvrages critiques et académiques portant sur cet enjeu en travail social au Québec. Compte tenu de la mise en place de pratiques d'intervention sociale liées à cette problématique dans la province, la présente recherche exploratoire a pour but de répondre à la question suivante : comment s'articule le discours d'intervention sur l'hyper/sexualisation au Québec, et quelles conceptions du sujet et de la sexualité s'en dégagent? Elle vise trois objectifs : tracer un portrait des pratiques d'intervention se rapportant à la problématique, soumettre le discours d'intervention québécois sur l'hyper/sexualisation à une analyse discursive et établir des pistes de réflexion critique le concernant. Pour ce faire, une recherche documentaire a été réalisée afin de recueillir de la littérature grise se rapportant aux pratiques d'intervention sociale sur l'hyper/sexualisation au Québec. Le traitement des données a permis de repérer 222 pratiques d'intervention québécoises en lien avec l'hyper/sexualisation. La recherche cerne l'émergence de ces pratiques et fait état de leur mise en place continue de 2005 à 2014. Une typologie des formes de pratiques recensées permet d'en tracer un portrait et de rendre compte de leur diversité. En deuxième lieu, une analyse du discours d'intervention sur l'hyper/sexualisation met en lumière les régularités et les discontinuités de ce dernier. Les énoncés provenant des documents analysés sont regroupés en trois ensembles discursifs : « la nécessité d'instruire les jeunes », « les dangers de la sexualité malsaine » et « analyses et solutions féministes ». Les questions qui se dégagent de l'analyse du discours servent d'assise à une réflexion critique, qui suit les deux axes conceptuels de la recherche : le sujet et la sexualité. Dans une perspective féministe, cette recherche cerne des enjeux du discours d'intervention sur l'hyper/sexualisation, notamment en ce qui concerne la prise en compte et la reconnaissance du sujet sexuel adolescent-e en travail social. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : hypersexualisation, sexualisation, sexualité des jeunes, sexualité des adolescentes, analyse du discours, intervention, travail social, Québec, féminisme
-
Depuis 1973, des travailleuses et travailleurs du sexe aux quatre coins de la planète se regroupent et se mobilisent. Qui sont ces personnes, comment s’organisent-elles et pourquoi revendiquent-elles la décriminalisation de leur travail? Qu’ont-elles à dire à propos du syndicalisme, du féminisme, de la lutte contre le sida, de la violence ou des phénomènes migratoires? Tout en situant le mouvement des travailleuses du sexe dans son contexte historique et international, cette anthologie unique propose une sélection de documents inédits ou traduits en français pour la première fois. Luttes XXX nous invite à la rencontre d’un mouvement social méconnu. Ici, les voix des travailleuses et travailleurs du sexe, longtemps réduites au silence, s’élèvent, réclament justice.
-
Tout comme aux États-Unis et en France, la militance trans est en plein essor au Québec depuis ces vingt dernières années. Cela se voit par la création ou l'expansion d'organismes trans et le développement de projets trans au sein d'organismes de santé ou au sein d'organismes LGBTQ (lesbiens, gais, bis, trans, queers). Les militant-es trans combattent la cisnormativité, c'est-à-dire l'oppression qui réprime les individus qui franchissent la frontière du genre et ainsi encourage la plupart des personnes à s'accommoder du genre assigné à leur naissance. Elle s'exprime d'une part par la régulation du changement d'identité de genre par les institutions gouvernementales, médicales et juridiques, d'autre part par la marginalisation et l'exclusion des personnes trans de l'espace médiatique et des milieux de travail, scolaire, familial et de la santé et des services sociaux. En prenant appui d'une part sur des concepts de la sociologie des mouvements sociaux, d'autre part sur des concepts issus des études féministes et des études trans, cette recherche a pour objectif d'explorer les dynamiques d'émergence du mouvement trans au Québec. Douze entrevues semi-structurées ont été réalisées en 2010 avec des militant-es trans appartenant à trois générations. Trois axes d'analyse ont été privilégiés : 1. Les dynamiques de la militance trans; 2. Les sens que les militants et militantes donnent à leurs actions; 3. Les liens entre cette militance et d'autres militances. Cette recherche démontre qu'il y a bien un mouvement trans émergent au Québec. Celui-ci a acquis une dimension collective à travers la création d'une identité trans et la formation d'une communauté trans, deux éléments constitués d'une façon dynamique et traversés par des tensions. Le mouvement trans revêt également une dimension conflictuelle et s'oriente vers le changement social, en combattant la cisnormativité et en remettant en cause les normes de genre, sexe et sexualité. Ce mouvement s'inscrit dans l'espace des mouvements sociaux québécois, en développant des stratégies liées à l'action communautaires et influencées par son évolution. Enfin, le mouvement trans a mis en place des alliances avec le mouvement gai et lesbien, le mouvement queer, le mouvement féministe et les luttes d'autres populations marginalisées. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Transidentités, mouvement social, cisnormativité, militance, genre, études féministes, alliances, action communautaire, Québec.