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Françoise Collin a fait entrer le féminisme dans la philosophie, et la philosophie dans le féminisme. Figure marquante des lettres francophones, originale, radicalement plurielle, sa pensée nous rappelle que le féminisme n’est pas qu’une théorie ou une action politique. Il est une façon d’être au monde. Dans ces textes, elle explore les notions d’héritage, de filiation et de transmission entre les générations de féministes. Un puissant antidote à la division et à la démission. « Françoise Collin était une féministe in-comparable et une philosophe du politique. L’une n’allait pas sans l’autre. Toujours à l’affût dans le présent de ce qui interpelle, interroge, bégaye, balbutie. Avec le culot de l’interpréter, avec rigueur mais sans prétention, pour l’ouvrir à ce qui innove. » — Marie-Blanche Tahon
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À la fin des années 1970, les partisanes états-uniennes de la pédagogie féministe ont mis fortement l’accent sur l’importance de l’expérience dans le processus d’apprentissage, rejoignant en cela une tradition réformatrice de l’éducation portée, entre autres, par Jean-Jacques Rousseau, John Dewey et Paulo Freire. Les féministes libérales considéraient l’éducation comme un moyen pour que les femmes, en tant qu’individus, acquièrent des compétences intellectuelles et le pouvoir de se mobiliser en faveur de l’égalité des droits. Faisant écho à la pensée de Rosa Luxemburg et de Myles Horton, les féministes radicales, pour leur part, placèrent la pédagogie féministe dans le contexte d’une lutte contre l’oppression plus révolutionnaire et collective. Les féministes radicales et socialistes qui délivraient des cours dans l’enseignement supérieur se sont inspirées d’un processus de conscientisation [consciousness-raising] combinant expérience, théorie, action et prise en considération du ressenti. Elles se retrouvèrent alors confrontées au problème de la théorisation et de la pratique de la pédagogie féministe dans un contexte d’institutions hiérarchiques et compétitives. Tout comme le mouvement féministe en général, elles ont dû trouver un moyen pour traiter les différences entre les étudiant·e·s au regard de leurs expériences, de leurs ressentis et de leurs idées au sujet du genre.
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« Si la violence conjugale est aujourd'hui reconnue comme une question de société légitime, il n'en a pas toujours été ainsi. C'est grâce aux mobilisations féministes des années 1970, qui définissent alors la violence dans le couple comme une violence faite aux femmes - produit des rapports de domination entre les hommes et les femmes -, que ce phénomène est sorti de la dénégation sociale dans laquelle il était tenu. Comment une cause féministe devient-elle un problème public dont s'emparent les associations, les institutions internationales et l'État ? À travers la question des violences conjugales et en comparant des cas français et américain, à Paris et à Los Angeles, Pauline Delage analyse avec acuité quelles sont, de part et d'autre de l'Atlantique, les formes légitimes de l'intervention publique dans le domaine de l'intime et des inégalités sexuées. » -- Résumé de l'éditeur.
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L’usage du terme "empoderamiento" par le féminisme est étroitement lié à l’importance que l’idée de pouvoir a acquise dans les mouvements sociaux comme dans les théories en sciences sociales. Dans les analyses réalisées par Gramsci, Foucault et Paulo Freire, le pouvoir se définit comme un rapport social historiquement et culturellement déterminé. Même si ces auteurs ne font aucune référence directe au pouvoir inscrit dans les rapports de genre et n’utilisent pas le mot empoderamiento , ou ses équivalents, leurs analyses ont inspiré les réflexions que va développer le Mouvement des femmes. À partir de ce qu’on a appelé la ‘deuxième vague’ du fémi-nisme des années 1970, des groupes apparaissent qui commencent à faire usage du terme empoderamiento ou empowerment et à débattre de sa signification. Son utilisation par le Mouvement des femmes se présente comme une stratégie pour impulser le changement dans la vie quotidienne des femmes et la mise en œuvre d’un processus de transformation dans les structures sociales.
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La pensée politique a été longtemps marquée par une dichotomie entre privé et public. Dans les années 1960, les mouvements féministes affirment “le privé est politique” et invitent à penser les questions soulevées dans ces deux sphères comme interdépendantes. En France, au cours des années 1970, la création de groupes de parole favorise le partage entre femmes de leurs vécus personnels et intimes, de leurs expériences de la domination masculine. La raison d’être de ces groupes est triple : permettre aux femmes de prendre la parole sans avoir à se battre avec les hommes ; valoriser leur point de vue subjectif comme source de savoir ; rassembler des expériences vécues isolément et générer des solidarités. Cet article, qui s’appuie sur deux immersions dans le mouvement féministe français (2005-2006 et 2007-2010), est centré sur le partage de vécus en collectif. Il montre d’abord que cette pratique participe à la traduction concrète de l’utopie féministe aux échelles individuelle, collective et sociale. Il souligne ensuite l’affirmation d’un sujet collectif féministe et, au-delà, un renouvellement du langage, passant progressivement du strict entre soi des années 1970 à une publicisation des récits échangés et contribuant à faire évoluer les façons de dire le privé ou l’intime.
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La matière première de ce livre est une série d'entretiens menés par Beverley Skeggs avec quatre-vingt-trois jeunes femmes issues de la classe ouvrière anglaise, inscrites à une formation d'aide à la personne et travaillées par leur propre respectabilité. Abordant leur rapport à la sexualité, à la classe ou au féminisme, cet ouvrage vient apporter un prolongement essentiel aux travaux de Pierre Bourdieu et de Paul Willis.
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Qui est l’«ennemi principal»? Pour la féministe matérialiste qu’est Christine Delphy, il ne s’identifie ni à l’Homme – avec une majuscule –, ni aux hommes en général. Ce n’est en effet ni une essence ni un groupe naturel: c’est un système. Or ce n’est pas non plus, ou plutôt pas principalement, pour cette théoricienne qui s’inspire de Marx mais dans un parfait esprit d’hétérodoxie, le système capitaliste. L’ennemi principal, c’est ce qu’elle a choisi d’appeler le patriarcat : à savoir un système autonome d’exploitation et de domination. Christine Delphy a entrepris d’en constituer la théorie, très exactement l’économie politique du patriarcat. «L’ennemi principal», c’est aussi le titre de l’article de Christine Delphy qui, publié en 1970, la première année du Mouvement de libération des femmes, marque le début d’une révolution dans la réflexion féministe. Elle introduisait l’idée alors totalement nouvelle du patriarcat défini comme structure sociale hiérarchique et inégalitaire, en refusant toute explication de la subordination des femmes en termes idéalistes – que ce soit sur des bases biologiques, naturalistes ou essentialistes, ou bien encore fondées sur l’idéologie ou le «discours».
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Ce livre repose sur les résultats d'une enquête sociologique réalisée à Saint-Brieuc (Bretagne) auprès des populations bénéficiaires de l'assistance sociale. Il montre, à partir de l'analyse de trois types de population, comment se constituent les statuts, les identités et les rapports sociaux à la périphérie du marché de l'emploi. Publié d'abord comme thèse de doctorat de l'auteur.
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De plus en plus de jeunes femmes qui s’identifient volontiers au féminisme, se réclament cependant d’une “troisième vague”. Qu’est-ce que cette troisième vague du féminisme? Est-il pertinent de parler en ces termes? Quels sont les enjeux, les pratiques et les défis qui sous-tendent cette dénomination? En quoi cette troisième vague est-elle semblable ou différente de la première ou de la deuxième vague? Pourquoi consacrer un ouvrage à cette question quand l’humeur est à l’antiféminisme? Plusieurs interrogations. De nombreux dialogues. Dialogues sur la troisième vague féministe rassemble des voix qui, chacune à sa manière, propose des pistes de réflexion quant à la nature des changements qui affectent le féminisme québécois. Ces dialogues explorent des thématiques liées au pouvoir, à la sexualité et à l’image du corps, liées à la mondialisation, aux conflits générationnels, au backlash, et à la relation entre la théorie, la pratique et la culture populaire. Des textes de Elsa Beaulieu, Marie-Josée Béchard, Mélina Bernier, Emilie Cantin, Line Chamberland, Marcelle Dubé, Micheline Dumont, Francis Dupuis-Déri, Diane Lamoureux, Monique Lanoix, Caroline Lebel, Barbara Legault, Maria Nengeh Mensah, Julie Ouellette, Geneviève Pagé, Les Panthères roses, Johanne Paquin, Isabelle Perreault, Candis Steenbergen et Louise Toupin.
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"OGM, nucléaire, principe de précaution, comité de sages, experts… autant de figures ou de domaines pour lesquels science et politique sont étroitement imbriquées. Le recours dans le débat public à la science et à l'expertise semble constituer une ressource politique susceptible de convaincre efficacement. Les auteurs montrent la diversité des usages militants des discours savants et saisissent les conditions de " passage " des discours d'un univers à l'autre."-- Site de l'éditeur.
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Feminism and Race rassemble un large éventail d'écrits sur la «race», le racisme et le féminisme qui ont été publiés au cours des deux dernières décennies. Il vise à fournir aux lecteurs un aperçu de l'histoire de ces débats ainsi qu'à suggérer des orientations futures pour l'érudition et la pratique féministes dans ce domaine.
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This study explores the role feminist ideology played in long-term structural changes in feminist organizations. The vehicle for this exploration was a comparative case study of 14 feminist women's health centers that were started in the 1970s and were still in existence in the early 1990s. Drawing on interviews and site visits, the author describes the early collectivist structures, highlights some of the crises these organizations faced, and describes three structural ideal types that emerged in the 1990s. The analysis suggests three ideological issues that directed structural change: the importance of maintaining a system for the equitable distribution of power, the importance of growth versus autonomy, and the importance of feminism as an organizational outcome or internal process.
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This essay serves as both a response and embellishment of Marilyn Frye's now classic essay " Oppression." It is meant to pick up where this essay left off and to make connections between oppression, as Frye defines it, and the privileges that result from institutional structures. This essay tries to clarify one meaning of privilege that is lost in philosophical discussions of injustice. I develop a distinction between unearned privileges and earned advantages. Clarifying the meaning of privilege as unearned structural advantage makes visible the role white privilege plays in maintaining complex systems of domination such as racism, sexism, heterosexism and classism. Using a critical reading of both Frye and Young's accounts of oppression as a springboard, I develop a definition of privilege as a particular class of unearned advantages. -/- I distinguish my account of privilege from standard legal and philosophical definitions of privilege. The general distinction I make between privileges and advantages rests on three interrelated claims: that benefits granted by privilege are always unearned and conferred systemically to members of dominant social groups; that privileges granted to members of dominant groups solely on the basis of their membership in these groups is never justifiable; and, that privileges have an unconditional value that can be explained not only in terms of immunities, but also in terms of additional benefits
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Ce volume présente un débat entre quatre des plus grandes théoriciennes féministes des États-Unis. Seyla Benhabib, Judith Butler, Drucilla Cornell et Nancy Fraser discutent de certaines des questions clés auxquelles la théorie féministe est confrontée. Chacune articule sa propre position dans un essai initial, puis répond aux autres dans un essai de suivi, rendant possible une conversation entre ces penseuses féministes influentes. Commencé comme un symposium sur la question du féminisme et du postmodernisme, le volume s'est transformé en une discussion sur des questions plus larges telles que l'utilité du postmodernisme en tant que concept théorique; le rôle de la philosophie dans la critique sociale ; comment le récit historique est le mieux conceptualisé ; le statut du sujet du féminisme ; et les effets politiques des différentes formulations de toutes ces questions.
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On a dit que l'utilisation de la « théorie » dans l'analyse féministe menaçait le féminisme en tant que force politique. Cette collection de travaux d'éminentes universitaires féministes aborde la question du statut politique de la théorie du poststructuralisme au sein du féminisme. Contre l'idée que l'utilisation du post-structuralisme affaiblit nécessairement le féminisme, « Feminists Theorize the Political » affirme le débat contemporain sur la théorie comme politiquement riche et conséquent. En jetant les bases théoriques du volume, Butler et Scott ont posé un certain nombre de questions à d'éminents juristes, critiques littéraires, philosophes, théoriciens politiques, historiens et théoriciens de la culture. Les essais ne résolvent pas les questions mais génèrent des directions nouvelles et productives pour celles-ci. Le volume dans son ensemble valorise le pouvoir troublant et politique de la théorie. Les essais de "Feminists Theorize the Political" abordent les questions qui émergent de la convergence du féminisme et du poststructuralisme : qu'advient-il de la critique féministe lorsque les fondements traditionnels - l'expérience, l'histoire, les normes universelles - sont remis en question ? La théorie féministe peut-elle problématiser la notion de sujet sans perdre son effectivité politique ? Quelle version du sujet doit être interrogée, et comment ce questionnement ouvre-t-il des possibilités de reformulation de l'agence, du pouvoir et des sites de résistance politique ? Quelles sont les conséquences d'une reformulation spécifiquement féministe de la différence ? Quels sont les usages et les limites d'une critique poststructuraliste de la logique binaire pour la théorisation des différences raciales et de classe, la position du subalterne ? Cette anthologie représente une diversité de travaux théoriques au sein de la théorie féministe à forts enjeux politiques. Bien que tous les auteurs ne souscrivent pas au poststructuralisme (et peu concéderaient que le poststructuralisme est une entreprise monolithique), chacun propose une analyse féministe innovante qui est d'une certaine manière motivée dans et par le défi poststructuraliste. 'Feminists Theorize The Political' aborde une série de préoccupations féministes, y compris la liberté productive, la loi anti-discrimination, le viol et la formulation du pouvoir en termes d'exclusion, de différence et de hiérarchie. chacune propose une analyse féministe innovante qui est en quelque sorte motivée dans et par le défi poststructuraliste. 'Feminists Theorize The Political' aborde une série de préoccupations féministes, y compris la liberté productive, la loi anti-discrimination, le viol et la formulation du pouvoir en termes d'exclusion, de différence et de hiérarchie. chacune propose une analyse féministe innovante qui est en quelque sorte motivée dans et par le défi poststructuraliste. 'Feminists Theorize The Political' aborde une série de préoccupations féministes, y compris la liberté productive, la loi anti-discrimination, le viol et la formulation du pouvoir en termes d'exclusion, de différence et de hiérarchie.
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Politics of Reality includes nine essays that examine sexism, the exploitation of women, the gay rights movement and other topics from a feminist perspective. The essays "The Problem That Has No Name" and "A Note On Anger" have been translated into Spanish by Maria Lugones for circulation in la Asociacion Argentina de Mujeres en Filosofia.
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Comment parler de l’autre côté, se demanda Alice. Car, en fait de merveilles, elle avait découvert qu’elle était plus d’une, et qu’une seule langue ne pouvait signifier ce qui avait lieu entre elles. Il fallait pourtant essayer de se faire entendre. Alors, s’appliquant, elle reprit : Que dire d’une sexualité féminine autre ? Autre que celle prescrite dans et par l’économie du pouvoir phallique. Autre que celle encore et toujours décrite – et normalisée – par la psychanalyse. Comment inventer, ou retrouver, son langage ? Comment interpréter le fonctionnement social à partir de l’exploitation des corps sexués des femmes ? Que peut être, dès lors, leur action par rapport au politique? Doivent-elles ou non intervenir dans les institutions ? Par quel biais échapper à la culture patriarcale ? Quelles questions poser à son discours ? À ses théories ? À ses sciences ? Comment les énoncer pour qu’elles ne soient pas, à nouveau, soumises à la censure ou au refoulement ? Mais aussi : comment déjà parler femme ? En retraversant le discours dominant. En interrogeant la maîtrise des hommes. En parlant aux femmes, entre femmes. Questions – parmi d’autres – qui s’interrogent et se répondent dans plusieurs langues, sur plusieurs tons, à plusieurs voix. Déconcertant l’uniformité d’un discours, la monotonie d’un genre, l’autocratie d’un sexe. Innombrables les désirs des femmes, et jamais réductibles à l’un ni à son multiple. Le jour était déjà levé depuis longtemps. Une histoire n’en finissait pas d’imposer son ordre. De l’obliger à s’exposer dans une clarté un peu froide. Dans l’attente d’un autre matin, elle repassa derrière le miroir, et elle se retrouva entre elles toute(s). Luce Irigaray
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Le titre sonne comme une condamnation. Le texte, toujours vif, souvent violent, parfois plein d'humour, est un texte de combat. Des féministes, qui se sont réunies pour écrire ensemble ce qu'elles pensent des conditions de la maternité, poursuivent ici un combat qu'elles ont déclenché en avril 1971 avec le manifeste des 343.
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