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Ce texte se propose de reprendre systématiquement des travaux partiels et sectoriels que j’ai pu mener jusqu’ici pour amorcer, en essayant de résoudre la quadrature du cercle d’une théorie du travail social, un essai de modélisation théorique de celui-ci en tant qu’action auto-conceptualisée en situation. Articulée autour d’un axe pivot, la dimension prudentielle de l’activité des travailleurs sociaux, elle s’attache à dégager les propriétés, les dilemmes et les enjeux qui, dans une telle perspective théorique, qualifient le travail social en tant que pratique concrète située.
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Epistemic exploitation occurs when privileged persons compel marginalized persons to educate them about the nature of their oppression. I argue that epistemic exploitation is marked by unrecognized, uncompensated, emotionally taxing, coerced epistemic labor. The coercive and exploitative aspects of the phenomenon are exemplified by the unpaid nature of the educational labor and its associated opportunity costs, the double bind that marginalized persons must navigate when faced with the demand to educate, and the need for additional labor created by the default skepticism of the privileged. I explore the connections between epistemic exploitation and the two varieties of epistemic injustice that Fricker (2007) identifies, testimonial and hermeneutical injustice. I situate epistemic exploitation within Dotson’s (2012; 2014) framework of epistemic oppression, and I address the role that epistemic exploitation plays in maintaining active ignorance and upholding dominant epistemic frameworks.
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La pensée politique a été longtemps marquée par une dichotomie entre privé et public. Dans les années 1960, les mouvements féministes affirment “le privé est politique” et invitent à penser les questions soulevées dans ces deux sphères comme interdépendantes. En France, au cours des années 1970, la création de groupes de parole favorise le partage entre femmes de leurs vécus personnels et intimes, de leurs expériences de la domination masculine. La raison d’être de ces groupes est triple : permettre aux femmes de prendre la parole sans avoir à se battre avec les hommes ; valoriser leur point de vue subjectif comme source de savoir ; rassembler des expériences vécues isolément et générer des solidarités. Cet article, qui s’appuie sur deux immersions dans le mouvement féministe français (2005-2006 et 2007-2010), est centré sur le partage de vécus en collectif. Il montre d’abord que cette pratique participe à la traduction concrète de l’utopie féministe aux échelles individuelle, collective et sociale. Il souligne ensuite l’affirmation d’un sujet collectif féministe et, au-delà, un renouvellement du langage, passant progressivement du strict entre soi des années 1970 à une publicisation des récits échangés et contribuant à faire évoluer les façons de dire le privé ou l’intime.
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Miranda Fricker maintains that testimonial injustice is a matter of credibility deficit, not excess. In this article, I argue that this restricted characterízation of testimonial injustice is too narrow. I introduce a type of identity-prejudicial credibility excess that harms its targets qua knowers and transmitters of knowledge. I show how positive stereotyping and prejudicially inflated credibility assessments contribute to the continued epistemic oppression of marginalized knowers. In particular, I examine harms such as typecasting, compulsory representation, and epistemic exploitation and consider what hearers are obligated to do in response to these injustices. I argue that because epistemic harms to rnarginatized knowers also arise from prejudicially inflated assessments of their credibility, the virtue of testimonial justice must be revised to remedy them.
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Comment les opinions de la Cour suprême des États-Unis changeraient-elles si les juges utilisaient des méthodes et des perspectives féministes pour statuer sur les affaires ? C'est la question centrale à laquelle nous avons cherché à répondre en réunissant un groupe d'universitaires et de juristes pour mener à bien ce projet. Pour y répondre, ils utiliseraient des théories féministes pour réécrire les affaires de justice de genre les plus importantes tranchées par la Cour suprême des États-Unis depuis l'adoption de l'amendement final sur les droits civils en 1870 jusqu'à l'été 2015. Dans un premier temps, nous n'avons donné aucune indication à nos contributeurs sur ce que nous entendions par « féminisme ». Nous voulions que nos auteurs soient libres d'apporter leur propre vision du féminisme au projet. Pourtant, il serait fallacieux de suggérer que nous n'avons pas nous-mêmes une perspective particulière sur ce que sont le « féminisme », le « raisonnement féministe » ou les « méthodes féministes ». En effet, sans une telle perspective, nous n'aurions pas entrepris le projet. Nous reconnaissons le « féminisme » comme un mouvement et une perspective historiquement ancrés dans la politique, et qui motivent les batailles sociales, juridiques et autres pour l'égalité des femmes. Nous le comprenons également comme un mouvement et un mode d'enquête qui se sont développés pour approuver la justice pour tous, en particulier ceux historiquement opprimés ou marginalisés par ou à travers la loi. Nous croyons que le « féminisme » n'est pas l'apanage des femmes uniquement, et nous reconnaissons et célébrons les identités multiples et fluides contenues dans la catégorie « femme ». Dans cette vision large, nous reconnaissons que les féministes peuvent être en désaccord (et être toujours féministes) et qu'il n'existe pas de méthodes ou de processus de raisonnement féministes unitaires. Ainsi, lorsque nous parlons de méthodes féministes ou de processus de raisonnement féministes, nous entendons « méthodes » et « processus de raisonnement » au pluriel ., tout en reconnaissant qu'il existe un corpus riche et diversifié d'érudition qui s'est épanoui sous l'étiquette globale de « théorie juridique féministe ». En effet, ce sont les méthodes et les processus de raisonnement examinés et employés par de nombreux auteurs représentés dans le livre. Néanmoins, en façonnant le projet depuis ses débuts jusqu'aux pages finies, nous, en tant qu'éditeurs, avons été motivés par une vision large et expansive de ce qu'est le «féminisme». Cette vaste compréhension a sans aucun doute façonné le projet à bien des égards, y compris notre choix de cas, notre sélection d'auteurs et nos modifications, même si nous n'avons pas défini le féminisme pour nos contributeurs.