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C'est à partir de l'opération de Christine Jorgensen en 1952 au Danemark, que le fait qu'un homme puisse devenir une femme, après une intervention chirurgicale, entre dans l'esprit du grand public en raison de sa très forte médiatisation. Les identités trans' sont alors loin de s'affirmer comme telles. Il faudra attendre la fin des années 80 pour assister à l'émergence d'une visibilité prenant une forme revendicative. Entre les deux, la psychiatrisation de l'identité. Grâce à l'Internet, les transidentités ne sont plus isolées les unes des autres et ne rejouent plus la dramatique du changement de sexe comme une individuelle et éternelle première fois. Une mémoire s'élabore, se fixe et génère une culture. Leurs relations à l'information et l'identitaire questionnent tout autant. Cette recherche considère le groupe transidentitaire comme un monde social s'institutionnalisant dans un esprit multidisciplinaire à la lumière des sciences de l'information et de la communication, de la psychosociologie, de la théorie de l'engagement, de l'ethnométhodologie, de la sociologie de la traduction et de la communication instituante. L'analyse du traitement télévisuel de la transidentité, considérée comme expression la plus singulière de l'identité, est-elle susceptible de donner des outils de lectures sur la construction des normes de genre au-delà de la transidentité ?
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Si la transidentité n'est pas un fait nouveau, les franchissements de genre suscitent toujours préjugés, brutalités, théories et pressions sur les existences des personnes concernées. Lorsque l'on évoque les transidentités, des questions viennent ainsi inéluctablement : comment un homme pourrait-il devenir une femme?? Une femme, un homme?? Ces formulations ont-elles un sens?? Pour qui et pourquoi?? Une autre question surgit : quel est le sens du mot devenir?? Car les transidentités, appréhendées par le concept d'identité de genre ou sous l'idée d'expériences de vie trans, réinterrogent l'analogie « naissance = assignation ». C'est tout l'enjeu de cet ouvrage que de montrer que les transitions sont plurielles et bien plus complexes qu'un passage sans retour d'un point A à un point B, que le verbe « devenir » doit être pris au sens fort de « devenir enfin la personne que l'on est ». Être trans est ainsi une expérience du monde qui questionne la construction sociale qu'est la binarité. On ne naît pas, on devient...