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En s'appuyant sur les outils théoriques développés par les féministes matérialistes depuis les années 1970, cette recherche propose un regard inédit sur les rapports humains/animaux dans le cadre de l'institution de l'élevage. En situant cette dernière dans la continuité des rapports d'appropriation que sont le servage, l'esclavage et le sexage, il s'agit de donner à voir le processus d'animalisation - c'est-à-dire de mise en situation minoritaire - des individus· élevés, mais aussi de contrer les différentes stratégies idéologiques visant à occulter la dimension organisée, arbitraire et violente de ce processus. Après avoir repéré quelques-unes de ces stratégies dans la recherche en sciences sociales (spècies-blindness et recours au paradigme maussien don/contre-don pour théoriser l'élevage), un corpus de 139 contenus publicitaires pour des produits issus de l'élevage (publispécisme) est analysé. À travers une approche socio-sémantique et par la constitution d'une typologie en quatre classes, nous montrons que les animaux y sont soit absents en tant qu'individus (référents absents), soit présents en tant qu'animalisés, déjà-viande et toujours disponibles (différents présents). Ces résultats viennent en appui de la thèse de Colette Guillaumin selon laquelle les rapports d'appropriation produisent une idée de Nature leur permettant de s'inscrire dans le règne du spontané et du légitime. Nous concluons sur la nécessité, aussi bien épistémologique que politique, d'inclure la question des rapports sociaux d'espèce dans les recherches sur les rapports de pouvoir et les inégalités. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : anthropocentrisme, animalisation, humanité, animalité, rapports sociaux d'espèce, publispécisme, naturalisation, féminisme matérialiste
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Actes du colloque
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Pour certaines chercheures et militantes féministes proposer une réflexion en termes d’un Nous femmes n’a plus sa raison d’être. Le Nous femmes représenterait un relent d’un discours féministe d’une certaine époque qui posait, dans une relative unanimité, cette notion comme principe élémentaire de théorisation, de concertation et de mobilisation. Pour d’autres, le Nous femmes constitue le sujet même du féminisme au sens où il pose les femmes comme catégorie socialement déterminée par la division sexuelle du travail, d’où la reconnaissance d’une oppression qui leur est spécifique en tant que femmes. Ce Cahier présente une pluralité de perspectives d’analyse représentées par des chercheures de générations différentes, et associées à différents courants de pensée qui cohabitent au sein du féminisme. Il fait suite à un colloque de l’IREF qui s’est tenu dans le cadre du Congrès de l’Acfas 2008 et qui avait été pensé comme une occasion de clarifier divers positionnements féministes théoriques et stratégiques et de mieux refléter leurs points de divergence, mais également de convergence dans l’interprétation du Nous femmes. Faut-il réfuter le Nous femmes pour être féministe au XXIe siècle ? Des chercheures de disciplines différentes ainsi que le Collectif de recherche sur l’autonomie collective répondent à cette audacieuse, mais fondamentale question.