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La circulation d’enfants entre une mère biologique et des parents adoptifs soulève des questions sur la pluralité des systèmes de genre et les inégalités sociales méconnues jusqu’ici. Nous menons une réflexion sur la situation paradoxale qui lie deux systèmes de genre : en Inde, il enjoint des femmes non mariées à renoncer à vivre leur maternité et, en Occident, il pousse les femmes avec un emploi à retarder la conception de leur premier enfant, ce qui augmente le risque de fécondabilité réduite et ouvre la voie au recours à l’adoption. Notre étude, au Tamil Nadu (Inde), parmi les mères biologiques montre que la production d’enfants adoptables relève de rapports de pouvoir très complexes.
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Depuis les années 1990, le Canada accepte des réfugiés persécutés en raison de leur orientation sexuelle. Le statut de réfugié est octroyé par les membres de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié qui évaluent la preuve de l’orientation sexuelle et de la persécution des personnes demandant asile. Or comment prouve‐t‐on sa sexualité et sa victimisation lorsque l’on a cultivé le silence au sujet de son identité, par peur des représailles, et que le pays d’où l’on vient ne produit pas de documents au sujet de la violence homophobe ? Jusqu’à présent, l’anthropologie ne s’était pas intéressée à la question des réfugiés issus des minorités sexuelles. De leur côté, plusieurs juristes ont cherché à savoir si l’accès à l’asile était équitable pour ces personnes. Les chercheurs se sont peu attardés, toutefois, au langage du droit que ces personnes sont obligées d’utiliser pour se faire reconnaître. Cet article explore les enjeux soulevés par le témoignage des demandeurs et demandeuses d’asile issus des minorités sexuelles, en portant une attention particulière aux exigences du discours juridique qui tend à réifier les dimensions culturelles et sexuelles de la subjectivité. Ainsi, les difficultés de dire la violence ne relèveraient pas uniquement des effets traumatiques de cette dernière, mais aussi du régime d’intelligibilité de la personne qui reçoit le témoignage. Les fonctionnaires canadiens gagneraient à être sensibilisés aux différences culturelles et aux rouages de l’homophobie, à ceux de leur pays comme à ceux dans d’autres sociétés, afin que le processus asilaire soit plus équitable.
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Fine analyste de discours idéologiques et libre flâneuse de parcours urbanistiques, Régine Robin, historienne, sociologue, écrivain, s’est toujours préoccupée, en lisant, en écrivant et en marchant, des questions politiques d’identité, de culture et de mémoire. Arrivée à Montréal en 1977, professeur et citoyenne, pugnace républicaine devenant Canadienne et prêtant serment d’allégeance à la reine d’Angleterre (elle aurait préféré le faire sur la bible de Proust), l’auteur de La Québécoite, au bout de trente ans de résidence première, évoque, convoque et disloque tout ce qui fait qu’elle est « devenue d’ici » même si, comme elle l’écrit, « je ne me suis jamais sentie chez moi ». Dans ce livre qui inaugure la collection « Liberté grande », on trouve une indéniable et cinglante analyse du nationalisme québécois et un questionnement inquiet sur la transculture et l’écriture migrante. Bilan d’une « allophone d’origine française ».
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L'amitié est un champ d'études peu exploré et cependant d'importance vitale pour les études genre et féministes. En revisitant l'histoire des écrits féministes sur les amitiés entre femmes, l'article explore l'importance qui est donnée à l'amitié par les premières générations de féministes tout au long du XXe siècle. En se concentrant sur les considérations polémiques, théoriques et empiriques à l'égard de l'amitié, l'article suggère que l'amitié a été historiquement fondamentale pour les politiques, les identités et les communautés féministes. Il conclut par un argument en faveur de la place centrale de l'amitié - avec le même sexe, hommes et femmes, mais aussi entre les sexes - dans les programmes de recherche féministes, aujourd'hui et dans l'avenir. Le prisme de l'amitié conduit à une remise en question radicale de l'hétéronormativité des sciences sociales, et attire notre attention sur les façons dont la vie intime a été reconfigurée au début du XXIe siècle.
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This article reflects on the intellectual and political circumstances of the publication of Gayle Rubin's 1984 essay “Thinking Sex: Notes for a Radical Theory of the Politics of Sexuality.” In particular, the article considers the context of the feminist “sex wars” of the late 1970s and early 1980s, offering a detailed account of several of the period's key events, publications, and debates. The article also reflects on the relation between this moment in the history of feminism and the history of GLBT and queer scholarship over the past several decades.
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Les pensées «post-» —parmi lesquelles on compte le postmodernisme, le postcolonialisme et ce que certains appellent le féminisme post-identitaire— marquent notre époque. Elles contestent les visions polarisées traditionnelles et favorisent l’émergence de voix jusque-là étouffées. À la lumière de ces théories, les collaboratrices du présent recueil posent des questions essentielles touchant le pouvoir et l’exclusion, les valeurs symboliques et éthiques, les enjeux narratifs et les formes textuelles. Avec des textes de Pascale Bouchard, Karine Castonguay, Rosemarie Fournier-Guillemette, Joëlle Gauthier, Jacinthe Gillet-Gelly, Moana Ladouceur et Mélissa Verreault.
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Like drawing back a curtain to let bright light stream in, MISS REPRESENTATION uncovers a glaring reality we live with every day but fail to see. Written and directed by Jennifer Siebel Newsom, the film exposes how mainstream media contributes to the under-representation of women in positions of power and influence in America. The film challenges the media’s limited and often disparaging portrayals of women and girls, which make it difficult for women to achieve leadership positions and for the average woman to feel powerful herself. In a society where media is the most persuasive force shaping cultural norms, the collective message that our young women and men overwhelmingly receive is that a woman’s value and power lie in her youth, beauty, and sexuality, and not in her capacity as a leader. While women have made great strides in leadership over the past few decades, the United States is still 90th in the world for women in national legislatures, women hold only 3% of clout positions in mainstream media, and 65% of women and girls have disordered eating behaviors.
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Cet article explore la grand-maternité telle qu’elle est construite et vécue chez les Inuits du Nunavik, à partir d’une recension de la littérature ainsi que des résultats préliminaires d’une recherche qualitative visant à connaître le point de vue des grands-mères inuites sur leur place et leurs rôles au sein de la famille. L’étude met notamment en lumière la place centrale et indispensable des grands-mères dans les soins et l’éducation des petits-enfants. Elle soulève également certains questionnements quant à la pertinence des programmes psychosociaux actuellement en place. Ces observations tendent en faveur d’une reconnaissance du rôle essentiel des grands-mères inuites à travers la mise en place de programmes et de services mieux adaptés à cette clientèle.
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Many promote Reconciliation as a "new" way for Canada to relate to Indigenous Peoples. In Dancing on Our Turtle's Back: Stories of Nishnaabeg Re-Creation, Resurgence, and a New Emergence activist, editor, and educator Leanne Simpson asserts reconciliation must be grounded in political resurgence and must support the regeneration of Indigenous languages, oral cultures, and traditions of governance. Simpson explores philosophies and pathways of regeneration, resurgence, and a new emergence through the Nishnaabeg language, Creation Stories, walks with Elders and children, celebrations and protests, and meditations on these experiences. She stresses the importance of illuminating Indigenous intellectual traditions to transform their relationship to the Canadian state. Challenging and original, Dancing on Our Turtle's Back provides a valuable new perspective on the struggles of Indigenous Peoples.
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La situation actuelle en Amérique latine devient contrastée et dérangeante. Elle illustre non seulement le lien persistant entre l’extractivisme néo-« développementiste » et le néolibéralisme, comme au Pérou, en Colombie ou au Mexique, mais aussi entre ce même extractivisme et les gouvernements progressistes dans un contexte de remontée en puissance de l’interventionnisme de l’État. À cette réalité, il faut ajouter la complexité d’une problématique marquée par le caractère multifactoriel des conflits où se mêlent politiques publiques et logiques d’action et de territoire diverses. Pour traiter ces différents aspects, nous mènerons notre analyse en plusieurs temps. Nous nous intéresserons tout d’abord à la pénétration de l’extractivisme dans la région pour décrire, ensuite, quelques avatars de la notion actuelle de développement. Puis, nous nous arrêterons sur les images et les idées élaborées autour de la nature américaine pour rendre compte de la permanence d’un certain imaginaire, en fonction des « avantages comparatifs » dont la région possède aujourd’hui l’usufruit. Dans les deux dernières parties, nous aborderons la question de la nouvelle cartographie des conflits suscités par la mobilisation autour de questions environnementales animée par des organisations indigènes et paysannes ainsi que par les nouveaux mouvements socio-environnementaux. Un de nos objectifs est d’illustrer les caractéristiques actuelles du tournant éco-territorial où viennent converger discours écologiste et matrice indigène et paysanne.
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Texte personnel décrivant les relations d'une famille autochtone à ma terre et leur combat contre un projet d'exploitation minière sur leur territoire.
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Me servant des données provenant de 52 entretiens approfondis avec des ouvriers et des ouvrières ainsi que d’autres professionnel·le·s, j’interroge les différences dues au genre dans les amitiés. Les hommes et les femmes répondent aux questions sur l’amitié en se conformant aux stéréotypes culturels : les hommes se concentrent sur les activités de groupe et les femmes sur les ressentis partagés. Les réponses aux questions au sujet d’amitiés particulières révèlent, cependant, davantage de variations au sein des amitiés du même sexe que ne l’indique la littérature : les hommes partagent également leurs ressentis, alors que les femmes le font moins. Qui plus est, l’étendue de ces comportements varie en fonctions de la classe sociale. Je soutiens que la conceptualisation du genre comme processus de construction sociale en cours explique mieux les données que ne le font les comptes rendus psychanalytiques ou de socialisation.
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En 1980, lors de la conférence de la National Women’s Studies Association qui s’est tenue à Bloomington, Indiana, j’ai assisté à une présentation sur « Les femmes dans l’islam » au cours de laquelle je suis intervenue vivement, depuis ma place dans le public, car les intervenantes invitées, trois femmes arabes, présentaient, selon moi un tableau idéalisé de la situation des femmes dans l’islam. Les sociétés islamiques se distinguaient peut-être même plutôt – c’est en tout cas ce que je pensais à l’époque – par le fait qu’elles plaçaient sans équivoque les femmes sous le contrôle des hommes et par le fait qu’elles accordaient aux hommes, de façon tout aussi explicite, le droit à une sexualité et le droit d’exploiter les femmes. Comme le soutenaient les intervenantes, à son avènement l’islam avait apporté un certain nombre de progrès positifs pour les femmes en Arabie. Il avait également accordé certains droits aux femmes tels que le droit à la propriété (qui, en Occident, ne fut accordé aux femmes qu’au dix-neuvième siècle et qui n’est d’ailleurs toujours pas accordé aux femmes selon, parexemple, la loi rabbinique, tout comme le droit de témoigner). Et on ne pouvait certainement pas dire que l’islam était plus malveillant à l’égard des femmes que les deux autres religions monothéistes. Cependant, il me semblait que cela ne justifiait en rien le fait de minimiser la position d’approbation flagrante qui est celle de l’islam en ce qui concerne la supériorité des hommes et le contrôle exercé par ces derniers sur les femmes. Ni d’ailleurs le fait d’occulter les difficultés rencontrées par les femmes, en particulier en ce qui concerne les lois sur le mariage, le divorce et la garde des enfants. Cet article est la traduction de : « Western Ethocentrism and Perceptions of the Harem », Feminist Studies, vol. 8, n°3, autumn 1985, p. 521-534. Cet article a été écrit en 1982 donc avant la disparition de l’Union Soviétique qui date de 1992.
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Water is one of the most important natural resources, and its effective management is essential given its scarcity. In rural Sri Lanka, the management of available water resources needs special attention because investment for water resource improvement is hard to obtain, and water itself is relatively scarce in the drier areas of the country. The Wanaraniya Water Project pipes water 6.5km from its source to individual houses in the village, saving women daily time and effort. The project is founded on commitments to community participation and the adoption of local knowledge. It was initiated by women, and has been operated and managed by them for the last six years. This study argues that the project can serve as a model for better planning of water management, and focuses on the unique strategies and innovative methods that have been used. In particular, it shows the impact of involvement in the project on women’s empowerment. The implementation of the project has helped women to improve their leadership qualities, confidence, self-reliance, and gain more power in the community through their successful establishment of a village water supply.
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« Ce sont des garçons manqués », « C’est un choix féministe », « Il y a plus de gais que de lesbiennes », « Elles n’ont pas trouvé le bon », « Entre femmes, ce n’est pas vraiment du sexe », « Elles ne devraient pas avoir d’enfants » … Dépassant, entre autres, le cliché de la « camionneuse », l’auteure nous invite ici à découvrir cette homosexualité féminine qui, depuis Sapho, gêne et inquiète parce qu’elle transgresse les normes sociales.
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Au 31 mars 2010, l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) avait recueilli de l’information sur la disparition et la mort de plus de 580 femmes et filles autochtones au Canada. Cette constatation résulte de travaux de recherche quantitative et qualitative effectués sur une période de cinq ans. L’AFAC a obtenu en 2005 un financement pour l’initiative Soeurs par l’esprit – un projet de recherche, de sensibilisation et de politiques appuyé par Condition féminine Canada – pour déterminer les causes premières de la disparition et du meurtre de femmes et de filles autochtones, les circonstances qui entourent ce phénomène et les tendances en cette matière. L’AFAC a recueilli des éléments de preuve pour documenter de manière systématique les problèmes liés à la violence sur lesquels les femmes, les familles et les communautés tentaient d’attirer l’attention depuis la dernière génération. Ce que leurs histoires nous disent : Résultats de recherche de l’initiative Soeurs par l’esprit récapitule cinq ans de recherche sur la disparition et le meurtre de femmes et de filles autochtones au Canada. Ce rapport a pour but de répondre à trois questions fondamentales : Quelles sont les causes premières de la violence envers les femmes autochtones au Canada, les circonstances qui entourent ce phénomène et les tendances en cette matière? Combien de femmes et de filles autochtones au Canada sont disparues ou ont été retrouvées mortes, assassinées? Et pourquoi cette violence a-t-elle mené à un nombre aussi terriblement élevé de femmes et de filles autochtones disparues ou assassinées sans que la police ou le pouvoir judiciaire fasse la lumière sur ces affaires? Ce que leurs histoires nous disent présente des éléments de preuve démographiques et statistiques tirés de la base de données de Soeurs par l’esprit de l’AFAC, tout en situant le problème dans le contexte général des causes premières et des voies d’avenir pour la suite des choses. Ce rapport met également à contribution de l’information tirée de la documentation existante et met l’accent sur certaines des histoires et des expériences communiquées par les familles de femmes et de filles disparues ou assassinées. L’AFAC rappelle aux lectrices et aux lecteurs que chaque chiffre présenté ici représente une femme ou une fille aimée, qui manque à sa famille. Au 31 mars 2010, 582 cas de femmes et de filles autochtones disparues ou assassinées avaient été consignés dans la base de données de Soeurs par l’esprit de l’AFAC. La recherche de l’AFAC a révélé que les répercussions intergénérationnelles et la vulnérabilité qui résulte de la colonisation et des politiques de l’État – notamment les pensionnats indiens, la rafle des années 1960 et le système de protection de la jeunesse – sont des facteurs qui sous-tendent les résultats de la violence que subissent les femmes et les filles autochtones. Dans le résumé de la recherche et la détermination des tendances liées aux causes premières et aux circonstances entourant la violence, il y a un certain nombre de résultats clés qui devraient éclairer la prise de décisions en ce qui concerne les politiques et les services aux victimes ainsi que les mesures à adopter. Ces résultats clés sont appuyés par les thèmes communs qui émergent des histoires de vie que nous avions communiquées dans la première et les deuxièmes