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Au cours des deux dernieres annees, le mouvement des femmes du Quebec a ete happe par le debat concernant la prostitution et le trafic sexuel. Dans le contexte de l'organisation de la Marche mondiale des femmes, un groupe de Montreal, Stella, regroupant des travailleuses du sexe et qui est membre de la Federation des femmes du Quebec (FFQ) a propose que la Marche quebecoise porte des revendications concernant la decriminalisation de l'industrie du sexe en se basant sur une analyse: qui reconnait la prostitution comme un metier comme un autre; qu'il est utopique de vouloir l'eliminer; que cette lutte serait contre-productive au regard des besoins des femmes prostituees et que la priorite du mouvement des femmes doit etre de mettre fin a la discrimination envers les femmes dans cette industrie. Le debat etait lance et n'a pu etre resolu autour des revendications quebecoises de la Marche mondiale des femmes. Les femmes du Quebec ont tout de meme defendu des revendications reconnaissantl'importance de mettre fin a la discrimination dont sont victimes les prostituees dans le systeme judiciaire et les services sociaux et denoncant la violence et les abus dont elles sont victimes. Par rapport a ces grandes lignes, on peut affirmer qu'il y a consensus.
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Le phénomène de la traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle se développe dans un nouvel ordre patriarcal qui, en banalisant la marchandisation du corps et de la sexualité, normalise la prostitution. Ce processus apparaît engagé en vertu d’un présumé « droit au sexe » des hommes et de l’injonction à la libération sexuelle des femmes, voire de leur « droit » de se prostituer. Pour imposer un modèle normatif à l’ensemble des femmes, ce régime patriarcal recomposé, épaulé par le mouvement de libéralisation économique de nos sociétés, refuse toute entrave au développement des marchés. L’alliance patriarcat-néolibéralisme s’appuie sur l’idéologie de l’individualisme et du libre choix pour freiner la lutte contre la traite à des fins d’exploitation sexuelle, et même la favoriser. Enfin, les auteures exposent leur théorie du double mouvement de l’ordre patriarcal, afin de l’articuler à une analyse de la banalisation du sexe tarifé et de la pornographisation de l’espace public.