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Les théories féministes ont désormais largement adopté le concept d’intersectionnalité pour décrire et analyser les axes multiples d’oppression et leurs imbrications. Cependant, encore relativement peu de recherches explorent la question de savoir si les organisations de femmes dans différents contextes ont elles aussi adopté ce terme et l’analyse politique qu’il implique. À partir de données qualitatives recueillies auprès de militantes des droits des femmes en France et au Canada, cet article montre que l’intersectionnalité est un des répertoires discursifs possible — mais pas le seul — que les organisations de femmes peuvent utiliser pour analyser l’expérience sociale et les intérêts politiques des femmes situées à l’intersection de plusieurs rapports d’oppression. À partir des données qualitatives, l’article propose une typologie de quatre répertoires types que les militantes utilisent pour penser l’intersectionnalité et l’inclusion au sein de leurs organisations.
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Les lois sur la parité constituent un terrain privilégié pour analyser comment le droit produit des normes sociales de genre. À partir de l’analyse des débats parlementaires et des conflits d’interprétation juridique sur la notion d’égalité des sexes, cet article explore les normes de genre sous-jacentes aux différentes expertises juridiques mobilisées par les parlementaires. Il montre comment ces différentes expertises s’appuient sur des représentations normatives du genre opposées et préconisent des traitements politiques de ces rapports sociaux radicalement différents puisqu’il s’agit, d’un côté, de légitimer et reproduire leur caractère inégalitaire et, de l’autre, au contraire, de les transformer. Il conclut en posant la question du rôle du droit dans la transformation des rapports sociaux et la conception du pouvoir qui en résulte.
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Résumé Si la question de la différence a historiquement été centrale au projet féministe, comme politique et comme théorie, elle est aujourd’hui insuffisante pour penser des rapports de genre qui apparaissent, à la lumière de la critique postcoloniale et des politiques de l’identité, traversés par d’autres rapports de pouvoir. Toutefois, cette critique semble avoir des difficultés à émerger en France où l’histoire du mouvement, en particulier la place qu’y a occupé la question de la lutte des classes, le lien qu’il a entretenu entre théorie et politique, et l’histoire du postcolonialisme — ou plutôt son absence — ont participé à tenir la question de l’articulation entre genre, « race » et ethnicité à l’écart des revendications et de la théorie féministe. Cette configuration historique, sociale et théorique a engendré un certain malaise dans le concept, c’est-à-dire une difficulté à critiquer les acquis théoriques du féminisme et à déconstruire la catégorie « femmes », autrement dit le sujet même du féminisme.
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Qu'est-ce que le genre ? Comment a-t-il été conceptualisé ? Est-il défini de la même façon chez les anthropologues, les sociologues, les philosophes, les historiennes et les tenantes des cultural studies ? Quelles ruptures épistémologiques ce concept a-t-il provoquées ? Cet ouvrage retrace les différentes généalogies de la notion de genre et les débats théoriques qu'elle a suscités. Il présente la variété des perspectives et des développements produits par plus de cinquante ans de recherches sur le genre et les sexualités, tant en termes de savoirs et de connaissances qu'en termes de reconnaissance et de résistance. Ce livre a pour ambition de familiariser les lectrices et les lecteurs avec les approches majeures des études de genre, dont certaines sont moins connues dans le contexte francophone. Il met également l'accent sur l'imbrication du genre avec d'autres rapports sociaux, au coeur de nombreux développements théoriques, autant hier qu'aujourd'hui