Votre recherche
Résultats 5 ressources
-
Je m’intéresse, dans cette thèse, à la manière dont la nudité féminine participe d'une expérience hégémonique de l'image. Mon postulat est que la nudité féminine occupe dans les productions culturelles contemporaines une place privilégiée, une fonction bien spécifique : elle se présente comme le support d’un désir épistémologique masculin, phallique, blanc, et assure la promotion et le maintien de relations de pouvoir sexistes et racistes. Figure d’aliénation, ruse de la sexualité, elle offre paradoxalement la promesse de la vérité, fait miroiter le fantasme, le secret de la libération par le sexe. La nudité féminine est une image cadrée de telle sorte qu'elle met en jeu le ≪ savoir du sexe ≫, plus précisément le désir de connaître la vérité du sexe de la femme. Admettant ainsi l’usage détourné de la nudité féminine, attendu qu'elle sert d'instrument à une pensée et des pratiques dominantes, cette thèse problématise sa fonction épistémologique et son rôle dans la construction identitaire et ontologique des femmes. En ce sens, cette thèse pose les questions suivantes : Comment opère la domination de l’image? À quel ordre de savoir la nudité féminine profite-t-elle? Quelle pensée cette image permet ou interdit-elle? De quels récits nous détourne-t-elle? Et en quoi concerne-t-elle les femmes? Envisageant la nudité féminine comme une ≪ mise en scène ≫, cette thèse avance en interrogeant, dans un premier temps, la récurrence de cette scène à travers une sélection d’œuvres littéraires et visuelles, et les paramètres qui font de la femme dénudée une image fascinante et une expérience esthétique hégémonique. En accord avec une méthodologie féministe, élaborée depuis les pensées de Catherine Malabou, Rosi Braidotti, Avital Ronell, Judith Butler, Francoise Collin, Anne Dufourmantelle, Zadie Smith et Martine Delvaux, je procède à une lecture critique des travaux de philosophie et de théorie esthétique qui se réclament d’une neutralité quant à la question sexuelle au nom d’un idéal universaliste ou humaniste. Je cherche, dans un second temps, à mettre de l'avant des mises en scène qui répondent d’une exigence à féminiser l’image, à faire entrer en compte la sexualité et le désir des femmes dans l’expérience esthétique. Ainsi, je repère à travers les analyses des œuvres de Marguerite Duras, David Lynch, Kathy Acker, Deana Lawson et Jamaica Kincaid diverses mises en scène et configurations de cadres donnant forme à un espace ou la matérialité de la sexualité féminine peut se penser. Car enfin, l'impératif de sexualiser la pensée et le désir, et d'envisager la pensée comme désir (du) féminin, détermine le trajet de cette thèse. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nudité, femmes, corps, désir, sexe, image, épistémologie, ontologie, littérature contemporaine des femmes, cinéma, philosophie, féminisme.
-
La version française que nous republions ici est un facsimile de l’édition originale anglaise parue en 1972. La traduction est une reprise de la version établie par Monique Triomphe pour les éditions Alain Moreau en 1976. En 1971, John Berger imagine avec le producteur Michael Dibb la série Ways of seeing pour la chaîne de télévision de la BBC. Cette série rencontre à l’époque un grand succès. L’année suivante un livre du même nom, fruit d’une collaboration entre Berger, Dibb, Chris Fox, l’artiste Sven Blomberg et le graphiste Richard Hollis est publié. C’est bien la vision typographique d’une justesse irréfutable créée par ce dernier qui fera rentrer l’ouvrage dans la bibliothèque des designers. En sept essais, Berger rappelle les modalités de commande des peintures de la renaissance et démontre ainsi le pouvoir de la classe dominante. Il analyse la filiation entre ces modalités et le développement et l’omniprésence des codes de la publicité dans notre société capitaliste contemporaine. Il encourage ainsi le spectateurice-lecteurice à questionner les images qui l’entourent au quotidien. Il s’appuie sur près de 160 reproductions de tableaux et d’images publicitaires, et analyse le traitement du corps féminin dans l’histoire de l’art parallèlement à nos relations aux objets, au pouvoir et à la propriété.
-
Des corps féminins en rangées, qui se meuvent en synchronie. Ils ne se distinguent que par le détail d’un vêtement, d’une courbe, d’une teinte de cheveux. Les filles en série créent l’illusion de la perfection. Ce sont des filles-machines, filles-marchandises, filles-ornements. Toutes reproduites mécaniquement par l’usine ordinaire de la misogynie. Les filles sont des filles parce qu’elles sont en série. Mais la figure des filles en série est double: à la fois serial girls et serial killers de l’identité qu’on cherche à leur imposer. Entre aliénation et contestation, les filles en série résistent à leur chosification, cassent le party, libèrent la poupée et se mettent à courir. Cet essai percutant, paru pour la première fois en 2013, se déploie comme une chaîne qui se fait et se défait, depuis les Cariatides jusqu’aux Pussy Riot. Dans cette édition revue et augmentée, Martine Delvaux s’attaque à la blancheur des filles en série et analyse de nouvelles formes de résistance investies par les ballerines, les survivantes d’agressions et Beyoncé.
-
Figures emblématiques des années 1900, les saphistes sont associées aux premiers balbutiements d'un féminisme qui dérange et qui, par réaction, nourrit d'inépuisables fantasmes. Objets de scandale ou héroïnes, elles inspirent artistes et poètes. C'est l'ensemble de ces représentations ambiguës qui sont ici analysées.
-
Convaincue que l'amour se décrit mieux dans une œuvre d'art, Jane Rule a choisi pour cette étude du lesbianisme le travail d'écrivaines lesbiennes brillamment articulées telles que Gertrude Stein, Colette, Vita Sachville West et Willa Cather. Son souci est de découvrir quelles images des lesbiennes ces écrivaines et d’autres lesbiennes ont dépeintes dans la fiction, la biographie et l’autobiographie – et en particulier comment elles ont été influencées par des concepts religieux et psychologiques ainsi que par leur propre expérience personnelle dans la présentation de leurs personnages lesbiens. En plus de révéler le courage de ces femmes dans un environnement hostile, elle examine la moralité négative de certaines d'entre elles et réévalue leurs idées d'un point de vue féministe. Dans ses chapitres d'introduction, l'auteure examine la manière dont l'amour entre femmes a été perçu par la société depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours ; comment l'Église chrétienne a traité l'inversion masculine et féminine comme un péché punissable ; et comment la psychiatrie a évolué à partir des mêmes préjugés anciens qui paralysent l'Église. Ce qui était « péché » est devenu « maladie » et « punition » a été remplacé par « traitement ». Dans son dernier chapitre, Jane Rule examine les changements dramatiques survenus avec l'avènement du mouvement des femmes et les luttes intestines parfois amères et douloureuses entre lesbiennes et féministes – exprimant finalement un sentiment d'espoir et d'optimisme pour un avenir plus positif.