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Ce mémoire de maitrise porte sur le phénomène de reproduction des oppressions que vivent les femmes autochtones lorsqu’elles dialoguent avec les parlementaires à l’Assemblée nationale.Partant du constat que plusieurs questions concernant le féminicide autochtone au Québec demeuraient sans réponses, nous proposons dans ce mémoire d’analyser comment le sexisme, le racisme et le colonialisme se manifestent chez les parlementaires qui siègent à l’Assemblée nationale. Plus précisément,nous observons comment, à la Commission des relations avec les citoyens les rapports de domination se déploient lors des consultations publiques entre les représentants.es de l’État et les femmes autochtones. L’analyse cible deux moments importants de prise de parole par les femmes autochtones : les consultations particulières et auditions publiques sur le Plan d’action gouvernemental 2008-2013 en matière d’agression sexuelle et le Mandat d’initiative - Les conditions de vie des femmes autochtones en lien avec les agressions sexuelles et la violence conjugale. Ces deux consultations se sont déroulées du 1er janvier 2012 au 1er janvier 2017 et représentent deux échanges où les sujets abordés s’ancrent dans le féminicide. Après avoir survolé les principaux outils colonialistes de l’État canadien qui ont ciblé les femmes autochtones (tels que la construction des stéréotypes tenaces, la Loi sur les Indiens, les pensionnats et la mise en réserve), nous utilisons des auteurs et des autrices comme Desbiens, Mbembe, Razack, Fairclough et Lagarde pour établir le contexte théorique de cette recherche. Les résultats permettent d’apporter un nouvel éclairage sur un phénomène qui prend l’apparence particulière d’un angle mort ou d’un manque de connaissances qui opère une distorsion devant les enjeux en lien avec le féminicide : le déni. Selon notre recherche, ces injonctions colonialistes soulignent des inégalités propres à l’existence de deux mondes distincts au Québec, celui des Autochtones qui (sur)vivent de « l’autre côté » et celui de la population allochtone. La recherche met en relief les recommandations des femmes autochtones, notamment, des investissements financiers significatifs et la notion de sécurisation culturelle. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminicide, impunité, Aphasie coloniale, postcolonialisme, femina sacra, Tir ami, Altérité, Manterrupting, Femmes autochtones, colonialisme, colonisation, Loi sur les Indiens, Assemblée nationale, racisme systémique
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Les discriminations vécues et perçues par les Marocain.e.s LGBTQ+ de première génération d'immigration à Montréal découlent de conjonctures historiques, sociales et politiques. En effet, les législations en place au Maroc criminalisant les rapports homosexuels, et l'interprétation majoritaire de l'islam condamnant l'homosexualité (Jaspal et Cinnirella, 2012) affectent les parcours migratoires, ainsi que les vécus dans le pays d'origine et le pays d'accueil notamment au sein des communautés marocaines et musulmanes. Également, le racisme systémique et l'aversion pour la religion, vécue et ressentie au sein des communautés LGBTQ+, engendrent des discriminations de nature islamophobes et racistes. Ainsi, pris.e.s entre des impératifs sociaux tant hétéronormatifs qu'homonormatifs (Siraj, 2009), les Marocain.e.s LGBTQ+ se retrouvent à l'intersection de discriminations multiples tant au sein des structures politico-juridiques canadiennes et québécoises qu'au sein des associations et lieux de solidarité communautaires (El Hage et Lee, 2016). Grâce à un cadre théorique basé sur l'intersectionnalité et les études queer, ainsi qu'un cadre conceptuel mobilisant l'identité et les discriminations, ce mémoire propose d'analyser les discriminations intersectionnelles et les stratégies identitaires des Marocain.e.s LGBTQ+ de première génération d'immigration à Montréal. Il présente les résultats de notre recherche, issus d'entretiens semi-dirigés effectués en 2018 avec des membres des communautés LGBTQ+ d'origine marocaine à Montréal, de première génération d'immigration. Il propose également une analyse thématique des discriminations intersectionnelles ciblant leurs éléments identitaires sexuels, de genre, culturels et religieux, impliquant des stratégies identitaires. Le coming-out, à ce titre, en est une illustration phare ; pris entre des pressions homonormatives et hétéronormatives, sujet à des dictats contradictoires venant de leurs différentes communautés d'appartenance, il sous-tend des stratégies identitaires profondes. MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Intersectionnalité, discriminations, LGBTQ+, Maroc, Montréal
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Entre mai 2011 et novembre 2013, se sont tenus les États généraux de l'analyse et de l'action féministes (ÉG), organisés à l'initiative de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). Pendant toute la durée du processus, la perspective intersectionnelle est apparue et restée au cœur des discussions et débats. Une réaction est toutefois devenue manifeste face à la mise de l'avant de la nécessité de réfléchir à l'imbrication des différents systèmes d'oppression dans la vie des femmes, notamment en portant un éclairage soutenu sur les rapports de pouvoir entre femmes. À partir d'une ethnographie par observation participante et non-participante menée lors des ÉG (novembre 2012 à février 2014), je propose d'analyser comment se met en place une structure temporaire de pouvoir au sein du mouvement des femmes du Québec, sur la base du concept de champs d'action stratégique (Fligstein et Mc Adam, 2011). Puis, à l'aide de la théorie des cadres de l'action collective (Benford et Snow, 2000), je suggère l'idée qu'un cadre de l'action collective intersectionnel s'impose dès le début des ÉG comme cadre d'injustice dominant, et que cela suscitera au sein de la démarche une dispute de cadres avec le cadre féministe universaliste. Finalement, à partir de la théorie du backlash (Mansbridge et James, 2012), je présente une lecture des rapports de pouvoir entre militantes féministes à travers ce que j'appelle une résistance négative au nouveau cadre de représentation collective ou un backlash intramouvement. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Backlash, Champs d'action stratégique, Cadres de l'action collective, Intersectionnalité, Universalisme, Laïcité, Rapports de pouvoir, Domination, États généraux de l'action et de l'analyse féministes, Fédération des femmes du Québec, Féminisme, Mouvement des femmes du Québec, Inclusion.
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Ce mémoire cherche à mettre en lumière les similitudes et les différences dans les structures argumentaires au sujet du travail du sexe/prostitution et sur le foulard islamique quant aux conceptions de l'autonomie mobilisées. Bien que l'autonomie ne soit pas le seul élément de fond dans ces débats, il semble être un indicateur possible des clivages conceptuels entre les différentes positions adoptées pour chacun des débats. Le matériel exploité est celui du corpus des mémoires déposés dans le cadre de consultations sur le projet de loi C-36 (au fédéral) et sur le projet de Charte de valeurs québécoises (au provincial). C'est à l'aide d'une grille d'analyse de contenu, qui décline le concept d'autonomie en deux différents axes, interne-externe et neutre-moral, que sont passés au peigne fin les deux ensembles de mémoires. Les conclusions pointent vers une impasse conceptuelle entre les différentes positions (pour ou contre une législation sur le foulard islamique et abolitionnistes ou pro-travail du sexe). Ainsi, la recherche indique aussi que l'autonomie serait un concept à géométrie variable qui s'adapte en fonction des débats, mais surtout selon les positions défendues. L'auteure y voit un risque d'en faire un concept à géométrie maniable qui devient un instrument justifiant les positions adoptées plutôt qu'un de leurs fondements.
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La représentation politique des femmes au Québec n'a que très peu évolué au cours de la dernière décennie. Toujours sous le seuil du tiers, les femmes peinent à tailler leur place à l'Assemblée nationale. La définition même de la démocratie libérale, basée sur l'individualisme et une conception de l'universel pensée au masculin, ne permettent pas aux femmes d'accéder à une citoyenneté égalitaire. Bien qu'elles soient davantage présentes que les hommes sur les bancs des universités québécoises, le pouvoir politique résiste encore à leur faire la place qui leur revient. Malgré une égalité de droits entre les femmes et les hommes, ce n'est pas seulement la socialisation des femmes qui pose obstacle à leur représentation politique égalitaire, mais les discriminations systémiques qu'elles vivent encore malgré leurs avancées dans les secteurs de l'éducation et de l'emploi. Les tentatives d'amélioration de leur représentation politique que sont la réforme du mode de scrutin et les programmes gouvernementaux pour l'égalité n'ont su apporter les solutions espérées. La prise en compte des difficultés des femmes comme individus et non comme groupe discriminé dans l'élaboration des politiques d'égalité a fait en sorte de viser les mauvaises cibles et de ne pas pennettre une augmentation significative du nombre de femmes en politique provinciale et municipale au Québec. L'étude du Parti québécois, du Parti libéral et de Québec solidaire démontre la résistance des institutions politiques en place, exception faire de Québec solidaire, un nouveau parti encore minoritaire, qui a su jusqu'à intégrer les femmes et le féminisme à ses structures et à son programme. Le manque de volonté politique et d'implication du mouvement des femmes en faveur d'une plus grande représentation politique des citoyennes nuisent à une prise de pouvoir égalitaire et paritaire par les femmes. Les partis politiques font malgré tout divers efforts pour tendre vers l'égalité, mais sans une volonté politique réelle et un lien fort avec le mouvement des femmes, il semble difficile d'atteindre les résultats escomptés. Mots-clés: Représentation politique - Femmes - Féminisme - Égalité - Québec solidaire Parti québécois - Parti libéral du Québec - Démocratie libérale - universalisme Citoyenneté - Mode de scrutin - Programmes gouvernementaux - Mouvement des femmes
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Par cette présente étude, nous cherchons à recueillir les perceptions de l'iniquité salariale des travailleuses qui occupent un emploi typiquement féminin syndiqué au sein d'une université acadienne et francophone au Nouveau-Brunswick, de leurs conditions de travail, de la nature de leur emploi ainsi que des solutions proposées par les acteurs concernés par l'iniquité salariale. De plus, nous documentons leurs perceptions vis-à-vis les mouvements sociaux. En raison de l'absence de littérature et de définitions de l'iniquité salariale, nous présentons le concept d'équité salariale pour développer celui de l'iniquité salariale. De surcroit, la théorie de l'intersectionnalité est présentée pour expliquer les axes de subordination qui s'entrecroisent et qui produisent des oppressions envers les travailleuses, soit le genre et la classe sociale. Nous avons interrogé six travailleuses qui occupent un emploi typiquement féminin syndiqué dans une université francophone située dans une province atlantique. Ces entrevues individuelles semi-dirigées nous ont permis de dessiner un portrait des caractéristiques des emplois occupés, des perceptions de l'iniquité salariale, du rôle de la femme dans le milieu de travail universitaire en plus des stratégies proposées par les acteurs dans ce dossier. D'autre part, notre discussion s'attarde sur l'adaptation aux conditions de travail, la polyvalence des tâches, les relations interpersonnelles et les conséquences de ces conditions. Les participantes nous décrivent l'iniquité salariale au sein du milieu de travail universitaire, ses méthodes de rémunération et sa vision de la femme en emploi. Enfin, nous discutons du point de vue des travailleuses par rapport à l'iniquité salariale et la participation aux actions à ce sujet. Par ailleurs, nous analysons les divergences et les convergences de ce que partagent les femmes et ce qui se retrouve dans les écrits. Pour conclure, nous portons un regard sur les principaux résultats et ce qu'ils signifient pour le travail social et les études féministes, le renouvèlement et l'enrichissement des pratiques sociales de la première discipline. L'intérêt du travail social aux recherches sur les femmes en emploi, les femmes acadiennes et la théorie de l'intersectionnalité demeurent importants afin de saisir les différents axes de subordination qui contribuent aux inégalités et aux oppressions des femmes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Iniquité salariale, perceptions, conditions de travail, intersectionnalité, féminisme, syndicats.
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Notre recherche traite du phénomène du « plafond de verre », c'est-à-dire des difficultés qui freinent la mobilité ascendante des femmes dans les hautes sphères organisationnelles. Dans un Québec où les prérogatives d'égalité sociale interpellent l'ensemble des structures politiques, nous avons cherché à expliquer la pérennité des facteurs et des pratiques à caractère discriminant qui entravent l'ascension professionnelle des femmes vers les hautes directions. Notre étude, appréhendée à partir d'une théorisation en termes de rapports sociaux de sexe, vise, d'une part, à examiner de quelle manière les rapports sociaux de sexe contribuent à la (re)construction de la différenciation sexuée dans les organisations et, d'autre part, elle cherche à approfondir les impacts générés par le marqueur identitaire « femme » dans une culture organisationnelle considérée masculine. Cette recherche qualitative a été réalisée à l'aide de douze entrevues individuelles. Les participantes travaillent toutes dans le milieu de la gestion et occupent des fonctions de cadre intermédiaire à cadre supérieur. Les entreprises privées ont été ciblées et une majorité d'entre elles sont de grandes entreprises québécoises, sinon canadiennes pour les autres, mais ayant un siège social au Québec. Corollairement à nos postulats théoriques, nos résultats montrent que le modèle dominant de la gestion et de la carrière n'apparaît pas neutre mais étroitement associé aux caractéristiques assignées au sexe/genre masculin. Sur le plan structurel, la division sexuelle du travail reste peu questionnée et concourre fortement à cette cristallisation du paradigme dominant de la gestion. Également, la différence qu'introduisent d'entrée de jeu les femmes en raison de leur appartenance sexuelle produit une kyrielle d'effets tels que la hiérarchisation des statuts de sexe et l'ambiguïté constante qu'occasionne la féminité dans un environnement masculin; les relations professionnelles apparaissent souvent d'ores et déjà sexualisées, dès lors les processus de différenciation/hiérarchisation deviennent opérants. Cependant, à l'aune des nouvelles générations de cadres et des configurations conjugales et familiales émergentes, la trajectoire linéaire de la carrière ainsi que la division sexuée du travail se voient interpellées, sinon remises en cause dans certaines trajectoires individuelles. De plus, les femmes en position de pouvoir mettent de l'avant des pratiques subversives qui questionnent le modèle hégémonique de la gestion, notamment en se réappropriant « leurs différences » et tentent ainsi de sortir de l'impasse qu'apporte le double processus de la différenciation/hiérarchisation des catégories de sexe. En outre, l'ancrage du modèle « masculin » de la gestion et de la carrière s'amenuise lentement pour laisser émerger des pratiques novatrices et faire place aux nouvelles réalités. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Plafond de verre, Ascension professionnelle, Femmes cadres, Femmes dirigeantes, Mobilité verticale, Rapports sociaux de sexe, Différenciation sociale.