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L’auteur analyse un axe identitaire sous-théorisé dans les approches féministes intersectionnelles francophones, soit l’identité de genre (cis/trans), pour favoriser les solidarités entre féministes et transactivistes. Son propos s’articule autour de la question suivante : quelles sont les différentes définitions féministes du sexe/genre et quelles implications politiques ont-elles pour penser les réalités trans? Pour y répondre, l’auteur propose une typologie de quatre paradigmes d’interprétation du sexe/genre. Après avoir présenté leurs caractéristiques, il montre leur influence sur les stratégies politiques mises en avant par les féministes qui s’en réclament. Puis il procède à une analyse des conséquences de l’adoption de ces paradigmes sur les alliances entre féministes et transactivistes. Si la thèse défendue est que le paradigme du constructivisme social subversif offre une conceptualisation plus positive des transidentités, l’auteur soutient cependant que les autres paradigmes ne peuvent être rejetés sans s’interroger préalablement sur leurs mobilisations, leurs transformations et leurs métissages par les militantes et les militants sur le terrain.
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Un article de la revue Spirale, diffusée par la plateforme Érudit.
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Malgré une redéfinition féministe du consentement sexuel axée sur son caractère renouvelable, affirmatif et rétractable, le consentement légal à la diffusion publique de tout type d’image de soi ne requiert qu’un accord unique et irrévocable. Je soutiens qu’il est problématique de considérer le consentement à la diffusion publique de sa nudité au même titre qu’un consentement à montrer d’autres images de soi. Peut-on redéfinir le consentement à la diffusion publique d’images intimes selon la compréhension féministe du consentement sexuel ? En m’inspirant des travaux de Foucault sur l’aveu, j’argumente que nous vivons dans une « société de l’aveu » qui nous mène à croire que l’aveu public de notre soi le plus profond constitue une libération, ainsi que dans un « cis-tème de l’aveu » qui pousse les personnes trans* à se dénuder corps et âme pour satisfaire la curiosité du public. À partir d’une approche féministe et transactiviste et adoptant une méthodologie auto-ethnographique fondée sur ma propre expérience comme homme trans ayant « accepté » des requêtes des médias de me mettre à nu et pour lesquels mon consentement ne peut pas être retiré, je présente deux arguments. Premièrement, pour certaines personnes trans*, certaines dimensions du cis-tème de l’aveu, dont les pressions sociales et médiatiques, devraient être prises en compte comme éléments pouvant biaiser le consentement. Deuxièmement, j’invite à repenser le consentement à la diffusion publique d’images intimes : que le consentement soit accordé dans des circonstances biaisées ou pas, il devrait être possible de le retirer, comme dans le cas du consentement sexuel. S’il est possible de changer d’idée dans le cas d’activités intimes avec une seule personne, cela devrait aussi s’appliquer lorsqu’il est question de montrer sa nudité au grand public.
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Pour certaines chercheures et militantes féministes proposer une réflexion en termes d’un Nous femmes n’a plus sa raison d’être. Le Nous femmes représenterait un relent d’un discours féministe d’une certaine époque qui posait, dans une relative unanimité, cette notion comme principe élémentaire de théorisation, de concertation et de mobilisation. Pour d’autres, le Nous femmes constitue le sujet même du féminisme au sens où il pose les femmes comme catégorie socialement déterminée par la division sexuelle du travail, d’où la reconnaissance d’une oppression qui leur est spécifique en tant que femmes. Ce Cahier présente une pluralité de perspectives d’analyse représentées par des chercheures de générations différentes, et associées à différents courants de pensée qui cohabitent au sein du féminisme. Il fait suite à un colloque de l’IREF qui s’est tenu dans le cadre du Congrès de l’Acfas 2008 et qui avait été pensé comme une occasion de clarifier divers positionnements féministes théoriques et stratégiques et de mieux refléter leurs points de divergence, mais également de convergence dans l’interprétation du Nous femmes. Faut-il réfuter le Nous femmes pour être féministe au XXIe siècle ? Des chercheures de disciplines différentes ainsi que le Collectif de recherche sur l’autonomie collective répondent à cette audacieuse, mais fondamentale question.