Votre recherche
Résultats 28 ressources
-
L’Amérique du Sud est un des coeurs battants du féminisme contemporain. Des millions de femmes y prennent la rue contre les féminicides, les violences qui frappent les minorités de race et de genre, les lois qui répriment l’avortement et le développement néo-extractiviste. Figure majeure du féminisme latino-américain, Verónica Gago réinscrit ces bouleversements dans l’émergence d’une internationale féministe et propose, avec La puissance féministe, un antidote à tous les discours de culpabilité et de victimisation. En se réappropriant l’arme classique de la grève, en construisant un féminisme populaire, radical et inclusif, les mouvements sud-américains ont initié une véritable révolution. C’est à partir de l’expérience de ces luttes que Gago reconceptualise la question du travail domestique et de la reproduction sociale, expose les limites du populisme de gauche et dialogue avec Spinoza, Marx, Luxemburg ou Federici. Parce qu’il unit la verve politique du manifeste aux ambitions conceptuelles de la théorie, La puissance féministe est un livre majeur pour saisir la portée internationale du féminisme aujourd’hui.
-
In this paper we use the contemporary example of trans youth panics to introduce the notion of hermeneutical backlash, in which defenders of an established, unjust hermeneutical regime actively work to undermine and discredit hermeneutical liberation. We argue that the strategies and tropes of the trans youth panic illustrate a general propaganda vulnerability of epistemic liberation movements (including familiar examples from recent history), and so are troubling for reasons that go beyond their application to trans youth. This exploration of a few specific cases of hermeneutical liberation and hermeneutical backlash calls attention to the need for further theoretical work on the dynamics of struggles for (and against) hermeneutical justice.
-
Leading philosophers bring the tools of contemporary epistemology to bear on some of the most pressing social and political questions facing us as agents in the world today. This volume explores a diverse range of topics as they relate to epistemology under broad themes including injustice, race, feminism, sexual consent, and the internet.
-
Françoise Collin a fait entrer le féminisme dans la philosophie, et la philosophie dans le féminisme. Figure marquante des lettres francophones, originale, radicalement plurielle, sa pensée nous rappelle que le féminisme n’est pas qu’une théorie ou une action politique. Il est une façon d’être au monde. Dans ces textes, elle explore les notions d’héritage, de filiation et de transmission entre les générations de féministes. Un puissant antidote à la division et à la démission. « Françoise Collin était une féministe in-comparable et une philosophe du politique. L’une n’allait pas sans l’autre. Toujours à l’affût dans le présent de ce qui interpelle, interroge, bégaye, balbutie. Avec le culot de l’interpréter, avec rigueur mais sans prétention, pour l’ouvrir à ce qui innove. » — Marie-Blanche Tahon
-
"This is one of the first books to offer a comprehensive philosophical treatment of microaggressions. Its aims are to provide an intersectional analysis of microaggressions that cuts across multiple groups and dimensions of oppression and marginalization, and to engage a variety of perspectives that have been sidelined within the discipline of philosophy. The volume gathers a diverse group of contributors: philosophers of color, philosophers with disabilities, philosophers of various nationalities and ethnicities, and philosophers of several genders and gender identities. Their unique frames of analysis articulate both how the concept of microaggressions can be used to clarify and sharpen our understanding of subtler aspects of oppression and how analysis, expansion, and reconceiving the notion of a microaggression can deepen and extend its explanatory power. The essays in the volume are divided into four thematic parts. The essays in Part I seek to defend microaggressions from common critiques and to explain their impact beyond the context of college students. In Part II the contributors set forth a framework for legitimizing microaggressions research that takes into account issues of measurement, scale, and replication. Part III explores the harms of microaggressions. The chapters show how small slights can accumulate to produce significant harm at the macro level, demonstrate how microaggressions contribute to epistemic harm, and establish novel understandings of racial and accent-triggered microaggressions. Finally, Part IV addresses issues of disability and ableism within the context of microaggressions. It includes commentary on transgender athletes, disciplinary techniques for bodily nonconformity, ableist exceptionalism, and deafness. Microaggressions and Philosophy features cutting-edge research on an important topic that will appeal to a wide range of students and scholars across disciplines. It includes perspectives from philosophy of psychology, empirically informed philosophy, feminist philosophy, critical race theory, disability theory, philosophy of language, philosophy of science, and social and political philosophy"-- Provided by publisher.
-
Édito
-
À la fin des années 1970, les partisanes états-uniennes de la pédagogie féministe ont mis fortement l’accent sur l’importance de l’expérience dans le processus d’apprentissage, rejoignant en cela une tradition réformatrice de l’éducation portée, entre autres, par Jean-Jacques Rousseau, John Dewey et Paulo Freire. Les féministes libérales considéraient l’éducation comme un moyen pour que les femmes, en tant qu’individus, acquièrent des compétences intellectuelles et le pouvoir de se mobiliser en faveur de l’égalité des droits. Faisant écho à la pensée de Rosa Luxemburg et de Myles Horton, les féministes radicales, pour leur part, placèrent la pédagogie féministe dans le contexte d’une lutte contre l’oppression plus révolutionnaire et collective. Les féministes radicales et socialistes qui délivraient des cours dans l’enseignement supérieur se sont inspirées d’un processus de conscientisation [consciousness-raising] combinant expérience, théorie, action et prise en considération du ressenti. Elles se retrouvèrent alors confrontées au problème de la théorisation et de la pratique de la pédagogie féministe dans un contexte d’institutions hiérarchiques et compétitives. Tout comme le mouvement féministe en général, elles ont dû trouver un moyen pour traiter les différences entre les étudiant·e·s au regard de leurs expériences, de leurs ressentis et de leurs idées au sujet du genre.
-
Comprendre les violences faites aux femmes dans le couple c'est aussi analyser les luttes, les politiques publiques et les actions concrètes déployées en France aujourd'hui. Ce livre prend appui sur une enquête ethnographique menée auprès d'associations spécialisées (souvent membres de la Fédération nationale solidarité femmes), de femmes victimes, de professionnels de nombreuses institutions concernées (justice, police, travail social...) et de personnalités politiques et universitaires actifs sur ces sujets. S'adressant aux universitaires ainsi qu'aux professionnels, l'ouvrage décrit la construction de la cause des violences conjugales, ainsi que les politiques publiques mises en œuvre, dans une démarche sociohistorique. Il met ainsi en lumière la porosité des espaces militant, universitaire et institutionnel. L'analyse des carrières militantes et professionnelles, la prise en compte des parcours des femmes rencontrées et du contexte du nouveau management public structurant l'action publique, enrichissent la compréhension du travail social féministe mis en œuvre dans les structures d'accueil et d'hébergement des femmes victimes de violences conjugales et de leurs enfants. Cette recherche sociologique éclaire alors des engagements féministes professionnels trop peu connus, face au paradoxe d'un intérêt politique fort pour lutter contre des violences masculines toujours persistantes.
-
Tout au long de son histoire, le féminisme au Brésil s’est caractérisé par une forte hétérogénéité au niveau de sa composition sociale et de ses stratégies politiques. Il est identifié comme un mouvement aux expressions multiples. C’est pourquoi il s’agit d’un « collectif total » au caractère pluriel et hétérogène. Cet article présente quelques réflexions issues d’une recherche exploratoire sur cinq collectifs autonomes brésiliens. Revenant sur le processus d’institutionnalisation et d’« ongéisation », ainsi que sur les liens entre groupes féministes et gouvernements, les auteures analysent le contexte d’émergence d’organisations autonomes et les critiques radicales portées par ces groupes. L’article met en lumière la formation d’une conscience féministe, les formes d’organisation et de représentation politique ainsi que les expressions nouvelles du militantisme au Brésil.
-
« Si la violence conjugale est aujourd'hui reconnue comme une question de société légitime, il n'en a pas toujours été ainsi. C'est grâce aux mobilisations féministes des années 1970, qui définissent alors la violence dans le couple comme une violence faite aux femmes - produit des rapports de domination entre les hommes et les femmes -, que ce phénomène est sorti de la dénégation sociale dans laquelle il était tenu. Comment une cause féministe devient-elle un problème public dont s'emparent les associations, les institutions internationales et l'État ? À travers la question des violences conjugales et en comparant des cas français et américain, à Paris et à Los Angeles, Pauline Delage analyse avec acuité quelles sont, de part et d'autre de l'Atlantique, les formes légitimes de l'intervention publique dans le domaine de l'intime et des inégalités sexuées. » -- Résumé de l'éditeur.
-
L’usage du terme "empoderamiento" par le féminisme est étroitement lié à l’importance que l’idée de pouvoir a acquise dans les mouvements sociaux comme dans les théories en sciences sociales. Dans les analyses réalisées par Gramsci, Foucault et Paulo Freire, le pouvoir se définit comme un rapport social historiquement et culturellement déterminé. Même si ces auteurs ne font aucune référence directe au pouvoir inscrit dans les rapports de genre et n’utilisent pas le mot empoderamiento , ou ses équivalents, leurs analyses ont inspiré les réflexions que va développer le Mouvement des femmes. À partir de ce qu’on a appelé la ‘deuxième vague’ du fémi-nisme des années 1970, des groupes apparaissent qui commencent à faire usage du terme empoderamiento ou empowerment et à débattre de sa signification. Son utilisation par le Mouvement des femmes se présente comme une stratégie pour impulser le changement dans la vie quotidienne des femmes et la mise en œuvre d’un processus de transformation dans les structures sociales.
-
La pensée politique a été longtemps marquée par une dichotomie entre privé et public. Dans les années 1960, les mouvements féministes affirment “le privé est politique” et invitent à penser les questions soulevées dans ces deux sphères comme interdépendantes. En France, au cours des années 1970, la création de groupes de parole favorise le partage entre femmes de leurs vécus personnels et intimes, de leurs expériences de la domination masculine. La raison d’être de ces groupes est triple : permettre aux femmes de prendre la parole sans avoir à se battre avec les hommes ; valoriser leur point de vue subjectif comme source de savoir ; rassembler des expériences vécues isolément et générer des solidarités. Cet article, qui s’appuie sur deux immersions dans le mouvement féministe français (2005-2006 et 2007-2010), est centré sur le partage de vécus en collectif. Il montre d’abord que cette pratique participe à la traduction concrète de l’utopie féministe aux échelles individuelle, collective et sociale. Il souligne ensuite l’affirmation d’un sujet collectif féministe et, au-delà, un renouvellement du langage, passant progressivement du strict entre soi des années 1970 à une publicisation des récits échangés et contribuant à faire évoluer les façons de dire le privé ou l’intime.
-
Contrairement à une idée communément admise et aux recherches jusqu’ici consacrées à la génération « postféministe », cette recherche étatsunienne montre que les jeunes femmes sont conscientes de l’évolution récente des opportunités ouvertes aux femmes, mais aussi de la permanence des inégalités et des discriminations. Les résultats mettent en lumière à la fois un large soutien envers les objectifs féministes et une attitude ambivalente concernant la notion elle-même. Si certaines femmes s’inscrivent dans un continuum d’identification au féminisme, la moitié se présentent comme « ni pour ni contre » ou ne sont pas en mesure de formuler une opinion. Leur positionnement varie en fonction des catégories sociales et raciales, mais aussi des différentes trajectoires sociales.
-
Les théories féministes ont désormais largement adopté le concept d’intersectionnalité pour décrire et analyser les axes multiples d’oppression et leurs imbrications. Cependant, encore relativement peu de recherches explorent la question de savoir si les organisations de femmes dans différents contextes ont elles aussi adopté ce terme et l’analyse politique qu’il implique. À partir de données qualitatives recueillies auprès de militantes des droits des femmes en France et au Canada, cet article montre que l’intersectionnalité est un des répertoires discursifs possible — mais pas le seul — que les organisations de femmes peuvent utiliser pour analyser l’expérience sociale et les intérêts politiques des femmes situées à l’intersection de plusieurs rapports d’oppression. À partir des données qualitatives, l’article propose une typologie de quatre répertoires types que les militantes utilisent pour penser l’intersectionnalité et l’inclusion au sein de leurs organisations.
-
La matière première de ce livre est une série d'entretiens menés par Beverley Skeggs avec quatre-vingt-trois jeunes femmes issues de la classe ouvrière anglaise, inscrites à une formation d'aide à la personne et travaillées par leur propre respectabilité. Abordant leur rapport à la sexualité, à la classe ou au féminisme, cet ouvrage vient apporter un prolongement essentiel aux travaux de Pierre Bourdieu et de Paul Willis.
-
Édito
-
À l'image de ce qui s'est produit dans les autres sociétés occidentales, l'histoire desfemmes au Le Québec a été marquée par le développement du capitalisme marchand, puis industriel, comme elle a aussi été modelée par le patriarcat qui s'est appliqué à restreindre les droits desfemmes et leurs champs d'activités. Contrairement à ce que voudrait un mythe tenace, le Québec n'a jamais été une société matriarcale où lesles femmes dominaient les hommes et exerçaient le pouvoir dans la société. Par ailleurs, l'histoire des Québécoises comporte aussi des particularités, que cette brève synthèse faite en privilégiant six thèmes : les questions démographiques ; l'éducation ; le travail salarié et domestique ; la religion ; le droit et les rapports entre les femmes et l'État ; et l'action sociale et politique desfemmes , y compris le féminisme
-
I distinguish between two senses in which feminists have argued that the knower is social: 1. situated or socially positioned and 2. interdependent. I argue that these two aspects of the knower work in cooperation with each other in a way that can produce willful hermeneutical ignorance, a type of epistemic injustice absent from Miranda Fricker's Epistemic Injustice. Analyzing the limitations of Fricker's analysis of the trial of Tom Robinson in Harper Lee's To Kill a Mockingbird with attention to the way in which situatedness and interdependence work in tandem, I develop an understanding of willful hermeneutical ignorance, which occurs when dominantly situated knowers refuse to acknowledge epistemic tools developed from the experienced world of those situated marginally. Such refusals allow dominantly situated knowers to misunderstand, misinterpret, and/or ignore whole parts of the world.
-
This paper defends a contextualist approach to epistemic injustice according to which instances of such injustice should be looked at as temporally extended phenomena (having developmental and historical trajectories) and socially extended phenomena (being rooted in patterns of social relations). Within this contextualist framework, credibility excesses appear as a form of undeserved epistemic privilege that is crucially relevant for matters of testimonial justice. While drawing on Miranda Fricker's proportional view of epistemic justice, I take issue with its lack of attention to the role that credibility excesses play in testimonial injustices. I depart from Fricker's view of the relation between credibility excesses and credibility deficits, and I offer an alternative account of the contributions that undeserved epistemic privileges make to epistemic injustices. Then, through the detailed analysis of To kill a mockingbird, I elucidate the crucial role played by the social imaginary in creating and sustaining epistemic injustices, developing an analysis of the kind of social blindness produced by an oppressive social imaginary that establishes unjust patterns of credibility excesses and deficits.
-
L'amitié est un champ d'études peu exploré et cependant d'importance vitale pour les études genre et féministes. En revisitant l'histoire des écrits féministes sur les amitiés entre femmes, l'article explore l'importance qui est donnée à l'amitié par les premières générations de féministes tout au long du XXe siècle. En se concentrant sur les considérations polémiques, théoriques et empiriques à l'égard de l'amitié, l'article suggère que l'amitié a été historiquement fondamentale pour les politiques, les identités et les communautés féministes. Il conclut par un argument en faveur de la place centrale de l'amitié - avec le même sexe, hommes et femmes, mais aussi entre les sexes - dans les programmes de recherche féministes, aujourd'hui et dans l'avenir. Le prisme de l'amitié conduit à une remise en question radicale de l'hétéronormativité des sciences sociales, et attire notre attention sur les façons dont la vie intime a été reconfigurée au début du XXIe siècle.
- 1
- 2