Votre recherche
Résultats 6 ressources
-
Literature that explored female homosexuality flourished in late nineteenth-century France. Poets, novelists, and pornographers, whether Symbolists, Realists, or Decadents, were all part of this literary moment. In Sapphic Fathers, Gretchen Schultz explores how these male writers and their readers took lesbianism as a cipher for apprehensions about sex and gender during a time of social and political upheaval. Tracing this phenomenon through poetry (Baudelaire, Verlaine), erotica and the popular novel (Belot), and literary fiction (Zola, Maupassant, Péladan, Mendès), and into scientific treatises, Schultz demonstrates that the literary discourse on lesbianism became the basis for the scientific and medical understanding of female same-sex desire in France. She also shows that the cumulative impact of this discourse left tangible traces that lasted well beyond nineteenth-century France, persisting into twentieth-century America to become the basis of lesbian pulp fiction after the Second World War.
-
George Sand et Colette sont connues pour avoir publié des ouvrages dévoilant un grand modernisme et un engagement sur la question des relations entre les sexes. Cet ouvrage dévoile qu'alors que le XIXe et le début du XXe siècle se focalisaient surtout sur des revendications féministes visant la libération des femmes, ces deux auteures cherchaient aussi à dénoncer les codes traditionnellement imposés à tous les individus et à leur identité. Alors que le concept d'identité de genre n'était pas clairement théorisé à l'époque, leurs écrits suggèrent que Sand et Colette avaient déjà l'intuition que les hommes comme les femmes pouvaient être victimes des lois sociales fondées sur la différence sexuelle. Elles dénonçaient les limites que la société imposait aux sujets selon leur sexe et subvertissaient les schémas traditionnels de la formation identitaire. Pour cela, elles présentaient souvent la bipolarité des structures patriarcales comme une construction artificielle, elles mettaient en scène de nouveaux modèles de "féminité", de "masculinité" et de sexualité et elles démontraient une indéniable volonté de rupture et de remise en cause des traditions. Cette étude met aussi en évidence comment ces subversions successives peuvent être lues comme des présentations très modernes d'une identité de genre perçue comme une structure en constante mutation qui désavoue les inscriptions traditionnelles et normalisées. De manière étonnante, les illustrations d'expressions identitaires individuelles et plurielles chez Sand et l'élaboration d'un nouvel ordre des identités chez Colette rapprochent leurs écrits de théorisations contemporaines du genre.
-
A partir d'une enquête par entretiens auprès de 21 lesbiennes et d'une observation de terrain, cette thèse se propose de rendre compte de l'élaboration des normes socio-sexuelles des lesbiennes. Au-delà de l'analyse des discours sur les pratiques sexuelles, ce sont les manières dont les lesbiennes se pensent et se situent par rapport aux contraintes normatives de genre qui sont mises à jour dans cette étude. Par-delà la diversité des parcours pèse sur le processus de formation de soi des gais et lesbiennes la contrainte normative à l'hétérosexualité, mais la force de cette contrainte n'opère pas de la même façon pour les deux sexes. En effet pour les lesbiennes, la question de l'invisibilité est intrinsèquement liée au statut social femme. Le but de cette recherche est de révéler, en s'appuyant sur les conceptions contemporaines du lesbianisme (mode de nomination de soi, pratiques de couple, composition du script sexuel), une réalité peu analysée en sciences sociales, et de contribuer à interroger la catégorie "femme" et l'organisation hétérosociale dans laquelle elle se définit. Analyser les trajectoires lesbiennes permet d'interroger par la marge un ensemble de normes sociales régissant la sexualité, le couple, les représentations sexuées inhérentes à la norme androcentrée. Il en découle les questions suivantes : comment se définit-on lesbienne dans un contexte hétérosexiste? Par quel processus peut-on se penser et se présenter aux autres? Comment définit-on le couple quand les catégorisations de sexe ne sont pas le principal référent? Et enfin, comment s'organise la sexualité quand elle ne repose pas sur la division hiérachisée des sexes?
-
Cet article théorique pose un regard critique féministe sur la recherche et l’intervention récentes en matière d’éducation sexuelle au Québec et ailleurs. Deux courants de recherche se dégagent de la littérature scientifique : l’un concerne la prévention des problèmes sociaux liés à la sexualité et l’autre, la compréhension de la construction sociale de ces problèmes. L’attention accordée à des populations dites « à risque » appuie et renforce la thèse voulant que l’éducation sexuelle soit un phénomène marqué socialement, par le sexe et l’âge notamment, la sexualité des jeunes femmes faisant l’objet d’un plus grand contrôle social. Cette tendance s’observe dans plusieurs interventions d’éducation sexuelle : l’essentialisme, le naturalisme, l’hétérosexisme, l’âgisme, ainsi que les limites du discours préventif, sont abordés. L’auteure conclut en proposant l’adoption d’un modèle d’éducation sexuelle basé sur des principes féministes.
-
Le procès pour obscénité très médiatisé de The Well of Loneliness (1928) de Radclyffe Hall est généralement reconnu comme le moment de cristallisation dans la construction d'une culture lesbienne anglaise moderne visible, marquant un grand fossé entre l'innocence et la déviance, le privé et le public, la nouvelle femme et la femme moderne. Lesbienne. Pourtant, malgré un accord sans réserve sur l'importance de ce moment culturel, les études antérieures déforment souvent de manière réductrice notre lecture de la formation de l'identité lesbienne au début du XXe siècle, soit en négligeant d'examiner en détail les développements qui ont conduit à l'interdiction, soit en encadrant les événements dans un cadre trop large. un contexte élargi par rapport à d’autres phénomènes culturels. Fashioning Sapphism situe la romancière Radclyffe Hall et d'autres lesbiennes éminentes, dont la pionnière du maintien de l'ordre des femmes, Mary Allen, l'artiste Gluck et l'écrivaine Bryher, au sein de la modernité anglaise à travers les multiples sites du droit, de la sexologie, de la mode et de la représentation littéraire et visuelle. , retraçant ainsi l'émergence d'une sous-culture lesbienne anglaise moderne au cours des deux premières décennies du XXe siècle. S'appuyant sur de nouvelles recherches approfondies dans les archives, le livre interroge à nouveau une série de mythes longtemps acceptés sans aucun doute (et toujours en circulation) concernant, pour n'en citer que quelques-uns, l'ampleur de l'homophobie dans les années 1920, le déploiement stratégique de la sexologie contre les minorités sexuelles, et la rigidité de certains codes culturels pour désigner le lesbienisme dans la culture publique.
-
Depuis une quinzaine d'années se sont développées dans l'université américaine ce qu'il est désormais convenu d'appeler les Gay and Lesbian Studies. Il s'agit non seulement de redécouvrir le passé occulté des cultures homosexuelles, mais aussi et surtout de reconsidérer l'histoire et le présent de la sexualité en général et la manière dont chaque société et chaque époque l'organisent et la réglementent. Ces nouvelles études ont très vite essaimé dans le monde anglo-saxon et dans presque toute l'Europe. Tout en étant en France au coeur de nombreuses polémiques, elles restent étrangement peu connues. Le colloque du Centre Georges Pompidou, les 25 et 27 Juin 1997, avait pour objectif de donner la parole à quelques-un.e.s des plus éminent.e.s représentant.e.s nord-américain.e.s de ce champ de pensée afin qu'iels puissent présenter leurs travaux au public français. Il a permis de découvrir non seulement leur richesse et leur diversité mais aussi, le cas échéant, les divergences qui pouvaient exister dans leurs approches. Des chercheureuses français.e.s et européen.nes participaient également à ces journées de discussion, pour engager le dialogue critique avec ces intellectuel.les américain.e.s. Une occasion d'ouvrir la voie à ce que pourrait être, en France, un travail de recherche sur les questions posées par le mouvement gay et lesbien à l'ensemble de la vie politique, culturelle et universitaire.