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« Il y a deux sexes ! » Ce serait un fait de nature. La biologiste Anne Fausto-Sterling défait cette fausse évidence du sens commun, fut-il scientifique. N’y en aurait-il pas cinq, voire plus ? Ironique, cette proposition n’en est pas moins sérieuse : pour les intersexes, ni tout à fait garçons ni vraiment fille, il en va de leur vie. Va-t-on les faire entrer de force, par la chirurgie, dans l’une ou l’autre catégorie ? Et, quand ils envoient des messages différents, qui, des chromosomes, des hormones, du cerveau ou du squelette, a le dernier mot ? L’enjeu, ce sont les exceptions mais aussi la règle, à savoir tout le monde ! Le partage entre deux sexes est toujours une opération sociale. C’est bien la société qui tranche dans les variations attestées pour donner un sexe au corps. Et, quand le médecin ou le savant parlent de sexe, ou de sexualité, c’est encore la société que l’on entend. Loin d’être neutre, la science est donc toujours située : telle est l’une des leçons de cet ouvrage, devenu un classique depuis sa publication aux Etats-Unis en 2000. La critique du biologisme par une scientifique du sérail trouble nos oppositions convenues –entre genre (social) et sexe (biologique), entre culture et nature. Ainsi ne pourra-t-on plus dire qu’il faut choisir entre féminisme et science. Gai savoir que celui offert par ce livre illustré avec humour et érudition : la biologie, c’est bien la politique continuée par d’autres moyens.
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La reconnaissance du rôle de la subjectivité dans la production de connaissance a suscité nombre de travaux féministes dont l’objet était de repenser les standards de l’objectivité tout en évitant le relativisme radical. Ces travaux relèvent des ‘épistémologies féministes’ qui, quoique recouvrant des approches très hétérogènes, remettent toutes en question une théorie de la connaissance ignorant le contexte du sujet épistémologique. Dans ce cadre, cet article vise à saisir dans quelle mesure les diverses postures épistémologiques du ‘point de vue’ concilient l’engagement politique féministe et certains critères d’objectivité. Il analyse les conditions qui permettent que la subjectivité soit considérée, non comme un obstacle, mais comme une ressource pour la production de la connaissance scientifique.
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Vue d'aujourd'hui, l'histoire du féminisme américain depuis les années 1960 apparaît comme un drame en trois actes. Dans un premier temps, le mouvement de libération des femmes naît comme une force insurrectionnelle visant à faire voler en éclats une politique technicisée et un imaginaire social-démocrate qui avait occulté l'injustice de genre. Ensuite, alors que les énergies utopiques commencent à s'épuiser, lele féminisme est aspiré par la politique de l'identité. Ses élans transformateurs se trouvent canalisés vers un nouvel imaginaire politique qui place « la différence » au premier plan. Passant de la redistribution à la reconnaissance, le mouvement déplace son attention vers la politique culturelle au moment où un néolibéralisme naissant déclare la guerre à l'égalité sociale. Enfin, depuis que le néolibéralisme est entré en crise, les conditions semblent réunies pour voir un féminisme revigoré rejoindre d'autres forces d'émancipation cherchant à assujettir des marchés déchaînés à un contrôle démocratique. Ainsi, le mouvement pourrait récupérer son esprit insurrectionnel tout en approfondissant les idées qui le caractérisent : sa critique structurelle de l'androcentrisme inhérent au capitalisme, son analyse systémique de la domination masculine et ses propositions d'amendements, informées par le genre, de la démocratie et de la justice. Écrits entre 1984 et 2010, les articles qui composent ce livre donnent à lire la trajectoire théorique et politique d'une théoricienne féministe majeure de notre temps.
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Intervention majeure dans les domaines de la théorie critique de la race, du féminisme noir et de la théorie queer, The Erotic Life of Racism soutient que les analyses théoriques et politiques de la race ont largement échoué à comprendre et à décrire la profonde banalité du racisme et la manière dont il fonctionne comme une pratique quotidienne. Si le racisme a un quotidien, comment reste-t-il si puissant tout en masquant sa présence même ? Pour répondre à cette question, Sharon Patricia Holland entre dans le territoire de l'érotique, comprenant la pratique du racisme comme constitutive de la pratique de l'être racial et du choix érotique. En mettant à nouveau l'accent sur le binaire noir/blanc, Holland revigore l'engagement critique avec la race et le racisme. Elle soutient que ce n'est qu'en mettant en dialogue la théorie critique de la race, la théorie queer et la pensée féministe noire que nous pouvons pleinement envisager la relation entre le racisme et les dimensions personnelles et politiques de notre désir. La vie érotique du racisme redirige de manière provocante notre attention vers un désir qui n'est plus indépendant du racisme mais plutôt intégré à celui-ci.
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Voir différemment propose une histoire et une théorie des idées sur l'identité en relation avec les discours et les pratiques des arts visuels dans la culture euro-américaine, depuis les premières croyances modernes selon lesquelles l'art est l'expression d'un individu, l'image peinte une « image du monde » exprimant une vision globale et point de vue cohérent, à la montée des politiques identitaires après la Seconde Guerre mondiale dans le monde de l'art et au-delà. Le livre est à la fois une histoire de ces idées (par exemple, retraçant la domination d'un modèle binaire de soi et de l'autre de Hegel à travers la politique identitaire classique des années 1970) et une réponse politique à la revendication commune dans l'art et le discours politique populaire que nous sommes " au-delà » ou « post- » identité. En contestant cette dernière affirmation, Seeing Differently examine de manière critique comment et pourquoi nous « identifions » les œuvres d'art avec une subjectivité expressive, notant l'impossibilité de prétendre que nous sommes une « post-identité » étant donné la persistance des croyances dans le discours artistique et la culture visuelle plus large sur qui « est » le sujet et propose une nouvelle théorie sur la manière de penser ce type d'identification de manière plus réfléchie et autoréflexive. En fin de compte, Seeing Differently propose un mode de pensée de l'identification en tant que processus de « durée féministe queer » qui ne peut jamais être entièrement résolu, mais doit être pris en compte dans la réflexion sur l'art et la culture visuelle. La duréenalité féministe queer est un mode d'interprétation relationnelle qui affecte à la fois «l'art» et «l'interprète», nous rendant potentiellement plus conscients de la façon dont nous évaluons et valorisons l'art et d'autres types de culture visuelle.
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L’écoféminisme met en relation deux formes de domination : celle des hommes sur les femmes, et celle des humains sur la nature. S’agit-il d’avoir une vision plus écologique du féminisme, ou, en introduisant la question des femmes dans l’éthique environnementale, s’agit-il de mettre en question la nature à laquelle cette éthique se réfère ? Plusieurs variantes d’écoféminisme sont examinées : un écoféminisme culturel, qui se réclame d’une éthique du care, et un écoféminisme plus social et politique, qui, localisé au Sud, apporte, dans l’analyse, un troisième type de domination, la domination coloniale et post-coloniale qui pèse plus spécifiquement sur les femmes. L’idée qui se dégage est que l’écoféminisme développe un nouveau type d’attention aux questions environnementales (liées à la santé et à la vulnérabilité) et met en question une autonomie de l’économie qui occulte sa double dépendance vis-à-vis du foyer et vis-à-vis de l’environnement terrestre. C’est l’articulation de ces deux attachements que l’écoféminisme fait apparaître.
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Qu'est-ce qui dans l'expérience des femmes produit une perspective spécifique sur la réalité sociale? Comment émergent une vision et une interprétation de la vie propres au groupe des femmes ? Qu'arrive-t-il de particulier aux femmes pour qu'elles aient des intérêts en commun, au principe d'une conscience commune ? Comment les qualités que nous nommons « masculines » ou « féminines » sont-elles socialement créées et imposées au quotidien ? Les réponses sont dans le traitement des femmes comme objets sexuels dans la société, puis dans les esprits, de l'appropriation par le regard aux rapports sexuels forcés, pour finir par les meurtres sexuels.
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Genre et rapports sociaux de sexe Le mouvement des femmes a été à l'origine d'une effervescence théorique qui s'est traduite par la production d'un corpus de concepts extrêmement riche. Par exemple ceux de patriarcat, de mode de production domestique, de travail domestique, de travail productif et reproductif et de division sexuelle du travail, sans compter ceux de sexe social, sexage ou classe de sexe. Par ailleurs, les concepts de genre et de rapports sociaux de sexe se sont inscrits durablement dans le paysage. De nombreuses théoriciennes qui se reconnaissent dans le courant matérialiste cherchent à penser les rapports entre les sexes en privilégiant leurs fondements matériels, notamment économiques, sociopolitiques, voire physiques sans négliger pour autant les dimensions symboliques. La manière dont la séparation et la hiérarchisation entre hommes et femmes sont produites se trouve au coeur de leurs réflexions. Ces élaborations ont permis de rompre avec l'idéologie de la complémentarité « naturelle » des sexes, de penser les rapports antagoniques entre le groupe des hommes et celui des femmes dans le but de les transformer. C'est à la présentation de ce corpus de concepts qu'est consacré le présent volume. L'objectif est de rendre compte de la diversité, de la richesse et des limites des analyses produites ainsi que de rappeler quelques-uns des débats, controverses et divergences qui ont traversé le mouvement des femmes.
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Les 3, 4 et 5 décembre 2010, un congrès international réunissait à Paris quelque 400 chercheuses et militantes féministes venues débattre de la nouvelle donne mondiale et de ses effets sur les exigences féministes en matière d’égalité et d’émancipation. Ce livre publié sous la direction de Françoise Picq et de Martine Storti rassemble plusieurs des contributions présentées au cours de ces trois journées. A l’heure de la mondialisation, entre marchandisation triomphante et retour du religieux, elles interrogent les avancées et les reculs du féminisme depuis les années 1970. Avec l’ambition de placer, enfin, l’émancipation des femmes au rang du politique. L’ouvrage s’achève «sans conclure», sur les pistes ouvertes à la réflexion par un texte de Geneviève Fraisse.
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Qu’est-ce que le genre ? Comment les identités sexuelles et les rapports entre hommes et femmes sont-ils construits, et comment se transforment-ils ? Quel rôle jouent, dans ces processus, la politique et les mobilisations collectives, l’économique et le social, mais aussi le langage et l’inconscient ? Historienne mondialement reconnue, Joan W. Scott a imposé l’idée selon laquelle le genre ne constitue pas seulement un domaine d’investigation : c’est un instrument critique destiné à transformer la réflexion dans tous les secteurs. Pour elle, il se situe au cœur de toute relation de pouvoir et traverse l’ensemble des dynamiques à l’œuvre dans la société. Ce volume réunit les grands essais de Joan W. Scott sur le genre publiés entre 1986 et 2011. Des textes qui renouvellent l’analyse de questions aussi diverses que la laïcité, la démocratie, la représentation de l’État et de l’identité nationale, ou encore celle du marxisme et des classes sociales. À l’heure où les études sur le genre se multiplient, Joan W. Scott s’interroge sur l’avenir du féminisme. Elle s’inquiète de la manière dont cette catégorie est si souvent vidée de ses implications radicales. Et montre comment elle peut continuer à nous inciter à penser autrement.
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Van Enis, Nicole. (2012). Féminismes pluriels. Aden. https://uqam-bib.on.worldcat.org/oclc/826795860
Cette étude traitera des différents points de vue débattus au sein du mouvement féministe. Au cours du siècle dernier, le féminisme s'est construit et a évolué dans le contexte politique et économique mouvant des deux guerres, de la révolution culturelle de mai 68 et des bouleversements actuels. Des concepts se sont forgés et ont permis de mieux cerner les enjeux de l'émancipation des femmes, tels celui de patriarcat ou celui de genre. Des observateurs de toutes disciplines soulignent les changements et les mutations culturelles au sein de nos sociétés occidentales où les questions de bien-être individuel et de développement personnel ont peu à peu pris la place des recherches de solutions collectives. Le féminisme, dans sa particularité de démarche émancipatrice, tient compte de ces deux pôles, c'est l'une de ses grandes richesses mais c'est peut-être aussi une des raisons des reproches qu'on lui fait si souvent. Le féminisme serait dépassé, selon certaines, il aurait fait " fausse route " et serait devenu obsolète alors que,par ailleurs, d'autres voix appellent à la vigilance, les droits conquis n'étant pas forcément protégés par les lois contre des attaques et des reculs. Alors que certains proclament la mort du féminisme, des rapprochements se sont opérés entre femmes du nord et du sud au cours des dernières décennies. Ces alliances fécondes annoncent une adaptation créative pour la transition économique inéluctable. Par ailleurs, devant ces avancées majeures pour les femmes, se profilent des réactions aux difficultés identitaires des hommes. Les défis restent grands. De nombreux ouvrages sont publiés chaque année sur le féminisme, ses conséquences et son actualité mais notre ambition ici est de permettre d'y voir plus clair dans les composantes variées de ce vaste mouvement social. Historique et politique, l'étude se veut aussi un état des lieux capable de provoquer de nouvelles formes de luttes.
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"Les différences psychologiques entre les sexes suscitent un intérêt considérable, tant dans les milieux de la recherche que dans les médias. On ne compte plus le nombre de publications scientifiques, d'ouvrages de vulgarisation ou de reportages consacrés à ces questions. Pourtant, une large part de l'information diffusée tient davantage du préjugé, du parti pris idéologique, que d'une démarche scientifique rigoureuse. Les femmes seraient ainsi plus douces, mieux disposées à prendre soin des autres, incapables de lire une carte routière, alors que les hommes seraient bons en maths, compétitifs, plus agressifs. Comment expliquer la persistance de tels mythes aujourd'hui encore ? C'est de ce constat, et d'un certain sentiment d'exaspération, qu'est né le présent ouvrage. Il réunit des chercheures de différentes disciplines : neurobiologie, psychologie, sociologie, science politique. S'appuyant, notamment, sur les données les plus récentes en neurosciences et en psychologie comparée des sexes, ces dernières proposent une synthèse des connaissances actuelles et une réflexion sur la différenciation psychologique des sexes, sur l'orientation sexuelle et sur les notions de sexe et de genre inspirée des textes d'auteures féministes. Il ne s'agit plus de savoir si le cerveau a un sexe, mais si cette question est pertinente et, surtout, pour qui ?"--Page 4 de la couverture.
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