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Résultats 14 ressources
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Édito
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Comprendre les violences faites aux femmes dans le couple c'est aussi analyser les luttes, les politiques publiques et les actions concrètes déployées en France aujourd'hui. Ce livre prend appui sur une enquête ethnographique menée auprès d'associations spécialisées (souvent membres de la Fédération nationale solidarité femmes), de femmes victimes, de professionnels de nombreuses institutions concernées (justice, police, travail social...) et de personnalités politiques et universitaires actifs sur ces sujets. S'adressant aux universitaires ainsi qu'aux professionnels, l'ouvrage décrit la construction de la cause des violences conjugales, ainsi que les politiques publiques mises en œuvre, dans une démarche sociohistorique. Il met ainsi en lumière la porosité des espaces militant, universitaire et institutionnel. L'analyse des carrières militantes et professionnelles, la prise en compte des parcours des femmes rencontrées et du contexte du nouveau management public structurant l'action publique, enrichissent la compréhension du travail social féministe mis en œuvre dans les structures d'accueil et d'hébergement des femmes victimes de violences conjugales et de leurs enfants. Cette recherche sociologique éclaire alors des engagements féministes professionnels trop peu connus, face au paradoxe d'un intérêt politique fort pour lutter contre des violences masculines toujours persistantes.
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Le burn-out est devenu un sujet rebattu. Le sous-titre de ce livre traduit la volonté de l'auteur de s'intéresser à la manière dont certains professionnels sont affectés par leur situation, des points de vue physique, psychologique et social. Quels sont les changements personnels que les individus connaissent lorsqu'ils sont confrontés à l'expérience d'un burn-out et lorsqu'ils doivent déployer certaines de leurs ressources pour résister et faire face à leur situation ? A partir de ses observations, l'auteur propose de mieux considérer certains éléments minorés dans les travaux internationaux sur le sujet.
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Dans les travaux sociologiques problématisant la pauvreté comme une relation d’assistance, il est courant d’analyser les aidants et/ou les aidés. Il est plus rare d’observer leur interdépendance, en considérant de manière systématique les pratiques par lesquelles chacun tient compte des effets de son action sur l’autre — autrement dit, en considérant leur (plus ou moins grande) réflexivité au cours de la relation d’aide. La perspective philosophique du care invitant à problématiser la réception de l’aide, une sociologie de la réflexivité conduit à observer dans quelle mesure les aidants ajustent l’aide au gré de ses réceptions par les aidés. Cet ajustement varie selon la légitimité et le temps accordés à cette réception par les dispositifs d’assistance. Le cas de l’urgence sociale, destinée aux personnes sans abri définies comme des victimes en détresse, est à ce titre intéressant, en ce que l’ajustement de l’aide y est a priori très faible : les sans-abri sont considérés comme peu lucides sur leur état et comme devant être secourus de façon ponctuelle. Pour décrire les formes diverses de réflexivité observables dans les pratiques d’aide aux sans-abri à Paris entre 2005 et 2015, nous combinons méthode idéale-typique et démarche ethnographique pour éclairer des pratiques d’ajustement inattendues dans une relation d’urgence. Cet article caractérise plus généralement le temps de l’aide comme une épreuve de synchronisation entre production et réception de l’aide.
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Ce texte se propose de reprendre systématiquement des travaux partiels et sectoriels que j’ai pu mener jusqu’ici pour amorcer, en essayant de résoudre la quadrature du cercle d’une théorie du travail social, un essai de modélisation théorique de celui-ci en tant qu’action auto-conceptualisée en situation. Articulée autour d’un axe pivot, la dimension prudentielle de l’activité des travailleurs sociaux, elle s’attache à dégager les propriétés, les dilemmes et les enjeux qui, dans une telle perspective théorique, qualifient le travail social en tant que pratique concrète située.
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Cet article propose d’analyser la « relation de service » comme un rapport de reconnaissance. Il prend pour exemple la relation d’accompagnement des réfugiés vers le travail. Ce type de relation de service s’avère particulièrement heuristique en raison de l’omniprésence des enjeux de reconnaissance qu’il comporte. Nous proposons dans un premier temps une réflexion sur la manière dont le paradigme de la reconnaissance d’Axel Honneth peut être mobilisé dans une analyse de la relation d’accompagnement pour rendre compte de la formation d’attentes de reconnaissance spécifiques aux réfugiés et aux acteurs de l’accompagnement. Nous examinons dans un deuxième temps différentes formes de désajustement entre attentes et effets de reconnaissance dans la relation d’accompagnement et le « drame social du travail » qui s’y noue ainsi. Nous terminons par une analyse des réactions des réfugiés aux différentes formes de déni de reconnaissance que la relation d’accompagnement peut produire.
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Édito
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Le projet de ce livre est de rendre compte des liens nécessaires entre les questions soulevées par la construction sociale du "genre" et les pratiques du travail social, afin de pallier les conséquences dommageables d'une reproduction des rôles sociaux de sexe. Pour ce faire, un regard critique est porté sur la division sexuelle du travail, les représentations des rôles parentaux, l'essentialisation de certains comportements ou compétences...
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Avec les dispositifs d’insertion, nous sommes entrés dans l’ère du travail avec autrui. Les professionnels et bénévoles de l’intervention sociale pensent désormais la relation d’aide à partir de la posture de l’accompagnement. Le souci premier des politiques sociales est de travailler la relation de l’individu défaillant avec la société et de le doter des capacités nécessaires pour infléchir le cours de sa vie, surmonter une rupture biographique, anticiper une difficulté. Que ce soit les politiques d’insertion, de proximité, d’accompagnement, de prise en charge de la dépendance ou de la souffrance psychique et sociale, toutes sont traversées par une logique de reconnaissance des formes de réalisation de soi.
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Pour expliquer le contexte et les critères de signalement par les professionnels de l'administration sociale d'affaires d'enfants maltraités, D. Serre a mené des entretiens auprès d'assistantes sociales et les a suivies dans leurs différentes activités. Cette enquête révèle ce que représente la catégories d'enfants en danger et ce que l'acte de signaler signifie pour les professionnels.
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Le recensement des travailleurs sociaux est une opération statistique complexe du fait de nouveaux champs d’intervention. Quatre grands domaines structurent les professions dites classiques par une codification des titres (différents des postes). Les évolutions en termes d’âge, de niveau de qualification, de statut et de féminisation dessinent un paysage professionnel en mutation. Une classification par famille de métiers n’est pas non plus totalement représentative, les métiers ne pouvant pas se résumer à un ensemble de tâches.
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De plus en plus de jeunes femmes qui s’identifient volontiers au féminisme, se réclament cependant d’une “troisième vague”. Qu’est-ce que cette troisième vague du féminisme? Est-il pertinent de parler en ces termes? Quels sont les enjeux, les pratiques et les défis qui sous-tendent cette dénomination? En quoi cette troisième vague est-elle semblable ou différente de la première ou de la deuxième vague? Pourquoi consacrer un ouvrage à cette question quand l’humeur est à l’antiféminisme? Plusieurs interrogations. De nombreux dialogues. Dialogues sur la troisième vague féministe rassemble des voix qui, chacune à sa manière, propose des pistes de réflexion quant à la nature des changements qui affectent le féminisme québécois. Ces dialogues explorent des thématiques liées au pouvoir, à la sexualité et à l’image du corps, liées à la mondialisation, aux conflits générationnels, au backlash, et à la relation entre la théorie, la pratique et la culture populaire. Des textes de Elsa Beaulieu, Marie-Josée Béchard, Mélina Bernier, Emilie Cantin, Line Chamberland, Marcelle Dubé, Micheline Dumont, Francis Dupuis-Déri, Diane Lamoureux, Monique Lanoix, Caroline Lebel, Barbara Legault, Maria Nengeh Mensah, Julie Ouellette, Geneviève Pagé, Les Panthères roses, Johanne Paquin, Isabelle Perreault, Candis Steenbergen et Louise Toupin.
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This study explores the role feminist ideology played in long-term structural changes in feminist organizations. The vehicle for this exploration was a comparative case study of 14 feminist women's health centers that were started in the 1970s and were still in existence in the early 1990s. Drawing on interviews and site visits, the author describes the early collectivist structures, highlights some of the crises these organizations faced, and describes three structural ideal types that emerged in the 1990s. The analysis suggests three ideological issues that directed structural change: the importance of maintaining a system for the equitable distribution of power, the importance of growth versus autonomy, and the importance of feminism as an organizational outcome or internal process.