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Les auteures se livrent à une analyse des discours produits et diffusés par des groupes et des personnes qui luttent contre le patriarcat et l’hétérosexisme en priorité et qui semblent avoir une certaine culture libertaire. Une lecture des zines, des brochures, des journaux, des compilations vidéo/DVD, des albums de musique et des sites Web leur a permis de mettre en évidence trois tendances : la première regroupe les féministes radicales, clairement en continuité avec la génération politique précédente; la deuxième tendance s’apparente au women-of-color feminism; et la troisième est représentée par des groupes queers radicaux qui, tout en tentant de déconstruire l’identité sexuelle femme, invente un militantisme de multiples identifications.
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Cet ouvrage renouvelle de manière fondamentale la pratique éthique, en affirmant avec vigueur que la réflexion morale ne saurait être considérée en dehors du contexte social et politique dans lequel elle est formulée. Si la philosophie morale a par nature tendance à idéaliser le sujet moral en lui conférant une autonomie trop vite considérée comme allant de soi, il importe de contrer cette tendance en prenant comme point de départ l'expérience indépassable du caractère relationnel de chaque vie. Aucune vie ne saurait se dire à soi, parvenant à construire le récit adéquat de son déroulement, ni revenir sur son émergence dans le monde. Ce qui se soustrait à elle, ce sont non seulement les conditions de sa naissance et de son développement, mais aussi les formes sociales qui la rendent lisible. La reconnaissance de soi par soi est incomplète, lacunaire. Située dans le récit des autres, elle est hantée par les formes de justification qui en découlent et achèvent de rendre toute procédure de reconnaissance impossible. Le rapport à l'autre devient constitutif de l'impossible rapport à soi. C'est dans ce contexte de dépossession qu'il devient urgent, selon Judith Butler, de procéder à une enquête sur les conditions de possibilité d'une relation morale à soi et aux autres qui ne fasse pas violence à un tel contexte mais le prenne au contraire en considération. Car l'éthique est violente dès lors qu'elle s'arroge le droit de dépasser les contextes singuliers dans lesquels se trouvent placées les vies pour formuler des prescriptions universelles.
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Lexique écrit par une historienne de la biologie et de la médecine et par une sociologue du travail et du genre qui cherche à démontrer la vitalité de la domination masculine. Offre un outil permettant de mieux en comprendre la construction et les mécanismes.
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Ce texte propose d’utiliser le féminisme postcolonial comme point d’appui pour explorer les discours identitaires à l’oeuvre dans le féminisme québécois. La première partie du texte aborde la génèse du féminisme postcolonial à partir des écrits de Gayatri Spivak, Chandra Talpade Mohanty et Uma Narayan. Dans la seconde partie, l’auteure discute de la figure centrale à l’oeuvre dans le féminisme québécois, marqué au cours des années 60 par le récit politique de l’oppression nationale. Selon son analyse, cet héritage a permis au féminisme québécois d’occulter le difficile exercice d’identifier les rapports de pouvoir entre les femmes de la majorité et les autres femmes.
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In this groundbreaking work, Sara Ahmed demonstrates how queer studies can put phenomenology to productive use. Focusing on the “orientation” aspect of “sexual orientation” and the “orient” in “orientalism,” Ahmed examines what it means for bodies to be situated in space and time. Bodies take shape as they move through the world directing themselves toward or away from objects and others. Being “orientated” means feeling at home, knowing where one stands, or having certain objects within reach. Orientations affect what is proximate to the body or what can be reached. A queer phenomenology, Ahmed contends, reveals how social relations are arranged spatially, how queerness disrupts and reorders these relations by not following the accepted paths, and how a politics of disorientation puts other objects within reach, those that might, at first glance, seem awry. Ahmed proposes that a queer phenomenology might investigate not only how the concept of orientation is informed by phenomenology but also the orientation of phenomenology itself. Thus she reflects on the significance of the objects that appear—and those that do not—as signs of orientation in classic phenomenological texts such as Husserl’s Ideas. In developing a queer model of orientations, she combines readings of phenomenological texts—by Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty, and Fanon—with insights drawn from queer studies, feminist theory, critical race theory, Marxism, and psychoanalysis. Queer Phenomenology points queer theory in bold new directions. https://www.saranahmed.com/
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Le présent article trace d’abord un bref portrait de trois conceptions dominantes de l’identité sexuelle : le modèle patriarcal, le modèle féministe et le modèle postmoderne. Puis, après avoir présenté plus longuement le dernier, il analyse deux romans relayant cette conception postmoderne de l’identité de sexe/genre, l’un écrit par un homme (Self, de Yann Martel, paru en 1996), et l’autre par une femme (Ce qu’il en reste, de Julie Hivon, paru en 1999). Dans ces deux romans, qui revêtent de ce fait une importante dimension politique, les identités figées sont mises à mal tant discursivement que formellement - par la déconstruction des signes du passé et la mise en place de dispositifs énonciatifs confondant hommes et femmes, par exemple. Ils participent ainsi à une conception culturaliste de l’identité sexuelle, selon laquelle le genre est une performance.,This article begins by briefly introducing three major frameworks for conceptualizing gender identity : a patriarchal model, a feminist model and a postmodern model. After exploring the third in greater depth, it offers a reading of two novels of postmodern gender identity, one by a male author (Self by Yann Martel, 1996), one by a female author (Ce qu’il en reste by Julie Hivon, 1999). Both novels, which are therefore strongly political, challenge the concept of predetermined gender identity on the levels both of discourse and of form, by deconstructing older concepts and by blurring gender lines. They are therefore grounded in a view of gender identity as cultural construction and performance.
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J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas. V.D.
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De quelles grilles de lecture dispose-t-on pour penser la différence des sexes ? Qu'est-ce que le genre ? Sur quels présupposés et principes théoriques se fonde-t-il ? En quoi ce concept permet-il de comprendre les logiques d'exclusion des femmes dans des sociétés modernes qui se revendiquent de valeurs universelles ? Au-delà du déterminisme naturel, sur quoi repose la constitution des catégories de sexe en termes de rapports sociaux et de pouvoir ? L'expérience singulière du monde par un " je " né femme est-elle formulable en termes universels ? La pluralité des expériences du genre est-elle réductible à une catégorisation binaire de sexe ? Que nous apprend la mise en dialogue des théories féministes françaises et américaines ? Comment les expériences multiples du devenir femme ou homme peuvent-elles contribuer à une redéfinition démocratique du politique ? Par une confrontation des traditions politiques modernes et des théories féministes qui tentent de répondre à ces questions, cet ouvrage montre la difficulté de penser la différence des sexes dans sa dimension proprement politique. En déplaçant le regard de " la différence " aux procédés de différenciation, l'autrice met en lumière l'historicité du genre comme principe organisateur du politique, qui ordonne la diversité humaine en deux groupes constitués de manière hiérarchique et autoritaire. La question du sexe et du genre pourrait ainsi être reformulée comme recherche des modalités d'une autodéfinition démocratique des citoyen.n.e.s
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Qu'est-ce qui nous fait homme ou femme? Cette question agite le monde scientifique et philosophique depuis plus d'un siècle. Les progrès des neurosciences et de la génétique permettent désormais de mieux comprendre pourquoi l'être humain, dans ses comportements, échappe aux lois du déterminisme biologique. Mais les idées reçues et les préjugés ont la vie dure. La tentation est toujours présente de mettre en avant des raisons " naturelles " pour expliquer les différences entre les sexes et justifier les inégalités sociales. Dans ce débat, le regard croisé des sciences "dures" et des sciences humaines s'impose pour examiner avec le recul nécessaire l'évolution des idées et des pratiques sociales dans la construction du féminin et du masculin. C'est l'objet de ce livre qui réunit des spécialistes de différentes disciplines. La confrontation des approches en fait un ouvrage indispensable pour nourrir la réflexion sur les fondements de nos identités de femmes et d'hommes.
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In a Queer Time and Place opens with a probing analysis of the life and death of Brandon Teena, a young transgender man who was brutally murdered in small-town Nebraska. After looking at mainstream representations of the transgender body as exhibited in the media frenzy surrounding this highly visible case and the Oscar-winning film based on Brandon's story, Boys Don’t Cry, Halberstam turns her attention to the cultural and artistic production of queers themselves. Halberstam examines the “transgender gaze,” as rendered in small art-house films like By Hook or By Crook, as well as figurations of ambiguous embodiment in the art of Del LaGrace Volcano, Jenny Saville, Eva Hesse, Shirin Neshat, and others. Halberstam then exposes the influence of lesbian drag king cultures upon hetero-male comic films, such as Austin Powers and The Full Monty, and, finally, points to dyke subcultures as one site for the development of queer counterpublics and queer temporalities. Considering the sudden visibility of the transgender body in the early twenty-first century against the backdrop of changing conceptions of space and time, In a Queer Time and Place is the first full-length study of transgender representations in art, fiction, film, video, and music. This pioneering book offers both a jumping off point for future analysis of transgenderism and an important new way to understand cultural constructions of time and place.
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Je suis une "travailleuse du sexe", comme diraient mes consoeurs américaines. Et cela, beaucoup de journalistes qui ont écrit des articles sur moi ou m'ont invitée sur des plateaux de télévision semblent l'avoir oublié. Les médias ont beaucoup parlé de mon "discours intellectuel", de ma démarche, parfois de mon féminisme, et trop souvent de mes études de philosophie. Comme s'ils s'étaient raccrochés à des choses rassurantes qui leur permettaient d'oublier ce qui les gênait vraiment et ce qu'ils ne parvenaient pas à comprendre : j'étais, je suis, une femme qui fait des films porno devant et derrière la caméra
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Queer Theory, Gender Theory: An Instant Primer is a classic of LGBTQ+ literature and is taught in most gender studies programs throughout the United States. It was the first book to offer a one-stop, no-nonsense introduction to the core of postmodern theory, particularly its impact on queer and gender studies and is still powerfully relevant today. Nationally-known gender activist Riki Wilchins combines straightforward prose with concrete examples from LGBTQ+ and feminist politics, as well as her own life, to guide the reader through the foundational ideas of Derrida, Foucault, and Judith Butler that have forever altered our understanding of bodies, sex and desire. This is that rare postmodern theory book that combines accessibility, passion, personal experience and applied politics, noting at every turn why these ideas matter and how they can affect your daily life.
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Susan Bordo untangles the myths, ideologies, and pathologies of the modern female body. Bordo explores our tortured fascination with food, hunger, desire, and control, and its effects on women's lives
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Cet article traite de la formation des mouvements et des théories queer, de la relation qu’ils entretiennent avec les féminismes et de l’utilisation politique qu’ils font de Foucault et de Deleuze. Il explore aussi les avantages théoriques et politiques que procure la notion de "multitudes" par rapport à celle de "différence sexuelle" pour la théorie et le mouvement queer. À la différence de ce qui se passe aux Etats-Unis, les mouvements queer en Europe, s’inspirent des cultures anarchistes et de l’émergence des cultures transgenres pour contrer l’"Empire Sexuel" notamment en proposant une dés-ontologisation des politiques des identités. Plus de base naturelle ("femme", "gay", etc.) qui puisse légitimer l’action politique. Importance non de "la différence sexuelle" ou de "la différence des homosexuels (le) s", mais des multitudes queer. Une multitude des corps : corps transgenres, hommes sans pénis, gouines garous, cyborgs, femmes butchs, pédés lesbiennes... La "multitude sexuelle" apparaît ainsi comme le sujet possible de la politique queer.
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Aucun amateur de cuisine épicée ne se verra privé de liberté ou victime d’ostracisme pour avoir satisfait ses papilles gustatives. En revanche, on peut être jeté en prison pour trop aimer les chaussures en cuir. De même, l’homosexualité, le sida, la pornographie, le transsexualisme, et aujourd’hui la pédophilie, donnent lieu à ce que Gayle Rubin appelle une « panique sexuelle ». Chaque panique désigne une minorité sexuelle comme population-cible. Au terme du processus, celle-ci se trouve décimée, et la société tout entière, juridiquement et socialement, réorganisée. Pour traiter de cette question, Gayle Rubin a jeté les bases d’un champ autonome d’études sur le sexe où désir, jouissance et diversité érotique pourraient trouver leur raison théorique et politique. Nous sommes loin ici du communautarisme béat qu’on prête parfois en France aux intellectuels américains. Les critiques de Judith Butler sont vives : « les lesbiennes n’ont rien d’autre en commun que leur expérience du sexisme et de l’homophobie », ou ses réserves sur le coming out : « La sexualité reste-t-elle sexualité quand elle est soumise à un critère de transparence et de révélation ? Une quelconque sexualité serait-elle possible sans cette opacité qui a pour nom inconscient ? » Gayle Rubin et Judith Butler soulignent constamment la nécessité de ne pas troquer une violence contre une autre, une démonologie religieuse contre une démonologie laïque, laissant sa chance à l’érotologie moderne.Recueil de trois textes : « Marché au sexe », entretien de Gayle Rubin avec Judith Butler ; « Penser le sexe » de Gayle Rubin ; « Imitation et insubordination du genre » de Judith Butler.
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Pendant des millénaires, tout paraissait simple : aux hommes la création, aux femmes la procréation ; aux hommes l'esprit et aux femmes le corps. L'émancipation féminine a bousculé cette distribution des rôles et mis à mal des métaphores séculaires : la muse féminine, l'œuvre d'art comme amante ou comme " enfant " de l'artiste. Mais trouver un nouveau modus vivendi n'est pas facile pour autant. Mettant à profit une certaine et curieuse forme de clairvoyance liée, dans son esprit, aux métamorphoses de son corps de femme enceinte, Nancy Huston s'est penchée sur les histoires souvent douloureuses de Sand et Musset, Virginia et Leonard Woolf, Scott et Zelda Fitzgerald, Sartre et Beauvoir. Le récit de ses recherches sur les couples d'écrivains et le journal de sa propre grossesse se croisent, se répondent et se complètent pour évoquer les mystères de l'amour, de l'inspiration, du couple et de la création.
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Cet épisode de podcast naît d’un partenariat entre Filles d’Action et la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Colorisme est un phénomène qui a un impact direct sur la perception que plusieurs filles ont d’elles même, un phénomène qui impact leur confiance en elles. Dans cet épisode cinq filles et jeunes femmes noires, âgées entre 15 et 23 ans parlent de l’impact qu’a eu le colorisme dans leur vie et comment elles vivent au-delà des barrières et étiquettes que la société place sur leur couleur de peau. Pour ceux et celles qui ne savent pas, le colorisme se résume au fait de discriminer davantage les personnes à la peau noir foncé. En effet, une personne à la peau noir clair aura beaucoup plus d’avantages et sera moins sujettes aux discriminations et insultes qu’une personne à la peau foncée. Alors sans plus attendre, écoutez les histoires de Kaji, Tofunmi, Lourdenie, Fama, et Ernithe, et apprenez quel impact le colorisme a eu sur leurs vies et aura sur leur avenir. "Quelle est ta nuance?" est disponible en formats audio et vidéo et présente des histoires en français et en anglais. Dans cet épisode cinq filles et jeunes femmes noires, âgées entre 15 et 23 ans parlent de l’impact qu’a eu le colorisme dans leur vie et comment elles vivent au-delà des barrières et étiquettes que la société place sur leur couleur de peau.