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Les différences d’insertion dans l’emploi entre immigrés et natifs sont étroitement liées à l’origine nationale et au genre. Alors que le désavantage des hommes immigrés non occidentaux est souvent expliqué en termes de discrimination et de transférabilité du capital humain, celui des femmes immigrées repose plutôt sur un argumentaire culturel, selon lequel la participation des femmes au marché du travail serait le reflet des rôles de genre dans la région d’origine. En utilisant les données d’enquête sur les travailleurs sélectionnés au Québec, nous examinons la rapidité avec laquelle les immigrés accèdent à l’emploi selon la nationalité et le genre. Ces derniers sont tous des requérants principaux de la catégorie des travailleurs qualifiés au Québec. Les facteurs liés aux « barrières culturelles », censés freiner l’accès des femmes à l’emploi, sont ainsi neutralisés dans l’analyse des différents groupes se destinant au marché du travail. Des modèles de Cox avec interactions montrent que l’effet de genre se juxtapose à celui de l’origine nationale des immigrés et révèlent des différences de genre pour l’accès au premier emploi, qui sont principalement modulées par les connaissances linguistiques. Au contraire, l’accès à un emploi conforme au niveau d’éducation diffère selon l’origine nationale, indépendamment du genre.
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Les voix et les savoirs des femmes et féministes de deuxième génération issues de l'immigration sont le plus souvent inaudibles dans la littérature sur la citoyenneté, notamment lorsqu'il s'agit d'engagement citoyen et de participation politique dans une nation toujours en quête d'affirmation nationale, comme c'est le cas au Québec. Ce mémoire s'inscrit dans un projet de réappropriation de la parole de ces femmes et féministes. Occupant à la fois les interstices de minorité et de majorité, la position située de ces filles d'immigrants maintenant devenues adultes, fait émerger un tout autre locus politique du « Nous » québécois. De par la fluidité de leurs mouvements et de leurs identités, leur aspiration à une citoyenneté pleine et entière met en lumière des modes de production majoritaires d'une citoyenneté sociale racialisée. Leur savoir situé diffère de celui de leurs parents, et questionne un discours sur l'identité nationale qui tarde à envisager la citoyenneté en proposant un regard intersectionnel. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : féministes, deuxième génération, immigration, citoyenneté, nationalisme, appartenance nationale, intersectionnalité