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Les affrontements politiques actuels de la « guerre contre le terrorisme » illustrent que l'interaction au sein et entre les civilisations dites occidentales et moyen-orientales est en constante évolution. Un thème récurrent est cependant la façon dont l'Islam et les musulman.e.s signifient « l'Ennemi » dans l'imaginaire socioculturel occidental et sont devenu.e.s « l'Autre » contre lequel l'Occident s'identifie. Dans un mélange unique et perspicace de théorie raciale critique, féministe et postcoloniale, Sunera Thobani examine comment l'islam est à la base de la formation de l'identité occidentale à des moments critiques de son histoire, y compris les croisades, la Reconquista et la période coloniale. Plus précisément, elle explore comment la masculinité et la féminité se forment à ces moments charnières et quel rôle le féminisme a joué dans les guerres contre l'islam « radical ». En exposant ces relations symbiotiques, Thobani explore comment le retour de la « religion » retravaille les politiques raciales, de genre et sexuelles par lesquelles la société occidentale se définit, et plus spécifiquement, se définit contre l'islam. Contester l'islam, construire la race et la sexualité déballe les orthodoxies conventionnelles et non conventionnelles pour ouvrir de nouveaux espaces dans la façon dont nous pensons à l'identité sexuelle et raciale en Occident et au rôle crucial que l'islam a eu et continue d'avoir dans son développement.
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"Sous l'égide symbolique du soixantenaire des Indépendances Africaines, Femmes Noires Contemporaines livre une réflexion subsaharienne sur le patriarcat et le sexisme aux XXe-XXIe siècles. L'ouvrage, fort de nombreux témoignages récents de femmes, est nourri par des questionnements, des enjeux et des interpellations collectives liées à une époque où, sans plus déléguer leur parole à des intermédiaires ou des médiateurs, les femmes ont désormais leur mot à dire sur des questions qui les concernent directement. Parler de LA femme noire et africaine, c'est révéler l'histoire de ces innombrables vies contraintes et de ces voix réduites au silence, de ces ferveurs et ces rêves étouffés, de ces existences confinées, délimitées par des frontières imposées. L'auteure dresse ici le portrait de cette femme, reléguée dans un ghetto hors du temps, à qui le racisme et le patriarcat contestent le droit à la parole, à qui on dénie le droit élémentaire et légitime de parler en son nom propre."
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D’après le stéréotype, les femmes vivant au Maghreb et au Moyen-Orient sont opprimées par une religion patriarcale et des traditions ancestrales. Ce petit livre donne à voir une réalité, ou, plutôt, des réalités différentes. Loin d’être un tabou, les droits et modes de vie des femmes constituent dans cette région une question centrale depuis le xixe siècle, où, dans des situations de domination coloniale ou impériale, de multiples formes de prédation économique, d’exploitation et de guerre ont bouleversé les rapports de genre. L’ouvrage analyse les résistances opposées par ces femmes, qu’elles soient rurales ou urbaines, des classes populaires ou lettrées. Il met en lumière leurs usages diversifiés de l’islam, mais aussi leurs mobilisations pour l’emploi, contre les colonialismes, les guerres et les occupations – ou, plus récemment, à la faveur des révolutions, les luttes contre le racisme et l’oppression des minorités sexuelles et de genre. Encastrés dans des histoires politiques, sociales et économiques singulières, les transformations et mouvements liés aux rapports de genre représentent un enjeu essentiel pour le Maghreb et le Moyen-Orient du xxie siècle.
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« Proudhon : un anarchiste misogyne et antiféministe », avec Francis Dupuis-Déri, Université du Québec à Montréal, membre de l’IREF et du RéQEF. Conférence présentée dans le cadre du colloque « Regards croisés sur les antiféminismes » le 30 avril 2019 à l’Université du Québec à Montréal par le RéQEF et l’IREF.
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"En 1685, le Code noir défendait " aux esclaves de porter aucunes armes offensives ni de gros bâtons " sous peine de fouet. Au xixe siècle, en Algérie, l'État colonial français interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s'armer. Aujourd'hui, certaines vies comptent si peu que l'on peut tirer dans le dos d'un adolescent tout en prétendant qu'il était agressif, armé et menaçant. Une ligne de partage oppose historiquement les corps " dignes d'être défendus " et ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce " désarmement " organisé des subalternes et des opprimés au profit d'une minorité jouissant d'un droit permanent à porter des armes et à en user impunément pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense. Du jiu-jitsu des suffragettes aux pratiques insurrectionnelles du ghetto de Varsovie, des fusils des Black Panthers aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie philosophique de l'autodéfense politique. Derrière l'histoire officielle de la légitime défense, il est ici question du récit des " éthiques martiales de soi ", ces histoires ensevelies où le Sujet ne préexiste pas à sa propre défense, où le fait de se défendre en attaquant apparaît à la fois comme la condition de possibilité d'un soi et la matière des mythologies politiques. Cette histoire - une histoire de la violence - conditionne la définition même de la subjectivité moderne. Elle s'écrit à la lumière d'une relecture critique de l'histoire de la philosophie politique, où Hobbes et Locke sont à confronter avec Franz Fanon, Michel Foucault ou Judith Butler."--Page 1 et 4 de la couverture.
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Conférence de Joan W. Scott présentée en anglais le 18 octobre 2012 par l’Institut de recherches et d'études féministes. Joan W. Scott est titulaire de la Chaire de recherche Harold F. Linder en sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton au New Jersey. Autrice de nombreux articles et ouvrages traduits dans plusieurs langues, elle est bien connue pour son élaboration théorique du concept de genre comme catégorie d’analyse.
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Cet article étudie deux contextes français dans lesquels les voiles musulmans sont devenus hypervisibles : le débat public qui a mené à la loi française de 2004 interdisant les signes religieux ostensibles dans les écoles publiques, et le projet colonial français de dévoiler les femmes algériennes. Je montre comment le concept de « l’oppression de genre » s’est naturalisé au voile musulman d’une telle manière qu’il justifie les normes de féminités occidentales et cache le mécanisme par lequel les femmes musulmanes sont racialisées. C’est ainsi que le voile devient le point de mire d’un racisme culturel qui se présente comme libérant les femmes musulmanes, un racisme qui semble poser un dilemme au féminisme
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Le présent mémoire traite des principaux enjeux relatifs à l'accès des femmes aux ministères dans l'Église catholique. La visée principale est de présenter une synthèse des principaux arguments qui réfutent les thèses du Magistère sur la question de l'accession des femmes aux ministères catholiques. Notre hypothèse est que les affirmations du Magistère ne prouvent aucunement l'incapacité des femmes à remplir les fonctions et les responsabilités liées à cette charge. Il s'agit donc d'une discrimination basée sur le sexe. Pour en faire la démonstration, nous analyserons le texte de la Déclaration produite en 1976 par la Congrégation pour la Doctrine de la foi, L'admission des femmes au sacerdoce ministériel, et nous le confronterons à diverses études exégétiques, à des recherches théologiques et sociologiques, ainsi qu'à des textes de la tradition chrétienne. Notre objectif principal étant la réfutation des arguments du Magistère, il nous sera donc impossible d'approfondir tous les sujets dans le cadre de ce mémoire, puisque chacun d'entre eux pourrait constituer l'objet d'une thèse. Quatre sujets seront successivement traités, correspondant aux quatre arguments mis de l'avant par le Magistère pour refuser aux femmes l'accès aux ministères catholiques: le choix de Jésus, la tradition, la représentation de Jésus-Christ et la vocation de la femme. En premier lieu, nous déconstruirons l'argument romain qui stipule que Jésus n'aurait jamais choisi de femmes parmi les Douze. Nous démontrerons que le choix des Douze ne justifie pas que l'accès aux ministères soit exclusivement réservé aux hommes et que les femmes qui ont suivi Jésus répondent aux conditions de l'apostolat. En deuxième lieu, nous démontrerons que l'argument de la tradition qui soutient que l'Église n'aurait jamais ordonné de femmes est sans fondement. En effet, nous prouverons qu'il y avait dans les premières communautés chrétiennes une multitude de ministères. En fait, l'ordination et les modèles sacerdotaux tels que nous les connaissons actuellement sont étrangers au corpus néotestamentaire. Nous verrons que ni les Douze ni Paul ni Pierre n'ont reçu l'ordination presbytérale, alors qu'il en ira autrement par la suite. Ainsi, le fait d'avoir reçu ou non l'ordination perd son importance et devient caduc pour l'exclusion des femmes des ministères. En troisième lieu, nous nous demanderons si les femmes peuvent représenter le Christ. Nous soulignerons comment la masculinité du Christ sert d'instrument d'exclusion des femmes et établirons pourquoi il n'est pas nécessaire que le ministre soit de sexe masculin pour représenter le Christ in persona Christi. En dernier lieu, nous analyserons la lettre apostolique Mulieris Dignitatem (Jean-Paul II, 1988) à l'aide du cadre théorique de Guillaumin (1992 : 49-82), afin de montrer que Jean-Paul II tient un discours discriminatoire à l'égard des femmes. En somme, il n'y a aucun argument historique, biblique, théologique et exégétique, qui justifie l'exclusion des femmes des ministères catholiques. Il s'agit d'une discrimination basée sur le sexe. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Christianisme, Chrétien, Église catholique, Femme, Féminisme, Ministère, Ordination, Sacerdoce.
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À partir d’une réflexion sur le black feminism , cet article traite de l’articulation entre domination de genre et racisme, en tant qu’elle constitue l’un des enjeux théoriques et politiques les plus importants du féminisme anglo-saxon : dans quelle mesure l’expérience de la ségrégation raciste modèle celle du sexisme et met à mal l’unité politique du féminisme ? Si le sujet idéologique « femme » a implosé sous la critique du patriarcat, qu’en est-il du sujet politique du féminisme lui-même, « Nous les femmes » ? Notre thèse consiste à montrer comment les discours de la domination mettent à disposition des groupes opprimés des cadres anhistoriques qui réifient sans cesse ces mêmes groupes, jusque dans leurs affirmations positives. Dans ces conditions, en voulant déessentialiser le sujet du féminisme, « les femmes », le risque est de le renaturaliser en une myriade de sous-catégories (les femmes noires, les femmes voilées, les femmes migrantes...) qui deviennent des préalables aux luttes. De notre capacité à révéler l’historicité de l’entremêlement des catégories de « sexe » et de « race » et à user de techniques de tumultes à même d’inventer un autre langage politique, dépend notre capacité d’agir et de se penser comme sujets politiques en devenir.
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Repeatedly declared dead by the media, the women’s movement has never been as vibrant as it is today. Indeed as Stanford professor and award-winning author Estelle B. Freedman argues in her compelling book, feminism has reached a critical momentum from which there is no turning back. Freedman examines the historical forces that have fueled the feminist movement over the past two hundred years–and explores how women today are looking to feminism for new approaches to issues of work, family, sexuality, and creativity. Drawing examples from a variety of countries and cultures, from the past and the present, this inspiring narrative will be required reading for anyone who wishes to understand the role women play in the world. Searching in its analysis and global in its perspective, No Turning Back will stand as a defining text in one of the most important social movements of all time.
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Commencée fin 1987, « L’histoire des femmes en Occident » vient de s’achever. Ce travail collectif international d’une grande ampleur - 5 volumes, 3 000 pages écrites par 72 auteurs - constitue à ce jour l’effort le plus achevé pour affirmer la légitimité d’un champ de recherche : l’approche sexuée de l’histoire de nos sociétés. Publiée en 9 langues, cette entreprise a suscité aussitôt un immense intérêt, signe incontestable d’une demande sociale forte. Mais cette approche historique pose beaucoup de questions : sur la pertinence de la chronologie classique, sur la notion d’Occident et son étroitesse, sur la validité des sources, sur la fonction des images, sur la difficulté à saisir autre chose qu’une représentation construite majoritairement par les hommes, sur le consentement des femmes à leur rôle, sur la notion de pouvoirs, sur celle de progrès... Prolongement critique de « L’histoire des femmes en Occident », le colloque « Femmes et Histoire » est la manifestation d’une réflexion ouverte et actuelle qui ne demande qu’à se poursuivre.