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Cette recherche propose une analyse de la presse féminine québécoise dans une perspective intergénérationnelle en s'attardant aux contenus et aux discours de la presse pour adolescentes, pour femmes adultes et pour femmes âgées. Les magazines Filles Clin d'oeil, ELLE Québec et Bel Âge sont étudiés dans une approche féministe pour découvrir, dans les textes et les images, la construction des genres sexués et le rapport au corps féminin selon la génération visée. D'après notre hypothèse de recherche, deux représentations féminines contradictoires seraient véhiculées par la presse féminine, une transmettant une image traditionnelle de la femme-objet et une autre transmettant une image plus actuelle de la femme-sujet. En effet, ces deux types de représentations sont présents dans les magazines du corpus, et, en plus d'être contradictoires, ils sont complémentaires pour créer l'image que nous appelons la femme bicéphale. L'approche quantitative, avec l'analyse de discours, nous aura permis de dresser un portrait global du corpus, montrant les orientations promotionnelle de la presse pour adolescentes, publicitaire de la presse pour femmes adultes et rédactionnelle de la presse pour femmes âgées. Le visage traditionnel de la féminité est surtout présent dans les produits publicisés, dans la décontextualisation des figurantes et dans leur passivité sur les images, alors que le visage émancipatoire est présent dans les contenus rédactionnels, dans le registre public des plans photographiques et dans l'énonciation visuelle des figurantes. L'approche qualitative avec l'analyse de discours permet la comparaison des représentations traditionnelles et libérées de la femme dans les unités textuelles et picturales des magazines. À cet effet, c'est la presse pour adolescentes qui présente le plus de représentations émancipatoires dans ses textes et ses images, incitant les lectrices à avoir une carrière et à bannir les conventions sociales. Le magazine pour femmes adultes reféminise les représentations de femmes libérées, les ramenant à leurs rôles maternels ou séducteurs, essentialisant les qualités dites féminines. Quant à la libération dans les magazines pour femmes âgées, elle est déplacée vers des préoccupations de santé et de mieux-vivre. Si certains discours ou contenus peuvent sembler émancipatoires, ils sont surtout présentés dans une perspective individualisante et dépolitisée, ne remettant pas en cause les structures sociales: la féminité est soumise aux impératifs patriarco-capitaliste. L'objet à consommer sera souvent la clé de la libération, peu importe la génération visée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Presse féminine, Intergénérationnel, Études féministes, Patriarcat, Analyse de discours, Analyse de contenu, Femme libérée.
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Bien que l’oppression des femmes soit antérieure au capitalisme, il n’en reste pas moins que ce mode de production lui a imprimé des spécificités. En outre, les femmes sont touchées de manière différente des hommes par la mondialisation néolibérale. Les rapports sociaux de sexe font partie des fondations et de l’agencement de ce capitalisme financiarisé, lequel a exacerbé la division sexuelle du travail. Ces rapports nous permettent de comprendre des phénomènes internationaux aussi important que la marchandisation du vivant (entre autres, du corps et du sexe), les mouvements migratoires, qui se sont féminisés, les nouvelles pauvretés, les hiérarchies sociales (caste, classe, groupes racialisés et ethnicisés), les violences, etc. Les femmes sont à la fois une main-d’oeuvre capitale tant pour le travail salarié que pour celui qui est non rémunéré, une source formidable de profits pour les entreprises et de travail gratuit pour la société dans son ensemble et pour les hommes en particulier. En même temps, grâce à cette position subordonnée dans la société et à la surexploitation qui en découle, les femmes constituent un groupe très actif tant dans l’analyse du monde actuel que dans les luttes et dans la mise en place d’alternatives. Sans cette perspective analytique, tout reste obscur. Pour les Nouveaux Cahiers du socialisme, les questions de l’oppression des femmes et du féminisme sont fondamentales. On ne peut imaginer penser et construire une alternative au capitalisme sans s’attaquer au patriarcat. Notre dossier est divisé en quatre parties. La première se penche sur différents enjeux politiques et théoriques, tant par rapport au socialisme marxiste qu’à l’intérieur du féminisme. La deuxième concerne quelques questions québécoises, dont la lutte du Front commun intersyndical, l’impact des politiques néolibérales sur la main-d’oeuvre féminine, les effets de ces politiques dans les domaines de la santé et de l’éducation en rapport avec la dégradation de la condition des femmes et la question des différences salariales et la lutte pour l’équité salariale. La troisième examine la masculinité, ses violences, son hégémonie. La quatrième fait état des luttes tant par les organisations autonomes des femmes que par celles qui sont mixtes et discute du Nous féministe.
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La résistance est un sujet sociologique qui prend de plus en plus d’importance. Dans un monde patriarcal où la restructuration capitaliste néolibérale a un pouvoir ubiquitaire sur nos vies, la résistance devient un point d’entrée pour mieux comprendre comment s’exerce le pouvoir. Ce texte explore la résistance créative comme point de convergence entre l’art et l’activisme, laquelle donne une portée politique aux revendications des personnes autrement exclues des discours politiques. La résistance créative offre un terrain fertile pour la reprise en charge de l’espace public, les revendications citoyennes et la mise en jeu de l’autoreprésentation. Cet article s’attarde à une des formes les plus prévalentes de la résistance créative, soit la performance et le théâtre politique. En explorant l’intersection entre la résistance créative, les pratiques féministes et l’engagement citoyen, ce texte démontre comment la réappropriation culturelle permet aux femmes d’effectuer une prise en charge individuelle et collective de leur citoyenneté. La résistance créative présente une ouverture à l’engagement citoyen pour les personnes autrement exclues de la politique et du pouvoir. Par l’entremise des actions de résistance créative collective, les femmes peuvent accéder à une démocratie participative basée sur l’action décentralisée. À travers une réappropriation culturelle collective, les femmes se définissent comme citoyennes, font entendre leurs revendications et effectuent une prise en charge de leurs droits, de leur voix et de leur citoyenneté