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Cet article examine les fondements des revendications d’une partie du mouvement gai et lesbien pour obtenir l’accès au mariage et à l’homoparentalité. Marie-Hélène Bourcier [1] interroge les rapports entre mariage, hétérosexualité et différence sexuelle et montre que faute d’avoir articulé une politique des droits sexuels qui remette en cause la différence sexuelle « biologique », fondement du mariage et de la famille traditionnelle, la revendication gaie et lesbienne s’est engagée sur une voie homonormative. Selon l’auteur, cette stratégie uniformisante refuse de penser son potentiel discriminatoire avéré et invisibilise d’autres formes de sociabilités et d’intimités nées des expériences et des subcultures gaies, lesbiennes et queer. Elle constitue une restriction considérable de l’agenda des luttes LGBTQ qui gagneraient sans doute à prendre en compte les droits des genres et les droits sexuels de manière à interroger les fondements même du code civil et à permettre la prolifération d’identités et de formes d’alliances à la fois plus justes et plus transformatrices.
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John H. Gagnon est l'un des maîtres actuels de la recherche sur la sexualité. On lui doit notamment d'avoir, bien avant Michel Foucault, démontré que la sexualité est une construction sociale : c'est la célèbre théorie des scripts de la sexualité qui, cependant, reste encore peu connue en France. Il était donc grand temps de rendre à Gagnon ce qui est à Gagnon en présentant les deux principaux essais dans lesquels il développe sa théorie, ainsi qu'un troisième, sur la " sexualité à risque ", où il applique de façon concrète ses idées au problème du sida, auquel il a consacré une grande part de son activité intellectuelle.