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Il existe plusieurs formes de sorcellerie. L’une agit dans le sens de la destruction de la santé des êtres vivants et des milieux ; une autre, dans le sens de son amélioration. Ce livre se range résolument du côté de cette dernière. La lumière des sorcières y brille comme la lumière de vies affranchies, en porte-à-faux avec les normes hétérocis et l’ordre patriarco-colonial. Pourtant, ce n’est pas sur la figure de la sorcière que porte cet essai, mais sur une grande variété de textes littéraires en tant que contributions à une sorcellerie anti-oppressive appelée ici sorcellerie de l’émancipation. Plus d’une cinquantaine de récits, de pièces de théâtre, d’essais, de poèmes, de chansons – de Maya Angelou à Édouard Louis en passant par Bikini Kill – sont ici examinées sous un nouvel éclairage non pas en tant que paroles de sorcières, mais en tant que paroles sorcières en elles-mêmes. Sorcières parce qu’elles produisent, activent, mettent en circulation des agencements qui donnent la vie ou la libèrent là où elle est séquestrée, comprimée, oblitérée. « La sorcellerie de l’émancipation n’envoûte pas, ne sidère pas, n’emprisonne pas. Ses opérations sensibles et intelligibles consistent plutôt à canaliser, à amplifier l’énergie vitale et le pouvoir-du-dedans, de là à orienter le sens des événements vers un surcroît de vie plurielle et autodéterminée. »
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Plutôt que de réduire le féminisme à des revendications faites à l’État, au patron, au chef ou à papa, pour plus de lois, plus de “sécurité”, à n’être que le porte-drapeau ou le cache-misère du capitalisme, de tel ou tel gouvernement nationaliste, ces histoires des féminismes présents rappellent et font résonner ensemble nos vies féministes. Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au “nous” et au “je”, il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique. Il est dédié à toutes les résistantes anonymes au quotidien des violences les plus crasses, à celles qui embrasent les tribunaux, cassent des genoux et brisent les vitrines, à celles qui inventent mille tactiques imperceptibles pour survivre et se mettre à l’abri, à la mémoire de celles dont les noms recouvrent les murs de nos villes la nuit, à la puissance des collectifs qui se font, à ceux qui se sont défaits, qui se sont (re)constitués ailleurs ou autrement, à ce qui nous lie.
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Nées en Italie dans les années 1940, Silvia Federici et Mariarosa Dalla Costa sont des militantes pionnières et des intellectuelles féministes de premier plan. Dans ces entretiens avec Louise Toupin, elles reviennent sur le mouvement qu’elles ont cofondé en 1972, le Collectif féministe international, qui fut à l’origine d’une revendication radicale et controversée au sein du féminisme, celle de la rémunération du travail domestique. À partir de ce riche terreau, elles racontent comment s’est développée leur pensée au fil du temps, et formulent une critique intersectionnelle du capitalisme néolibéral, depuis la notion de crise de la reproduction sociale.
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France, 1760. Marianne est chargée de peindre le portrait de mariage d'Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Parce qu'elle est une future mariée réticente, Marianne arrive sous couvert de compagnie, observant Héloïse le jour et la peignant secrètement à la lumière du feu la nuit. Au fur et à mesure que les deux femmes tournent l'une autour de l'autre, l'intimité et l'attirance grandissent au fur et à mesure qu'elles partagent les premiers instants de liberté d'Héloïse. Le portrait d'Héloïse devient rapidement un acte de collaboration et un témoignage de leur amour.