Votre recherche
Résultats 2 ressources
-
Ce mémoire a pour domaine de recherche le tatouage et porte spécifiquement sur les femmes hautement tatouées. J’y explore la dimension de la présentation de soi et de l’expérience sociale dans les lieux publics montréalais sous l’angle des interactions. Dans le cadre de celles-ci, les femmes hautement tatouées mettent en scène des stratégies d’évitement, de confrontation ou de légitimation, et ce de manière quotidienne. Malgré ces différentes stratégies utilisées, des situations de conflit peuvent se manifester lors d’interactions. À la lumière du corpus d’analyse qui provient d’entretiens semi-dirigés effectués avec huit participantes hautement tatouées et des thèmes qui y sont abordés, il a été possible de créer une typologie quant aux situations de conflit, ainsi qu’identifier différentes stratégies qui se situent dans un continuum, où le choix stratégique oscille entre un désir de conformité et un désir de résistance par rapport aux attentes normatives. De manière générale, ce mémoire a pour but de documenter l’expérience sociale des femmes hautement tatouées dans les lieux publics à Montréal, afin de démontrer selon une perspective féministe matérialiste l’influence des rapports sociaux de domination entre les sexes sur l’expérience des femmes des lieux publics, les perceptions sociales des femmes tatouées et les stéréotypes qui perdurent, malgré la popularisation de la pratique du tatouage. ___________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Tatouages, femmes, interactions, lieux publics, conflits
-
Ce mémoire interroge la manière dont le jugement de goût s'inscrit dans l'invention des grands récits de l'identité collective. J'avance comme hypothèse l'idée selon laquelle le jugement de goût constitue un site de production de l'hégémonie culturelle. J'étudie le cas du processus de création du mythe de l'identité féminine noire qui, par la constitution d'une parole féminine autoriale, vient reconfigurer l'antagonisme racial noir/blanc aux États-Unis. Je procède à l'analyse de douze textes, extraits d'une anthologie parue en 2001 sous le titre de Tenderheaded : A Comb-bending Collection of Hair Stories. Ce sont des récits essentiellement écrits par des Africaines-Américaines réunies sous le label protestataire de Têtes Sensibles. Les rhétoriques identitaires des Têtes Sensibles ont la qualité inédite de problématiser l'expérience socio-historique des femmes racisées noires à partir du jugement de goût capillaire, faisant du cheveu des femmes une interface performative du conflit de reconnaissance. L'analyse met en évidence l'existence d'une oppression esthétique propre aux femmes racisées noires dans laquelle sont disputés des enjeux liés à la redistribution des biens et à la détermination de la hiérarchie sociale. Cette oppression s'articule dans l'instabilité des guerres de position à l'intersection du genre et de la catégorisation raciale. Le mythe de l'identité féminine noire traduit ainsi la volonté des Têtes Sensibles de renverser leur condition de subalterne. Il s'ancre dans une stratégie politique de la représentation collective qui s'érige à la fois comme un horizon de liberté et comme un droit à la différence culturelle. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : hégémonie culturelle, jugement de goût, oppression esthétique, esthétique du corps, Africaine-Américaine