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Il existe plusieurs formes de sorcellerie. L’une agit dans le sens de la destruction de la santé des êtres vivants et des milieux ; une autre, dans le sens de son amélioration. Ce livre se range résolument du côté de cette dernière. La lumière des sorcières y brille comme la lumière de vies affranchies, en porte-à-faux avec les normes hétérocis et l’ordre patriarco-colonial. Pourtant, ce n’est pas sur la figure de la sorcière que porte cet essai, mais sur une grande variété de textes littéraires en tant que contributions à une sorcellerie anti-oppressive appelée ici sorcellerie de l’émancipation. Plus d’une cinquantaine de récits, de pièces de théâtre, d’essais, de poèmes, de chansons – de Maya Angelou à Édouard Louis en passant par Bikini Kill – sont ici examinées sous un nouvel éclairage non pas en tant que paroles de sorcières, mais en tant que paroles sorcières en elles-mêmes. Sorcières parce qu’elles produisent, activent, mettent en circulation des agencements qui donnent la vie ou la libèrent là où elle est séquestrée, comprimée, oblitérée. « La sorcellerie de l’émancipation n’envoûte pas, ne sidère pas, n’emprisonne pas. Ses opérations sensibles et intelligibles consistent plutôt à canaliser, à amplifier l’énergie vitale et le pouvoir-du-dedans, de là à orienter le sens des événements vers un surcroît de vie plurielle et autodéterminée. »
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« La psychanalyse est face à un choix historique sans précédent : soit elle continue à travailler avec l'ancienne épistémologie de la différence sexuelle et légitime de facto le régime patriarco-colonial qui la soutient, devenant ainsi responsable des violences qu'elle produit, soit elle s'ouvre à un processus de critique politique de ses discours et de ses pratiques. Continuer à pratiquer la psychanalyse en utilisant la notion de différence sexuelle, avec des instruments cliniques comme le complexe d'OEdipe, est aussi aberrant que de prétendre la terre plate. Le temps est venu de sortir les divans sur les places, collectiviser la parole, politiser les corps, débinariser la sexualité et décoloniser l'inconscient : la survie de la psychanalyse est à ce prix. »-- Quatrième de couverture.
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Cet essai auto-théorique explore la femme et la butch en tant qu'identités différentielles, exprimées à travers les performances de genre très spécifiques de l'identité lesbienne : la féminité et la masculinité. Nous revisitons une nuit passée ensemble comme moyen de cocréer la compréhension de l'habitus lesbien et de l'espace qu'occupent les lesbiennes lorsqu'elles se réunissent sexuellement. Nous nous interrogeons sur ce que cela signifie pour nos propres performances de genre et expressions de pouvoir, tant au sein de notre relation que dans le monde en général. En commençant par le terme fé(me)inité et en passant par l’appel à l’érudition féministe pour créer un nouveau langage, nous proposons la mas(k)ulinité comme une nouvelle façon d’encadrer la performance subversive de la butchness. Nous suggérons que les espaces créés par les couples femme/butch, qui manifestent la féminité et la masculinité, réorientent le pouvoir au sein des relations et ont le potentiel de perturber les formes patriarcales de contrôle genré.