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Nous proposons ici la première partie de ce chapitre. La partie 2 sera publiée dans le prochain numéro de Genre en séries : cinéma, télévision, cinéma. Le prénom Jack a été choisi ici parce que Halberstam tend à le privilégier depuis ses recherches sur les drag kings (http://www.lambdaliterary.org/interviews/02/01/jack-halberstam-queers-create-better-models-of-success/), tout en insistant sur sa volonté de ne pas résoudre son ambiguïté genrée (« my floating gender pronouns capture well the refusal to resolve my gender ambiguity that has become a kind of identity for me »). Voir http://www.jackhalberstam.com/on-pronouns/
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La théorie queer soutient que les discours hétéronormatifs dominants sont productifs de sexualités. Comment alors l’hétéronormativité produit-elle des lesbiennes ? Nous théorisons la femme et le butch comme des projets d’incarnation sexuelle.les réponses processuelles et relationnelles à l’hétéronormativité patriarcale sont sans cesse textuellement enfilées tout au long de nos vies. En nous appuyant sur des féminismes radicaux mis à jour avec Foucault et Dorothy Smith, nous proposons des récits autoethnographiques de nos incarnations sexuelles de butch et de femme, en soutenant non pas que les expériences de viol, mais la menace constante de viol dans la vie quotidienne peuvent produire un désir et une incarnation lesbienne. En fin de compte, nous comprenons l'incarnation sexuelle comme non basée sur un fondement ontologique fixe, mais toujours dans les actions relationnelles et quotidiennes des personnes et, par conséquent, malléable dans le contexte social, le moment discursif et les intersections individuelles de la vie d'une personne dans les relations de pouvoir (genre, race, classe sociale, religiosité, nationalité, etc.).
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La figure de la lesbienne a hanté la littérature érotique et pornographique bien avant que l'homosexualité ne soit « inventée » (Foucault) par la médecine psychiatrique dans le troisième quart du XIXe siècle. Cet article traite de la représentation de la « lesbienne » dans la littérature portugaise. littérature de siècle. Ces lesbiennes, créées par et destinées à un public masculin, sont le résultat et le produit d'un « esprit droit » (Wittig) qui fantasme les relations entre femmes tout en effaçant la réalité : la possibilité d'un véritable amour entre femmes. Néanmoins, au tournant du siècle, certaines d'entre elles sortiront du placard, plus ou moins forcées, donnant un « visage » à la lesbienne portugaise invisible
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Dans le panorama du cinéma maghrébin, la place accordée à la représentation des sexualités non normatives est presque inexistante. Les rares exceptions qui s'y présentent sont un témoignage de la persistance de l'engagement pour certain.e.s cinéastes qui sont confronté.e.s à de nombreux obstacles, parfois même à des menaces réelles sur leur vie. C'est le cas de la cinéaste tunisienne Nadia El Fani dont la représentation du lesbianisme et de la bisexualité libère le personnage homosexuel des atavismes dans lesquels il se trouvait pris dans les représentations traditionnelles. Les exemples des personnages de lesbiennes que construit l'auteure ne font pas de concession. Loin des paramètres conventionnels, ils sont des personnages taillés à vif sur les modernités occidentale et tunisienne. En déplaçant l'accent du sentimental et de l'érotisme vers la lucidité et la mise en pratique de la liberté comme droit inaliénable, Nadia El Fani restitue au personnage de la lesbienne un droit de cité. Nous abordons, pour cet article, les films de fiction Pour le plaisir (1990), Fifty, fifty mon amour (1992) et Bedwin Hacker (2002) pour mettre à jour les procédés qui donnent forme à la perspective choisie par Nadia El Fani.
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Malgré l'acceptation croissante des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI), de nombreuses études indiquent encore que de nombreuses discriminations existent toujours. Les lesbiennes d'Afrique australe sont quotidiennement victimes de violences physiques et verbales et de viols correctifs. Le but de cette étude était d'explorer les expériences vécues par des étudiantes lesbiennes noires de premier cycle dans une université rurale en Afrique du Sud. Une approche de recherche qualitative utilisant un plan de recherche phénoménologique a été utilisée. L'échantillon était composé de quinze étudiantes lesbiennes noires de premier cycle âgées de 18 à 25 ans. Les données ont été collectées dans deux groupes de discussion et analysées à l'aide d'une analyse phénoménologique interprétative (IPA). L'homophobie, le harcèlement, y compris les agressions physiques, et la non-acceptation étaient des expériences quotidiennes chez les participantes lesbiennes. Cela incluait la discrimination de la part des pairs, du personnel universitaire et des organisations religieuses. Des expériences positives, comme la rencontre de nouveaux amis partageant la même orientation sexuelle et la découverte de l'université comme espace libre pour explorer leur sexualité, ont été trouvées.
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Dans cet article, l’autrice met en dialogue des théories et des concepts phares du féminisme matérialiste qui ont servi de cadre à sa recherche doctorale intitulée « Rapports sociaux de sexe et sexualité dans le Québec contemporain : les trajectoires adolescentes lesbiennes ». Cette recherche permet d’illustrer le rôle structurant des rapports sociaux de sexe dans l’engagement des filles dans la romance hétérosexuelle. L’auteure présente ainsi successivement la contribution de Delphy, celle de Guillaumin, de Rich, de Wittig et, enfin, de Mathieu, tout en positionnant leurs apports respectifs et en soulignant leur enrichissement ou approfondissement mutuel. Elle argumente également la nécessité d’articuler le concept de socialisation différentielle des sexes à la perspective de la contrainte à l’hétérosexualité pour rendre compte de l’expérience des jeunes lesbiennes, et plus largement des filles, à l’adolescence.
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Même si la visibilité et l’acceptation des femmes trans ont augmenté à l’échelle mondiale ces dernières années, ces progrès s’inscrivent principalement dans un récit traditionnel et hétéronormatif. Mais un nombre croissant de femmes trans s’identifient comme lesbiennes butch et remettent en question ce récit hétéronormatif. L’existence des femmes trans butch a suscité un débat sur leur place au sein des communautés queer et lesbiennes et sur la manière dont leurs performances de genre s’inscrivent dans la compréhension traditionnelle butch/femme des relations lesbiennes ou queer. Cet article cherche à explorer les intersections de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle que vivent les femmes trans butch lorsqu’elles s’engagent dans les communautés lesbiennes et trans.
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Cet article présente une étude de cas approfondie sur la manière dont les lesbiennes contemporaines utilisent les étiquettes dans le site de rencontres de niche « WomynLink.com ». En m'appuyant sur cinq mois d'ethnographie en ligne entre novembre 2011 et mars 2012, j'examine et compare l'utilisation par les membres butch, femme et queer des étiquettes et des présentations corporelles dans le salon de discussion (vidéo), les forums et les profils de WomynLink. J'ai également mené 21 entretiens en ligne via le service de discussion gratuit de WomynLink ou des services de messagerie externes tels que Skype. Je m'appuie sur la littérature sur la création de limites pour illustrer comment les membres femmes, butch et queer s'engagent dans différentes formes de travail sur les limites pour atteindre la désirabilité en ligne en réconciliant les tensions entre leur présentation corporelle genrée, l'utilisation des étiquettes et les perceptions que les autres membres ont d'eux. Les membres femmes cherchaient à mettre en valeur leur féminité, le travail de délimitation des butches mettait en évidence leur intérêt sexuel et les membres queer défendaient leur catégorie de sexe en tant que femme et leur identité sexuelle en tant que lesbienne. Ces modèles de travail sur les frontières donnent un aperçu de la façon dont l’importance des étiquettes de genre lesbiens a évolué, en particulier à l’ère contemporaine en ligne.
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À partir de 22 entretiens et de 243 questionnaires d’enquête complétés par des enseignants du secondaire du Québec (Canada), cet article interroge l’existence de normes relatives au genre et à l’orientation sexuelle en milieu scolaire. Les résultats suggèrent que les pratiques professionnelles des enseignant(e)s, tant lesbiennes, gais et bisexuels (LGB) qu’hétérosexuel(le)s concernant l’homophobie et la diversité sexuelle sont influencées par ces normes. Trente ans après les premiers travaux sur le vécu des enseignants LGB, la littérature sur le coming out demeure centrale pour comprendre les pratiques professionnelles de ceux-ci ainsi que leurs appréhensions. Based on 22 interviews and 243 survey questionnaires filled out by high school teachers in Québec (Canada), this paper questions the existence of norms relating to gender and sexual orientation in schools. Results suggest that teachers’ professional practices regarding homophobia and sexual diversity are influenced by these norms, whether they identify as heterosexual or as lesbian, gay or bisexual (LGB). Thirty years after the first studies on LGB teachers’ experiences, the coming out literature remains central to the understanding of teachers’ apprehensions and fears, as well as their pedagogical practices.
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This article explores the ways in which teachers describe their pedagogical and intervention practices relative to sexual diversity in Québec (Canada). Three variables closely associated with teachers who report inclusive practices emerge: experiential training (based on the experience of a lesbian, gay, or bisexual [LGB] teacher), contact training (from close acquaintance with LGB individuals), and professional training. These factors impact the probability that a teacher will refer to homosexuality, intervene when homophobic incidents occur to deconstruct prejudices, and become the confidant of LGBQ students. Results are discussed based on research on minority teachers and on the roles of straight allies in education.
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Lesbian, gay, bisexual, and transgender (LGBT) characters do exist in children’s and young adult literature, yet there is a lack of classroom exposure to such literature. Educational organizations have realized the need for dispelling prejudices about LGBT people by including such texts in the classroom as well as discussions regarding LGBT themes and characters in the books. Yet the practice of simply including diverse texts without discussing LGBT issues could cause greater marginalization for students because the silence regarding LGBT issues and characters encourages the practice of heteronormativity. This inquiry examined a range of children’s and adolescent books that could be used in classroom discussions to develop insight about LGBT themes and characters in order to understand if the texts were saturated with LGBT themes and characters to the point that teachers and students could not avoid the LGBT factors while reading.
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We examined young gay, bisexual and questioning men's (YGBQM) experiences with school-based sex education as they sought to learn about sex and sexual health, and their suggestions for improving same-sex education resources. Thematic analysis of 30 in-depth interviews with YGBQM (ages 18-24) underscored the discrepancies between the existing school-based sex education curricula and YGBQM's perceived sex education needs. Our results show that many youths' sexuality and same-sex sexual behaviors are excluded in sex education lessons; however, YGBQM noted that they sought out other resources (e.g., websites) to answer their questions. We discuss YGBQM's ideas for the creation of a sex and sexual health website that would be tailored for youth like themselves, including topics and features that an ideal website would contain. In addition, we present recommended changes to existing school-based sexual education curricula.
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Cet article s'appuie sur les résultats d'une enquête qualitative menée auprès de 65 jeunes lesbiennes, gais, bisexuels et en questionnement (LGBQ) québécois qui ont témoigné de leurs expériences scolaires en lien avec l'homosexualité. Les entrevues visaient à rendre compte de la place de la diversité sexuelle dans les cours, à relever les façons dont est abordée cette thématique en classe, ainsi qu'à examiner les perceptions qu'ont les participants de ces moments de visibilité. Les jeunes LGBQ rapportent que les sujets relatifs à la diversité sexuelle sont rarement abordés à l'école, mais se souviennent avec force détails de chacune des mentions de ces sujets. Nombre d'entre eux rapportent une vive crainte d'être étiqueté comme homosexuel à l'occasion de telles séances, ou encore de faire l'objet de railleries homophobes par la suite.
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Objectif - Le but de cet article est d'examiner la manière dont les lesbiennes butch gèrent et négocient leur identité sexuelle sur le lieu de travail. Conception/méthodologie/approche - Une étude qualitative utilisant une enquête ethnographique en ligne pour explorer les expériences des lesbiennes en matière d'interprétation de l'identité butch sur le lieu de travail. Les questions éthiques et autres liées à la recherche ethnographique en ligne sont également explorées et discutées. Constatations - La négociation d'identité est une question clé et les lesbiennes font face à une pression constante liée à la gestion de l'identité. Il ne s'agit pas simplement d'une perspective personnelle, mais d'un mécanisme de défense pour contrer la culture hétéronormative au sein des organisations. Les stratégies pour faire face à ces tensions, mises en évidence dans la littérature et reflétées dans cette étude, vont de la « transmission » (se faire passer pour un hétérosexuel) au fait de défier les attentes en matière d'hétéronormativité et de rester fidèle à l'identité individuelle du butch. Implications pratiques - Le document peut aider les professionnels et les dirigeants des ressources humaines à développer des cultures organisationnelles qui intègrent et incluent la différence et contribuent à éviter l'oppression. Il peut également intéresser les chercheurs et les décideurs politiques dans les domaines de la diversité et de l'égalité et des questions relatives aux LGB. Implications sociales - Les résultats présentés ici intéresseront les publics sociaux, y compris les personnes LGBT, les groupes d'activistes et les groupes de soutien. Une meilleure compréhension de la masculinité féminine et de l'identité butch peut contribuer à renforcer la tolérance et l'acceptation. Originalité/valeur - Cette étude répond à des appels en faveur d'une recherche plus approfondie sur les LGBT sur le lieu de travail et dans le contexte organisationnel. Les résultats permettent de mieux comprendre la négociation d'identité dans des conditions d'hétéronormativité. Il est également avancé que cette étude sur les expériences des lesbiennes sur le lieu de travail se positionne comme un site alternatif pour comprendre les organisations, tout en apprenant à proposer un leadership sexospécifique
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À partir du cas de lesbiennes d’ascendance maghrébine, de leurs rapports avec leurs familles et de leur éventuel sentiment d’appartenance à la communauté gay et lesbienne en France, cet article traite de l’émergence du sujet dans la configuration complexe que forment les rapports sociaux de sexe, de race, de classe et de sexualité. Il s’appuie sur huit entretiens menés auprès de femmes âgées de 25 à 38 ans. Confrontées aux injonctions paradoxales des normes de coming-out , de loyauté filiale et d’hétéronormativité, ces femmes évoluent dans une ambivalence permanente. Une situation qui permet la construction de sujets tacites, ambivalents et incertains : des lesbiennes en devenir.
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Cet article porte sur les constructions télévisuelles de l’homosexualité féminine depuis 1995, moment marquant une augmentation de la visibilité des gays et lesbiennes sur le petit écran. A partir de Tous les papas ne font pas pipi debout (1999) et La surprise (2007) , je repérerai les tendances dominantes des fictions montrant en prime-time sur une chaîne de service public, des modes de vie supposément alternatifs afin d'analyser comment se construit la transgression (s’il en est) de ces héroïnes différentes (ou pas ?) à la télévision française depuis la fin du siècle dernier (après le Pacs donc). Le rôle de la maternité et le statut de mère des protagonistes seront également envisagés.
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Malgré le fait que le concept d’homophobie ait été critiqué pour sa portée limitée et sa tendance à la psychologisation, il demeure plus populaire que l’hétérosexisme et l’hétéronormativité dans la littérature scientifique ainsi que dans les sphères de l’activisme et de l’intervention sociale. En examinant les modes d’infériorisation que chacun de ces concepts est en mesure de recenser ainsi que les pistes d’intervention qu’« homophobie » et « hétérosexisme » rendent respectivement possibles, il est plus facile de mettre en lumière les limites de l’homophobie. Sans nécessairement proscrire le concept, il convient de le subordonner clairement à un cadre d’analyse rendant compte du caractère politique de l’infériorisation des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans* et queer.
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This article argues that Rachel Maddow has become one of a growing number of new public lesbians. This is a subject position that makes no secret of or apology for lesbian identity. Nor does it seek to make explicit political claims for liberation or separation. Maddow uses this subject position as host of her own cable news show, The Rachel Maddow Show, combined with her presence in other media, where she presents as a butch lesbian and comments on her more conservative look on her television show, to create a lesbian presence that disrupts heteronormativity, offers alternatives to heterogender, and in particular as a news show, tells a more inclusive liberal humanist story.