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La circulation d’enfants entre une mère biologique et des parents adoptifs soulève des questions sur la pluralité des systèmes de genre et les inégalités sociales méconnues jusqu’ici. Nous menons une réflexion sur la situation paradoxale qui lie deux systèmes de genre : en Inde, il enjoint des femmes non mariées à renoncer à vivre leur maternité et, en Occident, il pousse les femmes avec un emploi à retarder la conception de leur premier enfant, ce qui augmente le risque de fécondabilité réduite et ouvre la voie au recours à l’adoption. Notre étude, au Tamil Nadu (Inde), parmi les mères biologiques montre que la production d’enfants adoptables relève de rapports de pouvoir très complexes.
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Depuis les années 1990, le Canada accepte des réfugiés persécutés en raison de leur orientation sexuelle. Le statut de réfugié est octroyé par les membres de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié qui évaluent la preuve de l’orientation sexuelle et de la persécution des personnes demandant asile. Or comment prouve‐t‐on sa sexualité et sa victimisation lorsque l’on a cultivé le silence au sujet de son identité, par peur des représailles, et que le pays d’où l’on vient ne produit pas de documents au sujet de la violence homophobe ? Jusqu’à présent, l’anthropologie ne s’était pas intéressée à la question des réfugiés issus des minorités sexuelles. De leur côté, plusieurs juristes ont cherché à savoir si l’accès à l’asile était équitable pour ces personnes. Les chercheurs se sont peu attardés, toutefois, au langage du droit que ces personnes sont obligées d’utiliser pour se faire reconnaître. Cet article explore les enjeux soulevés par le témoignage des demandeurs et demandeuses d’asile issus des minorités sexuelles, en portant une attention particulière aux exigences du discours juridique qui tend à réifier les dimensions culturelles et sexuelles de la subjectivité. Ainsi, les difficultés de dire la violence ne relèveraient pas uniquement des effets traumatiques de cette dernière, mais aussi du régime d’intelligibilité de la personne qui reçoit le témoignage. Les fonctionnaires canadiens gagneraient à être sensibilisés aux différences culturelles et aux rouages de l’homophobie, à ceux de leur pays comme à ceux dans d’autres sociétés, afin que le processus asilaire soit plus équitable.
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Texte personnel décrivant les relations d'une famille autochtone à ma terre et leur combat contre un projet d'exploitation minière sur leur territoire.
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Water is one of the most important natural resources, and its effective management is essential given its scarcity. In rural Sri Lanka, the management of available water resources needs special attention because investment for water resource improvement is hard to obtain, and water itself is relatively scarce in the drier areas of the country. The Wanaraniya Water Project pipes water 6.5km from its source to individual houses in the village, saving women daily time and effort. The project is founded on commitments to community participation and the adoption of local knowledge. It was initiated by women, and has been operated and managed by them for the last six years. This study argues that the project can serve as a model for better planning of water management, and focuses on the unique strategies and innovative methods that have been used. In particular, it shows the impact of involvement in the project on women’s empowerment. The implementation of the project has helped women to improve their leadership qualities, confidence, self-reliance, and gain more power in the community through their successful establishment of a village water supply.
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Bien que l’oppression des femmes soit antérieure au capitalisme, il n’en reste pas moins que ce mode de production lui a imprimé des spécificités. En outre, les femmes sont touchées de manière différente des hommes par la mondialisation néolibérale. Les rapports sociaux de sexe font partie des fondations et de l’agencement de ce capitalisme financiarisé, lequel a exacerbé la division sexuelle du travail. Ces rapports nous permettent de comprendre des phénomènes internationaux aussi important que la marchandisation du vivant (entre autres, du corps et du sexe), les mouvements migratoires, qui se sont féminisés, les nouvelles pauvretés, les hiérarchies sociales (caste, classe, groupes racialisés et ethnicisés), les violences, etc. Les femmes sont à la fois une main-d’oeuvre capitale tant pour le travail salarié que pour celui qui est non rémunéré, une source formidable de profits pour les entreprises et de travail gratuit pour la société dans son ensemble et pour les hommes en particulier. En même temps, grâce à cette position subordonnée dans la société et à la surexploitation qui en découle, les femmes constituent un groupe très actif tant dans l’analyse du monde actuel que dans les luttes et dans la mise en place d’alternatives. Sans cette perspective analytique, tout reste obscur. Pour les Nouveaux Cahiers du socialisme, les questions de l’oppression des femmes et du féminisme sont fondamentales. On ne peut imaginer penser et construire une alternative au capitalisme sans s’attaquer au patriarcat. Notre dossier est divisé en quatre parties. La première se penche sur différents enjeux politiques et théoriques, tant par rapport au socialisme marxiste qu’à l’intérieur du féminisme. La deuxième concerne quelques questions québécoises, dont la lutte du Front commun intersyndical, l’impact des politiques néolibérales sur la main-d’oeuvre féminine, les effets de ces politiques dans les domaines de la santé et de l’éducation en rapport avec la dégradation de la condition des femmes et la question des différences salariales et la lutte pour l’équité salariale. La troisième examine la masculinité, ses violences, son hégémonie. La quatrième fait état des luttes tant par les organisations autonomes des femmes que par celles qui sont mixtes et discute du Nous féministe.
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Ce livre retrace le parcours théorique de la notion de dépendance dans la philosophie féministe contemporaine, de la critique du fonctionnement du concept dans la rhétorique de l’État libéral aux modalités de son inclusion dans une théorie de la justice. Deux axes se dégagent, qui convergent dans une tentative de redéfinition de la notion d’autonomie : les relations de dépendance constituent le point de départ de l’éthique du « care » ou de la sollicitude, qu’il s’agira de présenter ici ; elles ont en outre suscité des reformulations importantes des théories de la justice sur la base d’une anthropologie politique qui cherche à prendre acte de la constitution relationnelle des agents moraux. L’enjeu de ces réflexions n’est donc pas simplement de réévaluer la notion de dépendance, mais aussi de fournir un fondement normatif à l’inclusion des personnes dépendantes dans la communauté morale et politique, voire d’élaborer une conception renouvelée de la citoyenneté.
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Adopted by the UN General Assembly on 13 September 2007, the United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples affirms the “minimum standards for the survival, dignity and well-being of the indigenous peoples of the world.” The Declaration responds to past and ongoing injustices suffered by Indigenous peoples worldwide. It provides a strong foundation for improved relationships with states, and for the full recognition of the inherent rights of Indigenous peoples. Despite this, Canada was one of the few countries to oppose the Declaration. The contributors to this collection analyze the development of the Declaration, recall the triumph of its adoption, and illustrate the hopes and actions for its implementation. The discussion moves beyond Canadian borders to the international stage, providing accessible information and guidance on the Declaration and how it can be used to advance human rights. Policy makers, Indigenous communities, politicians, academics, lawyers, human rights advocates, NGOs, and anyone interested in the significance of the Declaration will find this to be a valuable resource. Contributors include Indigenous leaders, legal scholars and practitioners, state representatives, and representatives from NGOs, with extensive knowledge of and experience in Indigenous peoples’ human rights law, policy, and practice.
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This article elaborates an intimate justice framework to help guide research on sexual satisfaction. Using a critical historiography approach, I examine the etiology and development of the psychological construct of “satisfaction” over the last century and argue that social and political antecedents to satisfaction ratings are an essential and under-theorized aspect of research in this field. By examining what are considered to be the most influential definitions in life satisfaction research, I identify conceptual gaps, oversights, and disagreements that characterize this body of work, and specifically its theoretical treatment of inequity. Moving to the intimate domain, I argue that the field of sexual satisfaction must include theories and methods that systematically consider the role of social and sexual stigmas as antecedents to sexual satisfaction ratings. In the conclusion, building from existing social justice theories, I propose an intimate justice framework as a means to guide research that can highlight issues of entitlement and deservingness in sexual satisfaction research. This is particularly important as sexual satisfaction is increasingly used as an indicator of individual and relational well-being; however, this construct is presently limited and inadequately measured for women and men who experience limited sexual rights in the socio-political domain because of their gender and/or sexual minority status.
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La violence conjugale en milieu autochtone présente des particularités qui demeurent trop souvent ignorées ou confondues avec celles d’autres groupes de femmes violentées au Canada. Cet article rapporte les résultats d’une analyse de documents produits au cours des trois dernières décennies afin de dégager les principales caractéristiques de cette problématique. Cette analyse suggère que la notion de violence familiale doit être privilégiée à toute autre et que la violence conjugale dont les femmes autochtones sont victimes se distingue tant par ses formes, sa fréquence que par sa gravité.Aspects that are unique to conjugal violence as experienced by Aboriginal women are often ignored and confounded with those of other groups of abused women in Canada. This article presents an analysis of documents from different sources of knowledge that have been produced over the last three decades in order to identify distinctive dimensions of this problem. The analysis points to the significance of the notion of family violence over other terms that are used to describe conjugal violence and to the different facets of Aboriginal women’s experiences of violence with regards to prevalence, severity and forms of violence.
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Les courants féministes sont divers. Dans cette étude, nous tentons de comprendre les enjeux du débat féministe, les revendications pour lesquelles les femmes se battent et les stratégies d’actions mises en place pour changer la vie des femmes.
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The recent emphasis on emotional geographies has turned critical attention to the connections linking affect and social justice. It is hard to imagine this ‘emotional turn’ in the field without much of the ground having been laid by feminist challenges to epistemology, objectivity, rationality, to the gendering of knowledge and the conceptualization of human embodiment, psychic life, subjectivity, and political agency, all in relation to power so often substantiated around a belief that the public and the private are discrete and oppositional domains necessary for organizing social, economic, and political life. In this report, I address the following questions. How can feminist and emotional geography tighten their connections, fuel their shared passions and generate a synergy of scholarship oriented toward activism and progressive change? How can geographies of feeling broaden the path for justice that feminism endeavors to plow? In doing so, I continue my emphasis on research that grounds theoretical discussion with research conducted in activist projects conducted in the name of social justice. I do so as a matter of my own emotional investments – I firmly believe that scholarship must engage with the ways in which people beyond the academy wrestle with the concepts in their daily lives that scholars contemplate, sharpen, and circulate through academic production. So the debates that we scholars so often have with ourselves over the finer points of theory reveal, in my view, their greater significance when they provide tools useful for people who seek to create kinder and more compassionate worlds. Thus, I highlight the scholarship that creates toolkits out of feminist scholarship, emotional geographies, and research on social justice.
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La gravité des violences qui s’exercent contre les femmes autochtones du Canada est très élevée. Le présent rapport montre que la réaction des différents niveaux de gouvernement aux menaces qui pèsent sur les femmes des communautés autochtones est inadaptée et parcellaire. Le gouvernement canadien a le devoir indiscutable et impératif de garantir la sécurité des femmes autochtones, de en justice les auteurs de violences à leur encontre et de s’attaquer aux problèmes de fond que sont la marginalisation et la pauvreté.
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Avec les dispositifs d’insertion, nous sommes entrés dans l’ère du travail avec autrui. Les professionnels et bénévoles de l’intervention sociale pensent désormais la relation d’aide à partir de la posture de l’accompagnement. Le souci premier des politiques sociales est de travailler la relation de l’individu défaillant avec la société et de le doter des capacités nécessaires pour infléchir le cours de sa vie, surmonter une rupture biographique, anticiper une difficulté. Que ce soit les politiques d’insertion, de proximité, d’accompagnement, de prise en charge de la dépendance ou de la souffrance psychique et sociale, toutes sont traversées par une logique de reconnaissance des formes de réalisation de soi.
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As environmental justice concerns become more widely embedded in environmental organizations and policymaking, and increasingly the focus of academic study, the gender dimension dissolves into an exclusive focus on race/ethnicity and class/income. While grassroots campaigning activities were often dominated by women, in the more institutionalized activities of organizations dominated by salaried professionals, gender inequality is neglected as a vector of environmental injustice, and addressing this inequality is not considered a strategy for redress. This paper explores some of the reasons why this may be so, which include a lack of visibility of gendered environmental injustice; professional campaigning organizations which are themselves gender blind; institutions at a range of scales which are still structured by gender (as well as class and race) inequalities; and an intellectual academy which continues to marginalize the study of gender—and women's—inequality. The authors draw on experience of environmental activism, participant observation, and other qualitative research into the gendering of environmental activity, to first explore the constructions of scale to see how this might limit a gender-fair approach to environmental justice. Following this, the practice of “gender mainstreaming” in environmental organizations and institutions will be examined, demonstrating how this is limited in scope and fails to impact on the gendering of environmental injustice.
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La notion d’ « empowerment » occupe aujourd’hui une place de choix dans le discours en vogue des institutions internationales sur la « participation des pauvres » au développement. L’article retrace l’histoire du mot dans le champ du développement international : ses origines et ses sources d’influence, son émergence dans les théories des féministes du Sud et des activistes radicaux dans les années 1980, puis son institutionnalisation progressive dans le vocable politique des organismes internationaux de développement. L’article montre comment avec sa cooptation, l’empowerment passe d’un processus de conscientisation et de mobilisation politique venant de la base et visant la transformation radicale des structures de pouvoir inégalitaires, à un concept vague et faussement consensuel, qui assimile le pouvoir aux choix individuels et économiques, dépolitise le pouvoir collectif, et est instrumentalisé pour légitimer les politiques et les programmes de développement top-down existants.
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Après un bref survol de l’histoire récente de la criminalisation de l’avortement au Canada, l’auteure présente les divers projets de loi privés touchant d’une façon ou d’une autre le droit à l’avortement, principalement le projet no C-484 sur l’homicide foetal, pour en saisir les conséquences sur le droit canadien et sur l’autonomie des femmes pendant leur grossesse. Ces projets de loi se situent à l’intérieur d’une stratégie des opposants à l’avortement qui a essentiellement pour objet de faire reconnaître en droit canadien un droit à la vie et à la sécurité aux foetus et de remettre en question le libre choix des femmes en la matière. Suit une discussion sur l’instrumentalisation du droit pénal à des fins de contrôle social de questions d’ordre éthique. Le texte se termine par une réflexion concernant l’intérêt de l’État dans la protection des foetus. L’auteure soutient que toute intervention étatique doit se faire dans le respect des droits constitutionnels des femmes, soit leur droit à la vie, à la santé et à la liberté.