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Ce mémoire interroge la manière dont le jugement de goût s'inscrit dans l'invention des grands récits de l'identité collective. J'avance comme hypothèse l'idée selon laquelle le jugement de goût constitue un site de production de l'hégémonie culturelle. J'étudie le cas du processus de création du mythe de l'identité féminine noire qui, par la constitution d'une parole féminine autoriale, vient reconfigurer l'antagonisme racial noir/blanc aux États-Unis. Je procède à l'analyse de douze textes, extraits d'une anthologie parue en 2001 sous le titre de Tenderheaded : A Comb-bending Collection of Hair Stories. Ce sont des récits essentiellement écrits par des Africaines-Américaines réunies sous le label protestataire de Têtes Sensibles. Les rhétoriques identitaires des Têtes Sensibles ont la qualité inédite de problématiser l'expérience socio-historique des femmes racisées noires à partir du jugement de goût capillaire, faisant du cheveu des femmes une interface performative du conflit de reconnaissance. L'analyse met en évidence l'existence d'une oppression esthétique propre aux femmes racisées noires dans laquelle sont disputés des enjeux liés à la redistribution des biens et à la détermination de la hiérarchie sociale. Cette oppression s'articule dans l'instabilité des guerres de position à l'intersection du genre et de la catégorisation raciale. Le mythe de l'identité féminine noire traduit ainsi la volonté des Têtes Sensibles de renverser leur condition de subalterne. Il s'ancre dans une stratégie politique de la représentation collective qui s'érige à la fois comme un horizon de liberté et comme un droit à la différence culturelle. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : hégémonie culturelle, jugement de goût, oppression esthétique, esthétique du corps, Africaine-Américaine
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Ce mémoire a pour domaine de recherche le tatouage et porte spécifiquement sur les femmes hautement tatouées. J’y explore la dimension de la présentation de soi et de l’expérience sociale dans les lieux publics montréalais sous l’angle des interactions. Dans le cadre de celles-ci, les femmes hautement tatouées mettent en scène des stratégies d’évitement, de confrontation ou de légitimation, et ce de manière quotidienne. Malgré ces différentes stratégies utilisées, des situations de conflit peuvent se manifester lors d’interactions. À la lumière du corpus d’analyse qui provient d’entretiens semi-dirigés effectués avec huit participantes hautement tatouées et des thèmes qui y sont abordés, il a été possible de créer une typologie quant aux situations de conflit, ainsi qu’identifier différentes stratégies qui se situent dans un continuum, où le choix stratégique oscille entre un désir de conformité et un désir de résistance par rapport aux attentes normatives. De manière générale, ce mémoire a pour but de documenter l’expérience sociale des femmes hautement tatouées dans les lieux publics à Montréal, afin de démontrer selon une perspective féministe matérialiste l’influence des rapports sociaux de domination entre les sexes sur l’expérience des femmes des lieux publics, les perceptions sociales des femmes tatouées et les stéréotypes qui perdurent, malgré la popularisation de la pratique du tatouage. ___________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Tatouages, femmes, interactions, lieux publics, conflits
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La perception sociale du cinéma d’animation et l’institutionnalisation du discours cinématographique ont longtemps engendré la marginalisation du cinéma image par image. La sacralisation des discours théoriques et historiques se sont majoritairement concentrés sur les grands canons américains, produisant ainsi une identité culturelle partiale et partielle du cinéma d’animation. Au Québec, les années 1970 représentent une période forte pour la libération des femmes. Dans le continuum des arts féministes, le cinéma des animatrices est engagé politiquement avec les revendications socioéconomiques de son époque, tout en contestant l’iconographie traditionnellement associée à la sphère féminine. Puisque le cinéma image par image présente un langage cinématographique particulier, cette thèse propose de réfléchir sur le cinéma d’animation lorsqu’il s’entrecroise avec la pensée féministe institutionnelle. Analyser et réhabiliter le discours féministe des animatrices et des modèles féminins forts de la discipline permet de rendre compte de leurs réalités. Cette thèse est un regard historique alternatif et critique montrant une pratique peu connue, sous-documentée et qui tend à sombrer dans l’oubli : les films d’animation féministes des animatrices de l’Office national du film du Canada et les conditions de création dans lesquelles œuvrèrent les animatrices. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cinéma d’animation, féminismes, animatrices, Office national du film du Canada, conditions de création et analyse des discours cinématographiques institutionnels.