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Publié pour la première fois en 2001, ce livre pionnier a permis l'ouverture d'un espace théorique et politique queer en France. Il s'agit d'une boîte à outils destinée aux activistes en quête de cultures et de politiques sexuelles qui ne soient pas (homo ou hétéro) normatives. Stimulants et provocants, les textes réunis dans ce recueil constituent également une introduction critique à la déconstruction des genres et aux travaux de Judith Butler et de Michel Foucault. Ils mettent de plus en évidence l'apport des subcultures trans, butch et SM à une réflexion plus large sur les relations entre pouvoir et savoir, ainsi que le formidable potentiel des sexualités dissidentes et la continuité politique entre féminisme pro-sexe et activisme queer. Cette nouvelle édition comprend trois essais inédits sur le " devenir femme " de Deleuze, l'utopie sexuelle urbaine de Gayle Rubin et la post-pornographie selon Annie Sprinkle.
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Cet article examine les fondements des revendications d’une partie du mouvement gai et lesbien pour obtenir l’accès au mariage et à l’homoparentalité. Marie-Hélène Bourcier [1] interroge les rapports entre mariage, hétérosexualité et différence sexuelle et montre que faute d’avoir articulé une politique des droits sexuels qui remette en cause la différence sexuelle « biologique », fondement du mariage et de la famille traditionnelle, la revendication gaie et lesbienne s’est engagée sur une voie homonormative. Selon l’auteur, cette stratégie uniformisante refuse de penser son potentiel discriminatoire avéré et invisibilise d’autres formes de sociabilités et d’intimités nées des expériences et des subcultures gaies, lesbiennes et queer. Elle constitue une restriction considérable de l’agenda des luttes LGBTQ qui gagneraient sans doute à prendre en compte les droits des genres et les droits sexuels de manière à interroger les fondements même du code civil et à permettre la prolifération d’identités et de formes d’alliances à la fois plus justes et plus transformatrices.
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Avec Les Guérillères et Le Corps lesbien, l'œuvre littéraire de Monique Wittig a irradié le mouvement féministe et lesbien en train de naître. En 1978 et 1979, deux nouveaux textes théoriques de Monique Wittig faisaient sensation : " On ne naît pas femme " et " La Pensée straight " qui se conclut par ces mots : " Il serait impropre de dire que les lesbiennes vivent, s'associent, font l'amour avec des femmes car la femme n'a de sens que dans les systèmes de pensée et les systèmes économiques hétérosexuels. Les lesbiennes ne sont pas des femmes. " Pour la première fois, un point de vue lesbien politique était affirmé à haute voix sans circonlocution ni métaphore. Au delà même de la scission politique et théorique qu'elle entraîna, cette simple phrase " les lesbiennes ne sont pas des femmes " eut un effet catalyseur. La force du colloque de juin 2001 est d'avoir su insérer ces réflexions et analyses littéraires dans des perspectives qui concernent l'histoire contemporaine des lesbiennes, leurs mouvements politiques, les enjeux et les polémiques qui les intéressent.
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John H. Gagnon est l'un des maîtres actuels de la recherche sur la sexualité. On lui doit notamment d'avoir, bien avant Michel Foucault, démontré que la sexualité est une construction sociale : c'est la célèbre théorie des scripts de la sexualité qui, cependant, reste encore peu connue en France. Il était donc grand temps de rendre à Gagnon ce qui est à Gagnon en présentant les deux principaux essais dans lesquels il développe sa théorie, ainsi qu'un troisième, sur la " sexualité à risque ", où il applique de façon concrète ses idées au problème du sida, auquel il a consacré une grande part de son activité intellectuelle.