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Cette thèse présente une étude du concept et du phénomène d'imitation, tels qu'ils prennent corps dans la société contemporaine. Parmi les diverses significations comprises dans la notion d'imitation, celle-ci est envisagée ici suivant une définition restreinte, soit en termes de médiation par laquelle le sujet réfléchit l'autre. En ce sens, elle est abordée par le biais du rapport étroit qu'elle entretient avec la relation spéculaire, ou en d'autres mots, avec la dialectique de l'identité et de la différence. Au moyen de cette approche, l'accent est mis sur le caractère symbolique de l'imitation, c'est-à-dire sur sa fonction «médiatisante» et de surcroît, sur le fait qu'elle est engagée dans la réitération du sens plutôt que de la chose en soi. Cette manière de concevoir l'imitation permet de révéler son rôle fondamental dans la formation de soi, de même que dans la reproduction des normes, mœurs et coutumes. C'est à l'aune de cette perspective que la médiation imitative est étudiée en tant que modalité de façonnement individuel par laquelle l'horizon significatif d'une société est réfléchi au sein de la particularité, et objectivé dans un conformisme social. Or, étant donné que le contexte politique de démocratie de masse valorise l'affirmation d'une distinction individuelle au sein du modèle dominant, le conformisme se présente désormais davantage sous la forme d'un « conformisme de la différence ». C'est donc en regard de cette réalité que j'examine les manifestations phénoménales de l'imitation, en considérant la manière dont le conformisme de la différence s'incarne dans la société d'aujourd'hui. Ainsi, j'observe comment l'imitation, comme mode à la fois de reproduction et de différenciation sociales, se décline sur les plans politique, éthique, esthétique, psychologique et philosophique. Pour ce faire, je prends appui sur une méthode au carrefour de l'herméneutique et de la dialectique, et c'est au moyen de celle-ci que je situe historiquement mon interprétation en appréhendant la transformation continuelle du procès mimétique. Cette orientation repose en grande partie sur la démarche proposée par la philosophie hégélienne, bien qu'elle soit également approfondie par d'autres contributions majeures, dont celles de Catherine Malabou, George Herbert Mead, Axel Honneth et Pierre Legendre. Afin d'affirmer toute la pertinence d'une approche sociologique pour penser l'imitation, je montre en fait comment cette dernière est toujours à saisir dans le cours empirique de la vie sociale – significative. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Imitation ; ordre symbolique ; formation de soi ; conformisme social ; dialectique identité-altérité ; rapport spéculaire