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Le concept d’espace des mouvements sociaux désigne l’univers de pratique et de sens, relativement autonome à l’intérieur du monde social, au sein duquel les mobilisations protestataires sont unies par des relations d’interdépendance. Localiser ainsi l’activité contestataire permet de saisir la dynamique interne des relations qui unissent entre eux les différents mouvements, ainsi que, sur un plan externe, les relations que cette sphère d’activité entretient avec d’autres univers sociaux, tels le champ politique ou le monde syndical. Une attention à la dimension pratique de l’activité contestataire amène à envisager l’espace des mouvements sociaux comme un univers de compétence, exigeant de ceux qui en font partie la maîtrise d’un ensemble de savoirs et savoir-faire spécialisés. La présentation du concept apporte un éclairage sur les recompositions des mouvements sociaux contemporains dans le même temps qu’elle engage une discussion des principaux concepts de la sociologie de l’action collective.
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Dans ce texte, tiré du premier chapitre de son livre Differencing the Canon (1999) [1], Griselda Pollock propose un véritable programme de recherche pour repenser l’histoire de l’art comme discipline. En s’appuyant notamment sur les travaux de la philosophe et psychanalyste Sarah Kofman et sur les recherches menées par les théoriciennes féministes de l’art depuis trente ans, elle s’interroge sur le rôle que le féminisme, le genre et les études postcoloniales ont pu et peuvent encore avoir dans la redéfinition du ‘canon’ à la fois andro et ethnocentré qui structure toujours notre appréhension de la création et de la figure ‘du’ créateur, via les disciplines artistiques et les institutions culturelles.[1] Traduction française pour les Cahiers du Genre du chapitre 1 de Differencing the Canon: Feminist Desire and the Writing of Art’s Histories (London & New York, Routledge, 1999, p. 3-21), publiée avec l’aimable autorisation de Griselda Pollock et de son éditeur. Pour des raisons de place, certains passages, indiqués par des […], ont été coupés.
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Revisiter l'histoire de la laïcité du point de vue du genre : tel est le défi de cet ouvrage. L'étude débute en amont de la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905 et se poursuit jusqu'à l'aube du 21e siècle. La perspective pluridisciplinaire ici adoptée amplifie le questionnement qui porte initialement sur la France pour interroger l'actualité mondiale : elle s'efforce de montrer en quoi le genre, les droits des femmes et les sexualités constituent l'axe central d'un nouveau paradigme politico-religieux.
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À la suite des critiques formulées par des femmes de couleur et par des lesbiennes quant à la conception ethnocentrique blanche et hétérosexiste d’une bonne partie de la réflexion féministe, l’auteure essaie de penser la catégorie « femmes » en dehors des définitions essentialisantes et totalisantes. Elle propose, à cette fin, de recourir à la notion sartrienne de structure sérielle pour penser les femmes comme un groupe social dont les membres n’ont pas nécessairement à partager les mêmes attributs. Cela lui permet d’envisager la possibilité d’un féminisme qui ne repose pas sur la catégorie « femmes » dans son ensemble, mais qui émerge plutôt des pratiques, nécessairement parcellaires, de femmes qui transforment en enjeux politiques certains aspects de la « condition féminine ». Ainsi, il devient possible de penser le féminisme comme théorie et pratique politiques sans le faire procéder de « femmes » dont la condition serait identique en tous points, mais plutôt de coalitions qui remettent en cause un aspect particulier des rapports de pouvoir entre hommes et femmes. Taking into consideration critiques from women of color or lesbians on the white ethnocentric and heterosexist character of a large part of feminist theorizing, I try to conceptualize the category “women” while avoiding both essentialism and totalisation. For this purpose, I propose to use the Sartrian concept of seriality in order to think about women as a social group, without implying that all women share a set of social attributes. This allows me to adopt a conception of feminism that does not proceed from the category “women” as a whole, but stems out of the partial practices that politicize various aspects of “women’s condition”. Thus, one can define feminism as a theory and a political practice that is not exclusive to the domain of “women”, but rather draw on various coalitions that challenge the power relation between men and women in some respect.
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