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Le conte de fées naît à une époque où l'idéal de l'homme civilisé gagne en popularité. Certains auteurs, issus pour la plupart de la société de cour, puisent des contes dans la tradition orale et en font des adaptations littéraires. Avec son inscription littéraire, le conte merveilleux devient un outil pédagogique. Son contenu est donc adapté de manière à en faire un vecteur du modèle de civilité : il faut apprendre aux enfants à se comporter conformément à cet idéal. Ceci est bon pour les deux sexes. Cependant, l'idéal de la femme civilisée est beaucoup plus prescriptif et restrictif que celui de l'homme civilisé : si l'on peut pardonner à ce dernier, ou même valoriser, son tempérament sanguin, les pulsions féminines sont tout simplement inacceptables. On s'attend de la femme qu'elle soit toujours irréprochable, autant sur le plan de son apparence que de son comportement. L'idéologie patriarcale qui va de pair avec celle de la civilité reproche à la femme toute marque d'initiative ou d'individualité. On veut qu'elle soit passive, soumise, vertueuse et prude. Ainsi, beaucoup de contes de fées s'adressent aux petites filles et leur enseignent les bons et les mauvais comportements. L'idéologie patriarcale véhiculée par le conte de fées a fait l'objet de critiques féministes, particulièrement dans les années 1970. On a reproché au conte de fées d'encourager la passivité féminine à travers une représentation stéréotypée des rôles sexuels. On a aussi condamné la représentation de la femme-objet : l'apparence physique de la femme est centrale dans le conte de fées. Si les héros connaissent le succès grâce à leurs actions, les héroïnes doivent tout à leur beauté. Ces diverses critiques ont ouvert la voie à plusieurs réécritures féministes du conte de fées. Certains écrivains et écrivaines ont créé de nouvelles histoires en empruntant la structure traditionnelle du conte de fées, d'autres ont plutôt choisi de transformer des contes déjà connus. Dans ce mémoire, nous proposons, pour commencer, un survol de l'évolution du conte de fées, de son origine orale à ses subversions littéraires contemporaines, en lien avec certaines transformations sociales. Nous étudierons, par la suite, deux réécritures de contes de fées qui, à notre avis, possèdent un caractère féministe. Il s'agit de « La femme de l'Ogre » de Pierrette Fleutiaux (1984) et de Peau d'âne de Christine Angot (2003). Ces deux récits qui vont à l'encontre du discours patriarcal propre aux contes de fées traditionnels évoquent des idéologies féministes opposées. Plusieurs éléments du texte de Fleutiaux correspondent à l'idéologie du féminisme de la femelléité tandis que le récit d'Angot évoque l'idéologie du courant féministe matérialiste. Nous verrons de quelle manière elles parviennent toutes deux, à travers des écritures du corps qui diffèrent grandement l'une de l'autre, à contrecarrer la représentation du corps féminin objet, perçu selon le regard masculin, qui est caractéristique du conte de fées traditionnel. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Conte de fée, patriarcat, féminisme, subversion, réécriture.
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Dans cette thèse, je propose une lecture de l'amour dans la littérature contemporaine des femmes (en France et au Québec). À partir des œuvres de Christine Angot, Nelly Arcan, Nina Bouraoui, Martine Delvaux, Camille Laurens, Catherine Mavrikakis et Tiphaine Samoyault, je m'intéresse à la manière dont l'amour donne forme à l'écriture. Une forme où l'usage du Je comme « pronom de l'intimité » (qui « n'a sa place que dans les lettres d'amour », écrit Christine Angot) infléchit une pratique de lecture amoureuse. Considérant que l'amour est « une source des graves malentendus » (Beauvoir, 1949) entre les hommes et les femmes, je choisis de fonder ma recherche sur une conception de l'amour en termes de rapport littéraire. Je me concentre sur les liens entre, d'une part, l'expérience réelle de l'amour que les textes font voir (sa force de ravissement et son impossibilité, en passant par son apprentissage et son échec) et, d'autre part, l'expérience de la littérature que font, pour elles-mêmes et entre elles, les femmes qui écrivent. Par « amour », il faut entendre, dans le cadre de cette thèse, une approche amoureuse : c'est-à-dire une façon qu'ont les narratrices de lire les signes de l'autre, tout en cherchant elles-mêmes (et en elles-mêmes), par l'acte d'écrire, ce que Christine Angot appelle un « noyau dur ». Ainsi, tenant compte de la fatalité qui circonscrit le destin des amoureuses dans la littérature, et le rôle ambigu que jouent les mots d'amour dans tout récit amoureux (« Les mots d'amour sont les mêmes, avec ou sans l'amour. », écrit Camille Laurens), au final, je pose la question de l'amour comme revendication d'une solitude à travers les actes d'écrire et de lire que mettent en scène les narratrices du corpus à l'étude. Partant en ce sens du constat que l'amour est une fiction, un rêve, un récit, un prétexte voire une disposition pour accéder au cœur de la littérature, je cherche moins à définir la vérité de l'amour comme sentiment que la vérité d'un projet littéraire dont l'amour est le sujet de prédilection. À l'histoire d'amour qui impose les questions du contexte et des circonstances, je réponds que la récurrence de certains lieux fournit, dans les œuvres à l'étude, une armature à l'écriture. Dépositaires d'images, de récits et d'une chronologie, ces lieux installent, dans les œuvres à l'étude, une double temporalité : celle d'une expérience conjuguée de l'amour et de la littérature. Ainsi, entre le souvenir concret que fait naître une histoire d'amour et l'intérêt que suscite la littérature en regard du désir de montrer ce qui est en jeu dans l'amour, je m'intéresse à l'idée d'un trajet où la littérature continue de faire signe à la littérature. Considérant que c'est sur le plan de la lecture que se crée le rapport d'amour ultime avec la littérature, je vise, par la recomposition de chacun des morceaux de cet argumentaire, à mettre en lumière une herméneutique féministe inédite de l'amour telle que me permet de l'élaborer la littérature contemporaine des femmes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : amour, femmes, lecture, écriture, je, féminisme, filiation tragique, correspondances, trajet, interprétation littéraire, littérature contemporaine des femmes
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Évènement de commémoration des 30 ans de la tuerie de Polytechnique, organisé le 29 novembre 2019 par l'IREF, dans l'agora de l'UQAM. 00:20:03 Numéro d’humour par Les Brutes 07:38:11 Choeur de femmes interprétant le texte « Où étiez-vous le 6 décembre ? » de Martine Delvaux et Audrey Deveault, mis en lecture par Dinaïg Stall 11:57:05 Texte de Chantal Nadeau, « 30 ans avec un trou dans la tête » - lu par Caroline Désy 18:56:16 Miniquiz Les Brutes 20:48:10 Choeur de femmes