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Cet article retrace le contexte historique de l'activisme queer et de l'activisme noir à partir des mouvements sociaux des années 1960 et 1970 aux États-Unis afin de montrer le fossé profond entre la noirceur et la queerness qui prend toute sa force dans une nation soi-disant daltonienne qui a plus d'une fois revendiqué que « le gay est le nouveau noir ». Ce n'est pas seulement une analogie dangereuse qui manque de fondement profond, cela conduit également à un discours qui trace une frontière claire entre deux communautés et mouvements distincts - l'un noir, l'autre queer. L'activisme récent de #BlackLivesMatter a contesté l'analogie entre la noirceur et l'homosexualité en centralisant les deux dans leur critique de la violence sanctionnée par l'État contre les Noirs. L'analyse du documentaire de Nneka Onourah The Same Differencefournit un aperçu supplémentaire de la gamme complexe de pouvoirs qui affectent les expériences vécues à l'intersection de l'homosexualité, de la noirceur et du genre. Le documentaire génère des points de départ à travers lesquels la queerness trouve sa validité en tant qu'outil de pensée critique, moyen de résistance active et base d'action communautaire. En plaçant le documentaire dans son contexte, cet article reconstruit un paradigme pour la politique queer radicale dans le champ de force des notions traditionnelles de masculinité et de féminité noires et de queerness comme déstabilisateur des deux, ramenant la queerness dans une position marginale à partir de laquelle elle peut critiquer l'état.
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Traduction de Bodies That Matter, (1993) La prise en compte de la matérialité des corps n’implique pas la saisie d’une réalité pure, naturelle, derrière le genre : si le sexe est un présupposé nécessaire du genre, nous n’aurons jamais accès au réel du sexe qu’à travers nos schèmes culturels. Le sexe, comme le genre, est une norme culturelle, qui régit la matérialité des corps. Il importe donc de souligner que le concept de matière a une histoire, où sont sédimentés les discours sur la différence sexuelle. En outre, si certains corps (par exemple blancs, mâles et hétérosexuels) sont valorisés par la norme, d’autres (par exemple lesbiens ou non blancs) sont produits comme abjects, rejetés dans un dehors invivable. À travers une reprise critique du concept foucaldien de « contrainte productive », Judith Butler s’efforce, loin de tout volontarisme, de ressaisir la façon dont ces corps peuvent défaire les normes qui les constituent et devenir le lieu d’une puissance d’agir transformatrice. Ce livre, où l’épistémologie se mêle à la politique, constitue un jalon des études de genre et l’un des ouvrages majeurs de son auteure.
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La plus célèbre théoricienne américaine du féminisme analyse à travers des travaux scientifiques qui vont de l'étude des primates à la recherche médicale en passant par la création des cyborgs, l'influence des présupposés culturels, et l'enracinement genré des sciences.
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Littérature, cinéma, sémiotique, psychanalyse, étude sur le genre, féminisme queer, depuis les années 1980, Teresa de Lauretis, universitaire italienne enseignant au Etats-Unis, porte une pensée critique au travers de tous ce champs. Elle relit Freud à partir des épistémologies lesbienne et gaie, en lui empruntant ses théories du fantasme et de la pulsion. Elle revisite Gramsci Foucault ou Althusser, s'appropriant, croisant et hybridant les apports, construisant une conception du sujet de part en part social et psychique. Ce premier recueil de textes publié en français par Pascale Molinier et traduit par Sam (M.H) Bourcie tente de rassembler plusieurs aspects fondamentaux de sa pensée. Dans Technologie de genre Teresa de Lauretis montre comment le genre est construit comme représentation par " des technologies sociales, des appareils techno-sociaux ou biomédicaux " et en même temps subjectivé par chaque individu. Avec "Théorie queer: sexualités lesbiennes et gaies" apparaissait en 1990 la première occurrence du terme a Queer Theory dans le domaine des études sur le genre. Enfin, dans " Culture populaire, fantasmes public et privé ", prenant pour objet le film de David Cronenberg, "M. Butterfly "", elle confronte l'effet des formes culturelles populaires à celui des fantasmes privés. Attentif au sexuel comme énigme, à la culture comme force sociale, le travail de Teresa de Lauretis, toujours au plus près de sa propre expérience, excède souvent son objet pour éclairer l'ensemble des représentations et des rapports sociaux qui nous construisent comme individus.
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De plus en plus de jeunes femmes qui s’identifient volontiers au féminisme, se réclament cependant d’une “troisième vague”. Qu’est-ce que cette troisième vague du féminisme? Est-il pertinent de parler en ces termes? Quels sont les enjeux, les pratiques et les défis qui sous-tendent cette dénomination? En quoi cette troisième vague est-elle semblable ou différente de la première ou de la deuxième vague? Pourquoi consacrer un ouvrage à cette question quand l’humeur est à l’antiféminisme? Plusieurs interrogations. De nombreux dialogues. Dialogues sur la troisième vague féministe rassemble des voix qui, chacune à sa manière, propose des pistes de réflexion quant à la nature des changements qui affectent le féminisme québécois. Ces dialogues explorent des thématiques liées au pouvoir, à la sexualité et à l’image du corps, liées à la mondialisation, aux conflits générationnels, au backlash, et à la relation entre la théorie, la pratique et la culture populaire. Des textes de Elsa Beaulieu, Marie-Josée Béchard, Mélina Bernier, Emilie Cantin, Line Chamberland, Marcelle Dubé, Micheline Dumont, Francis Dupuis-Déri, Diane Lamoureux, Monique Lanoix, Caroline Lebel, Barbara Legault, Maria Nengeh Mensah, Julie Ouellette, Geneviève Pagé, Les Panthères roses, Johanne Paquin, Isabelle Perreault, Candis Steenbergen et Louise Toupin.
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Dans Le Pouvoir des mots, Judith Butler analyse les récents débats, souvent passionnés, sur la pornographie, la violence verbale dirigée contre les minorités et l'interdiction faite aux homosexuels membres de l'armée américaine de se déclarer tels. Il s'agit pour elle de montrer le danger qu'il y a à confier à l'État le soin de définir le champ du dicible et de l'indicible. Dans un dialogue critique avec J. L. Austin, le fondateur de la théorie du discours performatif, mais aussi avec Sigmund Freud, Michel Foucault, Pierre Bourdieu, Jacques Derrida ou encore Catharine MacKinnon, elle s'efforce d'établir l'ambivalence du hate speech, de la violence verbale et des discours de haine homophobes, sexistes ou racistes : s'ils peuvent briser les personnes auxquelles ils sont adressés, ils peuvent aussi être retournés et ouvrir l'espace nécessaire d'une lutte politique et d'une subversion des identités. Elle esquisse ainsi une défense pragmatique du principe de la liberté d'expression, qui ne s'en tient pas aux arguments employés classiquement par les doctrines libérales, mais est surtout préoccupée par le souci de maximiser la puissance d'agir des dominés et des subalternes. Les lecteurs français trouveront dans ce livre des instruments inédits pour repenser à nouveaux frais les questions soulevées par les débats sur la pénalisation des discours de haine.
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Les études de Michel Foucault sur la sexualité et son histoire, de même que les premiers travaux de Judith Butler sur la fluidité des postures de genre, ont contribué à l’émergence de la pensée queer, qui récuse le fixisme identitaire sans pour autant rejeter la notion d’identité. Ce courant de pensée a eu des répercussions tant dans le domaine des études féministes que dans celui des études LGBT ou encore des études sur les sexualités qui s’intéressent aux marges de la société hétérosexiste. Au-delà des oppositions binaires du masculin et du féminin ou de l’hétérosexualité et de l’homosexualité, il y a toujours un indécidable, qui résiste à la bipartition, une zone de flou, d’hybride et de poreux. C’est cet indécidable qui force la réflexion, non pas pour le faire entrer dans une catégorie d’opposition binaire, mais pour faire rebondir la pensée. Des textes de Carmen Gill, Ross Higgins, Diane Lamoureux, Marie-José Nadal, Tania Navarro Swain, Paul-André Perron, Robert Schwartzwald et Colette St-Hilaire.
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S’inscrivant dans le mouvement des études féministes qui ont marqué les années quatre-vingt, cet ouvrage réunit les différents points de vue de femmes universitaires engagées dans des champs de recherches aussi divers que la biologie, le droit, la linguistique. Partant de l’examen critique de la distinction sexe et genre, elles analysent les mécanismes qui assurent le maintien de la domination masculine et font progresser la réflexion sur les déterminants de la subordination des femmes.